27/03/2007
Présidentielle : la lettre ouverte de l'évêque d'Avignon aux candidats
Un texte épiscopal percutant ! A lire de bout en bout... y compris ce qui concerne le capitalisme ultralibéral et (donc) les menaces écologiques :
<< Mesdames et Messieurs les candidats, quand je vous écoute, j’ai mal pour mon pays. Bien sûr, je me réjouis devant les germes d’espérance contenus dans les nombreuses propositions énoncées dans vos programmes. Il y a quelques semaines, je me suis réjoui de vous voir tous unanimes pour inscrire l’abolition de la peine de mort dans notre Constitution. Aujourd’hui, je suis consterné par vos programmes qui portent en eux les germes d’une culture de mort pour notre société.
Certes, comme archevêque d’Avignon, il ne m’appartient pas de prendre position publiquement pour l’un ou l’une d’entre vous. De même, en intervenant, je n’entends nullement porter atteinte à la liberté politique des catholiques de mon diocèse. Je voudrais seulement vous alerter et alerter tous les hommes de bonne volonté sur plusieurs points de la campagne électorale dont les enjeux me semblent majeurs pour l’avenir de notre pays.
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LA FAMILLE
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Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie. Or je constate combien en laissant fragiliser la famille vous portez atteinte au patrimoine de l’humanité.
La famille est le sanctuaire de la vie, une réalité décisive et irremplaçable pour le bien commun des peuples. Elle est la cellule vitale et le pilier de toute vie en société. L’avenir de l’humanité passe par la famille. Elle est le centre névralgique de toute société, une école d’humanisation de l’homme où il peut grandir et devenir pleinement homme. La famille est le lieu privilégié et irremplaçable où l’homme apprend à recevoir et à donner l’amour qui seul donne sens à la vie. Elle est le lieu naturel de la conception, de la naissance, de la croissance et de l’éducation des enfants. Elle est le milieu naturel où l’homme peut naître dans la dignité, grandir et se développer de manière intégrale.
L’institution du mariage, fondement de la famille, échappe à la fantaisie de l’homme ; le mariage plonge ses racines dans la réalité la plus profonde de l’homme et de la femme, il est l’union de l’homme et de la femme. « Impossible de contester cette norme sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement. L’oublier signifierait fragiliser la famille, pénaliser les enfants et précariser l’avenir de la société » (Benoît XVI, 20 février 2007).
Or, la plupart de vos programmes électoraux loin de protéger et de promouvoir la famille fondée sur le mariage monogame entre l’homme et la femme ouvrent la porte au mariage entre personnes du même sexe et à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Aucune autre forme de vie commune que l’union d’un homme et d’une femme ne peut être juridiquement assimilable au mariage ni ne peut recevoir, en tant que telle, une reconnaissance légale. Toute tentative de relativiser le mariage en lui donnant le même statut que d’autres formes d’unions radicalement différentes est dangereuse pour notre société. Tout cela offense la famille et contribue à la déstabiliser en voilant sa spécificité et son rôle social unique.
Concernant le “mariage homosexuel”, il faut distinguer l’homosexualité comme fait privé et l’homosexualité comme relation sociale prévue et approuvée par la loi. La légalisation d’une telle union finirait par entraîner un changement de l’organisation sociale tout entière qui deviendrait contraire au bien commun. Les lois civiles qui devraient être des principes structurants de l’homme au sein de la société, jouent un grand rôle dans la formation des mentalités et des habitudes. Le respect envers les personnes homosexuelles ne saurait en aucune manière conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles (cf. Cardinal Ratzinger, « Considération à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles », Congrégation pour la Doctrine de la Foi, juin 2003).
Le nombre de séparations et de divorces s’accroît, rompant l’unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La fragilité et le nombre de foyers monoparentaux ne sont pas sans poser question. La stabilité de la famille est aujourd’hui menacée ; pour la sauvegarder, il ne faut pas avoir peur d’aller à contre-courant de la culture ambiante. Les diverses formes de dissolution du mariage sont l’expression d’une liberté anarchique qui se fait passer à tort pour une libéralisation de l’homme. Au contraire, reconnaître et soutenir l’institution du mariage est un des services les plus importants à apporter aujourd’hui au bien commun et au véritable développement des hommes et des sociétés, de même que la plus grande garantie pour assurer la dignité, l’égalité et la véritable liberté de la personne humaine.
Malheureusement bien des projets sur le mariage, le divorce, l’adoption tiennent, certes, compte des désirs des adultes, mais oublient complètement l’intérêt des enfants. Le droit à l’enfant semble prendre le pas sur le droit de l’enfant. Comme le montre unanimement l’expérience, l’absence d’une maman ou d’un papa au sein d’une famille entraîne bien des obstacles dans la croissance des enfants. Comment des enfants insérés dans des unions homosexuelles où manquent la bipolarité sexuelle et l’expérience conjointe de la paternité et de la maternité pourront-ils grandir et mûrir humainement sans porter les séquelles de cette absence ? Comment assurer l’équilibre de la structure psychologique et sexuelle de l’enfant dans un couple où il n’y a qu’un sexe ?
L’affaiblissement de la cellule familiale est une des causes majeures des difficultés des jeunes. La crise de la famille est une cause directe du mal être des jeunes. La majorité des jeunes en difficultés sont issus de familles humainement et socialement fragilisées.
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LE DROIT À LA VIE
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Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’évangile de la vie, de cette vie qui fait de nous des hommes de l’utérus au sépulcre.
La banalisation de l’avortement et le silence sur les conséquences psychologiques, les blessures et les souffrances cachées qui marquent à jamais les femmes sont intolérables. L’information tronquée sur les séquelles provoquées par l’avortement chez les femmes qui y ont eu recours est insupportable.
La liberté de tuer n’est pas une vraie liberté, mais une tyrannie. Jean-Paul II dans sa lettre encyclique « L’Evangile de la vie » a eu des mots très vrais et très durs sur la réalité de l’avortement : « Parmi tous les crimes que l’homme peut accomplir contre la vie, l’avortement provoqué présente des caractéristiques qui le rendent particulièrement grave et condamnable […]. L’avortement provoqué est le meurtre délibéré et direct, quelle que soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence, située entre la conception et la naissance. La gravité morale de l’avortement provoqué apparaît dans toute sa vérité si l’on reconnaît qu’il s’agit d’un homicide et, en particulier, si l’on considère les circonstances particulières qui le qualifient. Celui qui est supprimé est un être humain qui commence à vivre, c’est-à-dire l’être qui est, dans l’absolu, le plus innocent qu’on puisse imaginer : jamais il ne pourrait être considéré comme un agresseur, encore moins comme un agresseur injuste ! Il est faible, sans défense, au point d’être privé même du plus infime moyen de défense, celui de la force implorante des gémissements et des pleurs du nouveau-né. »
Alors que la peine de mort a été abolie pour une question de principe, l’avortement devrait être considéré comme atteignant la dignité de la personne à naître.
Certes, l’avortement est désormais inscrit dans les lois, mais il n’en demeure pas moins immoral au regard de l’Evangile et de l’Evangile de la vie.
L’acceptation de l’euthanasie fait peser des menaces graves sur les malades incurables et sur les mourants. Certes, le contexte social et culturel actuel augmente la difficulté d’affronter la souffrance à l’approche de la mort. Il rend plus forte la tentation de résoudre ce problème en l’éliminant à la racine par l’anticipation de la mort au moment considéré comme le plus opportun. Pourtant, les médecins affirment aujourd’hui savoir soulager la quasi-totalité des douleurs. La vraie question est donc celle des soins palliatifs.
La vie humaine est sacrée, de son commencement naturel jusqu’à son terme. Tout être humain a le droit au respect intégral de ce bien qui est pour lui primordial. Nous ne pouvons accepter la promotion de lois visant à légaliser l’euthanasie.
La manipulation des embryons fait peser une lourde menace sur notre société. L’embryon est un être vivant qui possède un patrimoine génétique humain. Il est une personne humaine, il faut la protéger parce qu’elle est membre à part entière de l’espèce humaine et mérite notre respect.
Les progrès de la science et de la technique peuvent se transformer en menace si l’homme perd le sens de ses limites. Il faut prendre conscience que la chosification de l’embryon nous conduira tôt ou tard à l’eugénisme.
Effectivement, cette manipulation débouche sur un eugénisme subtil. En effet, le dépistage prénatal a changé de nature, il n’est plus destiné à traiter mais bien à supprimer. Un tel dépistage renvoie à une perspective terrifiante, celle de l’éradication.
Aujourd’hui, la venue au monde de certains enfants est devenu non souhaitable. La science propose même des outils pour réaliser le rêve de l’enfant sans défaut. Plusieurs de vos programmes construisent pas à pas une politique de santé qui flirte avec l’eugénisme. Les recherches biotechnologiques toujours plus pointues visent à instaurer des méthodes d’eugénisme toujours plus subtiles et qui visent à la recherche de l’enfant parfait, fruit d’une sélection totalement contrôlée. Par leur maladie, par leur handicap, ou plus simplement par leur présence même, ceux qui auraient le plus besoin d’amour, d’accueil, de soin, sont jugés inutiles et considérés comme un poids insupportable dont il faut se débarrasser, qu’il faut éliminer.
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LES RAVAGES DE L'ULTRALIBERALISME
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Nous voyons se déchaîner comme une sorte de conspiration contre la vie.
Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie. Je ne peux fermer les yeux devant tant d’hommes et de femmes aujourd’hui en France qui se sentent blessés, exclus, mis sur le bord de la route pour de multiples raisons personnelles, économiques, sociales, politiques ou même religieuses.
Certes, il appartient aux politiques de gouverner, mais je ne peux m’empêcher de vous rappeler que l’économie se doit d’être au service de l’homme et du bien commun dans le respect de la justice sociale et de la solidarité humaine. La mondialisation des échanges commerciaux et la globalisation de l’économie semblent se fonder sur une conception intégralement libérale de l’économie, de ses mécanismes. L’économie prime sur tout et là encore des conceptions individualistes et libérales dominent au détriment du respect de l’homme et de la solidarité entre les hommes.
Comment vivre une authentique fraternité humaine dans notre pays ? Comment respecter les plus pauvres ? Comment répondre au droit au logement et à des logements qui n’accentuent pas la déstructuration de la cellule familiale ? Comment prendre en compte l’émigration comme un fait désormais structurel de notre monde ? Comment accueillir de manière juste tout en étant généreuse ? Comment lutter contre tous ceux qui exploitent les immigrés clandestins, les marchands de sommeil, les employeurs véreux ? Comment réfléchir à la question de l’emploi, du travail et de sa juste rémunération ? Comment prendre en compte les menaces écologiques ?
Autant de questions pour lesquelles nous attendons des réponses qui ne soient pas des promesses électorales trop souvent sans lendemain, mais des engagements clairement exprimés.
Où sont vos priorités ? Sont-elles du côté de groupes de pression susceptibles de vous apporter des voix le temps d’une élection ou sont-elles vraiment au service de notre pays ?
Au nom de l’Évangile, je ne peux que dénoncer avec les Associations Familiales Catholiques la racine de tout cela : un individualisme à tout crin qui gangrène notre société.
Nous constatons l’évolution du droit civil qui consacre depuis trente ans l’individualisme des droits. Le droit qui dicte et façonne les normes sociales, privilégie l’individu, la vie privée, considère que les choix affectifs ne peuvent et ne doivent avoir aucune conséquence ni sur les enfants ni sur la vie civique, économique et sociale.
Dans notre culture, on exacerbe souvent la liberté de l’individu conçu comme sujet autonome, comme s’il se suffisait à lui-même, en marge de ses relations avec les autres, étranger à ses relations avec autrui. Beaucoup voudraient organiser la vie sociale seulement à partir des désirs subjectifs et changeants, sans aucune référence à une vérité objective comme la dignité de tout être humain, ses droits et ses devoirs au service desquels doivent se mettre les responsables de notre société.
Ainsi toutes les formes d’union conjugale sont mises sur un pied d’égalité, le droit à l’enfant se substitue au droit de l’enfant. On laisse se propager et se développer des pratiques de contraception abortives, l’avortement et les dérives eugénistes. La famille et les familles ne sont plus considérées comme les corps fondateurs de la société, mais comme une juxtaposition d’individus. Ainsi naissent et prospèrent au gré des gouvernements, des politiques à caractère social, destinées à pallier les effets de cet individualisme qui gangrène la société. Cette conception individualiste de la société soumet notre pays aux dérives d’une opinion aux repères brouillés et aux groupes de pression qui pèsent de tout leur poids en cette période électorale (cf. Déclaration des AFC, Débats préélectoraux 2007-2008).
Au nom de l’Évangile et à la veille de l’élection présidentielle et des élections législatives, je ne peux qu’inviter les hommes politiques, les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté à passer au crible de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église vos propositions avant de se déterminer dans leur choix.
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Avignon le 22 mars 2007
Jean-Pierre CATTENOZ
archevêque >>
00:30 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : présidentielles, religion, catholicisme, Mgr Cattenoz, Avignon, ultralibéralisme, écologie
Commentaires
Merci Monseigneur!
> Quel bonheur et quelle tristesse!
Bonheur qu'un évêque ait le courage de se dresser contre les abominations de notre temps, et quelle tristesse que ces abominations présentées comme des bienfaits et des progrès par la plupart des candidats aux présidentielles, soient banalisées!
Alors que l'abolition de la peine de mort est entrée dans les constitutions au profit des malfaiteurs, elle ne concerne pas les innocents: innocents à naître, innocents à mourir.
Cela est encore pire du fait que ces peines de mort encouragées par les lois sont en fait des moyens déguisés de soulager, plutôt que la douleur, les dépenses de santé! Et vont servir au renflouement des caisses de retraite!
Toutes les dérives dues aux conséquences de la loi sur l'avortement vont se retrouver dans celles de l'euthanasie...
Et ne parlons pas du libéralisme sauvage qui détruit tout, qui balaye tout au nom de la rentabilité économique...
Écrit par : Gentil Loup | 27/03/2007
" MERCI "
> Voilà qui nous change des discours irénistes et lénifiants... Merci, Mgr Cattenoz.
Écrit par : Frédéric RIPOLL | 27/03/2007
Enfin une parole claire!
> Jusque-là le seul discours que nous entendions de la part de nos pasteurs, c'était l'injonction à faire le bon choix en conscience. Mais quel bon choix? Tous les candidats, de manières variées, écornent justement cette dignité de la personne au coeur de l'Evangile.
Écrit par : Blaise | 27/03/2007
DIFFERENCES
> Ah oui, merci, grand merci, Monseigneur, pour ces paroles véridiques... Vous n'avez pas peur, vous...
Je sors d'une réunion organisée par notre évêque sur les élections: on n'a parlé que de choses consensuelles, d' "articulation des droits et des devoirs", de "solidarité", d' "accueil de la différence"... et on a soigneusement évité les questions cruciales évoquées par Mgr Cattenoz (mais il y a eu une forte - quoiqu' unique- protestation dans la salle). Le mot "respect de la vie" n'a pas été prononcé, ni "euthanasie", ni "eugénisme", ni "mariage homosexuel", ni "crise des valeurs", ni "éducation des jeunes", etc.
Cela fait conclure qu' il y a encore d'énormes différences dans le corps épiscopal français, et que ces trop fortes différences le paralysent.
Écrit par : Vincent | 27/03/2007
" J'ETAIS DANS LA SALLE "
> J'étais dans la salle avec Vincent, chargé d'animer l'atelier famille en ma qualité de président de l'AFC. Ce fut en effet consternant. Conclusions de notre archevêque : " Nous ne pouvons pas dire que nous vivons dans un société pluriculturelle et imposer notre vision de la société." "Nous sommes dépositaires d'une tradition, d'une vérité, et il y a un certain nombre de principes fondamentaux et intangibles sur lesquels l'Eglise ne reviendra pas.Si on ne les respecte pas on dessert la cause de l'Homme. Je pense à la vie, au mariage."
Jusque là nous sommes d'accord, Monseigneur, mais pas sur la suite de la phrase, notée à la volée :
" Cela ne signifie pas que nous devons pour autant prendre une position de résistance et de croisade. Quelquefois il le faut. Mais il ne faut pas dénier au législateur son rôle qui est de permettre à tous de vivre ensemble. L'homme au centre, mais nous sommes dans un monde pluriel. Ce n'est pas la croisade qui est la solution".
Notons l'utilisation du mot "croisade" à la connotation nettement péjorative... qui sert à discréditer toute notion d'objection publique de conscience à laquelle nous sommes désormais appelés sans ambages [par Benoît XVI] !
Nosseigneurs évêques, prenez la tête des catholiques pour les enseigner, les guider, dans le respect de la vérité et de la charité, le tout avec douceur et fermeté !
Écrit par : Edouard | 27/03/2007
Merci de votre témoignage!
> Effectivement les évêques ne sont pas plus courageux, hélas, que les fidèles ordinaires, et ce qui est pire, c'est que certains sont foncièrement consensuels. Quel intérêt cette réunion pour les élections, si la voix de l'Eglise est la même que celle de nos médias? Et surtout, comme l'écrivait sur un autre sujet Patrice de Plunkett: Benoît XVI est-il "la voix qui crie dans le désert" au sein même de l'Eglise, pour qu'un évêque ne la fasse même pas retentir dans son diocèse? Pourtant l'Evangile et la Tradition sont les mêmes pour tous!
Ce qui est plus surprenant c'est qu'en dehors de celle de Vincent, semble-t-il, aucune voix n'est venue rompre le ron ron!
Écrit par : Gentil Loup | 27/03/2007
C'EST LA VIEILLE GARDE
> Ils étaient majoritairement en provenance des équipes d'animation pastorale, paroissiale et scolaire. Donc nous avions dans cette salle des personnes de 60 ans et plus, en majorité, la vieille garde conservatrice, qui s'accroche désespérement à ses positions paléo-progressistes et ne représente plus qu'elle. Cette vieille garde qui se retrouve seule dans certaines paroisses qui se vident lentement mais sûrement au profit des églises "tradi", "emmanuel" et autres génération JPII !
Pour répondre à votre question plus précisément, en effet, seul Vincent, dans l'assistance, a été capable de s'opposer avec vigueur et fermeté au discours hallucinant que nous avons entendu -non de la part de notre archevêque (lui c'était consensuel...)- mais de la part des participants à l'atelier "famille" que j'animais ! Vincent, et bien entendu les membre de l'équipe qui m'entouraient, avec lesquels j'avais préparé cette rencontre sans imaginer une seule seconde que de bons paroissiens viendraient justifier, au nom de "la réalité sociale sur laquelle nous n'avons pas le droit de plaquer nos grands principes", l'avortement, le mariage homo, le divorce, etc.
J'ai fait un article sur le sujet pour le bulletin de l'AFC locale... Mais j'ai été ravi de voir que le lendemain de la publication de ce modeste papier dans notre feuille de chou locale, un évêque prenait la parole publiquement sur le sujet ! Coïncidence bien entendu !... ;) Qu'attendent NNSS Rey, Vingt-Trois, Le Gall, Centène, Barbarin, et autres courageux moins connus, pour se joindre à leur confrère d'Avignon ?
Écrit par : Edouard | 27/03/2007
PAROLES COURAGEUSES
> Quel réconfort d'entendre ces paroles courageuses claires et fortes de l'un de nos pasteurs, entendre autre chose que des mots et des discours consensuels, des mots qui nous sortent du "consensus mou" dans lesquels nous chrétiens aimerions trop souvent nous laisser porter, y compris dans les différentes réunions auxquelles nous pouvons assister dans nos diocèses ou les questions non consensuelles sont souvent évitées ( j'ai eu pour ma part le mème sentiment que vous) .
Ayons du courage sans nous départir de la Charité et de l'amour de nos frères !
" Chers amis, je sais combien il est difficile pour les chrétiens de défendre vaillament cette vérité de l'homme. NE VOUS LASSEZ PAS ET NE VOUS DECOURAGEZ PAS! (....). Que les paroles du Christ soient pour vous un encouragement et un soutien constant: si le sel vient à s'affadir, il n'est plus bon à rien qu'à etre jeté dehors et foulé aux pieds des gens ( Mat 5,13). Que le Seigneur rende nos efforts féconds et nous aide à reconnaitre et à valoriser les éléments positifs qui sont présents dans la civilisation actuelle, en dénonçant cependant avec courage tout ce qui est contraire à la dignité de l'homme" ( Benoit XVI, 25/03/07)
Écrit par : Mathilde | 28/03/2007
à Edouard et Vincent :
> Je ne voudrais pas donner l'impression d'avoir la "positive attitude" mais tout de même.
1 - Monseigneur Barbarin s'est exprimé très clairement sur les dérives des nouvelles moeurs. Il a fait une déclaration claire et nette comme il sait les faire et ce avec les autres religions sauf un courant protestant. C'est tout l'avantage de bénéficier du blog de Patrice de Plunkett et d'être ainsi au courant,
2 - la déclaration des évêques en prévision des élections présidentielles est très instructive pour qui veut bien se donner la peine de la lire et elle ne transige pas avec le message de l'Evangile.
3 - Ce n'est pas parce que les médias ne se font pas l'écho des positions prises par un évêque que celui n'a pas réagi.
4 - un évêque, en l'occurence, Monseigneur Cattenoz, s'exprime avec fermeté. pourquoi ne pas tout simplement s'en réjouir sans être obligé de dire "bien pour lui, mais les autres"...
5 - les évêques, très bien. Et nous. Il va y avoir des élections. Quelle sera la position des catholiques vis-à-vis des prétendants en ce qui concerne les nouvelles moeurs? Je ne vais pas tourner autour du pot : Sarkozy prône un contrat d'union civique constaté en mairie avec un statut de beaux-parents pour le contractant non "biologique". Le pape a indiqué dans une note de huit pages comment une conscience de catholique doit réagir lorsque sa conscience désapprouve des projets électoraux. Que vont faire les catholiques? Voter Sarkozy en disant avec Christine Boutin que ce n'est pas un mariage (de qui se moque t'on?), nous resservir la soupe du "tout sauf la gauche", ou ne pas se compromettre en conscience avec des candidats quels qu'ils soient qui auraient des positions inacceptables ? Pour cela, les catholiques n'ont pas besoin d'évêques. Ils ont les moyens de savoir et de réagir.
Écrit par : olivier le Pivain | 28/03/2007
A Olivier :
> D'accord, cent fois d'accord ! Nous ne devrions pas avoir besoin de nos évêques pour savoir cela. Mais n'oubliez pas que nous sommes une multitude, et que comme toute multitude certains d'entre nous ne sont pas au courant, pas intéressés, pas conscients du problème, pas intelligents, pas logiques, etc. Bref, ce n'est pas parce que nous avons la chance, par notre formation, notre éducation, nos convictions, d'avoir conscience des enjeux moraux que tous les catholiques sont dans la même situation (attention, cela ne signifie pas que je nous place, nous lecteurs et blogueurs de ce site, au dessus du panier ! Les humbles et les petits sont dans le coeur de Dieu). Et il appartient naturellement à nos évêques, nos pasteurs, de nous enseigner, c'est leur fonction !
Enfin, je suis d'accord avec votre conclusion qui pourrait cependant aller plus loin : au regard de ces exigences morales impératives, les catholiques ne peuvent voter ni pour les candidats de gauche ( également parce qu'ils sont issus d'une philosophie matérialiste), ni pour Bayrou, ni pour Sarkozy. Qui est ce qui reste ? Pour certains le choix risque d'être cornélien, et je crois que c'est une des raisons pour lesquelles nos évêques, qui ont pris position en mai 2002, et qui ont dans leur majorité prôné le "oui" au référendum de 2005, sont un peu gênés...
Écrit par : Edouard | 29/03/2007
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