Abdul Rahman : contre lui, les talibans aussi

Les islamistes appellent "les musulmans" à "réagir avec colère"...

 

Les talibans prennent la relève de l'action contre Abdul Rahman - Après la libération de l'Afghan chrétien, imposée à Hamid Karzaï par la protestation internationale, les talibans ("ennemis de l'Occident") expriment la même attitude que les imams officiels d'Afghanistan ("amis de Hamid Karzaï qui est un ami de l'Occident"). Le 30 mars, Mohammed Hanif, porte-parole taliban, a fait parvenir aux agences  un communiqué qualifiant de "crime"  l'abandon du procès et la libération d'Abdul Rahman :  

"Nous condamnons ce crime commis par le gouvernement fantoche (d'Afghanistan) et demandons aux musulmans de réagir avec colère face à cette décision". 

Le communiqué précise que l'abandon du procès pour apostasie "prouve que les systèmes judiciaire, parlementaire et exécutif ne sont pas indépendants en Afghanistan" et que  "les forces étrangères détiennent toujours le pouvoir".

 

 

Toujours le silence dans les milieux officiels parisiens. Peut-être faut-il le rapprocher de ce commentaire du grand quotidien de la classe politique (Le Monde, 30 mars, p. 5) :

"En intervenant de façon aussi tranchée sur le cas d'Abdul Rahman, la communauté internationale n'a peut-être pas rendu service au gouvernement du président Karzaï, déjà accusé par une majorité d'Afghans d'être une "marionnette" des Etats-Unis. La gestion de cette affaire va donner des arguments aux opposants du gouvernement sur un sujet extrêmement émotionnel."

 

Voilà ce que pense la classe politico-médiatique parisienne, quand la vie d'un homme est en jeu... et que cet homme n'appartient pas aux beautiful people * !

 

----------------

(*)  Beautiful people n'est pas dit au hasard : souvenons-nous des articles politiques, en 2003, célébrant "l'élégance vestimentaire" (!) de Hamid Karzaï...