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26/03/2007

Belfast : Paisley et Adams se parlent enfin. Tout ça pour ça !

Et ce n'était pas une guerre de religions :


 

BELFAST (agences) :

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<<  Le Parti unioniste démocratique (DUP) de Ian Paisley et le Sinn Féin de Gerry Adams se sont mis d'accord lundi sur un partage du pouvoir en Irlande du Nord à partir du 8 mai, a annoncé Paisley. Le chef de file des unionistes d'Ulster s'exprimait à l'issue de sa première rencontre en face à face avec Adams au siège du parlement de Belfast. "Aujourd'hui, nous sommes convenus avec le Sinn Féin que la date serait mardi 8 mai 2007", a dit Paisley. Adams, assis à côté de lui, a déclaré que cet accord marquait le début d'une "nouvelle ère politique sur cette île".  >>

 

 

Commentaire

>  Il n’aura fallu qu’une quarantaine d’années (et une montagne de morts) pour que le pasteur Paisley avoue : ce n’était pas une « guerre de religion ». C’était une guerre sociale. Le Sinn Féin l’avait compris, mais non les ultras protestants  – enfermés dans une mythologie passéiste, à base de « King Billy ! » et de commémorations sans fin de la bataille de la Boyne (11 juillet 1690).

Tant que les intérêts industriels de Londres ont impliqué une main-mise sur l’Ulster, ils ont poussé en avant les sinistres mickeys des loges orangistes (fifres et tambours, melons noirs,  gants blancs) et leurs nervis spécialisés dans l’assassinat de chômeurs. Nice guys : crânes rasés, anneau dans l’oreille et barbe de quatre jours, comme celui de leurs petits chefs qui se faisait appeler « le roi des rats »...

En 2007, à l’ère de la désindustrialisation de l’Europe et des délocalisations massives, les chantiers et les usines d’Irlande du Nord sont voués à la casse. Donc les paramilitaires protestants aussi.

Le pasteur Paisley (80 ans) n’a plus le choix : s’il veut continuer à jouer au chef de la tribu protestante jusqu’à sa mort,  il doit pactiser avec Gerry Adams et le Sinn Féin.

Quant à celui-ci, il doit oublier la signification du nom de son propre parti en gaélique (sinn féin, « nous seuls »). Les prolétaires « républicains » et les petits-bourgeois « unionistes » sont condamnés à s’entendre.  Et les journalistes français, à cesser de croire que ces pauvres gens s’entretuaient pour des raisons religieuses…

 

 

 

Commentaires

ULSTER

> Il me semblait avoir lu que les "Protestants" de l'Ulster étaient des descendants de colons anglais installés en Irlande depuis la sinistre période de Cromwell tandis que les "catholiques" étaient des Irlandais de souche. Un peu comme si les pieds-noirs étaient restés dans une enclave en Algérie. Est-ce le cas en plus des raisons sociales que vous évoquez? Au passage, j'ai une grande discussion avec un ami et vous auriez peut-être la réponse: la Guinness doit-elle être bue fraiche à 4° ou chambrée à plus de 20°?

Vf

[De PP à Vf :
- Il faut envisager l'histoire de l'Irlande sur la longue durée. La colonisation (et ses férocités) commence dès le Moyen Age normand. Elle s'amplifie et devient démographique (colons écossais) sous Henry VIII, Elizabeth... et les Stuarts. Le protestantisme vient en force d'appoint ; sauf sous Cromwell où il devient fanatisme. A partir de là, oppression sociale et oppression religieuse se sont faites indiscernables l'une de l'autre. Mais par contrecoup, le nationalisme irlandais naquit chez... des intellectuels anglo-irlandais dublinois protestants ! Donc rien n'était simple. En outre il fallait distinguer le problème du sud (plus agricole) et celui de Belfast (industriel)... Etc.
- Sur l'importante question de la Guinness, je suis formel : chambrée.]

Écrit par : Vf | 26/03/2007

> Et avec un trèfle sur la mousse ?

Écrit par : Boris | 26/03/2007

> Would you drink a shamrock ? It is a symbol of the Trinity.

Écrit par : Ceannt | 26/03/2007

Les commentaires sont fermés.