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20/07/2007

Droite, gauche, chrétienté

Quelle est la vraie mission du chrétien au XXIe siècle ?



 

 

Un lecteur m'écrit : « La chrétienté est notre espérance, et l'idée de chrétienté est combattue par la gauche laïciste. Donc n'est-ce pas une idée de droite ? »

Permettez-moi, cher monsieur, de vous dire que la droite aussi rejette l'idée de chrétienté.

Mais posons-nous la question : la « chrétienté » est-elle « l'espérance » du chrétien ?

Non. Son espérance, c'est le Christ et la vie en Dieu.

Et qu'est-ce que la « chrétienté » ? Une situation historique (disparue depuis le XVIe siècle). C'était quand presque toute la population d'Europe partageait la même foi. Presque toute la population : donc aussi ses gouvernants. D'où le fameux « Etat chrétien ». (Notion qu'il faudrait d'ailleurs confronter à la politique concrète suivie par ces princes : et il y aurait à dire).

Cette idée de « chrétienté » est-elle transposable au XXIe siècle ? Evidemment non : les populations d'Europe sont en grande majorité postchrétiennes, areligieuses, ou suivent d'autres religions que le christianisme.

 

PREFERONS LA REALITE A L'UTOPIE

 

Alors que veut dire :  « La chrétienté est notre espérance ? »

Rien de substantiel.

Les seuls sens possibles aujourd'hui seraient étrangers à la vraie (et révolue) notion de « chrétienté ».

Cela dégénérerait en effet,

a) soit en une rêverie archaïque caressant un songe impossible : celui d'une Europe d'où auraient disparu toutes les caractéristiques mentales et sociales d'aujourd'hui ;

b) soit en une simple version chrétienne du communautarisme. (Mais dans ce cas le mot « chrétienté » deviendrait impropre, puisqu'il ne s'applique qu'à des situations où la population dans son ensemble est presque toute chrétienne).

Une communauté (un clan) n'est pas la chrétienté.

Un parti politique l'est encore moins.

Et de toute façon, la mission du chrétien en 2007 n'est pas de rêver à une situation où la foi serait prise en charge par des institutions séculières.

La mission est juste l'inverse : c'est la nouvelle évangélisation. Autrement dit : évangéliser les populations réelles de notre époque réelle (au lieu de rêver au Moyen Age). Etre « serviteurs »de Dieu, et « fils de sa servante »(psaume 85) : l'Eglise, dressée par Dieu comme « un signe de contradiction » (Isaïe 11,10) parmi les peuples. Etre des serviteurs, non des maîtres ; des témoins, non un pouvoir ! Accepter et assumer cette mission-là, c'est indispensable à l'évangélisation. Si des chrétiens rêvent d'autre chose (un passé mythifié), ils failliront à la seule tâche dont il leur sera demandé compte.

Le but n'est pas de régenter la société : c'est d'aider les individus à rencontrer la personne du Christ.

A chaque époque, la nouveauté de l'Evangile produit cette rencontre de façon nouvelle : « L'homme nouveau sait chanter le cantique nouveau. L'homme nouveau, c'est la vie nouvelle. La vie nouvelle se forme dans le Christ. » (St Augustin).

Evidemment,cette tâche de serviteurs-témoins ne va pas sans la foi dans le Credo complet de l'Eglise ; sinon rien n'aurait de sens.

 

 

Commentaires

LA CROIX ET L'EXTENSION

> Bravo encore une fois pour votre clairvoyance.
Il y aura toujours un devoir de conversion pour le chrétien qui consiste à combattre en lui-même la tendance toujours renaissante de réduire la Foi à une idéologie finie et situable sur l'échiquier politique, qui appartiendrait à un certain courant de pensée contre d'autres... Ni droite ni gauche, ni Hérode ni Pilate ni César ni Pharaon - le Christ (et sa Croix, signe de rejet de tous bords mais aussi signe d'extension tant horizontale que verticale).

Écrit par : Philippe M | 20/07/2007

NOUVELLE

> M. de Plunkett, merci Pour cet article instructif. Notre mission semble être la "la nouvelle évangélisation". Qu'a t-elle de nouveau par rapport à ce que l'on devrait alors appeler "ancienne" évangélisation ?

FG


[De PP à FG - Comme dit le cardinal Lustiger : "Cette évangélisation est nouvelle parce que la société à évangéliser est aujourd'hui sans précédent."

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : F G | 20/07/2007

REVOLUTION CHRETIENNE

> Bien d'accord pour dire que nous avons agir ici et maintenant et en fonction de la situation actuelle. En revanche, la tâche de rendre la société plus juste, plus chrétienne, plus morale, est toujours la nôtre. Bien sûr, et cela est l'âme de la révolution chrétienne, cela passe avant tout par la conversion des âmes au Christ - à commencer par la nôtre.
Mais nous ne pouvons pas oublier l'objectif de changer la société, de rendre l'air de celle-ci moins irrespirable, moins étouffant pour les âmes. Aujourd'hui, le mal est appelé bien, est subventionné et obligatoire. Si l'on veut que beaucoup soient sauvés, que beaucoup puissent accomplir leur vocation d'homme, qui est de se tourner vers Dieu, nous ne pouvons pas nous satisfaire d'une société qui est une vaste conspiration contre cet objectif et qui brise tout accès possible à la Bonne Nouvelle.
Donc : Demain la chrétienté. Cela reste l'objectif, pourvu qu'on n'en limite pas le concept à ce qui en fut une tentative de réalisation au Moyen âge.

Olivier

[De PP à O. - Certes. Le but de ma réflexion est de mettre en garde contre la tentation du "politique d'abord", qui est une voie de garage. Elle ne mène à rien, et elle stérilise des énergies qui seraient mieux employées dans le sociétal... qui, lui, est directement lié à l'évangélisation.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Olivier | 20/07/2007

BINAIRE

> Pourquoi à tout prix faire rentrer la foi chrétienne dans cette vision binaire, et qui n'a plus de sens actuellement, droite-gauche? Ou alors, pour certains, le Christ n'est qu'un "leader" charismatique et les Evangiles, un manifeste politique? A gauche pour les uns (soucis des plus pauvres), à droite pour les autres (crainte de Dieu), c'est selon? Mais c'est bien matérialiste comme perception de la foi! Ne disait-il pas: "Mon royaume n'est pas de ce monde"?Maintenant, c'est vrai qu'une société vivant selon les principes de l'Evangile, cela fait rêver. Mais elle serait formée d'hommes et de femmes, qui adhèreraient au christ. Pour ça, il faut se mettre au boulot. Mais, je sais je radote, se serait vraiment plus agréable ( et efficace?) si nos évêques, et pas seulement deux ou trois, nous épaulaient, voire nous guidaient de façon plus claire et forte.

Écrit par : VF | 20/07/2007

SURPASSER

> Dur, dur de dépasser des catégories non pertinentes ( aujourd'hui ou peut être toujours ?).
Le Chist nous invite vraiment à dépasser, surpasser, effacer, toute classification ..."Heureux...Moi,je vous dis..." Mat ch. 5 et squ. dans notre coeur, dans notre vie, dans notre 'vision'(Weltanschauung).
Le fougueux Saint Paul ne fait pas dans la nuance : "Il n'y a plus ni esclave ni homme libre, ni l'homme ni la femme........en Christ vous n'êtes plus qu'1".
Sacré programme à mettre en pratique dans une fidélité qui n'est pas forcément reposante mais combien respectueuse de l'homme, de la personne, de chaque être.
Rien n'est impossible à Dieu mais ses fils adoptifs sont invités à une "ora-praxis" hic et nunc ou en français pour ceux qui préférent.
Une fois de plus, merci Patrice.

Écrit par : Gérald | 20/07/2007

UNE INVENTION MODERNE

> L'Eglise a 2000 ans. Lors de son apparition, il n'y avait ni droite ni gauche. Cela n'a pas empêché qu'elle soit persécutée et qu'elle le soit ensuite tout autant par l'une - la droite - que par l'autre - la gauche (cf. votre démonstration à propos de l'Opus Dei en espagne dans votre ouvrage éponyme).
Le discours de l'Eglise s'adresse à la raison, ce qui caractérise l'homme, ou le devrait. L'actualité et l'histoire permettent d'en douter. Plus nous progressons techniquement, plus le progrès moral semble stagner. Je vous signale à ce propos le dossier du magazine littéraire sur "la bêtise, une invention moderne".
Je vous cite le début de l'éditorial de Jean Louis Hue :
"Qu'il s'agisse de littérature, de philosophie ou de politique, (la bétise) apparaît égale à elle-même. Monstre dévorant, sournois, implacable, qui ligote les esprits et les entraine vers abysses. Le règne de la bétise commence avec la mort de Dieu et de ses anges, quand l'histoire et l'opinion publique s'emparent du monde. (...) Ce n'est pas un retour vers le Moyen Age mais bien une plongée dans l'âge moderne, dont Tocqueville fut le premier à pressentir les périls."
in le Magazine littéraire N°466 Juillet Août 2007 page 3
Vous pouvez lire l'intégralité ici
http://www.magazine-litteraire.com/

Écrit par : Patrick | 20/07/2007

DISNEY

> Plus de cigarettes à terme dans les prochains films produits par DisneyAFP - Mercredi 25 juillet, 19h24

"4 mois, 3 semaines et 2 jours" diffusé dans les collèges et lycéesAFP - Mercredi 25 juillet, 13h01

Écrit par : Karl | 25/07/2007

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