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27/02/2023

Les pouvoirs "publics" laissent tomber la filière bio

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...tout en prêchant pour la prise de conscience climatique, la biodiversité, la protection des sols et la santé des consommateurs ! Mon éditorial à RCF ce matin (7 h 57) :

► Le Salon de l’Agriculture est une espèce de liturgie annuelle qui donne aux Français une image un peu trop optimiste de la situation du monde rural. Sans insister assez, disons-le, sur les difficultés injustes que rencontre la filière bio…
En principe, tout le monde sait que le bio (le vrai) fait partie de la nécessaire réorientation de l’agriculture face au dérèglement climatique. En principe, l’Etat sait que son devoir aujourd’hui serait d’organiser et de mener cette réorientation agricole, et donc (notamment) de soutenir les 60 000 exploitations françaises qui ont choisi l’agriculture biologique…
En réalité, le gouvernement a supprimé les aides au maintien dans le bio, qui étaient accordées aux fermiers bio en échange des services rendus à l’environnement. Non seulement ça, mais le gouvernement suscite une concurrence injustifiée aux exploitations bio, en créant un label “haute valeur environnementale” si peu exigeant qu’on l’accorde à des exploitations dont l’environnement n’est pas le premier souci.
Et pendant que le gouvernement accorde des centaines de millions d’euros au secteur agro-industriel (betteraves, volailles, cochons etc), le secteur bio n’a droit qu’à de tout petits chèques : et encore, ils ne vont pas aux exploitants : ils servent à financer des “études” et des “actions de communication” !
Tout se passe comme si Elisabeth Borne, ses prédécesseurs et Emmanuel Macron lui-même ne voyaient pas clairement le rôle pionnier de la filière bio, dans un monde qui doit d’urgence réagir contre les conséquences de l’agro-chimie : intoxication des sols, stagnation des rendements, érosion de la biodiversité, atteintes à la santé publique, aggravation constante du dérèglement climatique…
La Confédération paysanne – syndicat qui, lui, voit très bien l’immensité des problèmes et l’urgence des solutions – demande au gouvernement de débloquer sans délai une aide de 15 000 euros par agriculteur bio. Je ne sais pas si vous connaissez des militants de la Confédération paysanne ? J’en connais quelques-uns, et je peux vous garantir qu’on ne peut pas les traiter d’idéologues ni d’écolos parisiens. Ce sont des hommes et des femmes d’expérience : on apprend beaucoup de choses en les écoutant.
 
 
 

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Commentaires

LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE

> Tout à fait d'accord pour "la Conf", loin d'être des militants farfelus.
Pour compléter voir l'article très instructif paru sur le média alternatif 'Reporterre' : https://reporterre.net/Crise-de-la-bio-les-producteurs-galerent
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Écrit par : Alain Airault/ | 27/02/2023

QUELS DROITS BEZOS PEUT-IL BIEN AVOIR À RECEVOIR LA LÉGION D'HONNEUR ?

> M. Macron décora il y a quelques jours le patron d'Amazon : la Légion d'honneur à M. Bezos pour récompenser des "mérites éminents" selon les exigences de l'ordre national. Mais en cherchant bien, je n'arrive pas à en trouver : Amazon exploite ses salariés, bétonne nos zones industrielles, ravage nos commerces de proximité, incite nos compatriotes à la procrastination en commandant via son téléphone depuis son fauteuil, contribue au réchauffement climatique du fait des tonnes de carton nécessaires aux emballages, sans évoquer les camions ou avions requis pour le transport. Avec le modèle promu par M. Bezos, l'acte d'acheter est devenu utilitariste : avant l'irruption des téléphones mobiles, on flânait en librairie sans savoir vers quel ouvrage la Providence guiderait nos pas, aujourd'hui c'est d'un clic que nous commandons virtuellement sans échanger avec le moindre libraire. Les deux librairies que j'aimais fréquenter à Lunéville il y a vingt ans ont fermé boutique : Amazon s'est imposé.
Pas étonnant que la macronie adepte du tout-technologique délaisse l'agriculture biologique : seuls parlent au gouvernement actuel les concepts de rationalité et d'optimisation. Ajoutons à cela le poids considérable des groupes de pression de l'agro-industrie : M. Macron sait qu'il doit son élection à la FNSEA bien davantage qu'à la Confédération paysanne.
Mais pendant ce temps, la tragédie se poursuit dans les campagnes françaises : la soif de pesticides tue de plus en plus d'insectes et d'abeilles, les écosystèmes se dérèglent, les oiseaux se raréfient, les sols s'appauvrissent. La technologie ne sera d'aucune utilité lorsque le point de non retour sera atteint ; nos ultra-libéraux à pochette auront alors l'outrecuidance de blâmer les écologues de ne pas avoir suffisamment mis en garde.
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Écrit par : Philippe de Visieux/ | 28/02/2023

@ Philippe de Visieux

> Vous avez oublié :
Pourquoi Amazon s'implante-t-il à côté de bases militaires ou d'anciennes infrastructures militaires ?
Et pourquoi ses cadres nord-américains sont d'anciens militaires ?
Les plus gros contrats d'Amazon ne sont peut-être pas du domaine civil.
La partie visible d'Amazon que vous citez est consternante, mais ce n'est peut-être pas la pire.
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Écrit par : Isabelle Meyer/ | 01/03/2023

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