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06/07/2007

Les catholiques dans la société "médiacratique"

Une interview du P. Trafny par Zenit :


L’agence Zenit a demandé au P. Tomasz Trafny, membre du Conseil pontifical de la Culture et vice-coordinateur du projet STOQ (Science, Theology, and the Ontological Quest), son avis sur les médias catholiques aujourd’hui. Extraits de ses réponses :

 

<<  P. Trafny :  […]  L’homme peut confondre le message et le moyen qui devrait servir à transmettre le message. Aujourd’hui, malheureusement, ce risque prend un nouveau pli; les médias montrent une force d’incision telle qu’ils finissent par prendre la place du message proprement dit. Concrètement, Mac Luhan avait donc raison de dire que le medium est le message, mais il le disait en pensant au bouleversement des rythmes que cela entraîne, au bouleversement des manières de penser et d’agir, de nous comporter. Et aujourd’hui nous voyons bien que les médias sont en train de provoquer un grand chaos : un chaos à la fois comportemental et conceptuel, dans la mesure où ils ne tiennent plus compte du contenu, mais de ce qui les rend important.

Je pense que les médias catholiques doivent continuer à faire la distinction entre le medium et le message ; à montrer clairement que le message est le message évangélique, que c’est le Christ en personne, et que c’est sur Lui qu’est centrée toute notre attention ; car nous faisons facilement la confusion entre le Christ et notre vision des choses, en allant même jusqu’à nous substituer à Lui.

Q : Nouveaux médias, nouveaux langages, liés aux technologies mais aussi aux différentes manières de s’exprimer. Les médias traditionnels ont eux aussi renouvelé leurs contenus et leurs langages. Que pensez-vous, de ce point de vue, des médias catholiques ? Quels sont leurs points forts et ceux que vous considérez , éventuellement, critiquables ?

P. Trafny :  […]  Beaucoup de catholiques sentent le besoin de promouvoir l’Evangile et le message évangélique à travers les médias. Il faut remettre ces moyens au service des grandes valeurs humaines : au service de la vérité, du bien, de la beauté ; on voit bien que beaucoup font des efforts, s’y intéressent. Mais surtout on voit qu’ils se tiennent au courant des nouvelles technologies, qu’ils étudient les nouveaux langages, apprennent les nouvelles expressions, et font un large usage des nouveaux médias, comme internet, surtout internet, car c’est probablement le moyen de communication le moins cher.

Et l’on ne peut oublier ces nouvelles facultés de Communication, nées pour préparer à ce genre de travail, à cette manière d’agir, ni ignorer ces nouvelles radios et télévisions qui sont en plein essor.

Je vois beaucoup de points positifs à ce niveau-là, mais il y a aussi des points faibles qui, d’un autre côté, fragilisent ces médias catholiques. Tout d’abord le peu d’intérêt à s’engager financièrement. Je pense aux cas de certains hommes d’affaires catholiques qui n’éprouvent ni le besoin ni l’intérêt d’apporter leur soutien à ce type de communication, ou à une quelconque activité sociale.
Beaucoup d’hommes d’affaires ne voient pas la nécessité de contribuer financièrement à l’essor de ces facultés qui veulent développer et adapter l’univers catholique aux exigences du monde moderne. Je pense à ce propos que l’Amérique pourrait être un modèle à imiter. Les businessmen, surtout les croyants, font preuve là-bas d’une grande sensibilité envers les médias chrétiens. Il s’agit certainement de l’un des côtés les plus négatifs que l’on connaît de l’Europe.

Autre point faible : le contenu. Même s’il est bon, de bonne qualité, il n’est pas toujours présenté de façon adéquate, alors qu’il est important d’étudier attentivement le public auquel nous adressons les messages. La forme aussi est importante : il faut faire attention à ce que ces messages puissent être perçus de façon plus incisive, plus personnelle.

La manière de lancer ou de transmettre les messages chrétiens est souvent très statique, en ce sens qu’ils manquent souvent d’attrait. Alors que les médias laïcs sont très dynamiques, voire même agressifs. Ils savent vous attirer. Ils vous impliquent plus. Ce sont-là, très certainement, les points faibles et fragiles de nos médias.

Q : Les médias laïcs se caractérisent également par des mécanismes de superposition médiatique, de création de personnages et d’événements/cas médiatiques. Pensez-vous que de tels mécanismes de communication, en protégeant la valeur des contenus et des « personnages », et en entretenant un rapport correct avec le public, puissent être utilisés, et peuvent fonctionner aussi pour la communication catholique, en terme de diffusion et d’apostolat ?

P. Trafny : Je pense que nous nous sommes déjà habitués à ce type de création de personnage médiatique. Les médias sont fortement influencés par des personnes qui pensent être en mesure d’exprimer des opinions dans n’importe quel domaine des activités humaines, alors que nous nous apercevons qu’elles n’ont absolument pas la qualification, ni professionnelle ni institutionnelle, pour le faire.

Je pense que les médias catholiques ont surtout besoin de centrer leur attention sur de vrais témoignages de la vie chrétienne. […]  un vrai témoin, qui vit personnellement l’Evangile, l’exprime dans sa vie quotidienne, devient en soi un bon communicateur, et transmet très clairement son message aux autres.

Nous n’avons donc pas besoin de créer des personnages, mais nous avons besoin de donner de la visibilité à ceux qui vivent profondément l’Evangile, en les invitant à témoigner de leur vie…
  >>

 

 

http://www.zenit.org/article-15781?l=french

 

 

 

Commentaires

LE CONCILE N'A PAS ETE LU

> Où l'on retrouve la question liturgique en demi teinte : à force de faire des entorses sur la forme, ces entorses se sont propagées au fond, au message du Christ lui-même. Où l'on voit également que le Concile n'a pas été ni lu, ni (encore moins) reçu ! (Lumen Gentium n°12 et 25 par exemple)

Écrit par : Boris | 06/07/2007

DECENTRALISATION ?

> Le cardinal Ratzinger avait évoqué la possibilité que la communication des documents du Saint Siège soit plus "décentralisé", pour engager d'avantage les évêques et les prêtres à présenter ces mêmes documents à la presse. Il y a ainsi la possibilité d'être plus impliqué et de préparer la réception du contenu. Les Eglises particulières courraient en quelque sorte derrière l'information. Nous pouvons remarquer en tout cas que pour le motu proprio, le Siège de Pierre a d'abord informé les évêques de la teneur du texte. Nous verrons comment la diffusion par les Eglise particulières et la récéption par tous les fidèles pourraientt être ainsi modifiés. Dieu est communication, n'ayons en tout cas pas peur de la vérité.

Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 07/07/2007

SE FAIRE ENTENDRE

> " un vrai témoin, qui vit personnellement l’Evangile, l’exprime dans sa vie quotidienne, devient en soi un bon communicateur, et transmet très clairement son message aux autres. "
Encore faut-il que son témoignage puisse atteindre les médias catholiques et que ceux qui le connaissent veuillent bien l'aider à le faire entendre...

Écrit par : Kraptschouk | 10/07/2007

ON NE COMPTE PLUS LES RAPPELS A L'ORDRE

> La question n'est pas d'avoir un ou plusieurs rites ou formes de rite. La question est qu'au sein d'une même forme d'un même rite, chacun prenne sa place ecclésiale : celle de l'obéissance voulue librement, et donc respecte les normes.
Or ce n'est pas le cas pour la forme ordinaire du rite romain et la cause en revient aux évêques.
Pour la forme extraordinaire, le pape par un simple motu proprio arrive à leur couper l'herbe sous le pied, mais pour la forme ordinaire, on ne compte plus les documents de rappels à l'ordre, dont Mgr Le Gall dit qu'ils ne s'adressent pas la France.
Je vais aller à la Messe ce midi : seule les oraisons, les lectures et les paroles de la consécration seront valides et licites et présente dans le Missel Romain.
Tout le reste ne sera que pure invention du prêtre.
Est-ce normal ?
Est-ce cela l'Eglise ?

Écrit par : Boris | 10/07/2007

> Je remarque la même chose que Boris. On a droit à une messe dans le désordre à chaque fois. Comprenne qui pourra. Le particularisme français ?

Écrit par : Kraptschouk | 10/07/2007

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