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30/05/2007

Le pape, l'entreprise, le social et le profit

Des propos de Benoît XVI qui vont prendre à rebrousse-poil une partie du public :


 

« Dans les grandes décisions stratégiques et financières, d’acquisition et de vente, de redimensionner ou de fermer les implantations, dans la politique des fusions, on ne peut se limiter exclusivement à des critères de nature financière ou commerciale. Il est nécessaire que l’activité de travail redevienne le milieu où l’homme peut réaliser ses potentialités en faisant fructifier ses capacités et son génie personnel, et il dépend en grande partie de vous, les entrepreneurs, de créer des conditions plus favorables pour que cela se produise… »

 

C’est ce que Benoît XVI a  notamment  déclaré le 26 mai à une délégation de jeunes entrepreneurs de la Confindustria (le Medef italien). « Le profit ne peut pas être le critère unique des choix de l’entreprise », a souligné le pape, citant ainsi le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise.  Il a indiqué que la mondialisation nourrissait des espérances de développement général, mais qu’elle présentait des risques « liés aux nouvelles dimensions des relations commerciales et financières, qui jouent dans le sens d’un élargissement du fossé entre la richesse d’un petit nombre et  la pauvreté croissante de beaucoup. »

 

Nous allons sans doute recevoir de nouveaux messages accusant Joseph Ratzinger de « ne rien comprendre à l’économie »,  et signés de pieux « conservateurs »  irrités.

 

 

Commentaires

Merci Très Saint Père.

Écrit par : Flamand | 30/05/2007

CENTRALES D'ACHAT ET MISERE DES VITICULTEURS

> Hier, j'ai regardé un documentaire sur Arte consacré aux nouvelles méthodes pour faire du vin venant des USA. Je passe sur l'aspect "criminel" de ces méthodes vis-à-vis de la qualité et du bon goût pour en retenir une chose: un vigneron de l'Hérault expliquait qu'il y a quarante ans, il faisait vivre quatre familles sans dificultés, et de nos jours, il est seul et peine à avoir le smig. Selon lui, les pressions des cinq centrales d'achats de la grande distribution, au niveau européen, en sont responsables. Il leur faut un vin de masse, compris entre 1 et 3 €, ayant la couleur, le goût et l'odeur des bons vins, voire des grands crus. Pour cela, tout est bon et on voit comment on "fractionne" un vin etc. On "fabrique" du vin comme du coca et cela ruine des familles, des provinces entières, sans parler des conditions de travail des ouvriers latino-américains des exploitations de Californie ou des trajets aberrants de camion entre l'exploitation viticole et l'usine de "fractionnement" du vin (400km aller-retourcar on apporte le vin de base et on rapporte le "produit" industriel) entrainant risques routiers, pollution etc.! Tout ça pour plus de profit et uniquement pour cela. Car si une entreprise doit gagner de l'argent, c'est évident, ici il s'agit de gagner beaucoup plus (un responsable américain parlait de gagner 20% par an). Oui, Benoît XVI a raison et si des "cathos" conservateurs (de quoi?) y trouvent à redire, c'est qu'ils pensent plus à leur portefeuille boursier qu'à l'Evangile!

Écrit par : VF | 30/05/2007

LIBERTE ECONOMIQUE

> Etant très conservateur et partisan d'une conception saine du libéralisme économique, je ne puis que souscrire intégralement à ce que dit le Saint Père.
A une vision étriquée du profit à court terme, il faut opposer des notions plus riches. Au seizième siècle déjà, Jean Bodin avait reconnu qu' "il n'est de richesse que d'hommes".
Tant de combinaisons économiques validées par les simulations mathématiques les plus poussées tournent au désastre, car leurs critères aspects ignorent l'essentiel : l'homme.
Le marché n'est qu'un outil, comme la presse à imprimer ou Internet. Il peut dès lors produire le meilleur ou le pire, selon la façon dont il est utilisé.
Pour avoir moi-même fondé ma très petite entreprise, je puis témoigner que le marché peut être une occasion d'approfondissement humain et spirituel. Plus que des profits, il peut donner l'occasion de se découvrir et de mieux connaître les autres en les écoutant.
Le pire est de voir que le capitalisme pousse parfois certains à créer de faux besoins, en manipulant les consommateurs. Comment éviter de telles dérives, tout en sauvegardant le potentiel de création et d'efficacité qu'offre la liberté économique, c'est là un bien vaste débat.

Écrit par : furgole | 05/06/2007

PAS LIBERAL

> Pardon furgole, comment peut-on être à la fois libéral et conservateur ? Le libéral n'est pas celui qui défend la liberté économique : c'est celui qui résume la vie sociale au fait de produire, vendre et acheter , et qui combat tout ce qui freine ce circuit ! donc qui rejette les valeurs morales (parce que non marchandes), les patrimoines culturels, les idéaux spirituels. Et c'est comme ça depuis le XIXe siècle, sauf qu'au XXIe le capitalisme a fini de détruire tout ce qui n'était pas lui. On a le résultat sous les yeux : le Medef à la GayPride, les puissances d'argent contre le catholicisme romain. Non, furgole, un chrétien ne peut pas être libéral. Celui qui prétendrait le contraire, mettrait son libéralisme au dessus de son christianisme.

Écrit par : clash | 06/06/2007

MAIS QU'EST-CE QU'UN CONSERVATEUR ?

> Juste une question bête: c'est quoi un conservateur (en dehors de ce que l'on met dans la charcuterie industrielle)? Quelqu'un peut-il me l'expliquer? Sur une radio, j'ai entendu à quelques minutes d'intervalle traiter Villiers d'ultra-conservateur et Fabius de conservateur à gauche, sans parler des communistes de Russie taxé de conservateurs eux-aussi ! Si conservateur désigne tout ce qui n'est pas libéral, c'est vaste et vague.

VF

[De PP à VF - Vous oubliez les Gardiens de la Révolution iraniens, étiquetés "conservateurs" par nos médias ! Mais vous avez raison : la seule définition du "conservatisme", c'est de ne pas être libéral-libertaire façon bobo. Et ça se ramène à des histoires de moeurs : elles seules comptent aux yeux de la presse et de la classe politique.]

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Écrit par : VF | 06/06/2007

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