16/10/2007
Bizarre Lula ! Pour qui roule-t-il ?
Washington n'est pas loin :
OUAGADOUGOU, 15 octobre - Le président brésilien Luiz Inacio Da Silva (« Lula ») invite le Burkina Faso et toute l'Afrique à se joindre à la "révolution des biocarburants". Avec ces biocarburants, nous pourrons démocratiser l'accès à l'énergie en Afrique". "Nous pouvons ajouter une nouvelle source d'énergie capable de répondre aux besoins économiques et sociaux d'Afrique", a poursuivi le président Lula, dont le pays est devenu le premier producteur mondial d'éthanol.
Cette incessante campagne de Lula en faveur des so-called "biocarburants " éveille la perplexité des environnementalistes. En effet, les experts de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) soulignent que le développement de ce type de cultures entraînerait une forte hausse du prix des denrées alimentaires de base sur les dix années à venir. En outre, leur extension menace les cultures vivrières, vitales sur le continent africain comme en Amérique du Sud.
Pour mieux comprendre, souvenons-nous :
Agences, 09/03/2007 : « George W. Bush et son homologue brésilien Lula promeuvent les biocarburants » << Sur fond de manifestations hostiles, le président américain George W. Bush a conclu vendredi à Sao Paulo avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula de Silva un accord de coopération pour la promotion des biocarburants, en vue de satisfaire la demande internationale croissante pour ce type d'énergie alternative. Le chef de la Maison Blanche a entamé jeudi une tournée de six jours en Amérique Latine, destinée a montrer le regain d'intérêt des Etats-Unis pour une ancienne zone d'influence penchant de plus en plus à gauche. Lors de ses étapes au Brésil, en Uruguay, Colombie, au Guatemala et au Mexique, il doit mettre l'accent sur le renforcement des liens commerciaux, la lutte antidrogue et les biocarburants. Les Etats-Unis et le Brésil figurent parmi les principaux producteurs de ce type de carburants. On les fabrique au Brésil à partir de la distillation de la canne à sucre, abondante dans un pays où près de huit voitures récentes sur dix roulent avec ce biodiesel. L'accord signé vendredi matin par les Etats-Unis et le Brésil prévoit une coopération entre les deux pays pour en promouvoir la commercialisation, notamment en Amérique centrale et aux Caraïbes. Des voix se sont élevées au Brésil contre cet accord. "Bush et ses amis essaient de prendre le contrôle de la production d'éthanol au Brésil et il faut y mettre un terme", estime le Mouvement des travailleurs sans terre du Brésil. Cette organisation redoute la mise en place d'une sorte de cartel de l'éthanol, sur le modèle de l'OPEP, entre Washington et Brasilia. "Collaborer pour l'avenir de l'humanité" est de "bon sens", a déclaré le président Bush qui a visité un des principaux dépôts de carburants de Sao Paulo. M [...] A Sao Paulo vendredi soir, George Bush a une nouvelle fois estimé que "l'Amérique n'est pas assez remerciée pour ce qu'elle essaie de faire pour améliorer la vie des gens". >>
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10:30 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Lula, biocarburants, environnement, Afrique, Bush
Commentaires
ESCROQUERIE SANS NOM
> C'est vrai qu'en Irak, la vie s'est vachement améliorée pour les Irakiens, notamment pour les chrétiens! Heureusement que Dieu nous a envoyé G.W. Bush pour nous sauver!
Toute personne un peu sérieuse se rend vite compte que la production de biocarburant est une catastrophe pour l'environnement (agriculture encore plus productiviste avec pollution des nappes par les engrais et pesticides employé en masse puisque ce n'est pas destiné à la consommation, épuisement et érosion des sols accéléré, problème d'ogm dévellopés pour faire cela, etc.) et pour l'alimentation (hausse des prix, confisquation des terres pour cette production, etc.). Bref, c'est une escroquerie sans nom. A ne pas confondre avec les tentative de recyclage de produits bio en carburant: par exemple les millions de tonnes d'huiles végétales utilisées en cuisine ou dans les usines agroalimentaires et qui peuvent être utilisées dans les diesel.
Écrit par : VF | 16/10/2007
GASPILLAGE
> Les conséquences possibles que la FAO dénonce à propos des plantes destinées à la production de bio carburant sont déjà observées à propos de l'élevage intensif des viandes de boucherie.
"Lorsqu’on abat un bœuf, il fournit juste 200 kilos de viande pour la consommation des humains, soit 1500 repas, mais avec les céréales qu’on lui a donné, on aurait pu servir 18000 repas."
http://www.zen-blogs.com/fr/gaspillage_alimentaire.php
Écrit par : Qwyzyx | 16/10/2007
DETOURNEMENTS
> Effectivement, on nous serine que nous n'arrivons pas a nourrir notre planete, alors pourquoi s'emploie t on a des detourner des surfaces agricoles de leur vocation premiere, a savoir nourrir les animaux et les hommes?
Dans le meme registre, j'ai ete surpris de voir nos politiques s'affoler cet été a propos de la penurie de blé, sachant qu'aujourd'hui 10% des surfaces agricoles francaises sont obligatoirement des jacheres, pour eviter la surproduction. N'est ce pas quelque part le serpent qui se mord la queue, en limite la production, et on craint la penurie derriere!
PS: désolé pour mon absence d'accents mais j'ecris de Russie avec un clavier russe.
Alex
[De PP à Alex - J'en ai mis quelques-uns !]
Écrit par : Alex | 16/10/2007
@ Alex :
> Il n'y a pas d'obligation aux 10% de Jachères !
Habitant dans la Beauce, un de mes voisins agriculteurs m'a dit que cette année l'Europe ou qui ? a déclaré "Jachères 0" en vue de produire du biocarburant à partir de colza.
Donc le taux de jachères est rediscuté tous les ans.
Écrit par : Boris | 17/10/2007
Alex écrit : « On nous serine que nous n’arrivons pas à nourrir notre planète ». Cette phrase est curieuse. Qui est ce « on » ?
Sans vouloir contredire Alex, j’apporterai les précisions suivantes :
En 1950, le monde ne produisait que 4 millions de tonnes d’engrais azotés, en azote-élément, par an ; la population mondiale ne comportait que 2, 5 milliards d’habitants. C’est à partir de 1950 qu’a débuté une utilisation à grande échelle des engrais minéraux. En 1970, la production mondiale d’engrais azotés était, ainsi, de 30 millions de tonnes par an, la population mondiale de 3,7 milliards d’habitants. En 1990, la production mondiale était de 80 millions de tonnes d’engrais azotés par an, la population mondiale de 5,5 milliards d’habitants.
Chacun pourra le constater, la courbe de la consommation mondiale d’engrais et celle de la population mondiale ont été absolument parallèles. A partir des années 1950, elles se sont mises, l’une et l’autre, à s’élever d’une manière spectaculaire, et d’une manière totalement synchrone.
Sans l’accentuation de la fixation de l’azote d’origine atmosphérique permise, ainsi, par le procédé d’Haber-Bosch, l’humanité aurait été sujette, sur un mode endémique, à des pénuries, à des disettes. Et si, par je ne sais quelle lubie, l’humanité décidait, un jour, de se passer désormais de tout engrais azoté minéral, c’est plus de la moitié de la population mondiale qui très rapidement souffrirait de la faim.
Écrit par : Sophrone | 17/10/2007
@ Boris
Au temps pour moi, merci de cette precision.
Neanmoins, le probleme de fond reste le meme, puisque, si je comprends bien, 10% de la surface agricole peut (doit?) etre utilisee a une autre fin que de la production alimentaire. Ma remarque etait destinee a attirer l'attention sur l'aberration entre une hausse des prix des cereales, lie a de moindres stocks mondiaux (et a une speculation), et des surfaces agricoles disponibles non utilisees a leur fin premiere.
Écrit par : Alex | 18/10/2007
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