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05/10/2006

Le "coup" antipapiste de la BBC : une note nous vient de Suisse

Du Centre romand des vocations, cette note sur l'opération anti-Benoît XVI de la chaîne trash londonienne qui porte encore le nom de BBC :

 


Un « silence » de Benoît XVI ?

 

<<   Une émission de la BBC "Panorama", diffusée à la TV ce dimanche soir 1er octobre, avait pour titre : "Sex crimes and the Vatican" ("Les crimes sexuels et le Vatican" ). La Radio Suisse Romande (RSR) dans "Juste Ciel" a repris cette même info, le mardi 3 octobre à 6h45. Thèse de l’émission : comme ancien préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi de 1981 à 2005, le cardinal Ratzinger, Benoît XVI, aurait promu la loi du silence sur la pédophilie des prêtres.  Un pape serait donc impliqué dans cette loi du silence face aux crimes sexuels de prêtres.

Les évêques anglais ont déjà protesté par la voix de Mgr Nichols, archevêque de Birmingham. Attendons donc la publication (annoncée pour cette semaine) de la lettre de protestation à la BBC du Cardinal Cormac Murphy - O’Connor (à la tête de l’Eglise catholique en Angleterre et au pays de Galles).

Mais reste à la BBC de prouver cette très grave accusation.

 

1. Deux documents

Dans l’émission de la BBC, 2 documents de cette même congrégation [pour la Doctrine de la foi] sont évoqués :

 

a) - 1962 : Crimen Sollicitationis ("Le crime de sollicitation"). Ce premier document, en latin (pour tous les évêques), date de 1962 et fut approuvé par le pape Jean XXIII et rédigé par le cardinal Ottavianni, préfet du Saint-Office (un des prédécesseurs du cardinal Ratzinger).

Or, à la simple lecture, Crimen Sollicitationis ne relève pas du grave scandale de la pédophilie chez certains prêtres,   mais du crime de sollicitation sexuelle d’un prêtre envers toute personne qui veut se confesser (donc autour du sacrement du pardon, avant, pendant ou après le sacrement de la confession).

C’est un crime abominable ! Des sanctions graves (suspension, renvoi de l’état clérical, interdiction de confesser) sont appliquées suite à un procès par les instances et les tribunaux de l’Eglise uniquement. Comme c’est un domaine très personnel et délicat, cela relève du secret absolu, sous peine d’excommunication. Celle-ci touche tous ceux qui ont connaissance des faits, aussi bien pour le coupable, que la victime et les témoins. Des procédures juridiques sont prescrites pour garantir le secret absolu de l’enquête et du procès...

 

Or :

> Ce texte n’est pas "secret", depuis 2002 en tout cas, car il fut utilisé aux USA dans le cadre de procès sur la pédophilie.  

> Ce document ne veut pas dire que la victime doit se taire, bien au contraire ! Elle a même le devoir de parler et de dénoncer le prêtre abuseurà l’évêque ou à Rome au Saint-Office. L’Eglise connaît les drames et les graves traumatismes que cela laisse chez les personnes. Pour le bien suprême des âmes, justice leur sera rendue.  Mais [aujourd'hui] une suspicion règne [dans la société médiatique] face à l’Eglise, surtout sur son intégrité morale et sa capacité à rendre justice aux victimes par ses propres tribunaux,  et à punir le ou les coupables. 

 Il faut remettre ce document dans son époque. Les médias, [...] 4ème pouvoir de nos jours, n’avaient pas [alors]  le rôle, parfois accusateur, de promoteur autonome de justice. [Rôle qu'ils occupent aujourd'hui]. Le débat existe actuellement aussi entre le domaine juridique civil et le domaine médiatique : on ne peut pas tout savoir, tout connaître, surtout pour des choses si graves.

 >  Si cela concerne le sacrement du pardon, l’Eglise a l’entière juridiction sur ces actes ignobles accomplis par des prêtres dans le cadre de ce même sacrement.

 

b) - 2001 : "Les plus graves offenses réservées à la Congrégation de la foi."  Ce second document date de 2001.  Signé par le cardinal Ratzinger et Mgr Bertone, actuel Secrétaire d’Etat de Benoit XVI, ce document, en latin, parle des plus graves offenses envers les sacrements (surtout l’eucharistie et la confession) et contre la morale. Des prêtres peuvent très gravement profaner les sacrements et agir très gravement contre la morale : ces graves offenses sont réservées à la Congrégation de la Doctrine de la foi.  Un motu proprio ( initiative propre du pape) Sacramentorum sanctitatis tutela ( "La garde de la sainteté des sacrements"), de Jean-Paul II, promulgue ce document. Celui-ci revient notamment sur de très graves et très rares abus, hélas possibles, envers le sacrement de l’eucharistie et de la confession. A part les délits contre l'eucharistie, nous trouvons, pour ce qui concerne les délits graves lors la confession :

>  la violation du secret de la confession par un prêtre (le secret de la confession est absolu) : un prêtre qui révèle un péché  [d'une personne venue se confesser à lui]  est excommunié ;

>  la sollicitation dans le cadre de la confession, si le prêtre lui-même est impliqué ;

et aussi :

>  un délit contre la morale, dont : le délit contre le 6ème commandement du Décalogue ("tu ne commettras pas d’actes impurs") avec un mineur en dessous de l’âge de 18 ans (pédophilie). Tout cela relève du secret pontifical, mais l’excommunication pour rupture du silence a  disparu L’ancien code de droit canon datait de 1917 ; avec le nouveau droit canon de 1983, le document Crimen sollicitatonis de 1962 devait être révisé. Il y avait aussi le scandale de la pédophilie aux USA dans cette période.

 

Donc : deux textes différents mis ensemble  [par l'émission de la BBC]  donnent la confusion.  

Le second texte (de Ratzinger) mentionne le grave délit sexuel d’un prêtre sur un mineur :  une prescription (dénoncer ce scandale dans ce délai) de 10 ans est de rigueur ; pour les mineurs, les 10 ans comptent à partir de l’âge des 18 ans de la victime. Ces cas sont réservés aux tribunaux de la Congrégation de la foi.  Donc ces délits si graves ne sont pas « couverts » ! Je répète : une suspicion règne [actuellement] face à l’Eglise, surtout sur son intégrité morale et sa capacité à rendre justice, par ses propres tribunaux, aux victimes, et à punir le ou les coupables. Mais ce qui compte absolument c’est que justice et vérité soient rendus :  l’Eglise est capable de faire la lumière sur ces très graves offenses, et elle sera toujours du côté des victimes !

>  Mais aujourd’hui le secret et le silence sont suspects : la justice civile, et la justice de certains médias, seraient les seules valables, bien au-delà de tout soupçon...

 

2.  Les graves délits

Nous avons joint au téléphone un prêtre travaillant au Saint Siège et fin connaisseur de la Curie romaine.

Il rappelle que les documents en latin s’adressent aux évêques et touchent des sujets graves et sensibles, mais ne sont pas secrets.

Il cite saint Paul : 1Tm, 5, 19 : « Ne reçois d’accusations qu’en présence de 2 ou 3 témoins » (tradition juive), et 1 Cor 6 ,1, qui dit en substance de ne pas créer de scandale… La règle de l’Eglise est celle de la prudence et du discernement. Tous les jours des prêtres sont accusés faussement (et de Rome on le voit très bien) sans qu’ils soient coupables de quoi que ce soit.

Mais les accusations sont retenues scrupuleusement [par Rome] si une victime et plusieurs personnes acceptent de parler, de témoigner, et si les accusations concordent. Après un procès ecclésiastique, de graves sanctions frappent les prêtres reconnus coupables.

Pour affronter le grave scandale et l’offense faite aux enfants et à Dieu dans la pédophilie de prêtres, notre interlocuteur note que le cardinal Ratzinger s’est montré très sévère, envers les USA notamment, déposant quelques 300 prêtres

Donc :

>  le « silence » n’existe pas : les tribunaux de l’Eglise s’occupent de ces graves délits en rendant la justice. L’Eglise aura aussi le droit et même le devoir de laisser la justice civile opérer un procès.

 

3.  Perspective

La BBC conclut très justement que "la protection des enfants" est du domaine public.  Alors soyons francs et cohérents : protégeons nos enfants [...] d’un érotisme sournois et diffus ; surtout d’une pornographie accessible très facilement par des enfants dès l’âge de 10 ans (voir moins) par certains journaux avec des annonces explicites ; des site porno sur Internet (mesure : mettre un filtre comme www.optenet.com) ; de certains programmes de télévision (filtrons certaines chaînes de notre TV) ; ou des portables avec sms ou mms, ou Internet . La BBC va-t-elle nous aider à aller dans ce sens ?

 

Abbé Dominique Rimaz

Vice-coordinateur des vocations en Europe

Centre Romand des Vocations (Lausanne).  >>

 

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Commentaire de P.P.  

1. Je n'ai jamais été de ceux qui  minimisaient les actes pédophiles commis par des prêtres : actes qui hurlent sous le ciel, et qui ont fait à l'image de l'Eglise un tort que l'on n'a pas fini de mesurer. Je n'ai jamais compris qu'un évêque puisse se déclarer non coupable (et à peine responsable) envers ce genre de cas survenu dans son diocèse ; tel Jacques Gaillot dans l'affaire du curé québécois du diocèse d'Evreux...   [En citant ainsi le nom de l'évêque de Parthenia in partibus*,  je sais que je manque à la charité : mais si Mgr Gaillot ne voulait pas être critiqué à son tour, il n'avait qu'à s'abstenir de hurler avec les loups contre Benoît XVI dans le journal Metro, lors du tohu-bohu d'après Ratisbonne. On sait que cet homme se précipite devant les caméras dès qu'il en voit une,  parce qu'il supporte mal la relative indifférence des médias à son égard depuis quelques années ; mais tout de même ! tout de même ! ]

2. Le paragraphe final de la note du Centre romand des vocations est bien envoyé.  Les TV, centre nerveux de notre société matérialiste mercantile, font du sex-business à tout va. Elles sont donc les plus mal placées pour donner des leçons de vertu à qui que ce soit, dans quelque domaine que ce soit.  Si quelque chose (ou quelqu'un) pousse les jeunes vers des pièges sexuels, c'est en tout premier lieu la télé. J'espère que le cardinal Murphy O'Connor va le dire solidement à Mr Thompson.

 

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(*) infidelis.

 

Commentaires

SUISSE : LE COUP DE LA BBC, REPRIS PAR UNE EMISSION... CATHOLIQUE

> Bravo à l'Abbé Dominique Rimaz, qui résume parfaitement ce qu'il y a à dire sur cette nouvelle attitude cathophobe d'un média qui nous avait habitué à mieux. Et naturellement, on en profite pour agresser une nouvelle fois Benoît XVI... Il est d'autant plus important de réagir que la Radio Suisse Romande, principale radio de service public de la Suisse de langue française, a évoqué, comme le relève d'ailleurs Dominique Rimaz, le 3 octobre, cette "information" dans la rubrique "Juste Ciel" (qui est coproduite par les émissions religieuses de la Radio Suisse Romande), en profitant de "taper" sur Benoît XVI, comme le font régulièrement les collaborateurs et collaboratrices de cette rubrique. Le ton y est généralement anti-romain et surtout démontre le peu de culture historique et religieuse de ces personnes, qui se fondent sur des dépêches d'agences et sans recul ou analyse plus fine. Il est nécessaire de ne plus laisser passer, dans l'indifférence générale, ces petits coups de canifs successifs qui finiront par blesser gravement l'Eglise.

Écrit par : Laurent Passer | 05/10/2006

FAIRE UN TRAVAIL DE JOURNALISTES

> Malheureusement, ce genre d'inepties de la part de la bien-pensance "occidentale" a des racines très profondes, à tel point qu'il devient difficile d'y répondre, autrement que comme l'abbé Dominique Rimaz le fait, à savoir par la vérification rigoureuse de chaque source (vrai travail de journaliste d'ailleurs !).

Depuis quelques mois prolifère sur Internet un texte attribué à Léon X et intitulé "Camera Taxae". Ce dernier est un véritable scandale, à en devenir douteux. N'ayant jamais entendu parler de ce texte auparavant, je me suis contenté de contacter chaque webmestre l'ayant mis en ligne, leur demandant la source de pareil document. C'était en juillet dernier. J'attends toujours la réponse...

Si d'ailleurs vous avez des informations sur une éventuelle provenance de ce texte, je suis preneur !

Merci en tout cas d'avoir fait ce travail de vérification concernant les derniers mensonges de la BBC. A croire qu'il nous appartient aujourd'hui de faire le seul travail de journaliste ! ! !

Écrit par : Bruno Coutras | 05/10/2006

> Les Lumières sont une philosophie de dandies. Sa consécration politique fait qu'il est logique que le sexe soit devenue une préoccupation essentielle, le point vernal de la pensée contemporaine (cf. dans la littérature, le cinéma, la musique). Le pape et son discours d'amour constituent une menace. La BBC ne fait qu'apporter sa contribution à ce lynchage pour préserver l'avantage des Lumières. Pas bien brillant...

Écrit par : Qwyzyx | 05/10/2006

[de : Koz]

DEUX TEXTES

> Vous devriez citer les textes que ce prêtre soumet à notre méditation :

“NT : Le Christ face au scandale envers les petits (Mc 9, 38…)

AT : LA chaste Suzanne accusée injustement (Daniel 13)”

Je trouve que le lien est parfait : mettre en relation ces deux paroles, qui ne vont pas l'une sans l'autre.

Écrit par : koz | 05/10/2006

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