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10/07/2007

L'Eglise catholique et les diverses Eglises et communautés chrétiennes : Rome met les choses au clair

ea0ee69a9787d6bfeea71fbcc9e50b67.jpgdans la ligne de Vatican II :

(voir aussi dans ce blog la note du 06.07)


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"Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine  sur l'Eglise"

Sous ce titre, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié aujourd'hui une mise au point fondamentale  - et son mode d'emploi, sous la forme d'un commentaire que voici :


 

<<   Les différentes questions, auxquelles la Congrégation pour la doctrine de la foi voudrait répondre, portent sur la vision générale de l'Eglise qui émerge des documents à caractère dogmatique  et  oecuménique  du  concile  Vatican II.

 

Selon les paroles du pape Paul VI, ce concile "de l'Eglise sur l'Eglise" a marqué une "nouvelle époque pour l'Eglise" puisqu'il a eu le mérite « d'avoir fait découvrir, avec plus de clarté, le vrai visage de l'Epouse du Christ » [1].

 

En outre, on ne manque pas de faire des rappels aux principaux documents des papes Paul VI et Jean-Paul II ainsi qu'aux interventions de la Congrégation pour la doctrine de la foi, tous inspirés par une vision toujours plus approfondie de l'Eglise même, et visant souvent à apporter des éclaircissements à la grande production théologique post-conciliaire, laquelle n'est pas toujours exempte de déviations et d'inexactitudes.

Cette même finalité se retrouve dans le présent document : la Congrégation entend rappeler le sens authentique de quelques interventions du Magistère dans le champ de l'ecclésiologie, afin que la saine recherche théologique ne soit pas entachée d'erreurs ou d'ambiguïté. A cet sujet, il faut se rappeler le genre littéraire des Responsa ad quaestiones, qui, par nature, ne comportent pas d'argumentations articulées en vue de prouver la doctrine exposée, mais se limitent à des rappels du Magistère qui a précédé et veulent se prononcer de manière certaine et sûre en la matière.



VATICAN II A-T-IL CHANGE LA DOCTRINE DE L’EGLISE ?

 

 

L'objet de la première question est de savoir si le concile oecuménique Vatican II a changé la doctrine antérieure sur l'Eglise.

La question concerne le sens de l'expression "vrai visage" de l'Eglise que le concile Vatican II a offert, selon les paroles citées de Paul VI.

La réponse, basée sur l'enseignement de Jean XXIII et de Paul VI, est très explicite : Vatican II n'a pas voulu changer, et n'a de fait pas changé,  la doctrine antérieure  sur l'Eglise ; il l'a plutôt approfondie et il l'a exposée de manière plus organique. Dans cette ligne, on peut reprendre les paroles du Pape Paul VI dans son discours de promulgation de la constitution dogmatique conciliaire Lumen gentium, où il affirme que la doctrine traditionnelle n'a pas nullement été changée, mais que «ce qui était jusqu'ici simplement vécu se trouve maintenant exprimé ; ce qui était incertain est éclairci ; ce qui était médité, discuté et en partie controversé, parvient aujourd'hui à une formulation sereine» [2].

De même, il existe une continuité entre la doctrine exposée par le Concile et celle rappelée dans les interventions magistérielles successives. Celles-ci ont repris et ont approfondi la même doctrine, constituant du coup son développement. Dans cette ligne, la Déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi Dominus Iesus, par exemple, a seulement repris les textes conciliaires et les documents post-conciliaires, sans rien y ajouter ou retrancher.

Malgré ces témoignages éloquents, durant la période postconciliaire, la doctrine du Concile Vatican II a été l'objet d'interprétations erronées et en discontinuité avec la doctrine catholique traditionnelle sur la nature de l'Eglise, et continue de l'être : si, d'une part, on voit en elle une "révolution copernicienne", de l'autre, on s'attarde sur certains aspects considérés comme en opposition avec les autres. En réalité, l'intention profonde du Concile Vatican II était clairement d'insérer et de subordonner le discours de l'Eglise au discours de Dieu, en proposant une ecclésiologie dans le sens proprement théologique ; mais la réception du Concile a souvent laissé dans l'ombre cette caractéristique en faveur d'affirmations ecclésiologiques singulières; en outre, elle a focalisé l'attention sur des formules particulières, à l'attrait facile, en favorisant des lectures unilatérales et partielles de la doctrine conciliaire.

En ce qui concerne l'ecclésiologie de Lumen Gentium, quelques mots clés sont demeurés dans la conscience ecclésiale: l'idée de peuple de Dieu, la collégialité des évêques comme réévaluation du ministère des évêques en communion avec le primat du pape, la réévaluation des Eglises particulières à l'intérieur de l'Eglise universelle, l'ouverture oecuménique du concept d'Eglise et l'ouverture aux autres religions ; enfin, la question du statut spécifique de l'Eglise catholique qui s'exprime dans la formule selon laquelle, l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique, dont parle le Credo, subsistit in Ecclesia catholica.

Quelques unes de ces affirmations, en particulier le statut spécifique de l'Eglise catholique avec ses répercussions dans le champ oecuménique, constituent les principaux thèmes abordés par le document dans les questions suivantes.


 

L’EGLISE CATHOLIQUE SELON VATICAN II

 

La seconde question concerne la manière de comprendre l'affirmation selon laquelle l'Eglise du Christ subsiste dans l'Eglise catholique.

Lorsque G. Philips écrivit que l'expression "subsistit in" aurait fait « couler des flots d'encre »[3], il n'avait pas probablement prévu que la discussion se poursuivrait aussi longtemps et avec une telle intensité, au point d'amener la Congrégation pour la doctrine de la foi à publier le présent document.

Toute cette insistance, d'ailleurs fondée sur les textes cités du Concile et du Magistère successif, reflète la préoccupation de sauvegarder l'unité et l'unicité de l'Eglise, qui ferait défaut, si l'on admettait que puissent exister plusieurs « subsistances » de l'Eglise fondée par le Christ. En effet, comme l'affirme la déclaration Mysterium Ecclesiae, s'il en était ainsi, on en viendrait à imaginer « l'Eglise du Christ comme étant simplement la somme - différenciée et en quelque sorte unie - d'Eglises et de Communautés ecclésiales », ou à "penser que l'Eglise du Christ n'existe plus nulle part aujourd'hui et que, pour cette raison, elle doit être considérée comme un objet de recherche pour toutes les Eglises et communautés" [4]. L'unique Eglise du Christ n'existerait plus comme "une" dans l'histoire, ou elle existerait seulement de manière idéale c'est-à-dire in fieri, en une convergence ou une réunification à venir des différentes Eglises soeurs, convergence souhaitée et promue par le dialogue.

La Notification de la Congrégation pour la doctrine de la foi à propos d'un écrit de Leonardo Boff selon lequel, l'unique Eglise du Christ "peut aussi subsister dans d'autres Eglises chrétiennes", est encore plus explicite; au contraire - précise la Notification - « le Concile avait choisi le mot 'subsistit' précisément pour mettre en lumière le fait qu'il existe une seule 'subsistance' de la véritable Eglise, alors qu'en dehors de son ensemble visible, existent seulement des 'elementa Ecclesiae', qui - étant éléments de la même Eglise - tendent et conduisent vers l'Eglise catholique » [5].


POURQUOI LE VERBE  « SUBSISTIT »

 

La troisième question porte sur la raison de l'emploi de l'expression "subsistit in" et non du verbe "est".  C'est précisément ce changement de terminologie dans la description de la relation entre l'Eglise du Christ et l'Eglise catholique qui a donné lieu à diverses déductions, surtout dans le champ oecuménique.

 

En réalité, les Pères conciliaires ont simplement voulu reconnaître la présence d'éléments ecclésiaux propres à l'Eglise du Christ dans les Communautés chrétiennes non catholiques en tant que telles. Il s'ensuit que l'identification de l'Eglise du Christ avec l'Eglise catholique n'est pas à comprendre comme si, en dehors de celle-ci, il y avait un "vide ecclésial". Dans le même temps, cela signifie que, si l'on considère le contexte dans lequel est située l'expression subsistit in, c'est-à-dire la référence à l'unique Eglise du Christ "constituée et organisée dans ce monde comme une société... gouvernée par le Successeur de Pierre et par les Évêques en communion avec lui", l'emploi de "subsistit in" à place de "est" ne revêt pas un sens théologique particulier de discontinuité avec la doctrine catholique antérieure.

En effet, puisque l'Eglise ainsi voulue par le Christ continue de fait à exister (subsistit in) dans l'Eglise catholique, la continuité de la « subsistance » comporte une substantielle identité d'essence entre l'Eglise du Christ et l'Eglise catholique. Le Concile a voulu enseigner que l'Eglise de Jésus Christ comme sujet concret dans ce monde peut être reconnue dans l'Eglise catholique. Ceci ne peut advenir qu'une fois, et la conception selon laquelle le "subsistit" serait à multiplier, ne saisit pas vraiment ce qu'on voudrait exprimer. Avec le terme "subsistit", le Concile voulait affirmer la singularité de l'Eglise du Christ et non son caractère multipliable : l'Eglise existe comme unique sujet dans la réalité historique.

Par conséquent, la substitution de "est" par "subsistit in", contrairement à tant d'interprétations infondées, ne signifie pas que l'Eglise catholique renonce à la conviction d'être l'unique véritable Eglise du Christ ; cette substitution signifie plutôt sa plus grande ouverture face à la requête de l'oecuménisme de reconnaître un caractère et une dimension réellement ecclésiaux aux Communautés chrétiennes qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique, à cause des "plura elementa sanctificationis et veritatis" présents en elles. Ainsi, bien que l'Eglise soit une et qu'elle "subsiste" en un unique sujet historique, il existe, même en dehors de ce sujet visible, de véritables réalités ecclésiales.


 

LES EGLISES ORIENTALES

 

La quatrième question a pour objet la raison d'être de l'attribution par le Concile Vatican II du terme "Eglises" aux Eglises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique.

Nonobstant l'affirmation explicite que l'Eglise du Christ "subsiste" dans l'Eglise catholique, la reconnaissance que « plusieurs éléments de sanctification et de vérité »[6] existent en dehors de son organisme visible, implique un caractère ecclésial des Eglises ou des Communautés ecclésiales non catholiques, même si c'est de manière diversifiée. En effet, elles aussi « ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L'Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d'elles comme de moyens de salut »[7].

Avant tout, le texte prend en considération la réalité des Eglises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique et, se référant à divers textes conciliaires, leur reconnaît le titre d'"Eglises particulières ou locales" et les appelle "Eglises soeurs" des Eglises particulières catholiques. De fait, elles demeurent unies à l'Eglise catholique grâce à la succession apostolique et à la validité de l'Eucharistie : « pour cette raison, en elles, l'Eglise de Dieu s'édifie et grandit »[8]. Mieux, la déclaration Dominus Iesus les appelle expressément "véritables Eglises particulières" [9].

Tout en reconnaissant de manière explicite leur « identité d'Eglise particulière » et la valeur salvifique qui y est incluse, le document ne pouvait pas ne pas souligner la déficience (defectus), dont elles sont l'objet, précisément dans leur identité. En effet, par leur vision eucharistique de l'Eglise, qui met l'accent sur la réalité de l'Eglise particulière réunie au nom du Christ dans la célébration de l'Eucharistie et sous la conduite de l'évêque, elles considèrent les Eglises particulières comme complètes dans leur particularité [10]. Par conséquent, de par l'égalité fondamentale existant entre toutes les Eglises particulières et entre tous les évêques qui les président, chacune d'elles jouit de sa propre autonomie interne, avec des répercussions évidentes sur la doctrine du primat, laquelle, selon la foi catholique, est un "principe constitutif interne" pour l'existence même d'une Eglise particulière [11]. Naturellement il sera toujours nécessaire de souligner que le primat du Successeur de Pierre, évêque de Rome, ne doit pas être compris de manière externe ou en concurrence par rapport au pouvoir des évêques des Eglises particulières. Il doit s'exercer comme service de l'unité de la foi et de la communion, dans les limites qui viennent de la loi divine et de la constitution divine inviolable de l'Eglise, contenue dans la Révélation[12].


 

LES COMMUNAUTES ISSUES DE LA REFORME

 

La cinquième question porte sur la raison d'être de la non-reconnaissance du titre d'Eglises aux Communautés ecclésiales issues de la Réforme.

A ce sujet, on doit dire que "la blessure est plus profonde encore dans les Communautés ecclésiales qui n'ont pas maintenu la succession apostolique ni conservé l'Eucharistie valide" [13]; par conséquent elles "ne sont pas des Eglises au sens propre" [14], mais des "Communautés ecclésiales", comme l'atteste l'enseigne-ment conciliaire et postconciliaire [15].

Bien que ces affirmations claires aient créé un malaise dans les Communautés concernées, et même du côté catholique, on ne voit pas comment on pourrait attribuer à ces Communautés le titre d'"Eglise", du moment qu'elles n'acceptent pas le concept théologique d'Eglise selon le sens catholique et du fait que leur font défaut des éléments considérés comme essentiels par l'Eglise catholique.

Il faut, de toute façon, rappeler que lesdites Communautés, comme telles, de par les différents éléments de sanctification et de vérité qui sont présents en elles, ont sans aucun doute un caractère ecclésial et une valeur salvifique conséquente.


 

CONCLUSION

 

Reprenant en substance l'enseignement conciliaire ainsi que le Magistère post-conciliaire, le nouveau document, promulgué par la Congrégation pour la doctrine de la foi, constitue un rappel explicite de la doctrine catholique sur l'Eglise. En plus de dissiper des visions inacceptables, encore répandues même dans le monde catholique, ce texte offre également de précieuses indications pour la poursuite du dialogue oecuménique. Ce dialogue demeure toujours une des priorités de l'Eglise catholique, comme l'a confirmé le pape Benoît XVI dès son premier message à l'Eglise (20 avril 2005) et en tant d'autres occasions, surtout lors de son voyage apostolique en Turquie (28 novembre - 1er décembre 2006). Toutefois, pour que le dialogue puisse vraiment être constructif, en plus de l'ouverture aux interlocuteurs, demeure nécessaire la fidélité à l'identité de la foi catholique. C'est seulement de cette manière qu'on pourra parvenir à l'unité de tous les chrétiens en "un seul troupeau et un seul pasteur" (Jn 10, 16) et guérir ainsi cette blessure qui empêche toujours l'Eglise catholique de réaliser pleinement son universalité dans l'histoire.

A première vue, l'oecuménisme catholique peut se présenter de manière paradoxale. Avec l'expression "subsistit in", le Concile Vatican II a voulu harmoniser deux affirmations doctrinales :

- d'une part, que l'Eglise du Christ, malgré les divisions des chrétiens, continue d'exister de manière intégrale seulement dans l'Eglise catholique ;

- d'autre part, l'existence de nombreux éléments de sanctification et de vérité en dehors de son ensemble, à savoir dans les Eglises et Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en pleine communion avec l'Eglise catholique.  A ce sujet, le Décret du Concile Vatican II sur l'oecuménisme Unitatis redintegratio avait même introduit le terme plenitudo (unitatis/catholicitatis) précisément pour aider à mieux faire comprendre cette situation d'une certaine manière paradoxale. Bien que l'Eglise catholique ait la plénitude des moyens de salut, « les divisions entre chrétiens l'empêchent cependant de réaliser la plénitude de la catholicité qui lui est propre en ceux de ses fils qui, certes, lui appartiennent par le baptême, mais se trouvent séparés de sa pleine communion »[16]. Il s'agit donc de la plénitude de l'Eglise catholique, qui est déjà actuelle et qui doit croître dans les frères qui ne sont pas en pleine communion avec elle, mais aussi dans ses fils qui sont pécheurs « jusqu'à ce que, dans la Jérusalem céleste, le peuple de Dieu atteigne joyeux la totale plénitude de la gloire éternelle »[17]. Le progrès dans la plénitude est enraciné dans le dynamisme de l'union avec le Christ : « L'union avec le Christ est en même temps union avec tous ceux auxquels il se donne. Je ne peux avoir le Christ pour moi seul; je ne peux lui appartenir qu'en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens. La communion me tire hors de moi-même vers lui et, en même temps, vers l'unité avec tous les chrétiens »[18]. >>





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[1]PAUL VI, Discours de clôture de la troisième période du Concile (21 novembre 1964): AAS 56 [1964] 1012 ; Documentation Catholique 61 (1964) 1541.
[2]PAUL VI, Discours de clôture de la troisième période du Concile (21 novembre 1964): AAS 56 [1964] 1010 ; Documentation Catholique 61 (1964) 1539
[3] G. PHILIPS, L'Eglise et son mystère au IIème Concile du Vatican. Histoire, texte et commentaire de la Constitution Lumen Gentium, Tome I, Desclée, Paris 1966, 119.
[4]CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Déclaration Mysterium Ecclesiae, n. 1: AAS 65 [1973] 398; Documentation Catholique 70 (1973) 665
[5]CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI,Notification à propos du livre « Eglise : charisme et pouvoir » du P. Leonardo Boff, AAS 77 [1985] 758-759 ; Documentation Catholique 87 (1985), 485. Le passage de la Notification, tout en n'étant pas cité formellement dans le "Responsum", est reporté intégralement à la note 56 du n. 16. dans la Déclaration Dominus Iesus, AAS 92 (2000-II) 757-758; Documentation Catholique 97 (2000) 822.
[6]Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const.Dogm. Lumen Gentium, n. 8
[7] Concile Œcuménique Vatican II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 3.4.
[8]Concile Œcuménique Vatican II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 15.1.
[9]CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Déclaration Dominus Iesus, 17 : AAS 92 [2000-II] 758; Documentation Catholique 97 (2000) 818.
[10]Cf. COMITE MIXTE CATHOLIQUE-ORTHODOXE EN FRANCE, Il primato romano nella comunione delle Chiese, Conclusioni: in "Enchiridion oecumenicum" (1991), vol. 4, n. 956.
[11]Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Lettre Communionis notio, n. 17: AAS 85 [1993-II] 849.
[12]Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI Considérations sur le primat du Successeur de Pierre dans le mystère de l'Eglise , n. 7 e n.10, in: Il primato del Successore di Pietro nel mistero della Chiesa, Documenti e Studi, Libreria Editrice Vaticana, 2002, 16 e 18.
[13]Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Lettre Communionis notio, n. 17.
[14]Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Déclaration Dominus Iesus, n.17 : AAS 92 [2000-II] 758 ; Documentation Catholique 97 (2000) 818.
[15]Cf. CONC. OECUM.VAT. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 4; JEAN-PAUL II, Lettre apost.Novo millennio ineunte (6 janvier 2001), 48 : AAS93 [2001] 301-302.
[16]CONC. OECUM. VAT. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 4.
[17]Ibid, n. 3.
[18]BENOIT XVI, Encycl.Deus caritas est, n.14: in AAS 98 (2006), 228-229; Documentation Catholique 103 (2006) 173.

 

 

 

Commentaires

> à lire, un éclairage intéressant sur cef.fr : http://www.cef.fr/catho/actus/dossiers/2007/doctrinefoi/index.php

Écrit par : Pimousse | 10/07/2007

VU DE LIEGE

> Oui, le texte de la CEF est intéressant. Mais on y sent aussi une sorte de réticence gallicane envers Rome, et cela passe à côté du vrai problème, que critique le document romain : le déraillement de la notion d'oecuménisme depuis trente et quelques années. Les catholiques européens étaient bel et bien tombés dans le relativisme : on ne voulait plus savoir ce qui était organique ou pas, structurant ou pas. On ne voulait plus se poser la question de la présence réelle dans l'eucharistie. Ni de la succession apostolique. On réduisait la question oecuménique à des colloques et à des gestes imités de la scène politique et culturelle. On avait même du mépris, voire de l'hostilité, envers les gêneurs qui se permettaient d'évoquer encore les problèmes théologiques de fond ! Résultat de cette religion de moins en moins religieuse : les églises vides.
Pendant ce temps, le vrai oecuménisme progressait entre théologiens sérieux, qui, eux, n'esquivaient pas les questions de fond. Et, lui, il aboutissait. Par exemple à l'accord luthériens-catholiques sur la justification ! Accord "piloté" par Ratzinger...
Alors, quand le texte de la CEF a l'air de se demander si l'oecuménisme est "toujours à l'ordre du jour" sous Benoit XVI, je ne peux pas m'empêcher de tiquer.
Les Français restent décidément bien légers. C'est un Liégeois qui vous le dit.

Écrit par : Hadelin Vt. | 10/07/2007

PRESENCE REELLE

> C'est malheureusement vrai mais pas limité à l'œcuménisme. Cette question de la présence réelle amène (ramène) à celle de la liturgie.
Mais bon, je suis trop virulent au goût de PP.

Écrit par : Boris | 10/07/2007

LES DENTS

> Magnifique, limpide, et qui fera grincer plus d'une dent que ce soit dans le "camp" intégriste ou dans l'autre dit progressiste.

Écrit par : Philippe M | 10/07/2007

@Phillipe M :

Je ne crois pas qu'il y ait des dents qui grincent du coté intégriste, au contraire. Voilà une déclaration qu'ils attendent depuis longtemps et qui permet de remettre les points sur les i en matière d'œcuménisme, donnant raison en partie aux "tradis".
Par contre, je suis entièrement d'accord coté "progressiste" : les dentistes vont avoir du travail !

Écrit par : Boris | 10/07/2007

"LE MONDE" ET LES LEFEBVRISTES

> Le Monde d'hier annonce sur six colonnes que le Motu proprio fait la joie de St-Nicolas-du-Chardonnet. C'est totalement faux. Lisez les textes des lefebvristes : ils rient jaune, puisque le Motu proprio (et le document de la Congrégation de la foi) réaffirment spectaculairement le bien-fondé de Vatican II. Mais ça Le Monde s'en fiche. On dirait d'ailleurs que certains évêchés le lisent plus que L'Osservatore Romano.

Écrit par : madabis | 10/07/2007

@ Boris

> Si être tradi veut dire refuser Vatican II, non, vraiment, leurs dents grincent : lisez leur communiqué, ils réclament un "débat théologique", comme si l'Eglise allait mettre en question un concile oecuménique pour faire plaisir à une poignée de nostalgiques de Mac-Mahon! S'ils veulent un débat, c'est que l'essentiel à leurs yeux n'est pas du tout la liturgie, et ils ne s'en cachent pas (si, lisez-les).

Écrit par : madabis | 10/07/2007

UN EVÊQUE SUISSE PARLE DU MOTU PROPRIO

> A propos des documents de ces derniers jours, de Suisse, deux analyses de Mgr Kurt Koch, auf Französich! Bonne lecture:
http://www.sbk-ces-cvs.ch/ressourcen/download/20070710113600.pdf
http://www.sbk-ces-cvs.ch/ressourcen/download/20070710162511.pdf

Écrit par : Dominique | 11/07/2007

LIRE LES ANALYSES DE Mgr KOCH

> C'est parti ! Comme il fallait s'y attendre, en Suisse le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi, soulève un raz-de marée d'indignation médiatique et celle de nos quelques jésuites genevois anciens en particulier celle du P. Albert Longchamp. Obéissance "Per inde ac cadaver!" hem! : http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=211040
Le soufflé médiatique arrive à son climax... Météo : orages etc... Nos "Madames Météo" du journalisme religieux , lancent quelques éclairs d'indignation et agitent la marmite, patience! Mgr Koch lui-même a droit a des leçons... Il faut saluer son travail dans les deux réflexions qui sont en ligne sur le site de la conférence des évêques suisses.

Écrit par : Dominique | 11/07/2007

TROIS OBSERVATIONS

> Les "lefebvristes" ne sont pas des nostalgiques de Mac-Mahon. Ils sont dans la lignée de ceux qui nient la dignité native de la personne humaine (jansénisme).

"Subsistit in" signifie en latin entre autre acception "rester, demeurer, séjourner" ou encore "résister, tenir bon" (Gaffiot 1934).

L'oecuménisme et le dialogue ont bien montré qu'il n'était pas juste de considérer que les Eglises séparées ou les communauté ecclésiales n'étaient rien. Ce qu'on déduisait, à tort, de la théologie de l'Eglise romaine.
Le dialogue doit toutefois être mené par des spécialistes (comme il me semble l'avoir lu dans un texte de Benoît XVI que je n'arrive pas à retrouver pour l'instant). Les non- spécialistes doivent seulement en garder l'esprit de conciliation et de courtoisie.

Écrit par : Denis Merlin | 11/07/2007

LES "TRADIS" ET VATICAN II

> "Tradis" ne veut pas dire refuser Vatican II. Il faut cesser avec cette image. Au pire, les "tradis" mais surtout les lefébvristes refusent autant le concile que les progressistes.
Ce qu'ils ont toujours dit c'est que la question de l'œcuménisme n'était pas claire, surtout au vue des pratiques dans les paroisses (qui n'auraient jamais du se mêler de ce qui ne les regardent pas et laisser cela aux théologiens de la curie ou missionnés par elle).
Maintenant les choses sont claires.
De plus le problème du pseudo œcuménisme des paroisses est le relativisme qui y est mis en avant.
Or je pense que ni les "tradis" ni les lefébvristes ne peuvent être accusés de relativisme.
Voilà pourquoi je pense qu'il y aura plus de grincement de dents du coté progressiste : Rome les oblige à accepter l'intégralité de la Doctrine catholique et en particulier que seule cette Eglise a la voix assurée vers le salut (St Cyprien : Hors de l'Eglise, point de salut).
Si quelqu'un n'est pas d'accord pour appliquer la phrase de St Cyprien à l'Eglise Catholique, alors qu'il aille dans la communauté qui selon lui détient le salut, c'est une question de cohérence et d'honnêteté intellectuelle.
S'il préfère rester catholique, alors c'est qu'il reconnait l'Eglise Catholique lui permettra d'obtenir le salut de Jésus Christ.

Écrit par : Boris | 11/07/2007

LES "TRADITIONALISTES" ET LE CONCILE

> @ Boris : c'est beau en théorie, ce que vous dites, mais il suffit de parler cinq minutes de tout ça avec un traditionaliste (même Ecclesia Dei) pour l'entendre dire que "c'est le concile qui a tout fichu en l'air". Très peu d'entre eux ont lu les textes du concile. Une bonne partie restent convaincus que la messe de Paul VI est suspecte. Alors des évêques français ont beau jeu de dire qu'il faudrait mettre les pendules à l'heure, même si leur arrière-pensée est de maintenir les "tridentins" dans un placard.

> @ Denis Merlin : si je parle de Mac Mahon (pour ne pas parler d'un autre maréchal) c'est pour dire que chez beaucoup de traditionalistes le "politique" est indissolublement mélangé au religieux : pour eux c'est recto verso et c'est le problème, ils ne peuvent pas se réconcilier avec la grande Eglise tant qu'ils n'acceptent pas de relativiser leurs idées fixes séculières venues du passé.

Écrit par : madabis | 11/07/2007

L'INANITE DE CETTE QUERELLE

> Très bonne analyse cher madabis. J'ai encore eu une discussion avec des "tradis" et il est impossible de leur faire lire des textes du concile, même en leur mettant sous les yeux. Ils le dénoncent mais s'en en connaître le contenu ! C'est quasiment "satanique" pour eux (j'ai même eu droit au couplet sur le complot maçonique qui a noyauté Vatican II ! Si, si, c'est véridique!).
Et à l'opposé, les "progressistes" parlent de "l'esprit du concile" pour justifier leurs délires sans se référer aux textes eux-aussi.
Finalement, plus j'y réfléchi et plus je me dis que c'est idéologique. Les contre-révolutionnaire "tradis" s'opposent aux révolutionnaires "progressistes". On n'a toujours pas réglé la question depuis la Révolution française. ce sont deux visions idéologiques du monde et de la société qui s'opposent depuis deux siècles et ce n'est pas un problème religieux. Car, bon sang, il n'y a qu'à plonger dans les textes pour s'apercevoir très vite de l'inanité de cette querelle, si on est un tant soit peu honnête bien sûr.

Écrit par : VF | 11/07/2007

HARO SUR St CYPRIEN ?

> "St Cyprien : Hors de l'Eglise, point de salut".

1) Chaque fois que j'entends cette phrase, j'ai envie de demander à celui/celle qui la profère : "et ça ne vous pose pas question d'envoyer ainsi, illico presto, des milliards d'êtres humains en enfer ? (puisque c'est en général ce que croient les tenants "durs" de cette affirmation).
2) Dans Mt 25, 31-46, je lis qu'il y a d'autres critères pour être sauvés (voir en particulier Mt 25,37-39)
3) Pour terminer, quelques extraits du Concile Vatican II :
Lumen gentium : « ceux qui n'ont pas encore reçu l'Évangile sont ordonnés de diverses manières au peuple de Dieu […], ceux qui sans faute de leur part ignorent l'Évangile du Christ et son Église et cherchent cependant Dieu d'un cœur sincère et s'efforcent sous l'influence de la grâce d'accomplir dans leurs actions la volonté de Dieu telles qu'ils la connaissent par ce que leur dicte leur conscience peuvent obtenir, eux aussi, le salut éternel »

Gaudium et spes : « Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l'Esprit Saint offre à tous, d'une façon que Dieu connaît, la possibilité d'être associés au mystère pascal. »

Flore


[De PP à F - Des experts vous diront que la phrase de St Cyprien n'a pas le sens qu'on lui prête, et que c'est Vatican II qui en donne l'interprétation exacte. Je me permets aussi de rappeler que cette phrase n'a pas été citée par qui que ce soit dans ce blog, jusqu'à votre commentaire. Ici personne ne raisonne par exclusion. Nous essayons seulement d'avoir des idées claires.]

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Écrit par : Flore | 11/07/2007

IL SAIT CE QU'IL FAIT

> « Mettez, Seigneur, une garde à ma bouche et une barrière à mes lèvres… ». Voilà une bien belle prière que l’on trouve dans le missel selon l’édition du bienheureux Jean XXIII. Nos frères moines connaissent bien aussi la valeur du silence.
Alors bien sur, on peut se ressasser nos querelles, nos rancœurs, nos récriminations ; on se redira sans fin en continuant à se suspecter comme de petits procureurs :
-Nos Evêques ont manqué de courage ; ils sont parfois plus prompts, au moins en France, à suivre l’esprit du monde qu’à nous faire rechercher le Royaume,
-Si on en est arrivé là, Vatican II y est bien pour quelque chose (on juge l’arbre à ses fruits !)
-Les « tradis » sont enfermés dans leurs soupçons et à force de vivre à part, ils se sont coupés de la vraie source : l’Eglise,
-On a trahi l’esprit du concile – mais non, c’est le concile qui porte en lui des germes d’erreur – mais non c’est votre attitude qui est suspecte – mais non c’est la vôtre…
Et j’en passe, que les apprentis théologiens de tous poils complèterons très sérieusement.
Evidemment, il y a eu des erreurs, même graves, de part et d’autre.
Evidemment, il y a des arrières pensées qui subsistent, de part et d’autre.
Evidemment, toutes les incompréhensions et les soupçons ne disparaissent pas, de part et d’autre.
Mais, n’y a-t-il pas un moment où l’on doit se taire, avec humilité, devant la décision du successeur de Pierre qui sait très bien ce qu’il fait.
Se taire et prier parce qu’il y a toujours un moment où la discussion et les arguties n’amènent qu’au désordre et à la division. Et là, le diable jubile.
Par contre rendre grâce à voix haute, on peut !

Écrit par : GdC | 11/07/2007

@PP

> Vous me dites : "Je me permets aussi de rappeler que cette phrase n'a pas été citée par qui que ce soit dans ce blog, jusqu'à votre commentaire". Or, si j'ai réagi ainsi c'est parce que j'ai trouvé cette phrase sur ce blog, sur ce thème, dans l'intervention de Boris intitulée LES "TRADIS" ET VATICAN II, lignes 15 à 18 : "Rome les oblige à accepter l'intégralité de la Doctrine catholique et en particulier que seule cette Eglise a la voix assurée vers le salut (St Cyprien : Hors de l'Eglise, point de salut)".
Sans rancune :-)


[De PP - Vous avez raison. Toutes mes excuses.]

Écrit par : Flore | 12/07/2007

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