Davinçi kod sur le Bosphore

L'Opus Dei et la loge P2 assassinent Benoît XVI ! C'est le roman d'un Turc émule de Dan Brown...

Yücel Kaya.

 

<< L’Opus Dei et la loge maçonnique P2 ourdissent des complots contre le pape en visite à Istanbul fin novembre. Finalement, le Souverain Pontife meurt dans l’explosion de sa voiture sur la route de l’aéroport. La bombe a été placée par Oriano Ciorella, journaliste italien et bras armé d’un cardinal qui tire les ficelles dans l’ombre pour prendre la place de Benoît XVI. Cette conjuration sur les rives du Bosphore va déstabiliser tout le Moyen-Orient et l’histoire s’achève sur un avion américain chargé de bombes qui se dirige vers la Mecque, en Arabie saoudite...>>

C'est le prière d'insérer d'un polar intitulé  Papa 'ya suikast ("Attentat contre le Pape"),  en vente en Turquie depuis quatre mois. 

L'auteur s'appelle Yücel Kaya. Ce polygraphe stambouliote tente d'imiter les méthodes de marketing de Dan Brown : il place son pauvre scénario sous l'égide, dit-il,  d' "informations secrètes" et de "données réelles". Journal télévisé, cathophobie et choc-des-civilisations lui servent de carburant.  "Les propos de Benoît XVI à Ratisbonne sont équivalents à ceux de  Bush après le 11 Septembre ", proclame-t-il dans une lettre au représentant du Saint-Siège à Istanbul (Mgr Georges Marovitch) ; lettre que toutes les salles de rédaction turques ont reçue, comme par hasard.

Dans le roman de Yücel Kaya, comme dans la chronique de Jamal Berraoui (voir ma note d'hier), que retrouve-t-on ? Les média-tics occidentaux. Prétendre que le pape s'aligne sur Bush, c'est ce que les équivalents parisiens de M. Kaya et de M. Berraoui ont affirmé les premiers. Inventer  d'innommables complots au Vatican,  raconter que les cardinaux assassinent les papes et que l'Opus Dei est "la CIA romaine", ça fait longtemps que  des essayistes britanniques, allemands ou français l'ont fait.  Le romancier turc et le chroniqueur marocain ne sont que des imitateurs : ils copient ce qu'il y a de moins reluisant en Europe.  Avant de leur faire des reproches, balayons devant notre porte !