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11/07/2007

L’œcuménisme, ce n’est pas si simple

Brève explication aux journalistes :


 

L’œcuménisme, ce n’est pas une variante de la mondialisation.

C’est une démarche théologique.

La théologie se pose des problèmes que la globalisation financière ne se pose pas.

Et le dialogue œcuménique est forcément théologique (sinon de quoi parlerait-on ?).

Au centre de tout, pour l’Eglise catholique, il y a deux choses vitales : 

- l’eucharistie (le Christ réellement présent dans le sacrement)

la succession apostolique (les évêques ne sont « évêques » qu’en ligne directe depuis les douze apôtres).  

 

Ce ne sont pas deux sujets secondaires. Ce sont les piliers de l’Eglise du Christ dans la théologie catholique – notamment dans Vatican II, qui les réaffirme avec force.

 

Dire cela clairement est un devoir pour les catholiques, y compris dans leur dialogue avec les autres chrétiens : et surtout avec les protestants*, qui n’ont pas la même notion de l’eucharistie, et qui ont supprimé la succession apostolique.  Tant que les réformés récuseront  la présence réelle dans  l’eucharistie, et appelleront "évêques" autre chose que ce que l'Eglise catholique appelle "évêques", il y aura entre les deux courants un obstacle insurmontable.  Le constater n’est pas une méchanceté gratuite : c’est juste prendre au sérieux la foi des uns et des autres.

 

Les médias (et  certains catholiques âgés) ne prennent pas la foi au sérieux. Ils zappent l’eucharistie et la communion apostolique, au profit de réunions qu’ils appellent « œcuméniques » mais qui, de fait, sont des manifestations de postchristianisme : une religion non religieuse, réduite aux gestes extérieurs et aux slogans séculiers. C’est ce que les médias peuvent tolérer en matière de religion. Tout le reste leur semble « intolérance » ; ils qualifient d’ « intégristes » les chrétiens qui prennent au sérieux le christianisme.**

 

Les médias sont donc hors sujet.  Le public des médias n'est pas informé.  Les catholiques qui croient les médias (et rejettent ce que dit le pape) sont encore plus désinformés que les autres, parce qu'ils disposent de la source authentique et qu'ils n'y recourent pas.

 

C’est ainsi que la situation se présente.   Soyons objectifs. Réinformons.

 

 

____

(*) Entre les catholiques et les orthodoxes, le problème n’est qu’historique : c’est la définition du primat universel de l’évêque de Rome. Pour l’eucharistie et la succession apostolique, il y a communauté de vue entre les deux Eglises.

(**) L'intégrisme ne consiste pas à croire vraiment en Dieu, comme le pensent les médias. Il consiste à prétendre ramener l'Eglise aux formes du XIXe siècle, et à mélanger religion et idées politiques passéistes.

 

 

Commentaires

ORTHODOXES

> Juste un petit commentaire sur votre première note : le problème entre catholiques et orthodoxes n'est historique que du point de vue des catholiques, et c'est là un peu le problème.
Pour un catholique, un orthodoxe n'est "que" schismatique, c'est-à-dire séparé ; pour un orthodoxe un catholique est hérétique, en ce sens qu'il croit en des dogmes qui pour l'orthodoxie n'appartiennent pas à la Révélation (Immaculée Conception, Infaillibilité pontificale, Assomption).
Sans parler du "filioque".
C'est pourquoi le chemin de l'unité est plus ardu du côté oriental.

JG


[De PP à JG - Le chemin est moins ardu du côté orthodoxe que du côté calviniste. On n'a pas entendu, venant des calvinistes, l'équivalent des déclarations du patriarche Alexis ou du métropolite Cyrille. Quant aux orthodoxes russes de base, il suffit de les voir venir en foule vénérer les reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris... Vraiment, les controverses orthodoxes-catholiques sont de l'ordre du malentendu (depuis Michel Cérulaire).
Vous me direz, à juste titre, qu'il y a des malentendus qui durent des siècles et que les différences culturelles ont bétonnés ! Je vous répondrai que les orthodoxes les plus virulents contre l'Eglise romaine ne sont ni des Russes, ni même des Grecs, mais d'ex-catholiques belges ou français... Ce sont eux qui accusent bruyamment les "Latins" d'être hérétiques. Je pourrais vous parler par exemple de feu le P. Patrick et de sa "Lumière du Thabor" ; quand on sait qui était son père, tout s'explique.]


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Écrit par : JG | 11/07/2007

@ PP

> Vous écrivez : "Les médias (et certains catholiques AGES - c'est moi qui souligne) ne prennent pas la foi au sérieux. Ils zappent l’eucharistie et la communion apostolique, au profit de réunions qu’ils appellent « œcuméniques ».
Je suis loin d'être très jeune (euphémisme) et il me semble que les catholiques AGES sont généralement peu tentés par l'oecuménisme. La branche "tradis" les attire beaucoup plus. C'est du moins ce que je constate autour de moi.

Flore


[De PP à F. - "Âgés" (que certains me pardonnent) désigne la fraction irrepentante des démolisseurs des années 1970, laïcs ou non. Ils sont aujourd'hui plus que grisonnants.
Ridicules sont les articles disant que la papohobie est le fait des "jeunes générations"... En fait c'est le contraire. Dans les conférences et les salons du livre, ceux qui viennent me dire du mal de Benoît XVI en se disant "catholiques engagés" n'ont jamais moins de soixante-dix ans. Pardonnez-moi d'indiquer ce fait, mais... c'est un fait.]

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Écrit par : Flore | 11/07/2007

INEBRANLABLE

> Puisse Henri Tincq lire ces lignes... son papier sur le sujet ne décevra pas ceux qui connaissent l'inébranlable ridicule involontaire de son auteur...
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-933797,0.html

Écrit par : Philippe M | 11/07/2007

Je me permets de confirmer l'expérience de M. de Plunkett :

> Dans ma paroisse, le prêtre, très âgé et très sympathique d'ailleurs, est un véritable homme des années soixante-dix. Eduqué dans la religion "du salut" et "terrorisé" par certains passages de l'Ecriture (selon ses propres dires), il a vécu l'oecuménisme comme la révélation d'un salut ouvert même aux non-catholiques. Cela a produit quelques débordements d'enthousiasme puisque tous les dimanches, il y a quelque temps, nous avions droit à "alors oui, vraiment ! avec les protestants, les juifs, les musulmans et tous les autres..." et il enchaînait sur... le Notre Père.
Cultivé, aimable, sincère, vertueux, cet homme aux sermons instructifs reste très marqué par son époque, ou plutôt ses époques (avant et après le concile Vatican II). Sa mentalité est la marque de sa génération.

Denis Merlin


[De PP à DM - Que des non-catholiques aient néanmoins une voie de salut est une chose certaine en théologie, et depuis toujours, contrairement à ce que croient les intégristes qui ignorent le théologique. Le drame des années 1970, c'est que :
a) le concile avait ouvert des portes et des pistes, en s'appuyant sur des distinctions théologiques traditionnelles mais subtiles...
b) ...que beaucoup de catholiques n'ont pas comprises, et que personne ne leur a expliquées. Résultat : les uns ont cru que c'était le feu vert à la liquidation de toute théologie, et ils ont joyeusement largué le Credo (d'ailleurs ils n'avaient pas lu une ligne du concile). Dans le camp opposé, les autres ont cru que cette liquidation était l'oeuvre du concile, qu'eux non plus n'avaient pas lu et ne voulaient pas lire (comme le prouvent certains messages reçus ces jours-ci par ce blog).
Voilà le problème : la paresse mentale énorme de ces deux milieux catho français, qui ne lisent rien mais "jugent" tout. Ce sont des gens qui parlent sans cesse de religion... sans rien y connaître. Ils s'intéressent au politico-religieux, mais pas au religieux.]

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Écrit par : Denis Merlin | 12/07/2007

D'UN LEFEBVRISTE

> Bravo pour votre conciliaristement correct.Votre seconde note est "conforme"! Exception faite de votre revendication"de droite" vous pourriez écrire des articles à deux mains avec H.Tinck.

wacongne


[De PP à tous - Ce message et quelques autres, non mis en ligne parce qu'injurieux, sont représentatifs du climat lefebvriste. Les gens qui ont cette mentalité-là ne chercheront jamais à rentrer dans l'Eglise catholique. Je signale à M. Wacongne que je ne me réclame absolument pas de la "droite" (?), et que Tincq n'a pas de k.]

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Écrit par : wacongne | 12/07/2007

> Bonjour Mr de Plunkett,

"Je vous répondrai que les orthodoxes les plus virulents contre l'Eglise romaine ne sont ni des Russes, ni même des Grecs, mais d'ex-catholiques belges ou français... Ce sont eux qui accusent bruyamment les "Latins" d'être hérétiques."
Je serai intéressé de savoir de qui vous parlez, notamment pour la Belgique.
Merci encore pour votre travail d'information !

Écrit par : Jean | 12/07/2007

@ Denis Merlin

> Ce brave prêtre sympathique est, semble-t-il tellement "terrorisé", qu'il en arrive à confondre "oecuménisme" (objectif : réunion des chrétiens) et "dialogue interreligieux" (avec les religions dites "du Livre" et les autres religions : bouddhisme, hindouisme, etc) ? Il faudrait au moins qu'il arrive à faire la différence entre les deux démarches.
Sinon, un prêtre terrorrisé et obsédé par le salut (et la perspective de l'enfer, je suppose), cela me rappelle un certain Luther ... Quel enseignement "faussé" ce prêtre a-t-il donc reçu ?

Écrit par : Flore | 12/07/2007

LE SALUT

> M. PP, vous dites : "Que des non-catholiques aient néanmoins une voie de salut est une chose certaine en théologie". Pourriez vous développer ? Pour ma part, il me semble que l'adhésion aux dogmes de Vérité dont l'Eglise est gardienne est la première indispensable condition pour accéder au Salut, même si elle n'est pas la seule.
Une exemple -un peu au hasard- me vient à l'esprit : dans la paraboles des vierges folles et des vierges sages, seules les dernières sont accueillies dans la maison du Seigneur, tandis que les autres sont rejetées dans la nuit. Elles n'ont pas su veiller jusqu'au retour de le Christ Epoux. Mais avant de pouvoir prétendre à veiller dans l'attente, ne faut il pas d'abord le reconnaître comme son propre "fiancé" mystique ? Je ne vois pas comment on peut prétendre à la noce sans accepter ces fiancailles mystiques...
Et de manière plus générale, comment validez vous votre affirmation à la lumière de Matthieu XVI, 17-19.


[De PP à M. - Pas de marteau injuste, Malleus : vous tenez vraiment à damner des gens qui ignorent la Révélation et qui ont une conscience droite ? alors c'est vous l'hérétique, et le protopope M. a raison ! (Non je plaisante). Je reparlerai de la question, promis.]

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Écrit par : Malleus | 12/07/2007

LUTHERIENS

> Un détail : il y a un certain nombre d'Eglises protestantes organisées sur le mode épiscopal qui respectent parfaitement la succession apostolique, par exemple l'Eglise luthérienne de Suède. Quand au sens de l'Eucharistie, il me semble que certaines déclarations communes récentes ont largement fait avancer les choses dans les sens d'un rapprochement entre les doctrines catholique et luthérienne à ce sujet.

Jérôme


De PP à J. - Ce n'est pas un détail. Les luthériens sotn fort différents des calvinistes, et c'est avec eux qu'a été signé l'accord théologique dont parlait une de mes notes précédentes ! (La question de la succession apostolique est beaucoup moins évidente). En tout cas, ils ne posent pas aux catholicisme les mêmes problèmes que les calvinistes.]

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Écrit par : Jérôme | 12/07/2007

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