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02/05/2007

Présidentielle : le primat des Gaules appelle les choses par leur nom

medium_cardinal_1_.2.jpgDans une retentissante interview à Famille chrétienne, le cardinal Barbarin...


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...situe la perspective catholique face aux élections. Il rappelle les fondamentaux : « Lorsqu'un chrétien vote, il pose un acte devant Dieu. Lorsque le Christ nous jugera au dernier jour, il nous demandera des comptes. Pourquoi as-tu voté pour tel ou tel candidat ? As-tu vraiment fait ton choix devant Dieu ou en fonction de tes petits intérêts personnels ?  […] Un électeur chrétien ne doit pas favoriser l'avortement ou l'euthanasie, le mariage homosexuel, l'injustice dans la répartition des biens ou le rejet des immigrés. »

 

Quant au risque de se « couper de la politique » ( !)* par l’abstention, le primat des Gaules le relativise de la façon la plus radicale :  « Dans La Cité de Dieu, saint Augustin explique que la chute de l’Empire romain a été un véritable cataclysme. Rome était, en effet, la capitale du monde, et le point de départ du développement et de l’organisation de l’Eglise catholique. L’Empire romain a disparu, alors qu’il se croyait éternel, Roma aeterna ! Saint Augustin nous a appris à distinguer les deux cités : celle de Dieu et celle des hommes. Si la société occidentale vient à s’effondrer,  je ne m’en réjouirai pas certes,  mais je ne vais pas perdre pour autant mon espérance.  Le 6 mai prochain n’est pas le seul et dernier moment pour agir. [...] Notre échéance majeure dans la foi, ce n’est pas celle du second tour de l’élection présidentielle, ni celle d’un « grand soir », mais celle de la venue du Christ. «Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts», et c’est en fonction de cet horizon essentiel qu’un chrétien doit faire son choix à chaque échéance électorale. »

 

 

Merci de ces paroles, Monsieur le Cardinal. Elles mettent fin aux arguties qui ont agité (ces dernières semaines) les milieux catholiques.

 

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(*) En ajoutant ce point d’exclamation, je signale simplement que la « politique » d’aujourd’hui est structurellement insignifiante (aliénée à la finance globale). Se « couper » de ce théâtre d’ombres, c’est recouvrer une liberté d’action et d’affirmation qui est la véritable vocation des chrétiens sur la scène publique.  On ne verra plus les catholiques faire antichambre dans les partis (qui les méprisent) ? Alors alleluia ! On les verra partout ailleurs, ça vaudra mieux.

 

 

 

 

Commentaires

ENFIN

> Excellent et j'allais écrire: "enfin!". Et cela complète bien votre réponse à mon dernier commentaire. Il faut vraiment que je me plonge dans St Augustin que je ne connais que bien superficellement. Et je suis tout à fait d'accord avec vous: n'allons plus au théâtre! redevenons libres!
P.S: Je tiens simplement à préciser que je ne pense pas confondre foi et identité. Je ne suis pas du genre "catholique et Français toujours...". Mais, en connaissant mieux notre Histoire, on peut s'affirmer catholiques et proposer notre foi sans honte et sans raser les murs dès que l'on nous sort les même rengaines sur l'inquisition, les guerres de religions, Pie XII et la colaboration, etc. (C'est peut-être aussi une vision due au milieu professionel dans lequel j'évolue). En tous cas, une question se pose, en plus de l'évangélisation d'une société relativiste et matérialiste, c'est l'évangélisation des musulmans. A moins qu'il faille, comme certains le pensent, se contenter de dialoguer?

Écrit par : vf | 02/05/2007

APRES LE COMPLEXE D'OEDIPE, LE COMPLEXE DE MIDAS

> "Si la société occidentale vient à s'effondrer". Un catéchumène me disait un jour que notre société est sous le "complexe du roi Midas": ce personnage de la mythologie grecque a demandé le pouvoir divin de transformer en or tout ce qu'il touche; il comprend vite qu'il est en train de mourir de faim (tous les aliments qu'il touche deviennent immédiatement de l'or).
Dans cinq ans, 50% des gynécologues et pédiatres français seront en retraite. Ils ne trouvent personne pour les remplacer, car peu de jeunes médecins veulent se trouver au coeur des débats et des risques éthiques, judiciaires et surtout financiers, de ces secteurs de la médecine.

Écrit par : B.H. | 02/05/2007

CATHOS LIBERAUX

> Bravo, une fois de plus, M.de Plunkett. Pour info, voilà ce que l'on peut trouver du côté des cathos "libéraux"... à hurler... http://www.dailymotion.com/jejephilou/video/x1uqmn_lavis-de-jesus

Écrit par : NT | 02/05/2007

S'ABSTENIR ?

> Le cardinal Barbarin rejoint les laïcs dans le débat de l'engagement politique et surtout sur la question du rapport des catholiques avec la démocratie. Il était temps que notre estimé clergé nous guide dans nos questionnements, et je l'en remercie. "Si la société occidentale vient à s’effondrer, je ne m’en réjouirai pas certes, mais je ne vais pas perdre pour autant mon espérance" : cette phrase est le signe clair qu'il ne faut pas que nous nous replions dans un souci identitaire ou traditionaliste. Nous ne devons pas tenter de faire revivre les choses mortes, mais transformer en acte notre amour et notre foi. Notre espérance transcende toutes les appartenances. Nous devons nous en rappeler et nous défier du théatres des partis.
Je suis prêt à m'abstenir si cela revêt un sens collectif discernable par tous. Je suis prêt à m'abstenir si c'est le signe qu'ont choisi les catholiques pour exister politiquement. Face à la déliquescence de notre civilisation, nous devons plus que jamais nous concentrer sur ce qui importe vraiment : la communion dans le Christ, l'amour en pensée et en acte de tous les hommes.

Quentin

[De PP à Q. - Ne réduisons pas l'idée d'abstention à la seule dimension "d'explication collective" : il y a aussi la dimension de conscience individuelle ! S'abstenir collectivement en tant que chrétiens et avec l'explication publique de ce geste, ce serait mieux ; mais en l'absence d'explication collective, faudrait-il voter individuellement contre sa conscience ?]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Quentin | 02/05/2007

> bravo !!

Écrit par : froissart | 02/05/2007

UNIQUE ?

> A ma connaissance, il s'agit là d'une prise de position unique au sein de l'épiscopat français.
Je pense que les propos de Mgr Barbarin nous appellent à convertir notre regard sur notre temps, au-delà de certains schémas de pensée soit-disant "cathos", et qui n'ont souvent rien d'évangélique...

PS : cet appel à l'abstention active me pose question, sur le sens à donner à ma vie professionnelle. En tant que fonctionnaire, à un certain niveau de responsabilité, est-ce que je ne participe pas - quelque part- à ce "théâtre d'ombres" ?

Écrit par : Feld | 02/05/2007

PAS UN MOT

> Monsieur le Cardinal nous appellerait-il au vote blanc ? En tous cas, dans le débat d'hier soir, pas un mot sur les points non négociables... Même pas sur le Contrat d'Union Civique. Cas de conscience... Quel dommage que nos évêques n'aient pas répondu à notre appel ! Nous aurions bien besoin de leur éclairage moral !

Écrit par : Edouard | 03/05/2007

Enfin une vraie parole de missionnaire !


> Enfin quelques évêques qui se mettent à la tête du troupeau, à leurs risques et périls ! Comme nous sommes loin des années 70/ 74 et de l’horizon indépassable du christo-marxisme... Noter qu’il en reste de solides résidus, encore pulvérulents et actifs : les lettres posthumes de l’abbé Pierre au pape que des journalistes font jaillir d’un chapeau, simultanément avec le tintamarre médiatique orchestré autour de ce pauvre curé pyrénéen concubin, manipulé sans aucun doute, et présenté en nouvelle victime de « l’inquisition »…
Tout comme l’avait été un certain évêque Gaillot….. victime d’un « pape intégriste » !!!!
Golias, TC, et quelques autres imposteurs, instrumentent actuellement contre la Communauté des Béatitudes dans le Sud Ouest.
Il est temps que des évêques comme ceux de Lyon, Toulon-Fréjus, Vannes, Avignon, Le Puy, Bordeaux, et quelques autres en nombre croissant, conduisent le troupeau vers les pâturages, et non plus vers les marécages et les sables mouvants….
S’abstenir de voter, ou voter blanc, a une grande signification même si notre système électoral écrase, néantise cette forme de vote, surtout le vote blanc ou nul.
Et notre pays se trouve à une croisée gravissime de son destin !

Écrit par : clément | 03/05/2007

A PP :

> "S'abstenir collectivement en tant que chrétiens et avec l'explication publique de ce geste, ce serait mieux ". D'accord avec vous, mais, concrètement, on fait comment ? J'avoue ne pas savoir répondre à cette question et ça m'embête (bravo, car n'est-ce pas l'objectif visé ?) Merci.

Artephius

[De PP à A - Pour ça, il faudra construire des structures de débat et de communication qui n'existent pas encore. Les faire exister est une nécessité dont les catholiques commencent seulement à prendre conscience.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Artephius | 03/05/2007

A feld:

> c'est une question que je me pose depuis un moment en tant que professeur. Question qui me travaille d'autant plus que je dois enseigner certaines choses contraires à mes convictions (respect de l'homosexualité- je parle de la pratique et pas du respect naturel que nous devons aux personnes- au nom du refus des discriminations, en 5e, ou l'avortement présenté comme un droit conquis de haute lutte et actuellement en danger, en 3e, par ex.). Pour l'instant j'arrive à arguer de ma liberté pédagogique pour entamer de réels débats avec les élèves ou "sauter" le sujet, mais je me fais "allumer" régulièrement par mon inspecteur. Mais, comme je l'ai déjà dit, à partir de 2010 on sera sous surveillance électronique! Alors, que faire si on ne veut plus participer au système? surtout quant on à une famille à nourrir. On peut toujours se dire que l'on sert quand même le bien commun de la collectivité et essayer de faire de notre mieux, ou alors tout plaquer pour rebâtir une vie plus conforme à notre engagement catholique. Grande question et choix difficile. Pour l'instant je n'ai toujours pas la réponse ou le courage?

Écrit par : vf | 03/05/2007

COMME FONCTIONNAIRE AUSSI

> Feld le fonctionnaire, vf le prof...sachez que je partage votre souci...comme fonctionnaire aussi, dans un cas de figure qui se complique...pour l' instant je sais qu' il faut rester, que le témoignage et l'absence d' actes intrinsèquement mauvais sont encore possibles, mais...demain?...ça m'angoisse un peu...les choses vont si vite...à chaque jour suffit sa peine, et le Seigneur accélère le processus, "rien ne pourra nous arracher de la main du Père" en tout cas.

Écrit par : Vincenzo | 03/05/2007

A vf et Vincenzo :

> moi non plus je n'ai pas de réponse...d'autant plus que j'ai également une famille à nourrir, un emprunt immobilier à rembourser...et que je suis entré au service de l'Etat par vocation (hé oui).

Écrit par : Feld | 03/05/2007

THEATRE D'OMBRES,OUI !

> Merci à PP dans sa réponse à Quentin, je fais partie des indécis, qui se décident à la dernière minute, acceptant de souffrir les affres de l'angoisse devant un choix de conscience... Mais ce soir, je viens de finir le bouquin de T. Boutet (quelle merveille de clarté et de pondération!) + la lecture du présent blog... Oui, je crois que je me sens libre, tout d'un coup, et songeant sérieusement à l'abstention individuelle demain,devant mon Papa Dieu, et aussi grâce au témoignage de mes frères fonctionnaires qui m'émeuvent et me libèrent par leur courage. Moi, je n'ai pas de situation professionnelle à perdre... C'est plus facile que pour eux...
C'est drôle, clown triste et angoissé depuis 1968 (enfant, j'entendais les clameurs de la grève générale dans les rues et le rapport des voitures brûlées), puis 1975 (l'année de mon BAC, où j'étais bien conscient de la dégringolade morale ambiante), je me surprends à être optimiste d'espérance chrétienne...Merci, mes chers amis en Jésus ! Libres ! Nous sommes libres en Jésus! (Ce que, croyez-moi, je n'étais pas après le débat d'hier-soir, emberlificoté et englué que j'étais dans les arguties et effets de coups médiatiques...)

Écrit par : 22-à-Asnières | 04/05/2007

A Feld:

> rassurez-vous, moi aussi je suis devenu professeur par vocation. Et oui, il y a des cathos qui font des études et qui font autre chose que HEC ou les arts et métiers et une carrière dans la banque ou chez EADS. J'espère que vous me pardonnerez cette petite ironie pas très catholique je vous l'accorde.

Écrit par : Vf | 04/05/2007

> Question de couleur, de symbole, le vote blanc pourrait devenir un étendard, une bannière.

Écrit par : Qwyzyx | 05/05/2007

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