01/10/2006
"Benoît XVI va autoriser partout la messe d'avant le concile..." - Attention : de quoi s'agit-il ?
Résumé de la note - Pourquoi les médias s'excitent-ils tout d'un coup contre la "messe en latin" ? Que feignent-ils de craindre ? Quels sont leurs vrais mobiles ? Et pour les chrétiens croyants, où est la priorité ?
La rumeur se répand, aiguillonnée par la presse : Benoît XVI aurait signé un document instituant universellement, à côté du rite romain ordinaire ("messe de Paul VI"), un rite extraordinaire : la messe tridentine, dite "de saint Pie V", que tout prêtre catholique pourrait donc célébrer à sa guise (*). Ce document serait promulgué en novembre. La rumeur prenant de l'extension, attendons-nous à entendre - dans les débats télévisés - la voix coléreuse de "sociologues des religions" nous expliquant que c'est très mal, qu'on pouvait s'y attendre de la part de Josef Ratzinger, etc... Nous avons eu un avant-goût de ces irritations de plateau, après l'annonce de la création de l'Institut du Bon Pasteur à Bordeaux.
Deux questions se posent : 1. Pourquoi les "sociologues" et "chroniqueurs" prennent-ils ainsi parti ? - 2. Que penser de cette rumeur ?
1. Les censeurs médiatiques feignent de craindre un "retour de la messe en latin". En fait ils s'en contrefichent : la messe postconciliaire ne leur plaît pas plus que celle d'avant le concile ; pour eux, l'intégrisme consiste à croire au Credo. Leurs arguments ne sont pas religieux, mais politico-culturels : à leur avis la messe "en latin" est le drapeau de la Réaction, et son "retour" sur la scène officielle de l'Eglise voudrait dire que les milieux catholiques s'éloignent un peu plus des Nouvelles Moeurs. Point, barre. Ne cherchez pas plus loin. Même les chroniqueurs religieux spécialisés, dans les médias, ne savent pas très bien comment fonctionne une religion ; ils voient des problèmes où il n'y en a pas. Ils n'en voient pas là où il y en a. (Par exemple la différence de calendrier liturgique entre le rite d'avant le concile et celui d'après : pour savoir qu'il y a là une difficulté de cohabitation entre les deux rites dans une paroisse, il faudrait d'abord avoir une notion du catholicisme).
2. La rumeur est-elle fondée ? Nous verrons bien... Si vraiment Benoît XVI a pris cette décision, c'est qu'il l'estime utile "pour le bien du Corps entier". S'il ne l'a pas prise, c'est qu'il y a d'autre priorités dans ce domaine. Et de toute manière, détrompons nos amis des médias : s'il y avait un clivage chez les catholiques, il ne passerait pas entre partisans de la "messe en français" et tenants de la "messe en latin", entre amis et ennemis du "Changement" ! Il passerait entre : a) les éveillés, qui croient ce qu'ils disent quand ils proclament le Credo (en n'importe quelle langue) ; b) les assoupis, rêvant qu'une Eglise sans Credo ça serait tout de même plus cool... Benoît XVI parle haut et clair comme l'ont toujours fait les prophètes "pour réveiller le peuple de son somnambulisme" : c'est ce que le curé de ma paroisse nous disait ce dimanche matin. Une fois réveillés, une tâche immense nous attend tous : la nouvelle évangélisation de l'Europe. Comment combler le fossé qui sépare les consciences d'aujourd'hui et la foi chrétienne ? Voilà la seule vraie question, celle qui mobilise le pape et doit nous mobiliser tous.
Un dernier point : Josef Ratzinger a critiqué la façon dont la réforme liturgique des années 1970 avait été "imposée comme une rupture". L'Eglise, écrivait-il, ne vit pas de "ruptures". Comme l'a souvent rappelé mon ami Vittorio Messori, le catholicisme ne dit pas "ou bien... ou bien...", il dit : "et... et...". Il ne dialectise pas : il capitalise. Progressistes et intégristes auraient dû s'en souvenir hier. Les sociologues audiovisuels ("voiturez-nous ici les commodités de la conversation...") pourraient le découvrir aujourd'hui.
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(*) Réputée interdite à partir des années 1970, la messe d'avant Vatican II ne l'était pas en droit : c'eût été impossible canoniquement. Proscrit en pratique dans les diocèses, maintenu de façon "parallèle" par des communautés traditionalistes, ce rite a opéré son retour officiel dans la vie de l'Eglise à partir de 1988 : d'abord dans des instituts et fraternités chargés de desservir les communautés tradi qui ne suivaient pas Ecône ; puis dans des paroisses diocésaines. Le rite tridentin allait-il rester (ou non) réservé à des communautés ? Ses adversaires affectent aujourd'hui de croire qu'une libéralisation totale de son usage menacerait les acquis de Vatican II : il n'en est évidemment rien, et les évêques de France y veilleraient. Par ailleurs, ceux qui connaissent la façon dont la liturgie "de Paul VI" est défigurée dans la pratique de trop de paroisses, savent que la plus grande urgence est de redresser cette situation ; ce qui relativise la question du rite tridentin.
12:05 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Benoît XVI, religion, christianisme, Eglise catholique, médias.
Commentaires
> Patrice,
Encore une fois merci pour votre "mise en alerte". Bien sûr que le catholique lambda est "attaché" au credo quelle que soit la langue, ce qui n'empêche pas son amour de l'Eglise,"sa mère", de le porter à aimer sa langue maternelle et de souffrir lorsque cette mère est chichement respectée ou suivie, ou encore lorsque les textes romains sont pauvrement traduits ou plus ou moins paraphrasés pour arriver à des canons qui ne figurent dans aucun livre liturgique, ou parfois à la "proclamation" d'un canon partagé entre le prêtre et les quelques fidèles présents à une messe en semaine...
Cordialement,
Gérald.
Écrit par : Gérald | 01/10/2006
> Ces sociologues s'arrêtent sur la forme alors que l'essentiel est le fond. Ils témoignent ainsi de leur superficialité comme de celle du monde qui les écoute et leur fait écho.
Écrit par : Qwyzyx | 01/10/2006
> Très juste.
Écrit par : daugan | 02/10/2006
> Cher Monsieur, merci de tout coeur pour cet article. De sensibilité traditionnelle, je souffre du manque d'unité au sein de l'Eglise. Profondément attaché au rite tridentin, je ne peux que me réjouir que le pape s'oriente vers une telle mesure, même si je me rends compte qu'elle ne sera pas facile à mettre en oeuvre tant les catholiques peinent à taire leur côté passionnel.
D'un côté comme de l'autre (si tant est que l'Eglise ait des côtés !) il faut penser Eglise avant tout. Lorsque je me promène dans la rue et que je regarde les personnes que je croise, je ne peux m'empêcher de voir une humanité blessée au coeur, et je ne comprends pas que nous en soyons encore à nous tirer dans les pattes quand le nom de Jésus devrait rayonner avec encore plus d'intensité.
Il ne faut certes pas oublier les questions de fond, que vous rappelez par ailleurs fort bien en mentionnant la réforme liturgique. Mais il faut savoir rester à sa place, en étant discret - discrétion qui, il n'y a pas si longtemps encore, était considérée comme une vertu.
Aujourd'hui, sur la question liturgique, tout le monde donne son avis sous prétexte qu'il est éclairé ; moyennant quoi, la majorité des gens n'y comprend rien et est désorientée...
Merci de rappeler que l'attachement au Credo, à l'Eglise et au Saint-Père priment dans tous les cas.
Bruno
P.S : Je profite de l'occasion pour vous signaler la création d'un blog qui promet d'être très intéressant : http://fxgg.over-blog.com De tels blogs nourrissent tant ils sont complémentaires les uns des autres...
Écrit par : Bruno | 02/10/2006
" MESSE EN LATIN " ?
> Le pape célèbre tous les jours sa messe ... en latin. Le raccourci "messe-en-latin", inventé de toute pièce en France, ne veut rien dire. Je suis moi-même tenant de la messe en latin, je veux dire selon le Missel de 2002, utilisé par le pape et qui n'existe pas en français (traduction en cours).
De même ce raccourci va à l'encontre de Vatican II : 'Sacrosanctum Concilium' précise bien que le latin sera conservé dans les rites latins (donc le rite romain, ordinaire ou extraordinaire). On voit bien qu'en France, Vatican II n'est pas respecté sur ce point : il n'y a plus de latin dans les messes paroissiales. Sauf dans les communauté "tradi" : seraient-elles donc les seules à appliquer le Concile ?
Écrit par : Boris | 07/10/2006
" TOUTE LA GENERATION " ?
> La messe en latin n'a de sens que si on la comprend, en France vu le peu d'étudiants apprenant le latin cela va de soit qu'il y a un problème si l'on la réintroduit trop vite et sans concertation. Qui choisirait entre la messe en latin et la messe en français ? le prêtre ? oui bien sûr et qu'auraient à dire les laïcs qui y assistent à part qu'ils ne sont pas d'accord et qui changeraient donc de paroisse. Le problème se pose pour moi ayant une pratique occasionnnelle du latin, mais mon épouse ayant fait du grec ancien n'y comprend définitivement rien, ni dans la prononciation ni dans le sens. Cela signifierait donc que toute la génération post 1970, qui a donc maintenant entre ado et presque-50 ans, donc une très grande majorité des croyants, doive suivre un culte en latin qu'il n'a jamais connu ?
E.
[De P.P. à E.
- Non, ça ne signifierait jamais une chose pareille. Vous connaissez assez le clergé français pour savoir que, de sa part, ce serait tout SAUF une "ruée" vers le rite ancien !
La seule innovation serait celle-ci : dans telle ou telle paroisse où des fidèles le souhaiteraient, il y aurait (en plus des messes normales, et seulement si c'était possible) une messe "de St Pie V"... Personne ne serait lésé.
Regardez dans la région parisienne, ou à Angers, ou à Toulon, l'exemple des quelques paroisses françaises qui font déjà cette expérience (certaines depuis plus de quinze ans) : tout se passe de la façon la plus paisible.
Cela dit, le problème n'est celui de "la messe ancienne ou la messe de Paul VI", qui concerne seulement une minorité de gens au courant de ces subtilités.
Envers la grande majorité du public, le problème est la manière, parfois lamentable, dont la messe de Paul VI est célébrée ici et là en France. S'il y a une urgence, c'est de redécouvrir "l'esprit de la liturgie", comme dit Benoît XVI.]
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Écrit par : Emmanuel | 16/10/2006
QUI CELA GENE-T-IL ?
> …Ecoute les prières de ta famille assemblée devant toi, et ramène à toi, Père très aimant, tous tes enfants dispersés.…
Qui cela gênet-il en vérité que cette prière dite par chaque catholique à chaque messe puisse porter des fruits ?
Le rite tridentin inquiète qui ? Serons-nous surpris que le Pape autorise par "dérogation spéciale" des frères en Christ à se rejoindre pour prier le Père ?
Si je comprends bien, certains sont navrés que l'on "simplifie" les démarches administratives" avant de célébrer une messe ?
( Motu proprio de Jean Paul II supprimé par celui de Benoît XVI. Ou si l'on préfère, une célébration selon le rite tridentin n'aurait plus besoin d'une autorisation expresse de l'évêque du lieu où se déroule cette messe )
J'ai souvenir d'une question posée cet été, par un ami "tradi" à un vieux prêtre, et lui demandant si cela n'avait pas "été trop difficile" de passer à la messe en français". Le vieux prêtre (le rp Steirn, pour ne pas le nommer) lui a fait cette réponse : "non pas du tout, quelle différence voulez vous …"
L'unité dans le Saint Esprit et la célébration de la mort et de la résurrection du Christ est je crois le but unique de nos célébrations.
…Que la force de ton Esprit fasse de nous, dès maintenant et pour toujours, les membres de ton Fils ressuscité, par notre communion à son corps et à son sang…
Est ce ainsi que nous vivons, catholiques, comme des frères ?
Écrit par : Evagre | 16/10/2006
> de E. à PP :
malheureusement pour avoir fréquenté beaucoup de paroisses, la tentation est souvent proche, on récite bien le credo en latin dans des paroisses très fréquentables à Paris pour la grand'messe du dimanche.
[De P.P. à E. - Faut-il vraiment diaboliser le latin, déjà si peu présent ?]
Écrit par : Emmanuel | 16/10/2006
> de E. à PP: justement non, pas le diaboliser, mais éviter qu'il soit "approprié" (associé, catalogué....) à mauvais escient...
La littérature antique et la patrologie sont une source incroyable de découvertes dans le texte, l'usage dérivé (de cuisine dit-on) ne doit pas tout entacher... ce n'est que mon avis
Écrit par : Emmanuel | 16/10/2006
LA " MESSE EN LATIN "
> Que l'on réintroduise des messes en latin ne me gêne pas.
Que des catholiques préfèrent assister à des messes en latin ne me gêne pas non plus (du moment que je pourrai toujours aller à la messe, et y participer en comprenant ce que l'on raconte).
Mais ce qui me fait peur, c'est qu'en "réhabilitant" le rite tridentin de cette façon, on permette également le renouveau d'une théologie "dépassée" ou notamment la rédemption vient en souffrant....
Le problème ne vient pas du latin, ou de la qualité de la liturgie, mais de la morale qui va bien souvent avec...
Th.
[De P.P. à Th. - La théologie n'est pas liée à la forme du rite. Quant au côté spirituel de la souffrance (celle-ci étant inévitable dans toute vie humaine), étudions ensemble ce qu'en disent Vatican II, Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI, le catéchisme de l'Eglise catholique et les théologiens d'aujourd'hui...]
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Écrit par : Thibaut | 17/10/2006
THEOLOGIE DE LA SOUFFRANCE ?
> Peut-être le mot théologie n'était-il pas le bon mot à employer de ma part ? J'englobais également dans théologie (outre le Credo, qui est le même pour tous quelquesoit le rite, et notre foi en Jésus Christ, je vous l'accorde) la "ligne de conduite" prêchée par nos prêtres pour nous guider vers la voie de la sainteté.
Cette ligne de conduite n'est pas prêchée de manière identique par le prêtre de ma paroisse, sortie d'un séminaire diocésain (ce terme est-il correct ? Si non, je vous laisse préciser ma pensée, que j'espère claire), et par d'autres prêtres sortis de séminaires de fraternité type St Pie X.
Or ce sont bien dans les séminaires où la théologie est enseignée à nos prêtres que s'acquière ou s'enracine leur manière de penser, et les rites qu'ils vont pratiquer.
Même si en théorie la théologie est indépendante du rite, les faits disent le contraire.
Donc mon inquiétude, indépendamment du débat Latin/pas Latin - Rite tridentin / liturgie Vatican II, est que l'autorisation de dire des messes dans ce rite ne renforce les séminaires précités, dans lesquels une théologie plus austère est enseignée.
Je ne suis pas sûr que notre église aie besoin de cela aujourd'hui.
Enfin, concernant la spiritualité de la souffrance, j'accepte votre proposition d'étudier ensemble ce qu'en disent nos éminentes têtes pensantes.
Il n'en reste pas moins, comme l'a dit Benoit XVI à Ratisbonne, que je ne laisserai pas ma raison de côté dans le débat, et que même si ce qu'en disent tous ces éminents théologiens semble très "raisonnable", ce n'est pas cela qui compte, mais la façon dont cela est enseigné et transmis à la communauté chrétienne. Et là, le passé est lourd d'enseignement, ainsi que les messes auxquelles j'ai eu l'occasion d'assister dans ces rites (surtout les sermons, qui étaient des sermons, et pas des homélies...et ça aussi, c'est lié au rite).
Et, bien que la souffrance fasse partie de toute vie humaine, je n'ai pas besoin de me complaire dedans pour être un bon chrétien. Et ma raison me dit que la souffrance n'est pas une bonne chose (et j'en sais quelquechose en ce moment, pour la 1ère fois de ma vie).
T.
[De P.P. à T.
Se complaire dans la souffrance est l'opposé de la vraie spiritualité catholique. Un certain "dolorisme" catho (XIXe siècle et début du XXe) a fait croire à plusieurs générations que la foi chrétienne cultivait la souffrance ; ce qui serait une pure hérésie. Le Christ a accepté la souffrance pour lui-même, mais il guérissait les malades ! Et la foi promet une vie "qui séchera toutes les larmes"...
Cependant la religion serait inhumaine si elle faisait semblant d'ignorer que les larmes et les souffrances font partie de la vie terrestre, et si elle ne leur donnait pas un sens à elles aussi. Le christianisme est la seule religion qui permette au croyant de donner sens à sa souffrance, s'il le veut. (Ce qui n'a aucun rapport avec le masochisme).
Je vous accorde qu'une messe de mariage peut être assortie d'un propos moralisateur, sombre, donnant de Dieu une image tyrannique et arbitraire : j'en ai entendu !
Mais elle peut aussi être assortie d'un propos tonique et théologique, expliquant ce qu'est en vérité l'espérance d'un croyant. J'en ai entendu aussi ! Et pas plus tard qu'en juillet 2006 : au mariage de... ma propre fille.]
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Écrit par : Thibaut | 18/10/2006
LA SOUFFRANCE
> D'accord avec vous sur l'aspect souffrance / hérésie. Mais comme je le disais, ce qui est important est ce que retiennent et comprennent les gens. Et si le dolorisme en question a fait croire pendant longtemps que la foi chrétienne cultivait la souffrance, c'est que les messages ont été mal compris / mal transmis. C'est ce spectre là (entre autre...les propos moralisateurs vont avec) qui ressurgit.
Et comme je le pense, c'est malheureusement lié aussi au rite (Cf les messes que j'ai mentionné, et auxquelles vous avez visiblement assisté également), même s'il n'y a pas de fondement théologique derrière.
Les liturgies plus "modernes" sont tout autant capables de faire passer des messages forts.
C'est pourquoi je pense que le message que veut faire passer Benoit XVI est difficile à comprendre...et est mal compris. Et je ne suis pas le seul.
Enfin, personnellement, je ne donne aucun sens à la souffrance, si ce n'est de pouvoir goûter à leur juste valeur les moments de bonheur, mais cela n'a rien de catholique.
Quel sens lui donnez-vous ?
T.
[De P.P. à T. - Il est extrêmement délicat et difficile de parler de la souffrance. Un évêque français proche de la mort disait à un ami, il y a une trentaine d'années : "Je regrette d'avoir fait des théories sur la souffrance autrefois. Maintenant que je souffre, je sais que c'est indicible." Néanmoins la foi chrétienne ouvre la possibilité d'unir notre souffrance personnelle à celle du Christ, qui fait partie de la rédemption du monde (la rédemption étant, tout ensemble, l'Incarnation, la Passion et la Résurrection du Christ). Pour nous autres, c'est évidemment plus facile à dire qu'à faire. Pourtant, des millions de gens l'ont fait et le font, depuis deux mille ans... ].
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Écrit par : Thibaut | 18/10/2006
LITURGIE : LA VRAIE FRACTURE
> Bon article sur la liturgie ! Juste 3 commentaires généraux: 1. J'arrive à m'étonner qu'on puisse entendre des critiques sur un texte qui n'est pas encore été publié. 2. Si des intégristes reviennent à l'Eglise catholique, on ne peut que s'en réjouir! Ne soyons pas comme le fils aîné de la parabole, car l'orgueil n'est pas loin. 3. Enfin, avoir lu ici et là (et même de la part d'évêques) qu'avoir deux rites romains risquerait de diviser l'Eglise, est un peu fort. Car en fait, notre Eglise est hélas déjà traversée par deux "rites", ou deux manière de célébrer: celui de l'Eglise catholique romaine ( Paul VI ) et celui des idées et des liturgies inventées par certains prêtres et certains comités.
Célébrons la messe, grand trésor de l'Eglise, avec grand soin, aussi pour notre pape, qui publiera un grand texte que nous aurons la joie de lire prochainement. Sachons déjà le recevoir.
Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 26/10/2006
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