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05/12/2005

Le centenaire de 1905 et… le procès de Lionel Dumont

Faisons un exercice de lucidité...


 


 

Est-ce un signe ?  Voici, en même temps, deux événements :  la commémoration de la loi de 1905 (séparation des Eglises et de l’Etat), et le procès de l’islamiste français Lionel Dumont (le « gang de Roubaix », 1996).

C’est l’occasion, pour les catholiques français, de se mettre un peu au clair.


Commémorer 1905  sert à faire de l’histoire, ce qui n’est jamais inutile.  Mais nous ne sommes plus dans la situation de la Belle Epoque. Le vrai problème, pour les catholiques, n’est plus le laïcisme : il fait du bruit, mais il est devenu creux ; aujourd'hui c'est une simple annexe des slogans d'hypermarché. (Sans doute il y a Onfray - mais une haridelle ne fait pas le printemps).
 

Le vrai problème, c’est qu’aujourd’hui la foi chrétienne est devenue la Grande Inconnue en  Europe.


 Les Européens, quelle que soit leur origine, n’ont aucune idée du christianisme.

Ou bien ils en ont une idée fausse, usinée par les médias qui n’y connaissent rien et qui  en parlent sans s’y intéresser.

Comment rendre, aux individus d’aujourd’hui, accès au vrai contenu de cette foi et de cette pensée ?

La priorité est là, pour les catholiques  - plutôt que de déplorer un passé enterré de longue date, ou de se tétaniser devant la présence de l’islam (situation de fait à laquelle on ne peut rien changer).


 Le procès de Lionel Dumont devant la cour d’assises de Douai, ouvert  le 5 décembre, est l’occasion de réfléchir à tout ça.

(C'est l'affaire du gang des "islamistes de Roubaix" en 1996).

 

On peut voir le cas Dumont à la façon de la presse bobo, en trouvant excitant ce personnage de jeune Français braqueur et moudjahid. On peut aussi le voir à la façon conservatrice, en s’indignant qu’un jeune Français devienne moudjahid et braqueur.

Mais il y a une troisième façon de le voir  : elle consiste à se demander comment un fils d’ouvrier de Tourcoing, enfant d’une famille nombreuse de sept frères et sœurs, peut se prendre de fascination pour l’islam. 

Est-ce par horreur du vide  - mental et moral – de notre société matérialiste mercantile ?
 

Alors pourquoi Lionel Dumont n’était-il pas allé voir du côté des chrétiens, dans ce Nord qui fut autrefois un pays catholique ?

Est-ce parce que le langage catho, en cette fin du XXe siècle, était devenu trop vague pour attirer les jeunes en recherche ?

Si là est l'explication, on voit combien Josef Ratzinger a eu raison d'appeler, en l'an 2000, les nouveaux évangélisateurs à rénover leur façon de présenter la foi...

Commentaires

bonjour, même si je n'ai pas eu trop le temps de suivre de près cette affaire. Je suis bien d'accord avec votre analyse. je suis une jeune catholique praticante qui a bien conscience de vivre dans un monde déchristianisé. Comme beaucoup de jeunes, je me suis retrouvée confrontée à un catéchisme où on n'apprenait guère de choses... J'ai même connu des membres de l'Eglise qui nous décourageaient en quelque sorte de vouloir vivre pleinement notre foi...
J'ai rencontré des adultes qui ont peur d'annoncer aux jeunes l'exigence du message chrétien.. Ils ont peur, car ils ont l'impression que ceal ferait fuir les derniers jeunes qui resteraient... Or c'est tellement l'inverse, nous les jeunes nous avons besoin de la vérité et de l'authenticité... Et ce qui est dur, c'est de voir tant de jeunes autour de moi parfois catholiques praticants qui se retrouvent engagés dans des impasses terribles, car à un certain moment des adultes n'ont pas forcément eu le courage de les prévenir et de leur dire la Vérité.. Bien sûr cette annonce de l'Evangile se heurtera toujours à la liberté des jeunes, mais si on ne parle pas comment voulez- vous que les jeunes puissent choisir... après c'est souvent plus difficile.. Pas impossible, certes, car il y a toujours de l'espérance, mais très difficile, car avec le temps il ya des faits, des conséquences qui sont là... Alors de grace, n'ayez pas peur de parler aux jeunes, et ne laisser pas seulement des jeunes aider les jeunes.
Nathalie

Écrit par : Nathalie | 05/12/2005

Excusez-moi si je suis un peu provocateur. Le message de l'Eglise ne passe plus: l'exode rural, la génération des baby-boomers, une mauvaise mise en application de la réforme liturgique, un langage souvent creux et un oubli du spirituel au profit du social seul ont fait perdre les repères chrétiens qui balisaient la vie de nos concitoyens. A cela s'ajoute l'enseignement du mépris de la part des laïcards. Dans le même temps arrive un Islam fidèle à lui-même et vécu fidèlement et humblement par ses croyants qui ne doutent pas. L'histoire de chacun est unique, mais voyant le tableau cela ne m'étonne pas que certains choisissent l'Islam. C'est à nous d'être fidèle à notre baptême et de nous bouger pour évangéliser.

Écrit par : Mickaël | 05/12/2005

La société moderne a remplacé la foi par la drogue (n'était-il pas symptomatique que les communistes voient dans la religion l'opium du peuple?), la charité par la sécurité sociale, toute la richesse divine et humaine par des papiers et des produits. Faut-il être surpris que l'Islam ou les sectes attirent ?
Ce ne sont pas des prêtres qui ressemblent à des animateurs sociaux et un vide doctrinal qui vont contrer ce mouvement

Écrit par : françois | 12/12/2005

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