Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/04/2007

Contre l’euthanasie : déclaration juive-catholique

medium_messasdavidpt_1_.jpgL'archevêque et le grand rabbin de Paris, André Vingt-Trois et David Messas (photo), confirment leur opposition à l'euthanasie dans une déclaration commune :

http://catholique-paris.cef.fr/pdf/fin-de-vie2.pdf


m

m

« Le commandement biblique 'Tu ne tueras point' exige de la famille et des soignants de ne pas chercher à hâter la mort du malade, (...) ni de demander l'aide d'autrui dans cet objectif… En nous appuyant sur ce commandement, nous exprimons une opposition très ferme à toute forme d'assistance au suicide et à tout acte d'euthanasie. »  L'archevêque et le grand rabbin plaident pour les soins palliatifs : « La sollicitude due à nos frères et soeurs gravement malades ou même agonisants, 'en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable' selon les termes de la loi, exige de s'employer à porter remède à leurs souffrances. »

 

Cette mise au point est notamment destinée au candidat de l’UMP et à la candidate du PS. On sait en effet que Ségolène Royal est favorable à une légalisation de l'euthanasie, et que Nicolas Sarkozy lui a entrouvert la porte, en ayant l'air de croire que l’euthanasie est la seule alternative à la souffrance. 

 

Le 21 mars, c'est sur la liberté religieuse qu'un communiqué judéo-catholique avait été publié.

 

Ceux qui accusent « les religions » d’être « des fauteurs de conflits » vont-ils accuser les deux religions (cette fois) de trop bien s’entendre ?

 

 

 

Commentaires

Toute vie vient de Dieu et l'Eternel est vie.

Écrit par : Gérald | 02/04/2007

DERIVES

> La question de l'euthanasie se poserait-elle s'il n'y avait pas eu la dérive de l'acharnement thérapeutique ? Le fond du problème que soulève l'euthanasie provient aussi de cette dérive comptable - ou financière - des hôpitaux qui a abouti à l'acharnement thérapeutique. Cette obsession du rendement, à l'amortissement des lits et des équipements est parvenue à une course à l'acte.
On a fait du médecin ou du chef de clinique un comptable et un gestionnaire. On ne parle plus de patients mais de clients. Les soins sont devenus un produit.
S'il n'y avait pas ces excès thérapeutiques serions- nous confrontés à une fin de vie qui confine le malade à un rôle de meccano (on enlève les pièces en panne), de puzzle (on essaye de trouver ce qui ce qui manque), de souris de laboratoire (on essaie la nouvelle molécule) etc.
Il n'est pas difficile d'imaginer à quoi ressemble un malade sur lequel on a pratiqué des interventions répétées pour le maintenir quelques mois en vie dans un inconfort et des souffrances supplémentaires.
Le refus de la mort dans un premier temps conduit à un excès de soins faisant aparaître que la vie peut être pire que la mort.
Alors à quoi bon s'acharner à faire vivre quelques mois de plus pour faire partir l'être aimé en morceaux, s'il s'agit ensuite de réclamer la mort pour ce qui n'est plus qu'un amas de souffrances et de douleurs dans lequel il est difficile de reconnaître celui ou celle qui nous était cher ?

Il faut aussi savoir dire non aux excès de la médecine, refuser l'entêtement thérapeutique, comme l'a fait sagement Jean Paul II. Mais pour cela il faut accepter sa nature et la mort.
Le malade qui refuse cet acharnement et assume en conscience son agonie résout naturellement le problème que pose la question de l'euthanasie.

L'acceptation de sa condition de mortel n'est pas évidente dans notre monde où le matérialisme a vidé l'existence de toute espérance, de toute référence qui n'est pas tangible ou quantifiable. Une société faite de nouveaux mythes qui se traduisent et répondent avant tout à des préoccupations de croissance ou de consommation. Ces mêmes préoccupations qui sont à l'origine de l'acharnement thérapeutique.

Le fond du problème que pose donc l'euthanasie se trouve dans la conception que l'on a de la mort, et donc de la vie, car les deux sont liées.
L'origine divergente entre les croyants et les athées sur la question trouve en partie son origine dans cette distinction. Là où les premiers ne voient pas en la mort une épreuve insurmontable ("le tombeau est le berceau de l'immortalité"), les second redoutent cet anéantissement d'une existence accummulative.
L'acceptation de la mort vide déjà un peu l'intérêt de la question sur l'euthanasie.

L'autre aspect de la question est celui de la souffrance.
Nous disposons aujourd'hui des produits qui permettent d'atténuer la souffrance. Le corps médical est là pour accompagner le malade.
L'acharnement thérapeutique réduit le patient à une fourniture. On va l'ouvrir, le démonter (parfois sans grand soucis d'une amélioration durable) pour finir par l'estropier, le vider, l'amputer. Comment dans ce cas s'émouvoir sincèrement de l'état du patient quand on accepte ces atteintes qui s'avèrent finalement superflues, inutiles.

Il est plus dans la nature de la profession médicale d'accompagner le malade dans une mort digne que de saccager inutilement un corps pour ensuite devoir l'exécuter.

Une dernière contradiction : l'acharnement thérapeutique trouve aussi son origine dans le refus de la mort, cette crispation à refuser un néant comme le matérialisme est parvenu à nous convaincre de ce qu'est la mort - et aussi la vie en quelque sorte. Il est assez surprenant que cette culture fondée sur le refus de la mort aboutisse à réclamer qu'elle soit donnée volontairement.

Encore une illustration de cette "culture de mort".

nb : je n'aborde pas les dérapages possibles que l'euthanasie va favoriser ou permettre (erreur de diagnostic, de patient, etc.). Voir déjà les abus qui existent dans les internements administratifs dans les hôpitaux psychiatriques.

Écrit par : Qwyzyx | 03/04/2007

JERICHO

> L'homme dans sa dignité, dans son énigme, dans son mystère, dans son opacité et sa transparence, dans l'unité de son être contre le découpage mécanique de l'informatique ou de la raison cartésienne désinsarnée ou de la réduction de son corps à l'un de ses éléments ou l'échange standard de l'une de ses parties...
>Il ya un devoir urgent de toutes les intelligences de volonté bonne de s'ouvrir les unes aux autres et d'unir vraiment toutes les forces du bien du vrai du beau du fond de nos âmes...dans tous les champs du savoir, de la connaissance ou de l'agir.
>Il y a un devoir identique sur la culture "flagornée" bien souvent à 3/7ième d'elle-même.
"Que sonnent les trompettes de Jéricho pour rassembler et faire tomber les murs !"

Écrit par : Gérald | 03/04/2007

PAS D'ACHARNEMENT

> Ce que dit Qwyzyx, plus haut, est le bon sens même, dans les cas d'acharnements thérapeutiques dus aux médecins…
Cependant, je dois préciser que j'ai, hélas, perdu mes deux parents. Et qu'à chaque projet d'opération il a été demandé aux cinq enfants que nous sommes, notre avis sur la question. En précisant bien qu'aucun conseil ne nous a été même suggéré nous laissant dans un problème de conscience très difficile à résoudre.
Néanmoins, lors de la première hospitalisation de notre mère, nous avons demandé et fait de nombreuses prières pour qu'elle guérisse d'une septicémie généralisée dont les médecins ne nous laissaient que peu d'espoir concernant l'issue.
Au grand étonnement des médecins l'opération et les soins ont été efficaces, elle s'en est sortie.
Mais pour une raison ou une autre, son cerveau était atteint. Elle est tombée et ne pouvait plus tenir debout.
Deuxième avis demandé pour une opération. Toujours sans le moindre conseil.
Nous avons refusé de lui infliger de nouvelles souffrances. Elle a vécu ainsi clouée sur son lit de long séjour, deux ans encore.
Avec le recul d'un an maintenant, il me semble que dans les deux cas nous n'avons rien à nous reprocher, et il n'y a pas eu d'acharnement thérapeutique.
Elle est morte le jour de Noël, le sourire aux lèvres, après avoir assisté la veille à la messe donnée par l'évêque pour les malades à l'hôpital.
Notre père non plus, n'a pas subi d'acharnement thérapeutique.

Écrit par : Gentil Loup | 04/04/2007

Les commentaires sont fermés.