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15/01/2008

Les chômeurs géorgiens s’égosillent, mais ça ne vaut qu’un entrefilet chez nous

car le nice guy c'est Saakachvili :


C’est par dizaines de milliers maintenant que les Géorgiens manifestent à Tbilissi contre la « réélection » de Mikheïl Saakachvili, l’ami de Washington. Ce mouvement de masse n’est recensé dans vos journaux qu’en  page 6 ou 9, sous la forme d’un entrefilet. Tout se passe chez nous comme si la cause était entendue : Saakachvili ayant le label US du nice guy, ses opposants ne valent pas la peine qu’on parle d’eux*.  D’ailleurs ils ont l’appui moral de Moscou, et Moscou est très méchante ; est-on même sûrs que l’URSS ne continue pas d’exister en tapinois ? Ca nous permettrait de continuer à jouer à la guerre froide, et à tourner le dos aux vrais problèmes du XXIe siècle. A ignorer par exemple les chiffres du chômage géorgien, qui deviennent sidérants  depuis quelque temps.

 

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(*)  Même si le pouvoir géorgien a ajouté des milliers de noms sur les listes électorales à la veille du scrutin, l'OSCE a déclaré cette élection "conforme aux standards de la démocratie occidentale".

 

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14:25 Publié dans Médias | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Géorgie, Saakachvili, OSCE

Commentaires

BIDONNAGES NAVALS

> Et pendant ce temps-là, la presse parisienne gobe avec excitation le bidonnage du Pentagone sur un pseudo "incident très grave" dans le golfe Persique entre des bâtiments US et quelques vedettes iraniennes. Sans se souvenir qu'en 1964 exactement le même bidonnage a été monté par le même Pentagone, dans le golfe du Tonkin, pour déclencher la guerre du Vietnam !

Écrit par : Chaharbagh | 15/01/2008

ENFIN !

> Pour une fois que l'OSCE reconnait que le standard de la démocratie en Europe, c'est de bourrer les urnes. Enfin un peu de vérité!

Écrit par : Ghislain | 15/01/2008

LA PREUVE

> Mais vous n'exagérez même pas quand vous dites que pour certains l'URSS existe encore en secret ! Je connais au moins un cul-de-plomb qui en est persuadé : "la preuve c'est que Poutine était du KGB". A ce niveau il n'y a plus qu'à tirer l'échelle. Ne plus pouvoir être antisoviétiques, faute d'Union soviétique, les rend physiquement malades ! C'est la séquelle de dizaines d'années pendant lesquelles l'antisoviétisme a tenu lieu de pensée. Résultat après 1990 : le néant, le gouffre, l'abîme mental. Mais ils ne se rendent pas compte qu'ils sont dedans.

Écrit par : Davaï | 15/01/2008

JUMEAUX

> Si nous résumons : le paganisme mercantile américain s'assure de sa suprématie en entretenant le mythe de la survivance d'une menace matérialiste soviétique quand le consumérisme et la concentration financière font que les deux systèmes aboutissent à un résultat identique. C'est l'histoire d'une paire de jumeaux qui en a perdu un. Pour survivre, il fait croire que l'autre existe toujours. Le capitalisme est l'exploitation de l'homme par l'homme, le communisme, c'est exactement le contraire. La misère en Géorgie est beaucoup moins vendeuse que les états d'âme d'une Rolex ou d'un tube de dentifrice aux yeux des humanistes qui vendent "à Coca-Cola du temps de cerveau humain disponible" (1)

(1) Patrick LeLay in "Les dirigeants face au changement" Editions du 8° jour Paris 2004 cité par Dany-Robert Dufour dans son article "la télévision forge-t-elle des individus ou des moutons ?" le Monde diplomatique janvier 2008

Écrit par : Qwyzyx | 15/01/2008

CELLE DONT ON NE PARLE PAS

> On parle beaucoup de Kasparov, mais pas d'un(e) joueu(se) d'échecs :
Interview de Nona Gaprindashvili, quintuple championne du monde d'échecs. RIA Novosti :
Le congrès constituant du Parti démocratique de la Géorgie unie, nouvelle formation politique derrière laquelle se tient l'entrepreneur Badri Patarkatsichvili, aura lieu prochainement à Tbilissi. Le parti sera dirigé par Nona Gaprindashvili, quintuple championne du monde d'échecs. Bessik Pipia, chef de la représentation de RIA Novosti en Géorgie, s'est entretenu avec la légendaire joueuse d'échecs dans la célèbre résidence de l'oligarque, située sur les bords de la Koura.
Q: Nona, qu'est-ce qui vous a amenée dans ce palais luxueux, qu'y a-t-il de commun entre la joueuse d'échecs et l'oligarque en disgrâce?
R: Après la désintégration de l'Union soviétique et l'accession de la Géorgie à l'indépendance, j'avais accepté de diriger le Comité national olympique. Je l'ai dirigé jusqu'en 1996, avant de rester présidente d'honneur du CNO. En 2004, Badri Patarkatsichvili fut élu président du comité olympique. Il est à noter que Mikhaïl Saakachvili voulait précisément qu'il soit élu à ce poste. Le président avait demandé à l'entrepreneur de participer à la renaissance du sport géorgien. Je peux affirmer, sans crainte d'exagérer, que Badri a sauvé le sport géorgien. Il est parvenu à stopper l'émigration sportive. En effet, de nombreux sportifs géorgiens quittaient le pays, changeaient de citoyenneté et participaient aux Jeux olympiques sous les couleurs d'autres Etats. Ils n'ont pas fait que participer, puisque plusieurs d'entre eux ont apporté des médailles d'or à ces Etats. Ainsi, en 2004, des Géorgiens ont gagné des médailles d'or pour la Grèce, l'Allemagne, l'Ouzbékistan... Bref, Badri a réussi à réanimer le sport géorgien, les sportifs ont pu à nouveau recevoir tout ce qui était nécessaire à leurs entraînements, y compris des récompenses inouïes pour la Géorgie. Si l'Etat versait 25.000 dollars pour une médaille d'or olympique, Badri a offert, lui, 225.000 dollars à chaque vainqueur!
Bref, c'est le sport qui m'a amenée à Badri. Par conséquent, en cette heure difficile pour lui, j'ai jugé nécessaire d'être à ses côtés.
Q: Nona, quelle est la cause du froid entre Badri Patarkatsichvili et Mikhaïl Saakachvili?
R: Ce froid est apparu à cause de la chaîne de télévision Imedi qui appartient à Badri Patarkatsichvili. Les détenteurs du pouvoir n'apprécient pas les critiques, qui plus est constructives, émises à leur adresse. Les journalistes de la chaîne de télévision Imedi ont choisi de ne pas passer sous silence les sujets douloureux, ils ont attiré l'attention de l'opinion publique sur les assassinats retentissants, les arrestations de masse, les confiscations illégales de biens aux citoyens et aux organisations, le racket de l'Etat à l'égard des hommes d'affaires, etc. Il s'avère que les révolutionnaires "roses" n'aiment que les louanges. Le pouvoir a tenté d'influer sur la politique rédactionnelle de la chaîne, mais Badri l'en a empêché. Ensuite, les représentants des structures du pouvoir lui ont proposé des sommes très importantes pour la vente d'Imedi, puis un échange contre les Chemins de fer géorgiens. Alors, Badri leur a répondu: "Imedi est ma création, on ne vend pas ses enfants".
Q: Dans quel but a été créé le nouveau parti d'opposition que vous avez accepté de diriger?
R: L'élection présidentielle qui vient d'avoir lieu a montré que des centaines de milliers de personnes soutenaient le programme de renaissance de la Géorgie proposé par Badri Patarkatsichvili. Il serait impardonnable de notre part d'abandonner ces gens à leur sort. Nous poursuivons notre lutte. Le programme présidentiel de Badri "Soutien - Percée - Prospérité" reste en vigueur, et il sera mis en oeuvre.
Q: Badri Patarkatsichvili a promis, en cas d'arrivée au pouvoir, de dépenser en 18 mois environ un milliard de dollars. Mais il n'a pas été élu. A qui paiera-t-il le gaz, l'électricité, l'eau, à qui accordera-t-il une allocation-chômage et d'importantes primes à la naissance (2.000 à 3.000 dollars)? Aux membres de votre parti? La Géorgie compte 2 millions de chômeurs.
R: Le schéma d'octroi d'une aide à la population est en voie d'élaboration, les membres de notre parti ne seront pas les seuls à en bénéficier.
Q: Nona, subissez-vous des pressions du pouvoir? Pour que, par exemple, vous vous sépariez de Badri et vous occupiez non plus de politique, mais d'échecs.
R: Pour pouvoir faire pression, il faut des faits compromettants. Les autorités ne peuvent pas en trouver. J'ai vécu dignement et honnêtement. Les autorités ne pourront pas m'obliger à changer de position. On ne peut que me tuer.
Q: Nona, comment une fillette de la ville géorgienne peu connue de Zougdidi a-t-elle pu remporter des victoires sans précédent aux échecs, victoires qui restent aujourd'hui inégalées dans le monde? Vous êtes cinq fois championne du monde, vous avez gagné 11 fois l'Olympiade d'échecs et deux fois la Coupe d'Europe des championnes.
R: Je suis née à Zougdidi, ville que j'aime beaucoup, dans une famille d'enseignants. Mon père Terenti enseignait la comptabilité dans un collège technique, ma mère Vera Grigolia était au foyer. Elle a élevé cinq garçons et une fille. Tous mes frères ont joué aux échecs, je les regardais jouer, et ils me permettaient parfois de jouer moi aussi. Un jour, un tournoi d'échecs masculin a eu lieu à la Maison des pionniers de la ville. Un de mes frères n'a pu y participer, car il avait pris froid. On m'a proposé de le remplacer. Jouant contre un adversaire bien plus âgé que moi, je lui ai rapidement mis échec et mat. Les entraîneurs m'ont alors remarquée.
Q: Y a-t-il de futurs champions dans votre famille?
R: Mon fils David âgé de 36 ans travaille au bureau d'une compagnie britannique de déminage dans les zones de conflits. J'ai deux petits-fils: Leri, 12 ans, et Nikolozou, un an et demi.
Je ne vois pas de futurs champions dans le pays. La nature se repose probablement en Géorgie. Pendant 40 ans, les joueurs d'échecs géorgiens ont occupé des positions d'avant-garde dans le monde. En effet, mon record n'a pas été battu, mais il a été égalé par Maya Chiburdanidze, autre joueuse d'échecs géorgienne.
Q: Nona, trouvez-vous le temps de jouer aux échecs?
R: Je participe à différentes compétitions. Il y a deux ans en Italie, j'ai pris la deuxième place au tournoi des vétérans des échecs. On m'invite souvent en Russie. Dernièrement, j'ai participé à des tournois en Sibérie et dans l'Oural. De même qu'à l'époque soviétique, j'ai ressenti les sentiments chaleureux éprouvés par les Russes à mon égard, ainsi qu'envers la Géorgie et le peuple géorgien. Il n'est pas bon que nos dirigeants soient en conflit. Serons-nous pardonnés par Dieu pour cela, pourrons-nous expliquer au Seigneur comment nos deux pays chrétiens orthodoxes en sont arrivés à de telles relations?

Écrit par : Alexandre de La Cerda | 16/01/2008

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