Economie mondiale : un retour au réel ?

A  méditer,  ce  rapport  de  l’un  des  principaux think tanks  américains :

 

 

23 janvier (agences) - La croissance de la productivité américaine a décéléré en 2006 à son rythme le plus faible depuis plus de dix ans, selon une enquête publiée mardi, alors que la perspective de l'alimenter avec les technologies de l'information et les délocalisations semble diminuer.

 

Le rapport annuel sur la productivité publié par le Conference Board * relève en aussi que les gains de productivité énormes affichés par des économies émergentes comme la Chine pourraient diminuer rapidement.

 

L'enquête suggère que les années de faible inflation soutenue par des niveaux de productivité élevés pourraient toucher à leur fin.

 

"La notion selon laquelle nous sommes des maîtres de l'univers, héritée en grande partie de la fin des années 1990 et du début des années 2000, pendant lesquelles les entreprises ont tout simplement fait de l'argent, est derrière nous", résume Mme Gail Fosler, chef économiste au Conference Board.

 

‘‘Les gains obtenus, d'une part en délocalisant dans des pays où les coûts du travail étaient plus bas, de l'autre en développant les technologies de l'information et de la communication, viennent à expiration’’, souligne Mme Fosler :  "Cette motivation s'évanouit puisque les salaires amorcent un rééquilibrage et car des entreprises commencent à rapatrier ces activités pour ne pas perdre le lien avec leurs clients.’’

 

"La politique de la Fed a pu être menée avec la productivité en parapluie, et on dirait que ce parapluie est en train de se refermer", estime Mme Fosler.  Elle laisse entendre qu'une décélération des niveaux de productivité pourrait faire grimper l'inflation aux Etats-Unis et aussi en Europe.

 

"La Banque centrale européenne se bat avec le fait que l'Europe n'a pas une productivité (...) qui permette une grande souplesse dans la politique monétaire, car une croissance forte a tendance à engendrer des revendications de revalorisations salariales et des prix plus élevés."

 

Le Conference Board relève des gains de productivité importants dans des pays émergents comme la Chine, où la hausse a atteint 9,5%. Mais il signale que la croissance de la productivité dans ces régions, obtenue en passant d'une économie fondée sur l'agriculture à une économie fondée sur le marché, pourrait être en train de s'épuiser.

 

Il ajoute que le monde développé doit maintenant trouver de nouvelles technologies pour améliorer sa productivité, sans lesquelles la croissance économique et les bénéfices des entreprises pourraient se détériorer : "Il faudra peut-être attendre une nouvelle génération d'outils pour les entreprises afin de relancer les gains de productivité."

 

La Chine et l'Inde, note cependant Mme Fosler, pourraient continuer à récolter les bénéfices de la révolution des technologies de l'information. "Ce pourrait être une belle occasion pour des pays comme l'Inde et la Chine qui ont des avantages étant donné leur ampleur", ajoute-t-elle : "Les technologies de l' information et de la communication requièrent des économies de grande ampleur afin d'avoir un impact."

 

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(*) Le Conference Board, fondé en 1916 à New York, a pour mission de contribuer au progrès de la gestion des entreprises, et de stimuler la contribution des entreprises à la société. Le Conference Board constitue aujourd'hui pour ses 3.000 membres (entreprises et institutions publiques), un lieu d'échanges et un centre d'expertise en matière d'économie et de gestion. Il disposait en 1999 d'un budget de 45 millions de dollars.