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14/10/2007

Méditons l'appel de Tarcisio Bertone à la rébellion sociale

Ne pas se méprendre, c'est explosif :


Il appelle réellement à contester un système : une structure. C’est pourquoi j’ai écrit (note précédente) qu’une nouvelle et authentique théologie de la libération est en train de naître : libération par rapport à une « structure de péché ».

On ne peut pas dévier les paroles du cardinal Bertone dans un sens « conservateur » : il n’appelle pas à « conserver » tel ou tel aspect de la société actuelle. Il critique le mode de fonctionnement de cette société. Il appelle donc à un changement radical, même si cette perspective donne des boutons aux « seigneurs de ce temps » (et aux señoritos qui aimeraient devenir seigneurs à leur tour).

Il s’agit pour les catholiques d’oser imaginer autre chose que ce qui existe.* L’évangile est une puissance de renouveau à chaque époque de l’histoire. Les chrétiens ne sont pas toujours à la hauteur de cet enjeu, quand ils connaissent insuffisamment leur propre foi ; c’est ce que leur reproche l’universitaire (juif pratiquant) Joseph H. Weiler, dans un livre extraordinaire que je viens de lire et dont nous parlerons.

 

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(*) Un exemple ?  La nullité des pseudo-affrontements politiques dans nos post-démocraties, alors que le défi principal est désormais la lutte contre la pauvreté, l'inégalité et la précarité. « Si on ne chasse pas la pauvreté de la Terre il n'y aura pas de nouveaux marchés solvables pour nous développer. On scie la branche sur laquelle on est assis ! Réguler l'immigration n'a de sens que si l'on est capable d'aider ces pays à développer leur tissu économique de base ». (Disait le regretté Jacques Baratier, qui n’était pas croyant mais parlait exactement comme Rome dans ce domaine).

 

 

 

Commentaires

SAINE COLÈRE

> La nouvelle me réjouit au plus haut point. La révolution du coeur que nous propose le Christ est néanmoins la plus difficile à mener à bien. Mais c'est un véritable espoir qui nous est proposé, un appel à devenir, enfin, de véritables croyants.
Les catholiques ont un rôle fondamental à jouer dans la construction d'un sens véritable, et dans la destruction des idoles et des prisons.
Une saine colère du haut clergé pourrait peut-être réveiller la carcasse endormie de l'Eglise de France. Prions pour que cela arrive.

Écrit par : Quentin | 14/10/2007

REVOLUTIONNAIRE

> L'histoire nous montre que la raison d'être d'un système, quel qu'il soit, est d'être au service d'UN homme et non au service de TOUS les hommes. La lâcheté et l'égoïsme favorisent cet état de fait.
Le plus difficile, dans l'apparence démocratique, est d'en faire la critique pour améliorer la république sans la détruire au profit des totalisants. Qu'il s'agisse de l'égoïsme du fascisme mou de l'indifférence ou de l'hystérie des tenants de l'ordre violent, c'est en restant vigilant et en déonçant courageusement tous les débordements et les mensonges qu'on fait progresser la société vers plus de justice. La recette est donc toujours la même.
Le choix se limite à savoir si on préfère le faire quand c'est encore facile ou attendre que cela devienne quasiment impossible. Il y a une incohérence incroyable à remarquer que les politiques de la première période préfèrent célébrer les héros de la seconde plutôt que d'agir quand c'est encore possible.
L'Eglise, elle, nous apprend à aspirer à une vie plus douce et plus vraie. Tarcisio Bertone nous invite à vivre encore plus dans notre marginalité, celle de la vérité. La société a des héros, l'Eglise a des saints. Les premiers glorifient le combatles seconds la paix.
Le chréien s'interrogera su qu'est-ce qu'un héros quand on en voit l'usage qui en est fait ? Cela merite-t-il de se sacrifier au risque d'être récupérés par des gens qui ne le mértent pas ? Les réponses qu'il trouvera lui feront préférer le chemin et la recherhche de la sainteté.
Que nous apprend l'Eglise sinon qu'il semble révolutionnaire de ne pas se sentir concerné par le vacarme et les gesticulations ?

Écrit par : Qwyzyx | 14/10/2007

INSPIRATION

> L'appel de Tarcisio Bertone n'est-il pas inspiré par ce courant théologique que l'on appelle la "radical orthodoxy"? Courant de remise en cause de la sécularisation de nos sociétés, si j'ai bien compris. Courant où ne semble s'illustrer aucun Français...

Feld


[De PP à F. - Peut-être le vocabulaire " de TB à Fatima doit-il quelque chose à la liberté de ton de ce courant ? mais ce n'est pas évident. Ce qu'il a dit s'enracine dans les documents romains de la fin du XXe siècle et du début du XXIe : encycliques sociales et documents Ratzinger (sur les théologies de la libération et sur les chrétiens devant la politique et la société actuelle). Et ce n'est pas le ton des libéraux chrétiens à l'anglo-saxonne, qui soutiennent que le superbe merveilleux monde actuel (la marchandisation de tout) est un legs du christianisme ! ]

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Écrit par : Feld | 15/10/2007

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