Jean-Paul II, soeur Marie Simon-Pierre et l’opinion publique

Le procès de béatification du pape Jean-Paul II dépose ses premières conclusions à Rome aujourd’hui. Au même moment, la France et le monde parlent du cas de la petite sœur française : est-elle une « miraculée par l’intercession de Jean-Paul II » ? Invité de RCF ce matin, j’ai répondu ceci à l’une des questions :

« …On est frappé par la circonspection des médias. A de rares exceptions près, ils restent prudents envers le cas de la petite sœur des maternités catholiques guérie inexplicablement d’un Parkinson avancé, le 2 juin 2005, après avoir invoqué l’intercession du pape mort le 2 avril. Pourquoi cette réserve des médias ? Parce qu’ils savent au moins une chose, c’est la rigueur médicale avec laquelle sont menées les enquêtes qui servent de soubassement à la décision de foi dans ce domaine : l’examen des miracles dans la cause des saints. L’Eglise ne court pas après les miracles, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est ce que souligne Mgr Oder, postulateur de la cause  de  Jean-Paul  II à Rome, quand il rend hommage à ''l’esprit critique français'' qui a aidé à mettre au point un dossier clair et précis dans le cas de sœur Marie Simon-Pierre. »

 

À une question de RCF sur les réticences de certains chrétiens envers la notion de miracle, j’ai répondu en m’étonnant qu’on puisse, tout en se disant chrétien, décréter qu’il y a des choses « impossibles à Dieu ».  Cette bizarrerie n’a que deux explications possibles :

- ou bien une ignorance qui fait confondre le « miracle » chrétien (signe prophétique, message de Dieu créateur de la vie) et le « prodige » païen (événement spectaculaire offensant la raison) ;

-  ou bien un refus du surnaturel.

Dans le premier cas, on a affaire à une foi mal instruite.

Dans le second cas, hélas, à une foi inexistante.

Dans les deux cas, cela appelle  – de la part des chrétiens croyants –  une « ré-information » de leurs frères en panne…

 

Je souligne que je n’ai pas été moi-même témoin de cette attitude de rejet, ni dans un milieu paroissial, ni dans un mouvement. Je note quelques (rares) réflexions acerbes sur le Net : mais elles viennent de classiques papophobes, type Canard enchaîné ou Charlie. Or ces bouffeurs-de-curés  déchiffrent le sens de la guérison de sœur Marie Simon-Pierre avec exactitude, même si c’est pour s’en irriter. Et en effet : comment ne pas voir un signe, dans la guérison  d’une petite sœur des maternités catholiques par l’intercession du « pape de la vie et de la famille » ?  Qu'il plaise ou déplaise, ce signe s’imposera à la planète si Benoît XVI y reconnaît un miracle.