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30/09/2006

Boubakeur en fait trop (et pas assez)

Résumé de la note : coincé par les querelles au CFCM, le recteur de la Mosquée de Paris ré-attaque  Benoît XVI, à propos de Redeker...

 


 

Dalil Boubakeur  barre comme un radical-socialiste : un coup à babord, un coup à tribord, motion de synthèse et ordre du jour. Le problème est qu'il régate dans la religion (islamique), et que louvoyer ne suffit pas sous le climat actuel. D'où l'aspect faseyant de la déclaration que vient d'émettre le recteur de la Mosquée de Paris.

D'abord, il déclare "inacceptables" les menaces de mort contre un professeur français. Ce n'est pas se mouiller, l'adjectif "inacceptables" ayant été utilisé par les syndicats d'enseignants dans leur communiqué d'hier. (Les syndicats ont mis huit jours à émettre cet avis - voir ma note du 29.9 ; le recteur de la Mosquée de Paris, attendant les syndicats,  aura donc mis neuf jours. Le radical-socialisme est une course de lenteur).

Ensuite, Boubakeur appelle à la "prudence" : c'est pour pouvoir condamner - sous cet angle -  l'article de Redeker et "certaines déclarations sur la violence de l'islam et le manque de raison dans la religion musulmane". Autrement dit : le discours de Benoît XVI à Ratisbonne ! Discours dont les intellectuels musulmans reconnaissent eux-mêmes qu'il pose de vraies questions (voir mes notes des 24 et 22.09)...  Boubakeur n'a-t-il pas lu leurs articles ?

Voilà donc le recteur relaps. Après Ratisbonne il avait commencé par se mettre au diapason des médias ; puis il avait compris que les médias n'avaient rien compris et lui non plus : ce qui nous valut une nouvelle déclaration de sa part,  moins antipapiste et au diapason (cette fois) des ambassadeurs des pays musulmans (voir ma note du 25. 09). Mais maintenant il y a l'affaire Redeker.  Le recteur de la mosquée doit se sentir coincé : donc forcé de trouver un nouveau faux-fuyant, et donc de ré-attaquer le pape...

Par quoi M. Boubakeur se sent-il coincé ?

Par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Il en assure la présidence, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, bien que la représentativité de M. Boubakeur tende vers moins l'infini chez les musulmans de France. Situation ambiguë !  Très radicale-socialiste...  D'autres élus du CFCM, ceux de l'UOIF par exemple, reprochent en permanence cette ambiguité à M. le recteur : ils le font vigoureusement et en claquant la porte, quitte à revenir quinze jours après ;   ou  insidieusement, en organisant des crises de procédure interne. L'affaire Redeker allait-elle susciter une nouvelle crise au CFCM (*) ? C'est pour s'en prémunir que Dalil Boubakeur a élaboré le communiqué  faseyant dont nous venons de parler.

Comme quoi ce notable en fait trop, ou pas assez, selon les points de vue.

 

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(*) entre partisans de se taire et partisans de désavouer les menaces de mort.

 

 

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