Sur l’Opus Dei et « son » film : une fausse rumeur prend son vol

Joli exemple de relance de la légende anti-Opus, sur les sites du showbiz :

 

Voici un site belge : www.kweb.be.  A son menu, des notes de ce genre : « Space Invaders se rapproche », « Ryan Murphy se paie Kidman et Watts », « Update : The Simpsons Movie (nouvelle bande annonce) », « Un troisième Bad Boys ? », « 23 v’là Blonde Redhead »,  « Jet Li en terre cuite dans La Momie 3 »… Et puis ce titre parmi d’autres, innocemment : « De Niro élu par l’Opus Dei ? ».  Contenu de la note :

 

« L'organisation catholique Opus Dei qui avait déjà essayé de court-circuiter le tournage du Da Vinci Code et la publication du roman de Dan Brown, estimant que son image y était sérieusement dégradée, vient d'annoncer sa contre attaque. L'Opus Dei travaille sur un projet de long métrage retraçant la vie de leur fondateur Escriva de Balaguer avec l'espoir de voir Robert De Niro interpréter le rôle. Les noms de Nicolas Cage et Antonio Banderas ont également été cités.  Le film est produit par la société italienne Lux Vide et aucun nom de réalisateur n'est avancé à ce stade, mais le script sera signé de la plume de Francesco Arlanch ancien collaborateur de Jean Paul II et auteur de quelques séries tv catholiques où ça ne baise pas avant le mariage et rarement après... »

 

 

>  Si vous avez lu ma propre note du 19.02, vous savez de quoi il s’agit en réalité : l'Opus Dei n'a rien annoncé de ce genre, bien au contraire ; le film n’est pas une « contre-attaque de l’Opus Dei », mais un projet de 2002 (réactivé) d’une boîte de prod italienne, certes catholique mais pas opusienne pour autant.

 

>  Si vous avez lu mon livre sur la question*, vous savez aussi que l’Opus Dei n’a pas « essayé de court-circuiter» le navet  Tautou-Hanks-Reno. Ni le Dan Brown… Sa tactique était autre : laisser venir, voir les résultats dans le grand public, puis surfer sur ces résultats pour se faire mieux connaître. Tout le monde sait que cette tactique a payé : l’excessif tapage DVC a tourné les curiosités vers l’Opus Dei, dont le site internet a été submergé de visiteurs.  L’Opus, ayant finalement bénéficié de l’affaire, n’a aucune raison de « contre-attaquer ».

 

>  Néanmoins le site belge, et avec lui toute une meute d’autres sites du showbiz (en attendant Le Canard et Libé), lancent la rumeur ! Sans enquêter, sans vérifier, sans chercher à savoir, ils empilent les surinterprétations, selon la mécanique de surenchère que j’analyse dans mon livre. En gros : « puisque l’Opus Dei est un réseau de manipulations séculières internationales, doté de moyens financiers illimités et enclin à jeter l’argent par les fenêtres, le film annoncé ne peut être qu’un produit de ces manipulations », etc.

 

>  On voit ainsi, comme en laboratoire, bourgeonner un nouveau rameau de la légende noire.  Dans trois mois, le grand public aura été atteint et des gens diront, d’un air sagace, que maintenant l’Opus Dei contrôle le cinéma.

 

>  Raison de plus pour multiplier la ré-information, via l’internet catholique qui devient un pôle non négligeable, tous sites confondus.

 

P.P.

 

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(*)  L’Opus Dei – Enquête sur le monstre (Presses de la Renaissance, 2006).