04/01/2008
Hillary patine, Ségolène s’accroche
…et les médias français s’excitent :
Hillary Clinton malmenée dans l’Iowa : elle n’est arrivée qu’en troisième position derrière Barack Obama et John Edwards ! La candidate des grandes firmes (dotée du plus énorme trésor de guerre jamais aligné par un candidat aux USA) est humiliée par l’Afro-Américain, fort, quant à lui, de la générosité militante d’un million et demi de petits donateurs. Hillary n’a eu la majorité que parmi les femmes démocrates de plus de 65 ans. N’empêche que c’est elle, et non Obama, qui était la star du reportage de France Inter dans l’Iowa ce matin : car les médias parisiens sont comme les jumbo-jets, il leur faut cinquante kilomètres pour changer de cap. Et leur fascination envers Mme Clinton est plus forte que tout, notamment ses mauvais sondages... Ils ne peuvent qu’adorer une femme qui a autant d’argent : « c’est du lourd », comme disent rituellement les envoyés spéciaux en regardant les producteurs monter les marches au festival de Cannes.
A Paris, Ségolène Royal annonce sa candidature à la direction du PS. Là aussi, émoi des médias : Ségolène leur est aussi chère qu’Hillary, même si Hillary n’a que mépris pour Ségolène. (Elle a refusé trois fois de la recevoir, et c’est à elle qu’elle pensait, en novembre à Las Vegas, quand elle a dit : « On ne m’attaque pas parce que je suis une femme mais parce que j’ai un cerveau »). Si Delanoë se porte candidat lui aussi, le match sera entre deux conceptions comparables: une liquidation du politique au profit du show-off émotionnel. Evolution indexée sur le mouvement général de la société néocapitaliste occidentale ; les gouvernements se sont dépossédés eux-mêmes – dès 1990 – de leur raison d’être, pour se réduire au rang d’agences d’animation-ambiance. La concurrence des partis (syndicats d’intérêts) s’est donc déplacée du terrain idéologique au terrain émotionnel : du « programme » au « people ». L’avènement de Mme Aimons-nous ou de M. Paris-Plage à la tête du PS s’inscrirait dans ce processus. Il y en a d’autres symptômes sur la scène française…
09:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Hillary Clinton, Ségolène Royal, Betrand Delanoë
Commentaires
TOUT DE MÊME
> Delanoë est tout de même plus intelligent que la pauvre Ségo. Ceci ne change rien au processus d'ensemble, mais tout de même. Et puis il a eu le culot de faire la "place Jean-Paul II" malgré les hurlements de ses ultras laïques.
Écrit par : Girolamo | 04/01/2008
@ Girolamo
> Paris vaut bien une messe... je veux dire une place...
Écrit par : Michel de Guibert | 04/01/2008
UNE PLACE
> Une place JP II pour "acheter" les cathos malgré son homosexualité revendiquée ? En quoi une place est-elle un programme politique ?
Écrit par : Boris | 04/01/2008
INTERESSEE
> Une action intéressée peut-elle être dite courageuse?
Écrit par : bernard | 04/01/2008
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