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18/06/2020

À quoi sert le Covid-19 – [3] Bayer-Monsanto et Syngenta font le chantage à "l'urgence économique" pour bloquer l'amélioration des tests pesticidesabeilles

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Mort massive d'abeilles pollinisatrices : tuées par les pesticides...

Alerte : “Après sept ans d’efforts et de lutte, de nouvelles procédures d’évaluation des pesticides pourraient  entrer en vigueur en 2021 pour protéger les abeilles dans les pays de l’Union européenne. Mais les lobbies de l’agrochimie ont sorti leur arsenal de guerre pour torpiller ces ‘tests abeilles’ (salutaires pour les pollinisateurs et la biodiversité) et en affaiblir la portée…” Ci-dessous le communiqué intégral de Pollinis :


<< Bayer-Monsanto, Syngenta-ChemChina et les grandes multinationales de l'agrochimie ont mis leurs lobbys en ordre de bataille pour prendre le contrôle des procédures d’homologation et de régulation des pesticides au niveau européen – pour être sûres à 100 % que leurs produits continueront à être vendus massivement dans les pays de l'Union européenne...

...malgré la grande extinction en cours des abeilles et des pollinisateurs essentiels... 

...et aux dépens de tous les citoyens qui se battent depuis des années pour faire interdire l'ensemble des pesticides tueurs d'abeilles en Europe et dans le monde !

En ce moment même, une réforme de la procédure d'évaluation de la dangerosité des substances actives contenues dans les pesticides, sur les abeilles et autres pollinisateurs, est en cours à Bruxelles : les lobbys de l'agrochimie tentent à tout prix d'y imposer leurs propres protocoles, et face à eux une poignée d'ONG, dont POLLINIS, lutte avec acharnement pour leur faire barrage.

Nous avons besoin de toute l'aide possible pour les stopper avant qu'ils n'obtiennent gain de cause et que cette prise de contrôle par les firmes ne précipite l'extinction massive de la biodiversité et ne compromette la survie des générations à venir. Je vous demande de signer de toute urgence la pétition européenne en cliquant ici, et de la faire circuler autour de vous autant que vous le pourrez.

Comment en est-on arrivés là ?

En 2010, sous la pression des scientifiques et face à l'extinction effrayante des insectes pollinisateurs, l'Europe reconnaît que les tests utilisés pour mesurer les effets des pesticides sur les insectes avant d'en autoriser la vente sont devenus complètement obsolètes.

Ils ne permettent plus de mesurer les effets résultant de modes d’action incroyablement subtils et redoutablement efficaces des nouvelles molécules répandues en quantités industrielles dans tous les pays de l'Union.

Pour rappel, certaines molécules utilisées comme insecticides sont aujourd'hui, à dose égale, jusqu'à 7 000 fois plus toxiques pour les abeilles que le fameux DDT déjà interdit depuis des décennies !

En application du règlement européen No 1107/2009 qui prévoit que les produits chimiques mis sur le marché ne doivent pas avoir d'effet « inacceptable » sur l'environnement, et par souci de mise à jour, la Commission européenne demande alors à l'EFSA, l'autorité européenne de sécurité des aliments, d'adapter le processus d’évaluation aux dernières connaissances scientifiques et d’adopter des « tests abeilles » plus intégratifs des effets potentiels  – pour s'assurer que les effets délétères des molécules soient sérieusement évalués AVANT d’autoriser la vente des produits et AVANT qu’on les retrouve partout dans les campagnes, les sols, et les nappes phréatiques... jusque dans nos assiettes et dans l'air que nous respirons !

Un groupe composé des meilleurs experts est aussitôt formé. 

Ils rendent leurs conclusions deux ans plus tard (1) et proposent la mise au point de nouvelles lignes directrices, le « Bee Guidance Document », basées sur une approche scientifique plus intégrative - pour des tests abeilles vraiment pertinents. (2)

Les instances européennes les approuvent : mais les lobbys de l'agrochimie vont en décider autrement...

Ils ont appliqué eux-mêmes ces nouveaux « tests abeilles » dans leurs labos sur plus de 150 de leurs pesticides en circulation. 

Les résultats sont catastrophiques : 79 % des herbicides testés... 75 % des fongicides... et 92 % des insecticides ne passeraient pas le premier niveau de tests en laboratoire (3) : pour les firmes, cela impliquerait non seulement d'investir dans de coûteux tests supplémentaires…

… mais surtout, de prendre le risque qu'une grande partie de leurs pesticides ne soient pas autorisés sur le marché européen, car trop dangereux pour les abeilles à miel ! 

Pour les multinationales de l'agrochimie, ces résultats sont sans appel : adopter une approche intégrative avec  des « tests abeilles » mieux adaptés permettant de mesurer la toxicité réelle de leurs produits sur les abeilles, les bourdons, ou d'autres pollinisateurs indispensables à nos écosystèmes, reviendrait à se priver du jour au lendemain de leur principale source de revenus.

Elles mobilisent alors toute la puissance de leurs lobbys pour s'opposer à l'adoption des lignes directrices : 

>> critique de l'approche scientifique utilisée par les experts réunis par l'EFSA, chantage à la délocalisation... financements académiques et scientifiques de grande ampleur pour blanchir leurs produits et abaisser les niveaux de protection... argumentations biaisées sur les menaces bio-invasives, promettant un « retour à une agriculture du Moyen-Âge » et aux grandes famines... infiltration des comités scientifiques et consultatifs qui travaillent avec la Commission européenne et les États membres et qui participent aux décisions concernant les pesticides...<< 

Un arsenal de techniques très élaborées, qui leur permet de mettre une pression sans précédent sur les responsables politiques...

Résultat : le Bee Guidance Document et ses « tests abeilles » ont été soumis pour approbation finale plus de 30 fois de suite au SCoPAFF (le Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale), un comité européen réunissant des représentants des États membres, sous la présidence de la Commission européenne.

> Ils ont été rejetés à chaque fois, sans qu'on puisse savoir pourquoi, et sans caméras, permettant ainsi aux États membres de garder leur vote secret. (4)

Il faut se rendre à l'évidence :

Les autorités censées contrôler les pesticides et protéger les citoyens européens se retrouvent impuissantes face aux firmes industrielles désireuses de continuer à vendre leurs produits toujours plus élaborés et dangereux – et engranger le plus longtemps possible les bénéfices colossaux liés à ce commerce.

Ça ne peut plus durer comme ça. S'il vous plaît, signez la pétition européenne et faites-la passer autour de vous à tous ceux qui pourraient se mobiliser.

Faut-il rappeler les effets en cascade de cet effondrement de la biodiversité ?

– Chaque année en France plus de 80 000 tonnes de pesticides sont déversés dans nos campagnes ; (5)

73 à 80 % des insectes volants ont déjà disparu de nos territoires au cours des 30 dernières années (6) ; la moitié des papillons en vingt ans (7) et les abeilles et autres pollinisateurs sauvages meurent par milliards chaque année ;

un tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans ; (8)

– la diversité des plantes à fleurs est en rapide déclin faute de pollinisation sur plus de 80 % des sites étudiés au Royaume-Uni et aux Pays-Bas (9), et une plante sur cinq est désormais menacée d'extinction… (10)

Va-t-on rester les bras croisés pendant que ce cataclysme silencieux se déroule dans nos campagnes, mettant directement en péril la biodiversité et l'avenir des générations futures ?

IL FAUT AGIR VITE !

Pourtant… Le 11 mars 2019, sous couvert d’une mise à jour scientifique, la Commission européenne a demandé officiellement à l'EFSA d’ajuster l’approche scientifique permettant de mesurer l'effet catastrophique des nouvelles molécules de pesticides sur les abeilles et la biodiversité...

... et de bien vouloir reconsidérer les niveaux de protection déterminant les seuils de toxicité, afin qu’ils coïncident avec les demandes des firmes agrochimiques elles-mêmes – Bayer-Monsanto, Syngenta-ChemChina, BASF, Dow Agrosciences et autres multinationales qui retirent plusieurs centaines de millions d'euros par an de la vente de ces pesticides ! (11)

C'est une trahison insupportable des autorités censées nous protéger.

Et l'objectif est clair : garantir le plus longtemps possible les intérêts à court terme d'une petite caste de multinationales aux lobbys trop puissants.

Depuis, une réforme est en cours à l'EFSA pour affiner l’approche scientifique et déterminer les critères et les outils permettant d’évaluer la dangerosité des pesticides sur les abeilles et autres pollinisateurs.

Notre équipe, qui fait partie du comité consultatif de l'EFSA en tant que représentants de la société civile, a formulé des recommandations qui reprennent celles émises par les scientifiques en 2013… (12)

… mais de leur côté, les représentants d'intérêts de l'industrie poussent de toutes leurs forces pour affaiblir les niveaux de protection, ce qui faciliterait la commercialisation de leurs produits… (13)

… et qui permettrait peut-être la mise sur le marché et l'utilisation à grande échelle en agriculture de pesticides dangereux pour les pollinisateurs !

Pour que la voix et les recommandations de la société civile pèsent plus lourd dans la balance que les demandes des firmes en quête perpétuelle de nouveaux profits, nous avons besoin de la participation d'un maximum de personnes : 

s'il vous plaît, rejoignez dès maintenant la mobilisation pour faire pression sur la Commission européenne et l'obliger à refuser tout affaiblissement des procédures d'homologation des pesticides établies par l'EFSA en 2013

...et d'adopter immédiatement le document d’orientation et ses « tests abeilles », largement recommandé par l’ensemble des EXPERTS SCIENTIFIQUES du monde académique– pour retirer une fois pour toutes les pesticides tueurs d'abeilles de nos territoires avant qu'il ne soit trop tard, et enrayer l'extinction de la biodiversité.

> Signez dès maintenant la pétition européenne pour contrer les lobbys en cliquant ici !

Pas de compromissions, pas de petits arrangements :

Il n'est pas admissible que les autorités censées protéger l'intérêt général se plient aux desiderata d'intérêts privés – au détriment des pollinisateurs, de l'environnement et de l'équilibre de la chaîne alimentaire…

Il est temps de leur rappeler que, dans une démocratie, ce sont les citoyens qui décident, pas les entreprises !

Malgré la force de frappe phénoménale déployée par les lobbys de l’industrie agrochimique, nous, citoyens européens alarmés par le déclin dramatique des pollinisateurs et ses conséquences directes sur nos vies, avons un atout majeur : c'est bien sûr notre nombre.

C'est pourquoi il est si important qu'un maximum de personnes signent la pétition pour l’adoption immédiate des « tests abeilles » qui permettent de préserver les pollinisateurs et l’ensemble de la chaîne alimentaire face aux pesticides les plus toxiques.

Si ce n'est pas déjà fait, SVP ajoutez votre signature, et surtout : n'oubliez pas de transmettre cet email le plus largement possible autour de vous.

De trop nombreuses personnes ignorent encore les tractations lugubres qui ont lieu en ce moment même à Bruxelles, et qui pourraient sonner le glas des abeilles et de milliers d'espèces de pollinisateurs sauvages dans les années à venir.

Beaucoup croient qu'on peut compter sur les autorités sanitaires et environnementales pour nous protéger, et garantir la sécurité de nos aliments et de l'environnement. 

Malheureusement, cette affaire montre bien les failles béantes du processus, dans lesquelles les firmes les plus puissantes peuvent s'engouffrer à merci pour imposer leur loi – et leurs produits toxiques ! – à tout un continent.

Aidez-nous à diffuser cette info à un maximum de citoyens, pour les alerter sur le coup de force anti-abeilles des lobbys à Bruxelles, et les rallier à nos côtés…

… pour opposer, face aux multinationales agrochimiques qui se pensent toutes-puissantes, une force unie et déterminée de plusieurs centaines de milliers de citoyens  – peut-être même un million, si chaque personne fait l'effort de diffuser ce message autour d'elle.

Alors s'il vous plaît, aidez POLLINIS à créer une véritable onde de choc à travers le pays et l'Europe toute entière, pour que notre pression sur la Commission européenne soit plus forte que celle des lobbys de l’agrochimie qui sacrifieraient sans vergogne votre santé, votre alimentation et l'avenir même de la nature, pour satisfaire leurs profits immédiats.

Pour que, non seulement le niveau de protection des tests pour l'homologation des pesticides préconisé par les scientifiques en 2013 ne soit pas affaibli, mais que les tests intégratifs qui permettraient une vraie protection des pollinisateurs soient adoptés immédiatement ! 

Signez la pétition, et transmettez cet email à un maximum de personnes autour de vous. >>

_________________

Références :

  1. EFSA Panel on Plant Protection Products and their Residues (PPR). (2012). Scientific Opinion on the science behind the development of a risk assessment of Plant Protection Products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal, 10(5), 2668.
  2. EFSA Guidance Document on the risk assessment of plant protection products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees) EFSA Journal 2013;11(7):3295
  3. Miles, M., Alix, A., Becker, R., Coulson, M., Dinter, A., Oger, L., ... & Weyman, G. (2018). Improving pesticide regulation by use of impact analyses: a case study for bees. Conference paper. Hazards of pesticides to bees, 13th international symposium of the ICP-PR Bee protection group, October 2017, Valencia (Spain), Julius-Kühn-Archiv, (462), 86-90.
  4. RAPPORT DE POLLINIS SUR LE BLOCAGE AU NIVEAU EUROPÉEN DES « TESTS ABEILLES » – POLLINIS 05.2019
  5. La QSA totale, tous produits et usages confondus, est de 85 876 tonnes en 2018LE PLAN ECOPHYTO EN 2018-2019 EN BREF ,JANVIER 2020
  6. Hallmann, C. A., Sorg, M., Jongejans, E., Siepel, H., Hofland, N., Schwan, H., ... & Goulson, D. (2017). More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PloS one, 12(10), e0185809.
  7. Van Swaay, C., Van Strien, A., Harpke, A., Fontaine, B., Stefanescu, C., Roy, D., ... & Švitra, G. (2013). The European grassland butterfly indicator: 1990–2011. Published by the European Environment Agency
  8. Inger, R., Gregory, R., Duffy, J. P., Stott, I., Voříšek, P., & Gaston, K. J. (2015). Common European birds are declining rapidly while less abundant species' numbers are rising. Ecology letters, 18(1), 28-36.
  9. Biesmeijer, J. C., Roberts, S. P., Reemer, M., Ohlemüller, R., Edwards, M., Peeters, T., ... & Settele, J. (2006). Parallel declines in pollinators and insect-pollinated plants in Britain and the Netherlands. Science, 313(5785), 351-354.
  10. Willis, K.J. (ed.) 2017. State of the World’s Plants 2017. Report. Royal Botanic Gardens, Kew.
  11. Mandate to EFSA to revise the Guidance on the risk assessment of plant protection products on bees, European Commission 03.2019
  12. TESTS ABEILLES : POLLINIS FACE À L’AGROCHIMIE AU SEIN DU COMITÉ CONSULTATIF DE L’EFSA - POLLINIS 10.2019
  13. ECPA (2017). Proposal for a protective and workable regulatory European bee risk assessment scheme based on the EFSA bee guidance and other new data and available approaches. 39p., voir en particulier p. 9 
  14. PESTICIDES ET POLLINISATEURS : LA COMMISSION ET LES ÉTATS MEMBRES SONT-ILS EN TRAIN DE CÉDER AUX PRESSIONS DE L’AGROCHIMIE ? – POLLINIS 07.2019 

 

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Commentaires

LES INUTILES

> À quoi servent nos représentants européens ou nationaux s'ils se contentent d'obéir aux puissances de l'argent ? Comme les journalistes, les politiques d'aujourd'hui se contentent de toucher des prébendes dans des sinécures octroyées par ces puissances (à ceci près qu'ils font tout un travail de propagande en leur faveur).
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Écrit par : Guadet / | 19/06/2020

RELÂCHEMENT

> Oui, il y a une offensive. On reparle aussi d'un relâchement des normes de l'alimentation bio, ce qui diluerait le concept.
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Écrit par : PF Huet / | 20/06/2020

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