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28/06/2006

L'évêchesse en dit plus

medium_EL_CLJeffertsSchori_1_.2.jpgLe programme de Mme Jefferts Schori : une religion soluble dans le matérialisme mercantile ?


 

 

 

A propos de Mme Jefferts Schori, nouvelle primat(e) de l'Eglise anglicane des Etats-Unis, la presse d'hier nous informe que cette dame, "très libérale", "répète que l'homosexualité n'est pas un péché" *. 

 

Mais les homosexuels sont loin d'être les seuls concernés. La dame-évêque considère qu'il n'existe pas de péchés du tout, en quelque domaine que ce soit. En effet, le libéralisme (puisque cette dame est "libérale") ne connaît que des "comportements" : il ne connaît pas de "péchés". La société ultralibérale et son idéologie, le matérialisme mercantile, reposent sur l'exploitation commerciale des comportements ;  le bizness a même un mot pour ça :   on parle de marketing des comportements. Il bouscule, entre autres, l'art de vivre propre aux chrétiens croyants. 

 

Cet art de vivre pousse  à agir dans l'esprit du Christ,  par amour envers lui : donc (aussi) à s'abstenir de ce qui contredirait cet esprit. Ne pas s'en abstenir est appelé péché dans la théologie chrétienne. Pratiquer l'homosexualité, par exemple, est considéré comme un péché. Mais ni plus ni moins que tromper sa femme !  L'idée que l'Eglise ait une phobie spéciale de l'homosexualité, et une animosité particulière envers les personnes homosexuelles, est une idée inexacte. Il ya autant d'homosexuels parmi les catholiques que dans le reste de la population !  La différence entre eux et les homosexuels non catholiques, c'est qu'ils sont appelés, comme tous les chrétiens croyants, à...  la chasteté. L'idée peut faire hurler beaucoup de gens, et hurler de rire beaucoup d'autres ; mais est-elle tellement risible ? Non, estiment maintenant des philosophes athées...

 

Cela dit, l'Evangile n'est pas une morale (notamment pas une morale sexuelle) : c'est infiniment plus.

 

Cela dit aussi, l'Evangile ne bénit pas tous les comportements humains. Le Christ sauve la femme adultère que les fondamentalistes voulaient lapider ; après quoi il lui dit : "Va et ne pèche plus". Il ne cesse de dire tout au long de l'Evangile : "Tes péchés sont remis... Ne pèche plus à l'avenir..."   Si Mme Jefferts enseigne qu'il n'y a pas de péchés, elle se retrouve en contradiction avec le Christ. 

 

  P.P.

 

ps/  On dit que des théologiens ont "dissocié la notion de péché et  la notion d'acte". C'est  commode : ça permet un christianisme vide, approuvant tout et le contraire de tout ; le genre de christianisme que les dirigeants politiques et économiques ont toujours souhaité. Ce n'est pas celui-là qui attire les convertis.

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(*) Le Monde daté du 28 juin.

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