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14/09/2006

Benoît XVI, la musique et… les chrétiens

medium_3710379267_1_.jpg13 septembre : le pape appelle à une harmonie profonde entre les chrétiens


 

 

Benoît XVI, pape musicien, bénissait un orgue mercredi matin à la Vieille Chapelle de Ratisbonne : « Depuis toujours et à juste titre, l'orgue est qualifié de roi parmi les instruments musicaux, parce qu'il reprend tous les sons de la création et donne une résonance à la plénitude des sentiments humains », a-t-il dit. Puis, transformant cette idée en appel à une plus grande spiritualité chrétienne : « Dans un orgue, les nombreux tuyaux et les claviers doivent former une unité (...) Si plusieurs tuyaux ne sont plus accordés, il y a des dissonances et la chose commence à devenir insupportable. C'est une image de notre communauté », a-t-il expliqué.

Ce que les journalistes et les politiciens ont aussitôt voulu appliquer à ce qu’ils appellent « l’œcuménisme » (voir ma note d’hier). Accueillant le pape, samedi dernier, le président allemand Horst Köhler avait allégué « le voeu de nombreux chrétiens pour la compréhension oecuménique, et -pour le dire plus directement- pour le progrès œcuménique » : façon toute « politique » de comprendre l’œcuménisme, comme s’il s’agissait de tractations entre des partis. Ni M. Köhler, ni la presse, ni sans doute les « nombreux chrétiens » en question (?),  ne semblent savoir que l’œcuménisme – le vrai – accomplit grâce à Josef Ratzinger des progrès considérables… Mais ces progrès-là se situent sur le terrain de l’essentiel, qui est théologique et qui n’est pas familier aux politiciens. Ni à la presse. Ni, hélas, à nombre de chrétiens aujourd’hui.

 

A propos de musique et de liturgie

On rapprochera les propos de Benoît XVI (à Ratisbonne) de son message pour la Journée d’étude et de musique sacrée, qui se tenait au Vatican à l’initiative de la congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements :

« La musique sacrée doit être en harmonie avec la grandeur de l’acte liturgique qui célèbre les mystères du Christ; elle doit être caractérisée par un sens de la prière, de la beauté, de la dignité. Elle ne doit pas céder à la légèreté, à la superficialité, ou à la théâtralité. »

Cette directive du pape, profond penseur de la liturgie*, sera certainement méditée par les « animateurs » laïques qui s’occupent de messes paroissiales un peu partout en Europe.

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(*) Lire : L'esprit de la liturgie (Ad Solem, 2002) et Un chant nouveau pour le Seigneur (Desclée-Mame, 2005).

 



 

 

 

Commentaires

[de : prevalli]

"PETITE QUESTION"

> une petite question, connaissez vous la donation de constantin ? Comment appreciez-vous que l'aspect temporel de la papauté repose sur un faux notoire et reconnu comme tel par les plus grands historiens ?

Considerz vous comme un mauvais chrétien, celui qui distingue l'église et la foi, les evangiles et l'éxégése ? Même si l'eglise est notre mére à tous, et qu'il faut passer par elle pour l'eucharistie, ne pensez vous pas qu'il est sain de la critiquer et de parfois la remettre en cause ?

Je trouve un certain nombre de vos articles trés moqueurs vis a vis de ceux qui n'ont pas la foi, ou ont une vie personnelle qui pose probléme aux yeux de l'église. Un exemple, votre critique du livre de J. Littell par exemple est assez juste globalement néammoins vous oubliez de dire que l'auteur ne nie pas l'aspect destructeur et maléfique de ses actions. De plus vous faites des insinuations étranges sur son homosexualité a travers des sous entendus, en "oubliant" que beaucoup d'homosexuels ont été exterminés dans les camps.

Voila, pour votre information je suis catholique pratiquant, marié, contre l'IVG et l'euthanasie a titre personnel et apprécie que le Pape rappelle les fondements moraux de l'eglise. Et j'estime que l'Opus dei est un danger pour l'église et regrette la perte d'influence des Jesuites qui me semblent avoir une approche bien plus dense en terme intellectuel et humain.

Écrit par : prevalli | 14/09/2006

REPONSE A PREVALLI

> M'autorisez-vous à répondre à vos questions ?
Je m'y risque.

- Sur la donation de Constantin : pardonnez-moi, mais personne ne pense que "l'aspect temporel de la papauté" repose sur ce faux, connu comme faux depuis des siècles. D'autre part, si la papauté n'avait pas eu un "aspect temporel", elle aurait été vassalisée par l'empereur, par l'un ou l'autre roi, ou par n'importe quel prince italien, qui s'en seraient fait un instrument politique ; perspective bien pire que les canons de Jules II. Enfin, où est aujourd'hui "l'aspect temporel de la papauté" ?

- Je ne me permettrais pas de considérer qui que ce soit comme "bon" ou "mauvais" chrétien. Je suis un chrétien de base, sans aucune autorité dans ce domaine. Simplement je ne fais pas partie de ceux qui trouvent chic et choc de désapprouver ce que dit leur Eglise... J'aime cette Eglise, j'essaie de sentir les choses comme elle, et je préfère l'idée de la nouvelle évangélisation à l'idée de la contestation interne. J'aime mieux l'air du large que les aigreurs de salle paroissiale. L'Eglise nous sauve, cher Monsieur, ce n'est pas nous qui la sauvons. Quant à la "critiquer" au nom des "valeurs" mercantiles, eh bien, non : Ich nicht !, comme disait le regretté Joachim Fest.
Jean-François Kahn avait écrit dans "Marianne", en hommage funèbre à Jean-Paul II, des choses très justes sur ceux qui voudraient obliger l'Eglise à parler comme les gens de la pub.

- Où avez-vous vu que j'aie jamais été "moqueur" envers "ceux qui n'ont pas la foi" ? Je suis un converti, cher Monsieur, et j'ai été un athée convaincu de l'âge de vingt ans à l'âge de quarante ans ; je connais donc très bien la situation de "ceux qui n'ont pas la foi", et je ne peux que les aimer, puisque j'en ai si longtemps fait partie. Si l'idée de la nouvelle évangélisation me tient tellement à coeur, c'est à cause de ça. Or "évangéliser", c'est témoigner de la foi. Essayer d'être fidèle à la foi chrétienne pleine et entière, c'est un devoir pour le croyant. Si je suis tenté d'être "moqueur" (et ce serait une faute contre la charité), ce n'est pas envers "ceux qui n'ont pas la foi", mais envers ceux qui disent l'avoir, mais voudraient supprimer le Credo pour suivre l'air du temps.

- Sur Littell : avez-vous lu son livre ? Je n'en ai pas l'impression. Sinon vous sauriez que l'homosexualité en est l'un des thèmes dominants... et qu'elle est présentée par Littell exactement comme je le transcris dans ma note. Si vous êtes en désaccord avec ce thème, dites-le à Littell : moi je n'y suis pour rien. Et je n'oublie pas du tout le drame des triangles roses ; j'en ai parlé avec d'autres internautes, à d'autres propos, sur ce blog !

- Sur l'Opus Dei, permettez-moi de vous suggérer de lire... mon enquête. Elle ne contient que des faits. Ils sont dérangeants. Mais vous ne refusez sûrement pas ce qui est dérangeant.

Bien à vous

P.P.

Écrit par : P.P. | 14/09/2006

[de : prevalli]


Merci de votre réponse,

concernant le point 1, vous dites a juste titre, que le fait que le pape ait eu une autorité temporelle, lui a permis d'avoir une independance, on peut dire également qu'elle a entrainé des luttes entre souverains. Elle permet aussi un mélange des genres qui a renforcé il me semble certaines divisions en europe (excommunication de souverains, guerre contre le saint empire romain germanique, guerre des guelfes et des gibelins etc..). Le pape faisant parfois passer son parti avant sa foi.
Aujourd'hui la laïcité est passé par là et je suis plus a l'aise et reconnait volontier que le pouvoir temporel du pape est aujourd'hui un souvenir. Raison de plus pour respecter son autorité spirituelle.
Ce que je voulais dire par ma question c'est qu'il est exact que certains utilise des faussetés pour dénigrer l'eglise, mais celle ci aussi a utilisé des "faux" pour atteindre certains objectifs.

J'estime qu'il est légitime pour un chrétien de discuter théologiquement et de façon respectueuse les exégéses et interprétation de l'eglise. Un chrétien a ce droit tout comme les commissions théologiques en ont le rôle officiel. Je suis d'accord avec vous pour dire que le coeur est l'évangile et que c'est cela l'important, mais ne confondons pas Eglise et Parole, même si c'est par elle qu'elle est véhiculé. Je n'ai dit nulle part que l'église devait être à "la mode". Donc vous me faite un procés d'intention.
Je n'approuve ni ne déssaprouve ce que dit l'église, je pratique et j'essaie de mettre en pratique, mais loin de moi l'idée d'en fair un credo societal. A titre individuel j'estime que bien peu lisent les trés belle pages de JPII dans sa lettre aux familles, il verraient qu'il y a là une vérité absolue. Mais parfois je ne partage pas toutes ses analyses. Mais nous croyons .. et c'est ce qui nous rassemble.

Enfin pour Littell, exact l'homosexualité est un point important dans son livre, cela se sent. Mais lorsque dans votre article vous laissez entendre qu'il y a un lien entre l'idéologie nazie et l'homosexualité. Là je trouve que vous n'êtes pas honnéte. Que certains nazis ai été Homosexuel voire même fasciné, c'est probable et même certain. Mais vous faite un lien direct entre ideologie Nazi et homosexualité car je VOUS cite "Le génocideur Aue est homosexuel, et cette orientation est l’un des ressorts majeurs de son personnage. Elle sous-tend son idéologie autant que ses fantasmes"; sous tendre son ideologie cela veut dire quoi pour vous ?
C'est là votre interprétation du livre. Moi je vois plutot une contradiction qui le travaille et une tentative de justification de la part de Aue.

Donc désolé je maintiens que vous en faite une interprétation tendancieuse.

Pour ma derniére question, je ne suis absolument pas dérangé au contraire. Ce n'est qu'un débat d'opinion. Je trouve que l'Opus priviligie trop l'obeissance pure par rapport à la sincérité consciente de la foi. C'est ma conviction je ne vous demande en rien de la partager.

En tout état de cause, je vous remercie, cher monsieur, de m'avoir repondu.


[De P.P. à Prevalli - Non, ce n'est pas moi qui fait un lien entre homosexualité et nazisme : relisez la longue démonstration idéologique de Aue, dans le roman ! Elle est très claire ! Pourquoi la passer sous silence, alors qu'elle est liée à l'idée essentielle de cette histoire (le totalitarisme comme espace de dilatation des troubles intimes de la personnalité) ? Si Littell veut que son Aue vive l'homosexualité de cette façon terrifiante, c'est son choix de romancier et je n'invente rien. Je devais en parler et en tirer une leçon, dans un compte-rendu qui se voulait exact... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : prevalli | 15/09/2006

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