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24/01/2008

81 % des Français : pas de contradiction entre racines chrétiennes et laïcité

Une fois de plus, un fossé entre l'état d'esprit des gens et celui du petit monde des élites :


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Dire que "la France a des racines essentiellement chrétiennes" n'est pas une remise en cause de la laïcité : c’est ce que déclarent 81 % des Français interrogés, dans un sondage Opinionway à paraître samedi. En revanche, 73% déclarent ne pas être d'accord avec les propos de Nicolas Sarkozy (discours de Latran) affirmant que "dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé" : 45% ne sont "pas du tout d'accord" et 28% "plutôt pas d'accord" avec cette opinion.

 

Que penser de cette enquête ?

1. L’avis des Français semble une fois de plus aux antipodes de l’avis de la classe politico-médiatique européenne*, qui rejette rituellement l’idée des "racines chrétiennes". (Ce rejet fait partie des codes du microcosme).  Tout le monde sait que la France n’a pas été engendrée par l’islam ni par l'athéisme : mais les sondés, eux, osent le dire. Peut-être espèrent-ils, en le disant, se prémunir contre un risque de "dissolution identitaire" ? C'est imaginable, dans un pays aussi anxieux.

2. Il n’y a pas de contradiction entre la réponse sur les racines et la réponse sur les instituteurs. Interroger les gens sur les enseignants est ce qu’on appelle, en jargon de sondeurs, une « question fermée » : elle dicte la réponse. Peu de Français diraient qu’un instit’ n’est pas une référence en matière de « transmission des valeurs » ou de « bien et mal ».  Pour admettre que l’instit’ d’aujourd’hui est formaté par la société économique d’aujourd’hui (zappeuse de transmissions et de repères), il faudrait aux sondés une lucidité proche de la rébellion mentale.

Je ne crois pas que cette enquête mérite beaucoup plus de commentaires. A moins de se mettre à spéculer sur le degré de sincérité du président de la République quand il parle des vertus sociales de la religion ? Alain Duhamel en a dit à peu près ce que j’en dirais (dans sa chronique de Libération ce matin) : exalter les religions comme une sorte de dopage moral relève du voltairianisme bourgeois plus que du cléricalisme. J’ajouterai : ne s’en alarment que des têtes creuses.  Elles sont souvent dotées d'un micro.

 

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(*) à l’exception de l’Italie, et (sous réserve) du grand-duché de Liechtenstein.   

 

 

 

Commentaires

TRES BONNE NOUVELLE

> "Pour admettre que l’instit’ d’aujourd’hui est formaté par la société économique d’aujourd’hui [...]" Vous pourriez ajouter : " et par une idéologie de gauche soixante-huitarde, (voire d'ultra gauche) encore dominante" - pas particulièrement portée vers le christianisme.
Sinon, que 81% des Français reconnaissent que la France a des racines chrétiennes est une très bonne nouvelle, à transmettre en "haut lieu" !

Écrit par : Flore | 24/01/2008

Hors sujet... pour vous souhaiter une bonne fête !

C'est aujourd'hui la St François de Sales, patron des journalistes et des écrivains.
MG


[ De PP à MG - Merci. ]

Écrit par : Michel de Guibert | 24/01/2008

OBSERVER

> Il suffit d'écouter certains discours et d'observer des comportements des membres dans certains conseils de paroisse où les prêtres n'ont plus la parole ; d'observer l'enseignement "catholique" ; lire certains articles d'une certaine presse "catholique", pour se rendre compte qu'un résultat de sondage cohérent aurait été surprenant.

Écrit par : Qwyzyx | 24/01/2008

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