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15/10/2007

Quand on épousera les robots

Aux Pays-Bas, toujours du nouveau :


Pays-Bas, 13 octobre – L’université de Maastricht  vient de valider par un doctorat un mémoire de recherche sur « Les relations intimes avec des partenaires artificiels », œuvre du sociologue britannique David Levy. Selon ce chercheur, la tendance sera prochainement à la possibilité d’unions conjugales (sous des formes à définir) entre humains et robots, compte tenu de deux phénomènes : a) les tendances de la robotique, b) l’évolution du regard occidental sur le mariage.

Selon l’université, « David Levy a basé les recherches qui l’ont amené à cette conclusion sur près de 450 publications tirées de domaines aussi différents que la psychologie, la sexologie, la sociologie, la robotique associée à des études sur l’intelligence artificielle, et sur les interactions humain-ordinateur. La thèse de Levy examine les attitudes humaines dans les domaines de l’affection, de l’amour et de la sexualité, pour conclure que ces compor-tements sont tout aussi bien applicables dans une interaction avec des robots à l’avenir, puisqu’ils sont la base de nos échanges aujourd’hui. »

Les dominicains de Nimègue* doivent se mordre les doigts : dans leur liste des prochains « présidents de célébration eucharistique », ils avaient oublié les robots.

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(*)  Ce blog, note du 8.10.

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Commentaires

TORY ?

> J'ai connu il y a longtemps à Londres un David Levy membre du Monday Club, le cercle le plus réactionnaire de la droite tory. Je suppose que ce n'est pas le même ?

GF


[Du capitaine Hastings à GF - Bonté divine, Poirot, je ne peux même pas l'imaginer.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Guy Fawkes | 15/10/2007

ROBOLOVE

> Un sujet en germe dans le roman de Brian W. Aldiss "Supertoys Last All Day Long", que Spielberg avait, maladroitement, mis en scène. La communicabilité entre "orgas" (êtres de chair) et mécas" (électoniques mais identiques aux premiers, en formes et en sentiments, et leur hierarchie dans une société "mélangée".
Ce qui est réellement en jeu n'est ni plus ni moins que la place de l'être humain dans notre univers (mental et physique): en premier et en haut, comme le dit la Bible, ou noyé (non séparé, comme les eaux et le Tohu Bohu) indistinct de tout le reste, donc nié spécifiquement.

Écrit par : Albert E | 15/10/2007

David Levy nous expliquera-t-il comment aimer une chose ?


> Face à une telle énumération pseudo-scientifique, il y a de quoi sourire: psychologie, sexologie, sociologie, robotique, intelligence artificielle, interactions humain-ordinateur...
Il a oublié l'essentiel: l'amour entre deux personnes. Quel amour peut-on éprouver envers un automate dépourvu de conscience ?
Inutile de chercher ailleurs que dans l'individualisme consumériste qui ronge notre société, la cause d'un tel délire. A force de ne voir dans l'autre que le moyen de satisfaire ses désirs, il fallait bien un jour que quelqu'un en tire les ultimes conséquences.
Au fond un robot a bien des avantages : pas de crises de ménage, aucun conflit : l'ego peut se développer sans complexe, le principe de réalité et le souci de l'autre ne sont que de mauvais souvenirs. La liste des avantages peut s'étendre à l'infini: un robot n'est jamais malade, et s'il est usé on en achète un autre; s'il est démodé, idem (et sans les interminables procédures permettant le divorce).
Quel "progrès" vraiment! j'entends déjà l'enthousiasme des médias ...

Écrit par : Blaise | 15/10/2007

ASSEZ SIMPLE... EN S.F.

> En tant que fan de science-fiction, cette problématique me paraît assez simple.
En effet, à l'heure actuelle, il n'existe pas d'intelligence artificielle proprement dites. C'est à dire une véritable intelligence consciente d'elle même. Arrivera t-on à la créer ?
Si celle-ci existe un jour, alors, le problème qui se posera sera celui de savoir si les robots ont une âme, puisqu'ils seront dotés d'une conscience.
En tout honnêteté, si les robots se trouvent avoir une véritable conscience, alors, l'union entre un humain et un robot, ne posera pas de "problème".
Cette notion de conscience se retrouve un peu partout dans la science-fiction, en particulier dans le robot qui rêvait d'Isaac Asimov, où d'une autre manière avec Deus Ex de Norman Spinrad où la Papesse envoie sur le réseau un prêtre mort et à l'esprit numérisé vérifier que les intelligences artificielles ont une âme !

Écrit par : Stephane | 15/10/2007

PAS LA S.F.

> La SF n'est d'aucun secours pour savoir qui a une âme. Elle est totalement tributaire de la modernité en cela qu'elle identifie l'intellect, c'est-à-dire le fonctionnement du cortex, et l'âme, dont on ne sache pas qu'en tant que chose spirituelle, elle soit localisable ni mesurable.
Même si un robot possèdait "une intelligence artificielle", il vaudra toujours moins qu'un chimpanzé.
Ou alors l'ordinateur "Deep blue" qui a battu Kasparov aux échecs vaut plus qu'un nourrisson trisomique.

Écrit par : JG | 15/10/2007

CYBORG

> L'Angleterre aurait autorisé le clonage humain (ou seulement des cellules humaines...). Je ne retrouve plus l'article. En y ajoutant les progrès de la biotechnologie et la vitesse exponentielle des progrès technologiques... C'est bientôt Blade Runner.
Déjà 20 ans...
Le mariage cyborg élimine le caractère sexué du rapport sexuel : un artifice de plus, une utopie supplémentaire dans l'illusion de s'émanciper de la morale.

Écrit par : Qwyzyx | 15/10/2007

MYTHE

> Mais l'intelligence artificielle, malgré tout son scientisme, appartient plus au mythe qu'à l'authentique rationalité. Elle est pour nos matérialistes contemporains ce que l'astrologie était aux humanistes de la Renaissance. Avec la mentalité de Faust en plus, l'idée que l'homme pourrait être créateur à la place de Dieu.
Nous attendons pourtant depuis une pléthore d'années les fameux résultats de nos démiurges, -résultats qui tardent à faire leur apparition.

Leur "intelligence artificielle" a le tort de reposer sur une théorie mécaniste du cerveau. Si donc le mécanisme est faux, tout le reste de leur édifice logique s'effondre. Mais nous sommes en droit de sourire face à l'idée que l'informatique pourrait obtenir un équivalent satisfaisant du cerveau. Les neurologues qui, voulant donner une représentation schématique du fonctionnement du cerveau, utilisent l'image de l'ordinateur, s'accordent d'ailleurs (et ce de plus en plus) sur le fait qu'il ne faut surtout pas les confondre l'un et l'autre. Une métaphore reste une métaphore.

Écrit par : Blaise | 15/10/2007

Le Marronnier Indien

> Chez les journalistes, on surnomme paraît-il les sujets qui reviennent sans cesse, des marronniers. Une des critiques habituelles est l'évangélisation de l'Amérique du Sud. Hier, sur France 3, à 17h00 une émission sur l'empire Inca: "C'est pas sorcier" n'a pas manqué à la tradition

"C'est pas Sorcier" fête la science au Pérou au coeur de l'empire Inca...

http://programmes.france3.fr/c-est-pas-sorcier/20520049-fr.php

Elle se dit scientifique, cette émission. En fait l'épisode a eu un commencement purement cathophobe, l'Eglise construite sur un temple détruit, des pierres si bien taillées, etc... Le plus sublime sans conteste a été la description du harem de l'Empereur, puis la justification de sacrifices humains en certaines circonstances. Avec une explication du type, "ils comprenaient c'était dans leur mentalité", et comme on donnait à ces chères petites filles une boisson pour les estourbir avant de leur porter un coup sur la tête ou de les envoyer se faire geler en haute montagne... c'était tolérable. Sublime!

Un harem c'est peut-être moins grave qu'une union avec un robot... peut-être qu'avec plusieurs... En tout cas, comme ce n'est pas catho, c'est bien! Le vis-à-vis d'un (un!) homme ne peut-être qu'une (une!) femme (Gn 2,20). Nous sommes égaux en dignité parce que humain!

Écrit par : Dominique | 15/10/2007

COUIC

> Et pour l'anniversaire de mariage, on offre une vidange? Remarquez, il y a un avantage, en cas de querelle de ménage, on prend la télécommande et couic! On peut voir son match tranquille! Bon d'accord, samedi soir, il aurait valu la querelle....

Écrit par : vf | 15/10/2007

> Du moment qu'il fait la vaisselle, j'm'en tape.

Écrit par : Marthe | 15/10/2007

> Ce David Levy... Ce ne serait pas un habitué des "Coffee shops", des fois ?

Écrit par : Jan-Pawel | 15/10/2007

> Voilà l'article qui s'inspire du vôtre est publié sur mon blogue. Amicalement.

Écrit par : Stéphane | 16/10/2007

CONFUSION

> Jusqu'où ira t-on dans la confusion réel/virtuel? On a l'impression que tout a été déjà écrit ou filmé en effet. Sauf que cette fois-ci on y est.
Au fait, cher PP, dans l'un de vos derniers billets, vous avez omis de préciser le nombre d'unions homme-robot parmi les 77 000 pacs contractés l'an dernier. Franchement, je n'ose croire à un manque de rigueur...

Écrit par : Lennob | 16/10/2007

REAL DOLLS

> Je ne sais si vous connaissez les "Real Dolls"? Ce sont des poupées gonflables mais, à la différence des baudruches habituelles, celles-ci imitent le corps humain à la perfection. Pour y parvenir, une ossature métallique élaborée permet de maintenir la poupée dans toute les positions possibles. Elle est recouverte de silicone, puis arrangée selon le goût du client: africaine, asiatique, brune, blonde, forte poitrine, etc. Les photos sur le site du producteur parlent d'elles-même. Le plus intriguant avec ces poupées, c'est que, outre le fait qu'elles coûtent très cher (entre 3 et 4000 euros) et qu'elles sont destinées à satisfaire les désirs de leurs propriétaires , nombre de ceux-ci vivent avec elles comme si elles étaient vivantes! Si vous avez 3/4 d'heure, visionnez la vidéo ...
Vous verrez cet homme parler de sa poupée comme si elle était vivante ("oui, Virginia dort encore"). Ca fait froid dans le dos, et on peut honnêtement penser qu'un jour, un d'eux demandera à ce que sa compagne soit reconnue comme un être "vivant", et donc jouir du droit de mariage. Quant à l'avenir, son créateur envisage de travailler de plus en plus avec la robotique...

Écrit par : Jean | 16/10/2007

MAUVAISE IDEE ?

> Je ne veux pas faire mon prude, mais je ne sais pas si c'est une très bonne idée de mettre sur ce blogue les liens vers ces "irreal dolls"...

JG

[De PP à JG - Je vais voir.]

Écrit par : JG | 17/10/2007

POUPEES

> Je m'excuse d'avance si les liens osés dans mon commentaire peuvent en choquer certains, car là n'était pas le but. Ou plutôt, s'il faut être choquer, ce n'est pas tant par ces poupées en silicone que par le nihilisme de ces narcisses que sont leurs propriétaires qui, finalement, à travers leur poupées, n'aiment qu'eux-mêmes. Voilà ce qui choque, voilà ce qui fait froid dans le dos: qu'un homme puisse dire qu'il éprouve de "l'amour" pour un objet inanimé. Le vrai scandale est là: leur univers se limite à moins que l'horizontal, nulle transcendance, rien que leur ego. Ils ne sont plus humains, ils sont infra-humains. Ils sont comme des chiens s'excitant sur un sac. Il faut véritablement prier pour ces personnes, car il y a là une perte de contact évidente avec le réel, avec la société des hommes, avec Dieu.
Je me permettrai d'ajouter, sur la pruderie mise en avant par JG (même si elle est légère!), que le catholique n'a pas à redouter de tels sites, ni même tout simplement à refuser de parler de sujets osés. Au contraire! Il se doit de rappeler l'anthropologie chrétienne, notamment la notion des 3 puissances de l'âme que sont la puissance végétale, animale et rationnelle, afin de montrer à quel point ceux qui ne vivent que pour le sexe, et le plaisir qu'ils peuvent en retirer, sont tels des animaux, incapables de saisir l'influence du malin (du "grapin", comme disait le saint curé d'Ars!) dans leurs orgies sans fin et, par là, incapable de s'ouvrir à toute dimension transcendante.
Alors n'hésitons pas à rire à gorge déployée devant ceux qui, nous sachant catholique, pensent nous mettre dans l'embarras en parlant crûment de sexe. Ces matérialistes voient l'autre comme une chose, un objet à conquérir, incapable de "sentir l'être sacré frémir dans l'être cher" (V. Hugo), puisqu'il n'ont même pas d'être cher! Alors oui, rions, car à travers eux, c'est du malin que nous rions.

Écrit par : Jean | 19/10/2007

UN PRECEDENT

> L'avantage du robot, c'est qu'on peut le débrancher. D'autres dominicains s'y sont déjà intéressés :
« Entré chez les dominicains en 1949, Jacques Pohier s’était fait connaître par ses travaux en théologie morale. Son livre 'Quand je dis Dieu', publié en 1977, où il tentait une relecture de la foi chrétienne après Freud, avait entraîné sa condamnation par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui l’interdit alors d’enseignement et de présidence de l’eucharistie. Trois lettres publiques de théologiens, de dominicains et de fidèles dénoncèrent la procédure. En 1989, Jacques Pohier avait quitté l’ordre dominicain et était devenu un responsable de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité. »
16 octobre 2007 (La Croix)

Écrit par : Humbert | 20/10/2007

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