"Benoît XVI et le plan de Dieu"

Retour sur un livre-enquête...

*Benoît XVI et le Plan de Dieu, Presses de la Renaissance, 330 pages.

 

 

ZENIT, Agence d'information

Le monde vu de Rome. 

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ZF05111105/  2005-11-11

Pourquoi l’Eglise avait-elle besoin

de Benoît XVI ? Entretien avec

Patrice de Plunkett,

auteur de « Benoît XVI et le plan de Dieu »

 

ROME, Vendredi 11 novembre 2005 (ZENIT.org)

Zenit – Comment définissez-vous votre ouvrage ?

PP – Ce n’est pas une biographie : c’est une enquête de journaliste sur la foi chrétienne et la société d’aujourd’hui, à la lumière des analyses de Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI. Aujourd’hui, dans les pays riches et surtout en Europe occidentale, un fossé sépare l’opinion publique de la foi chrétienne. L’urgence est de combler ce fossé, de dissiper les quiproquos, de faire découvrir autour de nous le véritable message catholique. Voilà le chantier auquel nous appelle Benoît XVI… Joseph Ratzinger est l’homme qui a le plus fortement et le plus finement analysé ces questions ; il a ouvert toutes les pistes de réflexion. Et c’est lui, cet intellectuel européen, qui a été élu par le conclave le moins « européen » de toute l’histoire de l’Église ! Le plan de Dieu s’exerce par tous les papes successifs – et pour notre temps il a suscité Benoît XVI : à nous de comprendre cela, et de répondre à l’appel que le successeur de Jean-Paul II lance à toute la planète catholique.

Zenit – Votre enquête porte à la fois sur la pensée « ratzingérienne » et sur la société actuelle ?

PP – Ce livre essaie de montrer comment Joseph Ratzinger, par son expérience profonde du XXe siècle et sa vision très lucide du XXIe, est exactement le pape dont notre temps a besoin. Benoît XVI va nous aider à faire le tri entre les vrais et les faux « problèmes de l’Église » (les faux problèmes étant fabriqués par la pression médiatique, dont j’étudie les origines et les motifs dans mon enquête). Il va nous aider à nous centrer sur l’essentiel. Et il va nous aider à trouver le langage qui rendra la foi chrétienne accessible aux gens d’aujourd’hui : cette foule immense d’individus qui ne savent pas du tout ce qu’est le christianisme, ou qui s’en font une idée très inexacte... Les chrétiens croyants deviennent minoritaires en Europe, donc (paradoxalement) plus « visibles » qu’autrefois : il vont devoir donner les raisons de leur foi à tous ceux qui les leur demanderont. L’urgence est de réussir à faire comprendre, autour de nous, que la Révélation et le Salut apportent une promesse de bonheur infini à chaque individu. Image très éloignée des caricatures de la religion qui prévalent en ce moment dans notre société…

Zenit – Pourquoi ces caricatures ? Que faire pour changer la situation ?

PP – C’est l’un des phénomènes que mon livre étudie. À l’origine de ces caricatures il y a des causes multiples (que nous devons comprendre pour soutenir la Nouvelle Évangélisation) : mais si elles existent, nous n’en sommes pas tout à fait innocents ; la sinistrose des chrétiens européens persuade l’opinion que l’Église est sur la mauvaise pente. Au lieu de pointer toujours les torts – réels – des médias, demandons-nous d’abord quelle image nous donnons de la foi… et quelle autre image nous pourrions donner. « La Nouvelle Évangélisation part de la conversion des catholiques », dit Benoît XVI. Nous avons à nous convertir à chaque instant pour accueillir le Christ dans nos vies : sinon de qui, ou de quoi, serions-nous témoins ? Nous devons aussi (c’est particulier aux Européens de notre époque) nous convertir à l’espérance : c’est-à-dire cesser de déprimer, enfermés dans les impasses de notre petite Europe ! La « panne de la foi », la « panne des vocations », la « panne de la pratique religieuse » n’existent que dans nos pays riches et vieillissants où tout est en panne dans tous les domaines : mais il y a un milliard de catholiques sur la surface de la Terre, et ce sera une source d’énergies et de renouveau pour nous, les Européens, dès que nous en prendrons conscience. Ouvrons nos portes et nos fenêtres sur cette communauté eucharistique planétaire, et nous cesserons de croire que tout décline ! Je consacre la seconde partie de mon livre aux pistes que nous ouvre Benoît XVI et que nous pouvons suivre avec lui, nous les laïcs.

Zenit – À quel titre intervenez-vous ainsi ?

PP – Vatican II, que l’on n’étudie pas assez, a appelé les laïcs à prendre la parole. À l’intérieur de l’Église, tous les baptisés doivent participer à la vie de la communauté ; envers nos contemporains, le concile nous fait un devoir de témoigner, chacun à sa façon et selon son état. Mon métier à moi est d’écrire et d’enquêter sur la société actuelle : donc j’ai fait ce livre. C’est un livre engagé. Mais c’est le contraire d’un livre polémique : c’est un travail de laïc journaliste parlant à tous les autres laïcs, pour partager avec eux les raisons d’espérer et de témoigner, et pour parler de la société, totalement inédite et nouvelle, que le XXIe siècle nous donne à évangéliser.

 

 

Interviewé sur le site chrétien  LIBERTE POLITIQUE,

P.P. explique pourquoi  il a écrit cette enquête

(entretien repris dans FRANCE CATHOLIQUE) :

 

<<  P.P. - J'interviens comme journaliste (informateur) et comme croyant (qui aime son sujet). J'ajoute que je suis un converti : je connais le fossé séparant la société européenne actuelle de la foi chrétienne.., puisque je l'ai traversé moi-même dans les années 1980. Je regarde la foi et la culture chrétiennes comme quelqu'un qui les a trouvées, alors que les commentateurs en parlent comme de choses perdues. Ce livre est aussi différent par son intention : il veut aider à déblayer la montagne de quiproquos qui sépare les Européens de la foi chrétienne.

LIBERTE POLITIQUE -  Quel rapport entre Benoît XVI et la question européenne ? Et pourquoi “le plan de Dieu” ?

P.P. - Le conclave d'avril 2005 a été le plus multinational et le moins européen de tous les conclaves de l'Histoire. Alors pourquoi a-t-il élu un intellectuel allemand (et un “doctrinaire” romain), alors qu'on attendait un pape sud-américain ou africain, qui serait venu de ces pays du Sud où se trouvent aujourd'hui les multitudes chrétiennes ? Si c'est le plan de Dieu, à nous de le comprendre. Est-ce l'annonce d'un réveil chrétien en Europe ? En ce cas, l'Église de Benoît XVI rendrait un immense service à cette Europe en panne d'identité. Que le pape Ratzinger ait été élu - précisément – à l'heure où la construction européenne entrait en crise et où l'euroscepticisme gagnait les peuples, c'est un signal pour tous ceux qui se rendent compte qu'aucune Europe ne peut naître sans âme. Benoît XVI ne parle pas de “reconquête”, contrairement à ce qu'on prétend ça et là ; il propose un dialogue entre les diverses composantes de la civilisation européenne, dont le christianisme fait évidemment partie. Ceux qui s'opposent à ce dialogue jouent contre l'Europe elle-même.

 Mais le “plan de Dieu” n'est-il pas universel ?

P.P. - Précisément : une Europe qui renouerait avec sa civilisation - dont le christianisme est partie intégrante - deviendrait un pôle mondial. Elle jouerait le rôle planétaire qu'elle n'arrive pas à se donner aujourd'hui. En cela aussi, la foi catholique peut rendre un service inestimable à l'Europe : lui apporter le souffle de cette “Internationale” qu'est la communauté mondiale des croyants. Il faut donc que les chrétiens d'Europe se réveillent, prennent la mesure de l'enjeu, et laissent tomber définitivement les querelles et les faux problèmes dans lesquelles ils se recroquevillaient depuis les années 1970.

 Cet appel au réveil des chrétiens d'Europe, c'est donc l'objet de votre livre?

P.P. - C'est l'objet de sa seconde partie, qui donne une série de coup de projecteurs sur les querelles et problèmes en question.., pour montrer qu'ils sont artificiels, obsolètes, et qu'ils ne font pas le poids par rapport à l'offre immense que la foi chrétienne apporte à nos contemporains. Par exemple à propos de la femme, du sexe, de la laïcité, de la liturgie, de l'œcuménisme, j'essaie de “changer les éclairages” et de montrer au grand public comment la foi catholique voit les choses en réalité.


 Et même à propos des théologies de la libération?

P.P. - Elles sont à réinventer, comme le cardinal Ratzinger lui-même l'avait indiqué à plusieurs reprises. L'Église a décanté dans les années 1970 les fausses théologies de la libération qui reposaient en fait sur une idéologie extérieure (marxiste) ; mais en même temps elle soulignait la nécessité de penser chrétiennement la solidarité avec les plus pauvres et l'action pour la justice économique et sociale. L'Église va mettre en cause l'ultralibéralisme, comme l'annonce, dans mon livre, Mgr Bruguès - évêque d'Angers et ancien collaborateur du cardinal Ratzinger au sein de la Commission théologique internationale.

D'autres personnalités de l'Église interviennent dans ce livre ?

P.P. - Oui : le cardinal Lustiger, le cardinal Poupard, Mgr Fort (évêque d'Orléans), Mgr Perrier (évêque de Lourdes)... J'ai voulu rester proche du terrain français. Benoît XVI aime la France et il tient à la collégialité, comme on le constate en voyant la mitre et le pallium qui figurent sur ses armes personnelles !

 Et la première partie du livre ?

P.P. - Ce sont quatre coups de projecteur sur les épisodes-clés de la vie de Josef Ratzinger : la vie d'un adolescent sous le totalitarisme, le rôle d'un jeune théologien à Vatican II, la lucidité d'un grand intellectuel face au maelström de 1968, et le métier de “gardien du dogme” exercé pendant vingt-quatre ans contre vents et marées. Chacune de ces séquences permet de constater comment les faits du passé annonçaient certaines données d'aujourd'hui (y compris le nihilisme nazi). Dès la fin de cette première partie, le lecteur comprend pourquoi Ratzinger était l'homme dont le début du XXIe siècle allait avoir besoin.

Entretien paru sur liberté politique.com

L'évêque d'Orléans, Mgr André Fort, dans le numéro de septembre 2005 de son bulletin LA VIE DIOCESAINE ([e-mail]), titrait son éditorial "Benoît XVI et le plan de Dieu". L'évêque écrivait : "Pour ma part, un long entretien avec un essayiste et journaliste chrétien, Patrice de Plunkett, m'avait préparé à écouter Benoît XVI en cherchant à repérer et à suivre dans ses propos un thème majeur, un fil conducteur, une idée immense et lumineuse : l'accomplissement ininterrompu du plan de Dieu dans l'histoire du monde et de l'humanité, dans toute sa complexité et sa richesse, ses bonheurs et ses malheurs. Pour Benoît XVI, l'aventure de l'humanité, dans laquelle nous sommes engagés ensemble, n'est pas confuse ni sans signification, à condition que nous sachions lire les "signes des temps" et entendre aujourd'hui les appels de Dieu. Nous avons un pape qui saura être pour nous un guide clairvoyant, un pasteur fraternel et courageux. Il nous appartient désormais de l'écouter et de le suivre." Mgr Fort ajoutait en post-scriptum de cet éditorial : " Patrice de Plunkett vient de publier, aux Presses de la Renaissance, Benoît XVI et le plan de Dieu, remarquable éclairage porté sur l'attachante personnalité de notre nouveau pape et les grands chantiers auxquels il devra travailler."

 

CORBINIANA (l'Eglise catholique en Essonne - Diocèse d'Evry), novembre 2005 : << Un livre pour abandonner des a priori simplistes et découvrir cet homme choisi par Dieu. >>

 

Europe 1, RMC, France Info ("les coups de coeur de Radio France"), Radio Notre-Dame, Lumière 101, RCF, KTO ont rendu compte de l'ouvrage et débattu avec l'auteur. De même la presse écrite :

 

pour LA CROIX, "Le grand mérite de ce livre est de montrer la cohérence de la pensée du cardinal Ratzinger et la façon dont celle-ci s'enracine dans son parcours personnel. L'occasion aussi de tordre le cou à certaines idées reçues ou trop vite faites concernant le nouveau pape. Par exemple lorsqu'il met les points sur les "i" sur une supposée convergence de vues entre George W. Bush et Benoît XVI, ou quand il relit l'attitude du cardinal Ratzinger devant la théologie de la libération..."   

 

Dans FAMILLE CHRETIENNE (Philippe Oswald) : "Excellent connaisseur des textes de Josef Ratzinger, dont il retrace les grandes étapes de la formation humaine et spirituelle, Patrice de Plunkett discerne les lignes de force du pontificat de Benoît XVI, au demeurant confirmées par le pape lui-même dans ses premières interventions. Sur son prétendu conservatisme - que l'on reprochait déjà à son prédécesseur -, sur l'oecuménisme, le rôle des femmes, la sexualité, la laïcité, l'auteur déblaie avec brio les poncifs accumulés, pas toujours innocemment, sur la route du chef de l'Eglise. Pour étayer son essai, il l'enrichit des contributions des cardinaux Lustiger et Poupard, de Mgr Bruguès (évêque d'Angers), de Mgr Fort (évêque d'Orléans), et de Mgr Perrier (évêque de Lourdes), tous familiers de l'homme et de son oeuvre... Merci à Patrice de Plunkett de nous faire si bien partager l'enthousiasme dont lui-même a été saisi en discernant, dans l'élection de Benoît XVI, le plan de Dieu."

 

Dans L'HOMME NOUVEAU, Denis Sureau estimait que ce livre "comprend Benoît XVI de l'intérieur, à la différence des autres journalistes", et qu'il "dissipe les idées convenues".

 

Dans LA NEF, Christophe Geffroy jugeait que Benoît XVI et le plan de Dieu constituait aussi "une biographie intellectuelle, ce qui est la meilleure façon de comprendre un homme qui est précisément l'un des plus grands intellectuels catholiques de notre temps...". Selon l'article, "le mérite essentiel de ce travail est que l'auteur, bon connaisseur des oeuvres du cardinal et se situant sur la même longueur d'ondes que lui, donne de sa pensée une analyse très fidèle, sans chercher à la ramener vers tel ou tel combat partisan". Le livre est surtout "une mise au point très pertinente, et très accessible dans sa forme, aux principales objections qui sont régulièrement lancées dans les médias contre l'Eglise : sur la notion de pape "conservateur", l'Eglise contre les femmes, la sexualité et les moeurs, l'oecuménisme..."

 

LE FIGARO MAGAZINE (Jean Sévillia) estime "particulièrement lumineuse" cette seconde partie du livre, qui veut déblayer les quiproquos entre l'opinion publique d'aujourd'hui et la foi chrétienne.

 

Pour LE SPECTACLE DU MONDE, Benoît XVI et le plan de Dieu est "une enquête serrée, rigoureuse, vivante, fourmillant d'entretiens et de conversations de première main".

 

Pour VALEURS ACTUELLES, "voilà un livre qui cherche à démêler les quiproquos qui se sont accumulés": notamment au sujet de la vie sous le régime nazi, "expérience dramatique dont le futur Benoît XVI tirera un enseignement que Patrice de Plunkett met intelligemment en évidence, à savoir la critique du totalitarisme nihiliste, qu'il prenne la forme "dure" du nazisme ou du stalinisme ou celle, "molle", du relativisme contemporain ; à chaque fois, il s'agit d'une divinisation, dans un désert spirituel et moral, d'un moi : collectif (la classe, la race) ou individuel (l'ego)..."

 

Dans TV CATHOLIQUE, Gérard Leclerc écrit que "l'ouvrage de Patrice de Plunkett se recommande par un grand sens de la synthèse et une parfaite clarté d'exposition... Ainsi peut-il passer en revue les principaux chapitres qui concernent la vie de l'Eglise. Sur chacun d'eux, le nouveau pape apparaît comme un éclaireur (...) qui sait concilier l'exigence de vérité avec l'exigence d'actualité."

 

IL EST VIVANT (magazine de la communauté de l'Emmanuel) juge le livre "passionnant, instructif, lumineux".

 

Dans LES NOUVELLES DE L'ORDRE, organe de l'Ordre du Saint-Sépulcre, Alain de Penanster (lui-même auteur de Benoît XVI et les sept legs), écrit que Benoît XVI et le plan de Dieu est "un beau témoignage de compréhension et de fidélité envers l'Eglise et le pape, dans la lettre et dans l'esprit".