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19/09/2006

Scialoja (Ligue musulmane mondiale) approuve le pape

medium_watermark_1_.jpg" L'appel du pape à l'usage de la raison est extrêmement opportun", déclare Mario Scialoja (à droite sur la photo)...

 

 

 


Agence Zenit 

ROME, lundi 18 septembre 2006 :

« Il y a eu des réactions favorables d’une partie du monde arabe », affirme au micro de Radio Vatican, Mario Scialoja, conseiller de la Ligue musulmane mondiale en Italie, à la suite des réactions à la mise au point fait par Benoît XVI lors de l’angélus de dimanche, sur ses propos à Ratisbonne le 12 septembre. Il souligne notamment comme « très opportun », l’appel du pape à l’usage de la raison:

« Hier à l’angélus, le pape […] a parfaitement clarifié qu’il s’agit d’un épisode qui n’engage absolument pas sa pensée : il s’agit simplement d’une citation d’un texte médiéval. A mon avis, c’est une réponse plus que suffisante, et il me semble qu’il a déjà eu des réactions favorables d’une partie du monde arabe. Je pense vraiment que cet incident ridicule peut être considéré comme définitivement clos ».

M. Scialoja précise :
« Je ne crois pas à la logique de l’affrontement de civilisations : en réalité, les fondamentalistes ne veulent pas la guerre contre l’Occident. Ils agissent pour renforcer certainement leur position dans les pays arabes. Vous savez que le courant des «Frères musulmans» en particulier, est hors-la loi dans tous les pays arabes, et aussi en Egypte, bien que ce pays leur laisse une certaine liberté d’action… Ce sont des mouvements d’opposition aux gouvernements locaux qui saisissent cette occasion pour alimenter le « feu sacré » de la jeunesse, de cette jeunesse frustrée par le manque de perspective d’avenir et qui, naturellement est sensible à la propagande du fondamentalisme. Il s’agit très souvent de questions locales, à l’intérieur des pays pauvres qui ont des mouvements d’opposition interne très forts, très dangereux, qui s’appuient sur la religiosité populaire ».

A propos de l’invitation du pape à un dialogue franc et sincère, entre les catholiques et les musulmans, le conseiller de la Ligue musulmane mondiale en Italie estime que le pape
« a fait ce qu’il fallait ».

« D’autre part, ajoute-t-il
, je n’en doutais pas : dans le monde d’aujourd’hui, sécularisé, où Dieu, en Occident, est souvent oublié, on a besoin de spiritualité mais aussi de la raison et de la rationalité. L’appel du pape à l’usage de la raison est extrêmement opportun ».

[…] Il ajoute : « D’autre part, hier, il y a eu des déclarations de mouvements fondamentalistes comme le Hamas qui ont jeté de l’eau sur le feu, et de nombreux musulmans du Liban et du Moyen Orient ont condamné les attaques avec des bombes de faible puissance, contre certaines églises chrétiennes : ils ont parlé de leurs ‘‘frères chrétiens’’».

Le conseiller de la Ligue arabe conclut
: « Je répète : Benoît XVI a donné jusqu’ici d’amples preuves qu’il avance sur le chemin glorieux qui a été commencé par Jean-Paul II ».


Commentaires

> Merci d'avoir défendu notre Saint Père à "C'est dans l'air". Vous avez fait preuve d'une grande pondération face aux critiques si peu fondées...
Continuez ainsi. Nous prions pour vous !!

Écrit par : Marie | 19/09/2006

> Ce sont les mêmes qui, hier, reprochaient à Pie XII ne n'avoir pas parlé assez fort pour dénoncer les horreurs de la 2ème Guerre Mondiale, et qui aujourd'hui reprochent à Benoît XVI de parler trop pour dénoncer le danger que pourrait représenter un islamisme devenu incontrôlé et incontrôlable.

Écrit par : denis crouan | 19/09/2006

> Cela fait plaisir de lire des gens qui s'expriment aussi bien pour le bien de tous.
L'espérance ne trahit pas.
Merci pour ces trois derniers post.

Écrit par : Qwyzyx | 19/09/2006

> Pourquoi ce divorce entre l'Eglise et les Français ?
Parce qu'on ne parle plus d'amour dans l'Eglise : le Christ est venu nous montrer l'Amour de Dieu pour nous, les hommes. Et on s'enfile des dissertations théologiques, des prescriptions morales à n'en plus finir.
Et si on parlait d'amour ?
Nous voulons tous de l'amour. Dieu nous le donne, surtout à ceux qui n'en reçoivent pas de façon humaine : voilà la bonne nouvelle apportée par cet Homme, qui était le Fils de Dieu et qui s'est livré lui-même à ses ennemis pour, en leur pardonnant leur peur de Lui et du dérangement qu'il leur causait jusqu'à leur faire vouloir le tuer, faire triompher l'amour sur le péché originel qui conduit à la mort. Voilà c'est l'essentiel.
Et si on parlait d'Amour ? De l'amour de Dieu pour nous, et de l'amour des autres.

Écrit par : Louis-Joseph | 20/09/2006

> Question stupide (je ne connais pas M. Scialoja et ses propos sont raccourcis) : sa déclaration est-elle exempte d'arrière-pensées, ou s'insère-t-elle dans le cadre d'une stratégie globale - à laquelle il dit ne pas croire ?
Les lettrés musulmans sont très versés dans les finesses des analyses de textes, mais ils se sont, étonnament, tous fourvoyés sur le sens à donner aux propos du pape.
Il n'y a pas eu, dans un premier temps de réaction mesurée de quelque pays musulman que ce soit.
L'ensemble des autorités musulmanes se sont ainsi montrées solidaires pour faire pression sur le pape, et essayer de le soumettre à leur volonté en le forçant à s'excuser de ce qu'il n'a pas dit.
Le pape n'a pas cédé.
Le scandale se dégonfle, après quelques jours, faute de matière.
Du coup, les musulmans se voient obligés de changer leur fusil d'épaule, et de faire comme s'il n'y avait pas eu des déclarations extrêmement virulentes et infondées, des violences, et un assassinat.
M. Scialoja évoque ainsi les réactions brutales et haineuses de fondamentalistes, en oubliant d'évoquer toutes les réactions, pourtant à peine moins dures, des "modérés".
Et il dit qu'il faut considérer "cet événement ridicule [...] comme définitivement clos"... ce qui signifie qu'il n'est pas question :
- de condamner solennellement les violences passées,
- de rétracter ou de s'excuser de la méprise qui a été faite,
- ou de tirer le moindre enseignement de cette polémique.
Cette polémique, d'ailleurs, est tragique et non pas ridicule.
La leçon, semble dire M. Scialoja dans les extraits qui sont ici cités, c'est la nécessité de faire appel à la raison, mais pas en terre d'Islam, "en Occident".
"En réalité, les fondamentalistes ne veulent pas la guerre contre l’Occident. Ils agissent pour renforcer certainement leur position dans les pays arabes."
La lutte réelle contre les chrétiens en pays musulmans est bel et bien ignorée...

Pol.



[Réponse de P.P. - Certes. Mais la substance de la "leçon académique" du pape à Ratisbonne, c'est une sévère mise en cause du déraillement de la raison occidentale ! Et Benoît XVI en avait déjà parlé plusieurs fois dans ses homélies en Bavière... C'est ce que j'ai voulu rendre clair durant l'émission d'Yves Calvi : le pape n'avait pas pour objectif de s'en prendre à l'islam, mais de sortir l'Europe de son coma spirituel, culturel et moral. Laissons à d'autres le vain désir de faire la "guerre des civilisations" aux côtés de Doubleyou.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Polemikon | 20/09/2006

> Mais Doubleyou est-il civilisé ?

Écrit par : margot | 20/09/2006

> Merci beaucoup de nous signaler cet échange. On lit beaucoup - et je le pense un peu - que les musulmans modérés ne sont guère visibles. Il est agréable d'en trouver quelques-uns pour échapper à la caricature.

Écrit par : koz | 20/09/2006

> Lundi, après votre passage à l'émission de Valérie Expert sur LCI, un ancien directeur de la DST expliquait que les terroristes utilisaient tous les prétextes ( affaire du voile, paroles du pape, etc...) pour déclencher la colère des islamistes. Et pour déclencher cette colère, il suffit de dire - et non de prouver - que l'Islam a été attaqué.

Écrit par : Françoise | 20/09/2006

@ M. de Plunkett

> Benoît XVI met sévèrement en cause le déraillement de la raison occidentale, c'est vrai, mais il le fait, comme le montre l'introduction de son discours, dans une perspective très particulière.
La référence à l'Islam qui a suscité cette polémique aurait dû être bénigne, mais elle n'est pas anodine.
Le Secrétaire d'Etat du Vatican le rappelait le 16 septembre : "Face à la ferveur religieuse de l'Islam, Benoît XVI a mis en garde la culture occidentale sécularisée afin qu'elle se garde d'un mépris de Dieu et d'un cynisme qui considèrent le rejet du sacré comme un droit délibéré".
La perspective est donc claire.
Il conviendrait de distinguer avec l'idée de "guerre des civilisations", bien sûr, mais le pape n'avait pas pour but de tirer l'Europe de son coma spirituel, culturel et moral dans l'absolu, mais face au problème que pose "la ferveur religieuse de l'Islam", qui, prise telle quelle, sans vouloir surinterpréter, n'est pas réductible à celle des seuls fondamentalistes.


[Réponse de P.P. - Nous ne faisons donc pas la même lecture des discours de Benoît XVI en Bavière. Je maintiens que leur thème, central et répété, était de sortir l'Occident de son impasse mentale et spirituelle. Pour le pape, et pour tous ceux qui se définissent comme des chrétiens croyants dont la priorité est la nouvelle évangélisation, l'islam n'est qu'un aspect du problème. Pardonnez-moi de n'être pas d'accord avec vous.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Polemikon | 20/09/2006

> Sur le fond, je suis d'accord avec vous pour dire que "[le] thème, central et répété [des discours de Benoît XVI], était de sortir l'Occident de son impasse mentale et spirituelle", et que la priorité est l'annonce du Christ (comment pourrait-il en être autrement ?).
Je vous remercie de votre réponse, qui permet de se recentrer sur l'essentiel.

Écrit par : Polemikon | 21/09/2006

Les commentaires sont fermés.