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18/02/2006

Outreau : et maintenant, le déraillement !

Ce qu'on entend dans les hautes sphères devient surréaliste...


 

Au départ tout était simple : une inhumanité avait été commise, sous la forme d'une erreur judiciaire massive et qui engageait l'appareil de la justice française. Les seules questions étaient :

1. comment panser les blessures des victimes,         

2. comment empêcher une pareille erreur de se reproduire.

Il fallait donc enquêter sur les causes (institutionnelles, psychologiques, sociologiques, médiatiques, etc) du drame d'Outreau.

 

Où en est-on aujourd'hui ? Aux antipodes. En marge des auditions de la commission d'enquête parlementaire, les avocats craignent qu'il soit être de moins en moins question de l'erreur judiciaire et d'une réforme de la justice.

Par une nouvelle série de dérapages typiquement français (et médiatiques), le débat, faussé, est devenu un conflit d'institutions entre la Magistrature et le Parlement.

Les magistrats crient  au viol de la séparation des pouvoirs, en s'indignant que des députés osent questionner des juges. Les 35  présidents de cours d'appel lancent un manifeste en ce sens. M. Guy Canivet (premier président de la Cour de cassation) écrit au chef de l'Etat que le respect de l'indépendance de la justice est mis en cause, et qu'une atteinte est portée à son image en France et à l'étranger...

Les victimes répondraient volontiers à M. Canivet que la pire atteinte portée à la justice française fut l'erreur judiciaire d'Outreau ; mais il paraît que ce malheur, infligé à de petites gens, n'intéresse plus grand'monde. Ceux qui continuent à se pencher sur lui ne vont pas tarder à devenir suspects.

P.P.

14:30 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

> Les juges rendent la justice au nom du peuple français. Il me parait sain que les représentants du dit peuple aient un droit de regard sur ce que font les juges et surtout comment ils le font.

Écrit par : Jourdier | 09/03/2006

Les commentaires sont fermés.