17/02/2008
La société de marché, les néo-totalitaires, et l’avis de Marcel Gauchet
Pourquoi le succès actuel de penseurs qui ne cachent pas leur mépris de la démocratie : Alain Badiou et Slavoj Zizek ? Libération fait le point :
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L’article de Libé : « Ces intellos qui rejettent la démocratie » :
http://www.liberation.fr//actualite/politiques/310423.FR....
Extrait : « La démocratie, en tout cas dans sa forme électorale, est mal en point et les intellectuels viennent à son chevet. Certains pour se demander ce que signifie cet accès de fièvre. D’autres, plus radicaux, pour affirmer que, dans un monde plus complexe et plus inégalitaire que jamais, le système représentatif ne permet plus au plus grand nombre de participer à la prise de décision collective et qu’il faut désormais s’interroger sur ses fondements même. »
Interview de Slavoj Zizek (néomarxiste) : « Modèle américain ou modèle chinois : je ne veux pas vivre dans ce choix. C’est pourquoi nous allons devoir redevenir utopiques. Le réchauffement climatique va nous amener à réhabiliter les grandes décisions collectives... »
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/310422.FR.php
Extrait : « Ma thèse est de dire : il y a des situations où la démocratie ne fonctionne pas, où elle perd sa substance, où il faut réinventer des modalités de mobilisation populaire. »
Interview de Marcel Gauchet : « Brandir le mot de communisme comme une espèce de surmoi sans base, c’est faire du bruit avec la bouche pour impressionner les gogos... »
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/310421.FR.php
Extrait : « On peut facilement s’entendre sur le constat de départ : la crise de la démocratie est une crise d’impuissance. [...] Le règne du néolibéralisme n’est pas la cause, mais l’effet d’une transformation plus profonde dont l’explosion des droits individuels est la manifestation centrale. Le modèle du marché doit son poids croissant à la déliaison généralisée des acteurs. C’est bien pourquoi il envahit aussi la politique. Le problème [...] est de trouver des prises sur la société telle qu’elle est dans son ensemble, au-delà de l’économie… »
00:00 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Alain Badiou, Slavoj Zizek, Marcel Gauchet
Commentaires
SYSTÈME
> Il n'est guère étonnant qu'à l'ombre de leurs vieux jours, des "penseurs" qui ont cru si ardemment aux rêves marxistes, désespèrent de voir enfin advenir la révolution qu'ils attendent depuis leurs jeunes printemps. Sans doute y a-t-il dans leur critique de la démocratie une part d'amertume lorsqu'ils constatent que celle-ci n'a finalement pas été le véhicule de leur révolution. Cette déception s'accroît lorsqu'ils découvrent avec horreur qu'un tel système peut déboucher sur l'élection et le règne d'un Nicolas Sarkozy (voir le cas Badiou) ! La démocratie devait être leur instrument éphémère. Ils la rêvaient populaire. Elle a fait semblant de devenir représentative. Quoiqu'il en soit, elle leur a échappé. Triste !
Pour autant, je pense qu'on ne peut pas s'affranchir d'une réflexion profonde sur les dérives de notre système et sur les périls que ces dérives font courir à notre civilisation. Il faudrait également s'interroger sur la nature profonde de notre système. Est-ce une démocratie ou une ploutocratie rampante ? Qu'est-ce finalement que la démocratie aujourd'hui en France, sinon un mot, une formule magique censés incarner le nirvana politique ou la perfection institutionnelle ?
Cessons de nous contenter de mots et voyons ce qu'il y a derrière !
Écrit par : David | 18/02/2008
RAMPANTE
> Ploutocratie rampante dites-vous David ?
Oui, on peut s'interroger.
Moi, je me demande comment un homme aussi grossier que Sarkozy a pu prendre la tête de l'UMP sans créer des remous et des allergies viscérales chez les députés de l'UMP. En tout cas, si cette allergie s'est manifestée, comment se fait-il qu'elle ne soit pas parvenue jusqu'à moi ? Je ne parle pas du "Tout sauf Sarkozy", degré zéro du programme électoral d'une certaine gauche, je parle de 2004, lorsque il a fait main basse sur l'UMP. Est-ce sa seule habileté ou un lâche abandon confortable de la part des députés qui lui aura permis cette prise de pouvoir ?
Si c'est le cas, on peut se poser des questions sur la qualité d'ensemble de nos hommes politiques, si fiers d'eux-mêmes.
Je redoute par-dessus tout la démocratie directe, mais à force d'espoirs déçus, de liens rompus entre la base et le sommet, je vais finir par comprendre cette manifestation de l'opinion, et même j'irai jusqu'à comprendre.... la désobéissance civique (quelle horreur pourtant !)
Nous voilà maintenant à respirer l'odeur de remugles : divorçage d'avec un mannequin et épousaille dans la foulée d'un autre mannequin, augmentage du petit salaire de fonction, matraquages des quartiers sensibles, primat de l'émotionnel sur l'intelligence, virevoltage permanent d'une cause à l'autre et peut-être bientôt arrivage de concurrences mémorielles.
Ajoutez à cela que dans quelques mois, nous allons nous prosterner devant Mai 68 et son veau d'or et que d'autres, en face, n'auront de cesse de le mettre à bas.
De quoi désespérer de notre santé démocratique.
Alors, bientôt un nouveau grand soir ?
Dieu nous préserve !
Merci Marcel Gauchet cependant.
Écrit par : Tito | 20/02/2008
LES LEURS
> O Tito, vous connaissez vraiment des élus UMP ? Moi oui, et je peux vous dire que leurs raisons d'être mécontents ne sont pas du tout les vôtres, ni les miennes. Mais bien les leurs à eux, et qui n'intéressent personne d'autre.
Écrit par : torpenn | 20/02/2008
PERSONNE
> Oui, j'ai également honte pour les membres de l'UMP de s'être donné pour chef un être aussi mal dégrossi, primaire que ce Rastignac malfaisant. Personne dans la droite parlementaire qui sache que servir son pays est différent de se servir ? Sont-ils donc tellement vénaux ? aveuglés par le désir d'attraper le pompon ? imbus de leurs capacités?
Écrit par : eliane | 21/02/2008
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