Le pape à Istanbul : oecuménisme avec les orthodoxes et les arméniens - dialogue avec les juifs - face à face avec les musulmans

Journée intense pour le chef de l'Eglise catholique :

 

 

 

Les agences

 

 

 

<<  ISTANBUL - Le pape Benoît XVI s'apprête à passer ce jeudi une longue et délicate journée à Istanbul, au troisième jour de son voyage en Turquie, avec des visites à la basilique-musée de Sainte-Sophie et à la Mosquée Bleue, entourées de mesures de sécurité draconiennes.

 

 

 Le pape doit assister le matin à une messe célébrée par Bartholomée Ier, patriarche oecuménique de Constantinople et primat des églises orthodoxes, à l'église Saint Georges. Les deux chefs religieux signeront une déclaration commune. La réconciliation des deux Eglises, une des priorités du pontificat de Benoît XVI entamé en avril 2005, est le principal objectif de son voyage de quatre jours en Turquie, même s'il rencontre encore beaucoup d'obstacles.

 

 

 Il se rendra ensuite dans l'après-midi à Sainte-Sophie. Construite au VIe siècle, la basilique a été convertie en mosquée en 1453, lors de la conquête de Constantinople, renommée Istanbul par les Ottomans. Après la chute de l'empire ottoman et la proclamation d'une république turque laïque, elle a été transformée en musée en 1935. Les islamistes turcs voient dans la visite papale la preuve que les chrétiens comptent à nouveau transformer Sainte-Sophie en une église alors qu'ils appellent pour leur part à en refaire une mosquée.

 Benoît XVI se rendra ensuite à la mosquée toute proche de Sultanahmet, plus connue sous le nom de Mosquée Bleue.

Il deviendra ainsi le deuxième pape à visiter une mosquée, après Jean Paul II qui avait prié dans la mosquée des Omeyyades à Damas en 2001.

 

 Deux manifestations sont prévues dans la matinée contre la visite du pape, dont les propos en septembre semblant associer l'islam à la violence avaient généré une violente polémique dans le monde musulman.  L'une à l'appel d'un groupuscule de gauche nationaliste près du Patriarcat, l'autre organisée par un petit parti islamo-nationaliste à proximité de Sainte-Sophie.  Des mesures draconiennes ont été prises pour assurer la sécurité du pape, avec des centaines de policiers alignés le long des rues et des tireurs d'élite sur les toits.  

 

Le pape doit en fin d'après-midi assister à une prière avec le patriarche arménien Mesrob II à la cathédrale arménienne puis rencontrer le vicaire patriarcal syriaque (orthodoxe) Filuksinos et le grand rabbin de Turquie Ishak Haleva.   >>