Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/07/2006

Après Valence : Benoît XVI, la famille et les Nouvelles Mœurs

Quelle leçon tirer de l'événement de Valence ?   Le débat s'ouvre, entre "valeurs chrétiennes" et "valeurs d'aujourd'hui"...


 

 

---------------------------------------------------

Le Premier ministre espagnol s’est arrangé pour ne pas être là le dimanche 9 juillet, au moment où le pape allait prendre la parole devant un million de pèlerins.

D’autre part, Benoît XVI a très habilement contourné le problème : au lieu de parler « contre » les réformes du code civil votées par la majorité de gauche à Madrid, il a parlé « pour » la valeur intrinsèque du mariage homme-femme.

De cette façon, le pape mettait en lumière le coeur du message qu'il venait proclamer à Valence. Et il empêchait Zapatero de lui répliquer sur le même terrain : car le Premier ministre, aussi attaché soit-il aux Nouvelles Moeurs, n'allait tout de même pas se mettre à contester ouvertement l'utilité du mariage traditionnel.

"Mariage traditionnel" est-il d'ailleurs la bonne expression ?

Une "tradition", c'est ce que pratique, sans interruption, le plus grand nombre de gens dans une civilisation donnée.

Or le nombre de mariages est en chute libre dans l'espace européen : notamment en France, où les statistiques montrent un brutal décrochage depuis deux ans. Dans une société matérialiste qui a rejeté toute idée de durée, et où les individus ne souhaitent plus se projeter dans l’avenir, l’utilité de se marier devant le maire  - et de se donner ainsi des obligations mutuelles -  est en train de disparaître des consciences.  Force est de constater que le mariage "à l'ancienne" n'est plus traditionnel  (c'est-à-dire pratiqué par la plupart) aujourd'hui.  L'idée conjugale  devient le marqueur d'une - ou plusieurs - communautés de comportement. Comme dit un humoriste : "Pour vouloir se marier aujourd'hui, il faut être gay ou papiste."

Mais du point de vue de la société en général, le mariage est-il indispensable au maintien du cadre familial ?

1 - Selon les théoriciens des Nouvelles Moeurs, le mot "famille" ne désigne plus quelque chose de durable : donc, n'a plus de rapport avec le lien légal (et/ou religieux) du mariage.

2 - Selon les défenseurs du mariage, la durée et la stabilité sont essentielles à toute famille véritable.

C'est sur ce terrain que se pose désormais la question.

Le débat pourra-t-il avoir lieu ? Ou les médias continueront-ils à tourner en dérision les tenants de la thèse numéro 2 ?

 

 

Commentaires

> Gli Inti-illimani valgono bene una Messa: la familia/unida/jamàs serà vencida.

Écrit par : Francesco Vergani | 10/07/2006

> Le mariage "traditionnel" ne semble pas menacé. Je pense plutôt à une désaffection du mariage civil qui devient rédhibitoire. Les époux y voient trop d'inconvénients et de lourdeurs administratives, sans parler de l'immixtion de la puissance publique dans leur vie privée. Comme il est interdit de se marier religieusement uniquement en France, ceux qui le feraient bien ne le font pas.

Les non croyants hésitent en considérant le taux d'échec du mariage civil qui finit de le discréditer (2 sur 3). Un contrat résilié en si grand nombre prouve son inadaptation et l'insatisfaction qu'il génère. Le droit de l'alcôve est d'autant plus rédhibitoire qu'il est ruineux en cas de divorce, pour une insatisfaction générale à peu près garantie.

Cela n'empêche pas la conjugalité de se développer. Certains vont se marier dans des pays où la cérémonie se déroulent à l'église exclusivement pour ne passer que devant le curé. Ils gardent ça pour eux en rentrant en France... Ils sont mari et femme "in pectore". La déficience de l'Etat de droit favorise l'union mystique et l'ultramontanisme matrimonial

Le mariage n'était pas systématiquement célébré sous l'Ancien Régime. Le curé tenait l'état civil et considérait comme mari et femme les couples vivant ensemble depuis un an. Le droit en a gardé la trace au travers de la notion de "possession d'état". Cette pratique d'acquisition du mariage par l'usage serait encore en vigueur dans certains Etats des Etats-Unis.


[De P.P. à Q. - Vos considérations sont extrêmement intéressantes. Il y a là une voie, qui concilie les évolutions lourdes de la société et le sens profond du mariage religieux.]


Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Qwyzyx | 11/07/2006

Les commentaires sont fermés.