26/06/2006
Le faux pas d'Evo Morales
Essayant de s'en prendre aux catholiques boliviens, Morales a reçu un grand coup sur les doigts. Et s'est attiré les soupçons de son propre peuple...
Evo Morales, nouveau président bolivien, ne sait visiblement pas ce qui est arrivé en Amérique latine dans les années 1970-1980. A cette époque-là, les Indiens, rebutés par l'espèce de pseudo-religion (politique) qu'on leur imposait sous le nom de "théologie de la libération", avaient quitté par milliers les églises catholiques pour se jeter dans les bras de sectes protestantes nord-américaines. Or ces sectes étaient liées aux services spéciaux de Washington... Le résultat du "christo-marxisme" fut donc ce paradoxe : faire cadeau de milliers d'ouailles aux impérialistes que l'on prétendait combattre. Au Nicaragua, l'expérience alla encore plus loin : le régime marxiste au pouvoir, appuyé par des "théologiens de la libération", avait entrepris de transformer le catholicisme local en annexe du parti sandiniste. Exit Jésus-Christ, bonjour Lénine... Cela dura jusqu'à la chute du régime.
Vingt ans après, en Bolivie, le caudillo nationaliste-de-gauche Morales semble tenté de refaire les mêmes erreurs. Auront-elles le même résultat ? Le peuple catholique indien (80 % des Boliviens) n'a pas l'intention de se laisser faire. Quand Morales a fait savoir qu'il voulait supprimer le catéchisme dans les écoles, la population a réagi en masse. Du coup, Morales a reçu Mgr Edmundo Abastoflor, archevêque de La Paz, pour lui assurer que le projet ne serait pas mis à exécution.
C'est l'occasion de rappeler au compañero Evo la figure exemplaire de Mgr Romero : le martyr du Salvador, "l'évêque des pauvres". Assassiné le 24 mars 1980 - pendant qu'il célébrait l'eucharistie - par un tueur de la dictature militaire et de l'oligarchie, Mgr Romero n'était pas un christo-marxiste : pour lutter aux côtés des opprimés, il n'avait pas besoin de Lénine, l'Evangile lui suffisait. Et c'est Mgr Romero, non les guérilleros marxistes, qui est resté dans le coeur du peuple salvadorien ! Le gouvernement bolivien devrait se rappeler ça - avant de croire malin de s'en prendre à l'Eglise catholique.
P.P.
11:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
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