18/02/2008
La foi chrétienne n'est pas un moralisme
...précision romaine qui n'est pas inutile :
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« Parfois, les prédicateurs chrétiens font trop d'exhortations morales et pas assez d'exhortations théologales, qui sont les plus importantes », a dit le cardinal Vannoye durant la retraite qu’il a prêchée la semaine dernière au Vatican pour le pape et la Curie romaine. Il a précisé que l’auteur de l’épître aux Hébreux « nomme les trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité. Il aurait pu nommer les vertus morales ou cardinales, mais il ne l'a pas fait, parce que ces vertus n'ont pas de rapport direct avec la Nouvelle Alliance…. Le Nouveau Testament n'insiste pas tellement sur la loi à observer, mais il exhorte à avoir la foi, l'espérance et la charité. » Le cardinal a ajouté que, dans le christianisme, l’Alliance est « nouvelle » car « ce que la mort du Christ a produit, n'existait pas auparavant. Par rapport à l'ancien Israélite, rechercher la volonté de Dieu, pour le chrétien, ne veut plus dire se conformer à un code fixé, mais rechercher une création continuelle… Et cette nouveauté chrétienne étant une source inépuisable, elle doit toujours être annoncée en faisant attention à la greffer sur les trois piliers de la foi de l'espérance et de la charité, plus que sur des discours moralisants. »
Il est en effet urgent d’aider des catholiques à sortir du moralisme, appauvrissement de la foi, qui fut l’ornière de laïcs et de prêtres entre le XVIIIe siècle et les années 1960 (après quoi un autre genre de déviances a surgi). Le danger subsiste aujourd’hui sous la forme de préjugés de tendances, que l’on superpose à la foi, et qui mènent à récuser l'imprévu sous prétexte qu’il ne correspond pas à l’idée que l’on se fait de l’engagement chrétien...
00:00 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christianisme, Benoît XVI, morale, foi
Commentaires
EVIDEMMENT
> voici encore une vérité toute catholique.
A la compréhension théologique, doit survenir, donc germer une théologie morale.
ainsi la théologie fondamentale, "cérébrale", qui exprime notre foi dans son essence même, s'accompagne évidemment dans l'Être qui désire en vivre, d'un Amour rempli d'espérance et de charité; c'est la justification donné gratuitement par Notre Seigneur et Notre Dieu; tout cela doit grandir par les sacrements réellement vécus, c'est la sanctification;
tout cela donne évidemment des fruits qui sont d'ordre moral ...
il convient donc de connaitre l'Arbre de la Vie d'où proviennent ces bons fruits, prêts à être mangés dans un grand festin d'amour.
Écrit par : jean christian | 18/02/2008
MORT AU MORALISME !
> Oui, le christianisme est une découverte permanente, une création de tous les jours.
Il faut accepter de remettre notre ouvrage sur le métier tous les matins, comme Pénélope.
Et tisser quelque chose de toujours nouveau avec ces trois fils que sont la Foi, l'Espérance et la Charité.
Au diable le moralisme qui nous aveugle et nous désespère, le chrétien est un esprit trop libre pour se laisser enfermer dans un carcan toujours déjà dépassé.
J'apporte une précision : esprit libre en lien avec le Saint Esprit :-)
Écrit par : Tito | 18/02/2008
PAR AMOUR
> Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici la réflexion d'Henri-Georges Clouzot rapportée par Pierre Brisson dans Le Figaro, peu après la conversion du cinéaste, comme quoi le christianisme était tout sauf une morale. Le réalisateur de Quai des Orfèvres fut boulversé par la lecture de "Attente de Dieu" de Simone Weil dans lequel on peut lire entre autre:"« Dieu a créé par amour, pour l’amour. Dieu n’a pas créé autre chose que l’amour même, et les moyens de l’amour. » La morale apparaît alors bien mesquine si elle s'impose pour elle même et non comme une des conséquences naturelles de l'amour, l'éthique de l'agapé.
Écrit par : Albert E. | 18/02/2008
A TOUT PRIX
> Je dirai même que le moralisme, en plus d'être une dérive spirituelle, peut avoir de fâcheuses conséquences, comme en témoigne l'attitude de pseudos catholiques, voire pseudos chrétiens en général, qui sous couvert de morale humaniste chrétienne (quelle contradiction !) en viennent à défendre des conceptions pro-mort telles l'avortement ou l'euthanasie, arguant du "il faut comprendre !"
J'ai connu un jeune qui refusait de boire du Coca, car son père travaillait à l'Action catholique contre la faim. Il amalgamait sa "foi" et ses convictions politiques, ce qui n'est pas forcément mauvais, mais en faisant prédominer les secondes sur la première. Vu son choix de vie, je ne vois pas bien en quoi il était catholique.
J'en ai connu un autre qui disait ne pas lire la Bible, car il "en connaissait les grandes lignes" (sic !). Il faut croire qu'il avait dû surtout retenir, à sa manière, les commandements sur l'amour...
J'en ai enfin connu encore un qui nous expliquait (je fréquentais alors une aumônerie catholique par curiosité) que s'il racontait à un vieux prêtre ce qu'il faisait avec les filles, ce dernier sauterait au plafond (sous-entendu : un jeune prêtre serait très ouvert). Voilà comment il avait compris l'enseignement sur le mariage.
Ces 3 cas ont ceci en commun qu'il s'agissait de jeunes fréquentant une aumônerie et une église, mais qui donnaient la prévalence à la morale et non aux vertus théologales. Or, la morale est quelque peu tributaire de l'évolution sociale. J'en ai même été désolé quand ces jeunes ont invité l'association "chrétienne" homosexuelle "David et Jonathan". Le curé qui considérait l'homosexualité comme un péché, appréciait tout de même cette invitation de manière positive.
La morale aujourd'hui, dépendante de la moralité publique, c'est la tolérance à tout prix ! Désigner un péché s'apparente alors à condamner le pécheur, ce même chez des pratiquants qui se laissent davantage influencer par la télé que par la Bible ! Mais si la morale était à sa vraie place, celle des fruits de l'Esprit dont parle Galates 5, c'est-à-dire subordonnée aux vertus théologales et en procédant, au lieu de s'abreuver à l'auge de l'humaniste moralité publique, alors elle serait vivifiante et encourageante, invariable ! Nourrie de charité, de foi et d'espérance, elle serait un souci de témoigner aux pécheurs malheureux du remède au péché, de l'espérance du salut par la foi !
Écrit par : Jean | 18/02/2008
> Après 1960, un autre moralisme a vu le jour. Celui de la solidarité horizontale et matérialiste. Dans les 2 cas, la foi est reléguée au second plan,
Écrit par : ludovic | 18/02/2008
> "la foi, l'espérance et la charité"... Une insistance vers laquelle nous guidaient déjà les deux premières encycliques de Benoït XVI
Écrit par : Ren' | 18/02/2008
LES SEPT
> Il est effectivement dommage que les vertus théologales soient si peu évoquées. "Amour et silence" par un Chartreux illustre parfaitement leur richesse et leur portée. Ce livre a été une révélation pour moi. Une excellente leçon de catéchisme (attention c'est très dense, mais qu'est-ce que c'est beau).
On ne peut pas opposer les vertus théologales aux vertus cardinales. Les secondes complètent parfaitement les premières. Il est bon de les connaître toutes les sept.
Écrit par : Qwyzyx | 19/02/2008
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