Tête de Bretonne

La veuve du capitaine

face aux Turcs :

 

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Les agences -  <<  BREST - La veuve du capitaine du Sokalique, Yvette Jobard, a affirmé mercredi avoir refusé 500.000 dollars (340.000 euros) offerts par deux représentants de l'armateur turc du cargo Ocean Jasper, suspecté d'avoir causé le naufrage du caseyeur breton en août dernier, en échange du retrait de ses plaintes.

Le représentant de l'armateur et son avocat, accompagnés d'une interprète, se sont déplacés dans le nord du Finistère pour la rencontrer. Ils voulaient que Mme Jobard, entourée de ses filles et gendres et d'un ami ancien avocat, retire sa constitution de partie civile pour débloquer le cargo Ocean Jasper, bloqué à Brest (Finistère) depuis août dernier, a-t-elle expliqué mercredi.

Lors de cet entretien de trois heures environ, "ils ont passé leur temps à démolir l'Etat français" et dit "que de toute façon le procès ne se tiendrait pas en France (...) Ils ont cherché à nous saper le moral pour qu'on accepte leur proposition", a confié la veuve à l'Associated Press en estimant que "ces gens-là n'ont aucun scrupule".

Selon Yvette Jobard, jamais ils ne se sont préoccupés de sa douleur, uniquement de leur cargo immobilisé qui leur coûte de l'argent. "Je leur ai dit que même s'ils me proposaient le double, je n'accepterais pas (...) Ce n'est pas ce montant qu'ils doivent payer". La veuve du patron du Sokalique réclame une condamnation pénale pour, dit-elle, éviter qu'un accident de ce type se reproduise.

Le caseyeur breton de Bernard Jobard, patron pêcheur, avait été percuté par un cargo qui a pris la fuite, dans la nuit du 16 au 17 août dernier, selon le témoignage des six marins rescapés qui ont eu le temps de monter à bord d'un radeau de survie. Immédiatement suspecté après analyse de sa route, le cargo battant pavillon des Iles Kiribati (Pacifique) fut dérouté le 18 août vers Brest où il demeure consigné.

Dans les semaines qui suivirent, toutefois, le capitaine, son second et un matelot géorgien avaient quitté le pays. Nicolas Sarkozy avait néanmoins annoncé en novembre qu'Anote Tong, le président des Iles Kiribati, avait accepté un dépaysement du dossier vers la France. >>

 

Dans ce récit des agences, ne manque que la formule dont Mme Jobard s’est servie pour renvoyer ses interlocuteurs : « Vous avez peut-être des têtes de Turcs, mais moi j’ai une tête de Bretonne. »  C’est dans Ouest-France qu’on peut la lire. Dalc'homp, Bretoned, dalc'homp mad !  

On me dira : pourquoi parler de cette affaire ici ? Réponse : refuser beaucoup d'argent parce qu'on veut faire justice posthume à son époux, c'est grandiose. Surtout à notre époque.