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22/11/2007

Mais oui, l'Eglise peut à la fois béatifier les martyrs espagnols ET faire repentance pour les complaisances franquistes d'évêques espagnols !

ca2b6b232cc6d2294c53859c8bcccc2f.jpgComme vient de le faire Mgr Blazquez (photo). Même si cette possibilité dépasse l'imagination de Libé  et d'autres, à gauche et à droite :


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Commenter la désinformation est une tâche nécessaire et ingrate. Remettre sans cesse les choses au point est fastidieux mais indispensable… En voici une nouvelle occurrence. Dans Libération du 21 novembre, rubrique Les gens, on lit ceci :

 

<<  Le repentir de Ricardo Blazquez

A la veille de la fin de son mandat, le chef de l’Eglise espagnole Ricardo Blazquez a surpris hier en demandant « pardon » pour les fautes qu’a pu commettre la hiérarchie catholique durant la Guerre civile de 1936 à 1939. Un message de rupture de l’épiscopat qui se campait en « victime »*, évoquant les 6000 religieux et prêtres assassinés au début du conflit... L’institution préférait taire son  soutien  inconditionnel  au  putsch  de  Franco  en  juillet 1936  et  sa  bénédiction  comme  « croisade »  chrétienne des crimes du Caudillo.  Hier,  jour  anniversaire  de  la  mort  de Franco, Blazquez a rappelé « l’heureuse » béatification de 498 martyrs au Vatican fin octobre, avant de déclarer : « Nous  devons  demander  pardon  et  nous  réorienter, car la purification de la mémoire passe par la reconnaissance […] des péchés. »  Cet  acte  a  provoqué  la  colère*  du  trio  qui  a  la  haute  main  sur  l’épiscopat :  le porte-parole Martinez Camino, l’archevêque de Tolède Cañizares  et  le  cardinal  de  Madrid,  Rouco  Varela,  tous trois en  guerre  ouverte  contre  le  « fondamentalisme  laïque » de Zapatero. >>

 

 

 

* Cet article de Libé est pâteux, mais très désinformant. En effet :

 

1.  L’épiscopat espagnol ne s’est pas posé en « victime ». Les béatifications ne le concernaient pas, lui. Elles concernaient un fait historique : les milliers de prêtres et religieux tués entre 1931 et 1939 en raison de leur appartenance au clergé. Cette mort ouvre droit objectivement à une béatification pour martyre, selon le droit canon.

 

2.  Où sont les indices de la « colère » que Libération prête à Camino, Cañizares et Rouco ? L’article ne les mentionne pas. Cette colère n’existe peut-être que dans l’esprit de Libération, qui la croit logique et automatique. Pourquoi ? Parce que l’épiscopat espagnol se bat contre les lois « nouvelles mœurs » imposées par Zapatero !  Mais quel rapport entre les lois Zapatero et l’attitude des évêques pendant la guerre civile ? Absolument aucun, sauf dans l’esprit de Libération qui ne veut pas voir qu’il s’agit de deux choses différentes.

 

3.  L’empressement des évêques espagnols à bénir le camp franquiste (photo) est également un fait. 990ad0283c8798ac310cf4ca62279985.jpgC'est même l'un d'eux qui  appliqua à la guerre civile  le mot "croisade",  abus de lan-gage  quasiment simo-niaque, dont les généraux putschistes n'auraient pas eu idée et qui scandalisa Bernanos. L'attitude de ces évêques  s’explique par un autre fait : le carnage de prêtres déclenché par les milices socialistes et anarchistes dès avant le début de la guerre civile... Mais il n’excuse pas un troisième fait : que les évêques aient fermé les yeux sur l’autre carnage (bien plus durable), celui des fusillades franquistes prolongées jusqu’à 1950.

 

4. Pour des catholiques croyants, il n’y a aucune contradiction entre le fait de se réjouir de la béatification d’authentiques martyrs, et celui de demander pardon pour la complaisance franquiste des évêques.  C’est ce que dit clairement Mgr Blazquez. Et c’est pourquoi une « colère » de ses frères évêques contre lui paraît hautement improbable.

 

5.  Pour voir une contradiction entre cette béatification et cette repentance, il faut avoir l’esprit confus. C’est le cas de l’auteur de l’article de Libération.  (Le même journal, dans de précédents papiers, semblait d’ailleurs trouver anormal que les 498 martyrs soient considérés comme tels).

 

 

Heureusement, d’autres médias français présentent la déclaration de Mgr Blazquez de façon plus objective.  Ainsi Le Bien public (Dijon) :

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<<  Le président de la Conférence épiscopale espagnole, l'évêque de Bilbao Ricardo Blazquez, a demandé un « pardon » inédit pour « certains actes concrets » de l'Eglise espagnole pendant la guerre civile (1936-39). Cette déclaration marque une inflexion de la position officielle de l'Eglise espagnole, qui avait appuyé en 1937 « la croisade chrétienne » des troupes franquistes contre le gouvernement républicain espagnol de l'époque. >>

 

 

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Commentaires

"IMBECILES"

> Merci de mettre les choses au clair. Le catholicisme ne dit pas "ou bien", ou bien" : il dit : "et", "et". Et il a le sens des nuances. Il en a même le génie. Seuls les imbéciles croient qu'étant "un monothéisme" il est pour la simplification manichéenne. Le drame est qu'il y a beaucoup d'imbéciles aussi chez les catholiques, et qu'ils croient ce que leur dit la télé.

Elfriede

[ De PP à E. - Je vous trouve un peu dure. ]

Écrit par : Elfriede | 22/11/2007

INTENABLE

> Ouf, merci. Ca devenait intenable, cette prise du débat en otage, comme s'il fallait être pour le zapatérisme (social-traître en plus) afin de montrer qu'on condamne le passé de guerre civile franquiste.

Écrit par : Santiago | 24/11/2007

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