Un million à Rome : une manifestation qui peut faire réfléchir les Français

Des catholiques sans complexe...  Des hommes et des femmes politiques cohérents et courageux :

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« Don Camillo a gagné,  titrait hier la presse italienne. En France, Libération (14 mai) est d’accord : «  La victoire du Vatican est en effet évidente au lendemain de la manifestation monstre organisée samedi à Rome par les associations catholiques, en "défense de la famille" et contre les Dico, sorte de Pacs à l'italienne. »  Le Family day  a rassemblé des centaines de milliers de participants devant la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome. Et le contre-rassemblement (nommé Courage laïque) n’a réuni que trois mille personnes sur la place Navone...  En 2006, Romano Prodi avait promis une loi reconnaissant des droits aux couples gays.  Le Vatican a riposté en  rappelant que «seul l'amour conjugal d'un homme et d'une femme peut permettre une communauté digne de l'être humain».  En mars 2007, Mgr Angelo Bagnasco, nouveau président de la conférence épiscopale, ironisait sur les projets Prodi :  « Alors pourquoi dire non à l'inceste, ou au parti des pédophiles en Hollande ?»  Depuis cette boutade, signale Libération, Mgr Bagnasco a reçu « des menaces de mort » et vit sous protection policière.

Le journal souligne aussi « qu'une majorité d'Italiens serait désormais opposée aux Dico ». Mieux : « Samedi, deux ministres catholiques du gouvernement Prodi dont le garde des Sceaux, Clemente Mastella, ont participé à la manifestation pour la défense de la famille ».

 «L'Etat doit être laïque. Mettons un terme à la guerre entre guelfes et gibelins», a néanmoins lancé de son côté Prodi, qui se dit catholique pratiquant*. « Reste qu'après avoir fait adopter le projet de loi sur les Dico par le Conseil des ministres, le président du Conseil, affaibli politiquement, a considéré que le texte, examiné par le Parlement, n'était plus une priorité », conclut Libération.

Ce qui a frappé le journal français, dans le cas italien, c’est que « le Saint-Siège a retrouvé de la voix en s'adressant à toute la société, quelle que soit l'appartenance politique des fidèles ».  Bien entendu l’Italie n’est pas la France, et le consensus des Italiens autour des valeurs catholiques n’a pas d’équivalent de ce côté-ci des Alpes.  Mais il y a tout de même de quoi faire réfléchir. Quand les laïcs catholiques prennent l’initiative sans complexe, ils se font entendre. A condition : a) de parler la langue de tout le monde, b) de ne se laisser noyauter par aucun groupe politique, c) de savoir qu’un grand rassemblement social n’est pas une pieuse procession, ou un pèlerinage…

 

 

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(*)  Prodi s’exprime là comme les politiciens catho-liques français, plus que comme un Italien.