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11/02/2007

Malades incurables : ce que demande Benoît XVI… et ce qui se prépare dans notre société

L’Eglise catholique a des raisons objectives de dénoncer "l’euthanasie"… Ce mot progresse dans les esprits, et il a plusieurs sens :


 

 

« Il est nécessaire de soutenir le développement de soins palliatifs pour offrir aux malades incurables l'assistance complète, le soutien humain et l'accompagnement spirituel dont ils ont tant besoin », a déclaré Benoît XVI lors de l’Angélus de ce 11 février (Journée mondiale des malades). L’Eglise souhaite « le développement des soins aux mourants et aux malades pour lesquels aucun traitement n'existe », indiquait le pape dans son message.

L’opposition de l’Eglise à l’euthanasie est l’un des griefs avancés contre elle par les politiques et les médias occidentaux. Ceux-ci feignent de croire que le refus de la mort volontaire et l’acharnement thérapeutique sont une seule et même chose : or l’Eglise est opposée à ces deux abus, et elle appuie son attitude sur le respect de la dignité humaine, non sur une théorie.

Nicolas Sarkozy lui a fait un reproche inexact (si c'est elle qu'il visait), lors de son meeting d’aujourd’hui à Paris, quand il a dit : « Les principes je les respecte, les convictions je les respecte. Mais je me dis quand même, au fond de moi, il y a des limites à la souffrance  qu'on  impose  à  un  être  humain… On ne peut pas rester les bras ballants devant la souffrance d'un de nos compatriotes qui appelle à ce que ça se termine, tout simplement parce qu'il n'en peut plus. »  Aucun principe, aucune conviction, et surtout pas la foi chrétienne, n’est indifférent à la souffrance. Mais entre le fait de rester « les bras ballants » et celui de tuer volontairement quelqu’un, il y a une marge : celle, justement, que devraient combler les soins palliatifs.

 

 

 

 

p.s. / Par ailleurs  on est obligé de constater l’usage  - inquiétant -  que les médias font du mot   euthanasie  :  « 160 000 dindes euthanasiées », disaient les télévisions et les radios la semaine dernière, à propos de la grippe aviaire dans le Suffolk.  En fait, ces volailles venaient d'être gazées parce qu’elles étaient contaminées par le virus H5N1. Dans l'esprit des journalistes, le mot euthanasie désigne donc aujourd'hui : a) la liquidation d'animaux,  b)  la fin de la souffrance d’un être humain.  Dans un cas il ne s'agit que de prophylaxie et d'utilité collective. Dans l'autre, on dit vouloir agir au nom de la dignité humaine. Mais dans les deux cas on use du même mot !  C’est une ambiguité, qui révèle une confusion mentale chez les "prescripteurs d'opinion".  Il faut dissiper le brouillard avant de voter la moindre loi dans ce domaine. 

 

 

Commentaires

CE QUE L'ETAT A DERRIÈRE LA TÊTE

> Ma mère, qui est assistante sociale à Jeanne-Garnier, pourrait répondre à Nicolas Sarkozy que jusque là elle n'a jamais rencontré quelqu'un qui persiste dans sa volonté de mourir. Ce qui pousse certaines personnes à demander qu'on les achève, c'est surtout l'absence de soins, le manque d'attention, le sentiment de ne compter pour rien. Ce que je dis, ce ne sont pas des suppositions: c'est du concret. Malades, médecins, aides soignants vous le confirmeront tous. J'ajouterai que la demande d'euthanasie écrite dans les règles par la personne concernée est également trompeuse. Confronté à la mort, dans l'impossibilité de communiquer, le malade peut ne plus du tout souhaiter mourir, c'est même une réaction toute naturelle (anecdote réelle).
Puisque "il y a des limites à la souffrance qu'on impose à un être humain… ", puisque "on ne peut pas rester les bras ballants devant la souffrance d'un de nos compatriotes", pourquoi donc les soins palliatifs sont-ils si peu développés en France? L'Etat n'espérerait-il pas secrètement faire des économies par l'aboutissement d'une loi pro-euthanasie? La question se pose.
Tuer quelqu'un plutôt que chercher à apaiser ses souffrances, ce n'est pas faire preuve d'humanité. C'est de la lâcheté. L'argument central des militants pro-euthanasie est répugnant. Il s'agirait de tuer quelqu'un au nom de sa dignité. Il ne serait plus digne de vivre... La dignité se perdrait comme on perdrait un manteau. Ainsi donc, voici qu'on nous explique l'inégalité des hommes entre eux. Seuls les hommes sains sont dignes de vivre. Eugénisme, quand tu nous tiens!

Écrit par : Blaise | 11/02/2007

GENEREUX ET MODERNE

> Quel homme généreux et moderne, celui qui se préoccupe de débarrasser les électeurs du soucis de gâcher leurs WE à visiter leurs vieux en gériatrie.... On a déjà supprimé l'école le samedi pour leur permettre de se distraire, et de faire fonctionner l'industrie du tourisme. Il fallait encore résoudre le problème que posent les ancêtres. C'est aussi une façon de trouver une solution radicale au problème des retraites.
L'usage du mot euthanasie témoigne du peu de différence que l'on fait entre une dinde et un humain, ou un électeur.
Bonnes vacances. Et le chien ?

Écrit par : Qwyzyx | 12/02/2007

" LE VRAI PROBLÈME "

> Quand on ne souffre pas exactement du même mal qu'un autre être "on ferme sa gueule !" même si l'on se sent capable d'incarner la France...et même si l'on"partage" un peu de cette souffrance cela n'autorise en rien à pénétrer l'âme ou la pensée de l'autre.

> Messieurs les Gaulois :"l'homme et la femme commencent -que cela vous plaise ou non- à -9/12 et leur vie est bien plus et bien autre autre chose que tout ce que vous en observerez, en raconterez, en brocarderez... et elle passe du "touchable"... à l''intouchable"-au non-touchable si vous préférez, au "discret", "au diffus" à un moment que nous ignorons et que la plupart des religions et des sagesses du monde-plus exactement des hommes et des des femmes de ce monde respectent".

> Le vrai problème ou le vrai bouleversement c'est que notre ego en prend un sérieux coup devant n'importe quelle souffrance !

> C'est Tartuffe au pouvoir: "cachez ce vieux que je ne saurais voir", "cachez ce foetus dont je ne sais que faire", "cachez votre pitié sans valeur commerciale", cachez vos idées elles sont 'démodées' 'ringardes' 'obsolètes'...

> Respect et silence devant la souffrance et celui qui souffre...vous ignorez votre tour !
Homme que fais-tu de ta dignité (de créature) ?
Femmme que fais-tu de ta dignité (de créature) ?

Écrit par : Gérald | 12/02/2007

LOGIQUE

> C'est la logique de l'hyperlibéralisme économique, ça coute moins cher d'abréger les jours des malades que d'assumer de longs mois de soins palliatifs , de même faire naitre un enfant handicapé,
et oui ça coûte en personnel , en amélioration de l'habitat, au frais de l'Etat ou de la Sécu, alors qu'on ne parle que de réduire le déficit et de baisser les impôts. "Au cynisme citoyens!"

Écrit par : Anne | 13/02/2007

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