02/10/2006
La BBC invente la "désinfo-trash"
Résumé de la note - Le cardinal Murphy O'Connor, président des évêques britanniques, demande des explications au président de la BBC, qui vient de diffuser un bidonnage antipapiste présenté comme un scoop...
Le cardinal Murphy O'Connor.
Où est le temps où la BBC passait pour le "média de référence" en Europe ? Saisie par la fureur du trash scoop, affolée par la concurrence des chaînes caniveau façon Fox News, la grande télé publique du Royaume-Uni n'arrête plus de balancer des infos tapageuses mais bidon, quitte à présenter ensuite des excuses - et à recommencer deux mois plus tard. Le dernier coup en date vise le pape Benoît XVI..
On découvrira, dans la dépêche reproduite ci-dessous :
1. L'hypocrisie de la BBC, cachant sous un prétexte bien vertueux (la "protection des enfants") un coup de journaliste-voyou qui mise sur : a) la peur compulsive de la pédophilie, dans un pays qui n'a pas encore connu de scandale d'Outreau ; b) la papophobie, toujours récurrente en Angleterre.
2. Le trucage des faits : la BBC déforme le sens d'un texte de 1962 (sur le secret de la confession) pour le présenter comme une infâme protection de prêtres pédophiles ; trucage facilité par la difficulté, pour les non-juristes et les non-chrétiens, de comprendre de quoi parle le droit canon de l'Eglise romaine ;
3. Le sophisme par lequel le journaliste tente d'impliquer Josef Ratzinger dans cette apparence de scandale fabriquée de toutes pièces ;
4. La malhonnêteté consistant à ne pas rappeler avec quelle sévérité Benoît XVI a sanctionné, peu après son élection, un supérieur de congrégation religieuse, pour des faits d'homosexualité remontant pourtant à un lointain passé ;
5. La manière embrouillée dont la dépêche d'agence (ci-dessous) expose les faits, obligeant le lecteur à un décodage... dont les salles de rédaction sont incapables depuis la suppression (à peu près partout) des rubriques religieuses tenues par des connaisseurs.
6. Excusez-moi de déraper : mais pour voir Colman Murphy O'Connor (Irlandais cardinal) corriger Colm O'Gorman (Irlandais cathophobe), je donnerais cher. Une tournée de Black Bush pour tout le monde, par exemple ; bi ullamh.
Reproduction de la dépêche (2 octobre 2006) :
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<< Un documentaire de la BBC dénoncé par des évêques
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Des avocats américains représentant des victimes présumées d'actes pédophiles commis par des prêtres l'avaient alors utilisé dans des procédures judiciaires intentées contre des diocèses américains. Aux Etats-Unis, le scandale, portant sur le transfert d'une paroisse à l'autre de prêtres coupables d'agressions sexuelles sur des mineurs et l'absence de sanctions contre eux, était centré sur la ville de Boston.
L'affaire avait entraîné la démission de l'archevêque de Boston, le cardinal Bernard Law, en décembre 2002. Réagissant au documentaire, l'archevêque de Birmingham Vincent Nichols a estimé que la BBC devrait "avoir honte du niveau de journalisme exhibé dans cette attaque injustifiée contre le pape Benoît XVI". Il distingue deux volets du documentaire: le premier met en avant des cas de pédophilie mettant en cause des prêtres, ce qui selon l'archevêque est pris très au sérieux, avec prudence et en toute transparence, par l'Eglise; le second met en cause le Vatican. "Ce volet du documentaire est erroné et totalement trompeur", estime Mgr Nichols dans un communiqué approuvé par les évêques d'Angleterre et du Pays de Galles... "Il est erroné parce qu'il dénature deux documents du Vatican et les utilise de manière trompeuse pour relier les horreurs de la pédophilie à la personne du pape." Le second document cité par la BBC est une remise à jour datant de 2001 du texte original.
La BBC souligne quant à elle dans un communiqué répondant aux critiques des évêques que "la protection des enfants est, de manière évidente, un problème qui relève de l'intérêt public".
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Je n'ajoute rien ! (J'ai dit ce que j'en pensais en introduction).
15:20 Publié dans Médias | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : religion, Benoît XVI, Eglise catholique, médias.
Commentaires
L'OCCIDENT EST-IL OBSEDE SEXUEL ?
> Désolé, mais pas de Black Bush * (choix excellent), seulement du Jameson.
L'argumentation des critiques redondantes formulées contre la religion catholique est très souvent liée au sexe : le sida, l'avortement, la pédophilie, l'homosexualité - c'est à croire que la préoccupation principale des Occidentaux modernes est à la sexualité.
S'il existe des pédophiles dans l'eglise catholique il en existe ailleurs. L'Eglise est composée d'humains. Cette incrimination relève avant tout du fait divers, et a pour origine un dérèglement intérieur de la personne : une perversion.
La pédophilie existe partout, dans d'autres institutions. L'Education nationale, par exemple, connaît aussi des cas d'enseignants pervers.
La loi des grands nombres permet même d'estimer qu'il y a malheureusement plus de pervers dans l'Education nationale française (plus d'un million de fonctionnaires) que dans tout le clergé (un peu plus de 400 000 prêtres catholiques dans le monde).
L'émotion n'est cependant pas la même et il y a une exploitation médiatique très opportuniste selon la qualité de l'auteur présumé des faits.
Personne n'a jamais demandé la fermeture ou remis en cause toute l'Education nationale lorsqu'une affaire de pédophilie incriminait un enseignant. Quel sens cela aurait-il ? Chaque fois qu'un prêtre est simplement incriminé, c'est toute l'Eglise qu'on montre du doigt, sans se soucier du bien fondé de l'affaire.
Tout ceci pour amener aux questions suivantes :
- Où se trouve réellement la perversité ?
- Ne serait ce pas plutôt dans le mode de société - dont les médias s'évertuent à convaincre l'opinion que les prètres sont pédophiles ?
- Surtout quand cette confusion conduit à prêter plus de consistance aux préjugés qu'à la réalité des faits ?
Dominique Wiel, prêtre et victime de l'instruction d'Outreau, est en quelque sorte l'incarnation du résultat où peuvent mener cette exploitation malsaine de la crédulité. Sa foi lui a permis de mieux endurer ce qui a conduit d'autres au bord du suicide. La presse ne s'attarde pas à cela.
http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3226,55-717487@51-705791,0.html
Q.
[* P.S. de P.P. - Les premières lignes de ce commentaire répondent objectivement à plusieurs messages me demandant si j'implique Bush dans la sombre histoire de BBC. Eh bien, non : "Black Bush" n'est pas Doubleyou, même noirci. C'est un Irish whiskey. Excellent - et protestant ; soyons oecuméniques. ]
Ce P.S. suit le commentaire
Écrit par : Qwyzyx | 02/10/2006
LE SECRET DE L'INSTRUCTION
> Il me semble que, pour être exact, le texte de 1962 dont il est question traite du problème de "drague au confessionnal". Le tout premier paragraphe de ce texte est assez clair sur le sujet : il n'y est pas question de viol ou d'abus sexuel Voici ce premier paragraphe :
"Le crime de sollicitation a lieu lorsqu'un prêtre tente un pétitent, quelle que soit cette personne, soit lors de l'acte de la confession sacramentelle, soit immédiatement avant ou après, soit à l'occasion ou au pretexte d'une confession, y compris en dehors du temps habituellement consacré à la confession, que ce soit au confessionnal, à un autre endroit que celui où se déroule habituellement les confessions ou un endroit où l'on fait croire que se déroulera une confession. L'objet de cette tentation est de solliciter ou de pousser le pénitent vers des questions impures ou obscènes, que ce soit par des mots, des signes ou des inclinations de la tête, que ce soit par le toucher ou par des écrits, que ce soit pendant ou après que la note soit lue ou encore qu'il se livre avec ce pénitent à une conversation impropre ou prohibée ou à des activités osées."
Dire que cela a à voir avec une manoeuvre pour étouffer les scandales d'abus sexuels sur mineurs est donc totalement faux (et ferait d'ailleurs de ce cher Cardinal Ottaviani un extra-lucide qui pond des textes en réponse à une crise qui interviendra 30 ans plus tard !!)
A ce propos : le fameux secret imposé à la victime, à l'accusé et aux témoins, ne serait-ce pas la version ecclésiastique du secret de l'instruction, ce fameux pilier de la justice foulé aux pieds en permanence par nos médias ?
Écrit par : Fab | 02/10/2006
> Certes, tout cela donne la nausée.
Mais, quoi... l'Eglise survivra, beaucoup de journalistes, de la BBC ou d'ailleurs, ne survivront pas.
Dans ce contexte, j'aime à répéter ces vers de sainte Thérèse d'Avila :
"Nada te turbe, nada te espante : quien a Dios tiene, nada le falta
Nada te turbe, nada te espante : solo Dios basta."
Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie : qui a Dieu ne manque de rien.
Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie : seul Dieu suffit.
Même si, j'imagine comme beaucoup d'autres, à lire tout cela c'est le plus souvent de "saintes" colères qui m'animent.
Écrit par : Frédéric RIPOLL | 03/10/2006
> A lire, pour clarifier les idées, cet article de La Croix : http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2282507&rubId=4078
Écrit par : koz | 04/10/2006
> J'ai fait une recherche personnelle sur ce sujet pour mettre un décodage de la nouvelle sous: www.vocations.ch.
Merci.
Abbé Dominique Rimaz,
vice-coordinateur des vocations en Europe, Suisse.
Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 04/10/2006
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