19/04/2020
M. Pastoureau veut déconsacrer Notre-Dame de Paris
Plusieurs d’entre vous ont réagi – avec une stupeur que je partage – aux propos de Michel Pastoureau dans sa réponse à l’enquête générale de La Croix sur l’avenir de la cathédrale. L’historien le plus médiatique actuellement déclare en effet ceci (15/04) :
<< En ce lieu unique, culte et tourisme ne semblent pas compatibles […] À Notre-Dame, il y a trop de monde, trop d’attentes, trop d’enjeux : il faudra choisir... [Première solution : chasser les touristes ?] Les autorités de tutelle s’opposeraient certainement à une telle solution, du moins les autorités civiles : la ville de Paris et l’État. […] Seconde solution : expulser les fidèles. Pour ce faire il faudrait déconsacrer Notre-Dame et la transformer en musée, comme cela s’est fait dans certains pays voisins – tous protestants il est vrai (Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège [1] ). Moi qui suis historien et chrétien, catholique qui plus est, j’avoue qu’une telle mesure ne me choquerait pas outre mesure. Il ne me vient jamais à l’idée d’entrer à Notre-Dame pour prier : non seulement la cathédrale a été abandonnée au tourisme de masse mais elle aussi a été confisquée par la République pour y organiser différentes cérémonies dont on attendrait qu’elles se déroulent ailleurs, au Panthéon par exemple. C’est lui le grand temple républicain, pas Notre-Dame. Pourquoi célébrer dans la cathédrale les funérailles de présidents parfaitement athées ? N’y a-t-il pas là quelque chose de provocant ? Faire de Notre-Dame un musée n’est certes pas la solution parfaite mais ce serait, me semble-t-il un moindre mal, et, concernant la reconstruction, permettrait de trancher plus facilement entre les trois possibilités qui se présentent : remettre la cathédrale dans l’état où elle se trouvait avant l’incendie ; viser plus en amont et tenter de gommer certaines fantaisies de Viollet-le-Duc ; ou bien, au contraire, faire du neuf et encourager un “geste architectural” audacieux... L’expression est certes grotesque – “geste architectural” ! – mais sa réalisation, si elle était réussie, pourrait être le symbole de la nouvelle vie de l’édifice. >>
On sait que M. Pastoureau fait dans la rondeur et le réalisme. Mais là, quelque chose grince dans les rouages… Ce réaliste ne décrit pas une réalité. Ce qu’il affirme contredit le vécu des catholiques parisiens dans leur cathédrale.
Tous ceux (j’en fais partie) qui ont la pratique régulière du lieu, y compris aux jours de plus grande affluence touristique, savent que les touristes ne gênent pas plus la prière dans Notre-Dame que dans l’abbatiale du Mont Saint-Michel (que j’ai beaucoup pratiquée elle aussi).
Sans oublier ce détail qu’un historien devrait avoir à l’esprit : Notre-Dame comme le Mont sont des édifices voués par destination aux foules en vrac : une vocation de caravansérail [2]. Et je peux certifier – l’ayant vécu souvent – que les cérémonies du Vendredi Saint à Notre-Dame, où affluent du monde entier des milliers de fidèles et de touristes, sont chaque fois l’occasion de conversations spirituelles avec une partie de ces derniers. Quel catholique pourrait admettre que disparaisse ce creuset d’évangélisation ?
M. Pastoureau qui se déclare catholique ne peut ignorer tout ça. Je ne lui fais pas l’injure de croire que sa réponse à La Croix reflèterait de sa part un catholicisme de club, épris d’un entre-soi qui confondrait sanctuaire et caisson d’isolation sensorielle… Alors pourquoi prend-il une posture qui indigne les catholiques, irritera la majorité des Français sondés, et ne plaira qu’aux tour-operators – plus quelques conseillers de MM. Macron et Riester ?
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[1] Inexact ! Principale cathédrale de Norvège, plus grand édifice religieux d'Europe du Nord et seule cathédrale gothique de Scandinavie, celle de Nidaros à Trondheim – sur la tombe de saint Olaf – est aujourd'hui siège diocésain de l'Eglise de Norvège. Je l'ai visitée en 2003 guidé par un séminariste en tenue de choeur luthérienne.
[2] Médiéviste, M. Pastoureau connaît mieux que moi la mine de ressources que sont les lettres de rémission de juges royaux. Il doit savoir que nombre d’entre elles (XIVe-XVe siècles) parlent de délits de pèlerins autrement plus “religieusement incorrects” que les attitudes de touristes au XXIe !
17:05 Publié dans Notre-Dame de Paris | Lien permanent | Commentaires (59) | Tags : notre-dame de paris
Commentaires
> Le pastoureau se fait le mouton du gouvernement
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Écrit par : E Levavasseur / | 19/04/2020
> Qui disait déjà:"Seigneur, protèges-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge" ?
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Écrit par : VF / | 19/04/2020
DANS LE TEXTE
> "faire du neuf et encourager un “geste architectural” audacieux..."
Ça c'est du Macron dans le texte :
https://www.lepoint.fr/societe/notre-dame-le-plan-de-macron-peine-a-convaincre-08-06-2019-2317699_23.php
"L’expression est certes grotesque ..." (ça c'est pas gentil pour le Président)...
"...mais sa réalisation, si elle était réussie, pourrait ..." ( = "mais c'est quand même une bonne idée").
Pour avoir eu la chance de visiter la mosquée Al Aqsa, aussi des temples indiens et chinois à Singapour, le touriste que j'étais, s'asseyait (ou pas) dans un recoin, en silence, et sans compter le temps regardait des offices, des cérémonies, ou des fidèles prier et à ces moments je me sentais relié à eux, et partie intégrante, bien que loin de chez moi, d'une humanité qui ...
Hé ho ! je vous parle M. Pastoureau, écoutez plutôt que de ne penser qu'à votre musée !
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Écrit par : Yvan / | 19/04/2020
REPRSÉSENTATIF
> La proposition de ce Monsieur ne semble pas sérieuse mais elle est malheureusement représentative de la mode actuelle dans le domaine du patrimoine culturel. c'est la "disruption attitude" qui veut que les musées n'exposent plus d'œuvres originales mais des présentations pédagogiques et que les monuments historiques, au contraire, ne trouvent leur intérêt que comme cadre d'installations "d'art contemporain".
Cette proposition est d'autant plus dangereuse pour Notre-Dame qu'elle s'ajoute à l'idée du concours architectural de la flèche pour rendre encore plus flou l'objectif des travaux en cours et donc ces travaux eux-mêmes. Rappelons-nous en effet le destin du château des Tuileries. Au lendemain de l'incendie sa restauration était décidée, mais il fut impossible de se mettre d'accord sur l'état à restaurer et sur sa destination. Pendant que les projets se succédaient année après année, la maçonnerie, qui à l'origine était peu touchée, se détériorait : on trouva finalement plus simple de la détruire.
C'est pourquoi il faut absolument s'en tenir strictement à la restitution de l'état antérieur, tant pour la construction que pour la fonction.
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Écrit par : Guadet / | 19/04/2020
FOURVOIEMENT
> Ajoutons à cela que Pastoureau se fourvoie en suggérant à la République d’organiser ses funérailles nationales au Panthéon. Ce n’est pas la République qui a organisé les funérailles de Jacques Chirac, c’est la famille de l’ancien président qui les a demandées à l’archidiocèse ; que la République s’y fût associée par la présence de ses autorités n’en fit pas pour autant l’organisatrice.
D’autre part, qui sommes-nous pour juger de l’athéisme de quiconque ? Mitterrand était bien trop complexe pour que l’on considère qu’ayant été « parfaitement athée », il aurait dû être privé de messe de sépulture à Notre-Dame : la foi n’est connue que de Dieu seul. Ses funérailles en 1996 ont été demandées non par l’Élysée mais par Mme Mitterrand, en accord avec le défunt qui avait concédé avant de rejoindre la maison du Père qu’une « messe était possible ».
Contrairement à M. Pastoureau, je me rendais très souvent à Notre-Dame pour y prier ; j’appréciais tout particulièrement le bras Sud du transept où se trouvaient sainte Thérèse de Lisieux et sainte Jeanne d’Arc. Jamais le flot des touristes ne m’a gêné dans ma prière, heureux que le temple du Seigneur fût visité par tant d’hommes et de femmes du monde entier, tous émerveillés par sa beauté : « rien n’est trop beau pour Dieu » disait Benoît XVI en 2008 lors des vêpres solennelles qui y furent chantées.
Un historien médiéviste sait enfin que le tohu-bohu des visiteurs n’est que peu de chose par rapport à la vie qui animait les cathédrales au Moyen Âge : dépourvues de chaises, elles accueillaient les fidèles qui y assistaient à la messe debout, y véhiculaient, s’y allongeaient parfois, sans parler de royaux fidèles qui pouvaient y entrer à cheval. Le bruit et l’odeur d’une foule compacte ne justifièrent jamais l’exécration du lieu : raison de plus pour que Notre-Dame reste ce qu’elle a été depuis sa consécration il y a plus de huit siècles.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/04/2020
"JE M'OPPOSE"
> Je ne suis pas parisien. Mes chances d'aller prier dans la cathédrale Notre-Dame de Paris sont très faibles. Ma voix n'a pas d'importance. Je suis quand même choqué. Je m'oppose à la déconsécration de cette église.
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Écrit par : DidierF / | 20/04/2020
HOSTILE ?
> J'apprends ici que M. Pastoureau est catholique. Cela ne transpire pas tellement dans la plupart de ses écrits, dans lesquels je vois bien plutôt une hostilité rampante (et j'en conclus : probablement refoulée) au christianisme.
FN
[ PP à FN – C'était aussi mon impression en lisant ses livres, renforcée en lisant son texte dans 'La Croix' : texte qui donne une bizarre impression de patchwork et de pastiche au second degré (je pense au passage qui joue à bouder la République)...
Sans oublier que ses interprétations personnelles des symboles médiévaux sont contestées par d'autres médiévistes.
Quelle est donc sa philosophie ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Fernand Naudin / | 20/04/2020
UN TÉMOIN DE LA FOI
> Notre Dame de Paris, c'est le témoin de la foi d'un peuple, le témoin de l'histoire d'un peuple.
On ne peut ni détruire la foi, ni détruire l'histoire.
Restaurons Notre Dame, reconstruisons ce qui est à reconstruire, et continuons à l'avenir de célébrer et de visiter.
Il se peut que "visiter" Notre Dame soit de l'ordre de la visitation.
Allez savoir...
Pour savoir, il faut y aller...
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Écrit par : Jean-Claude / | 20/04/2020
IL SUFFIT DE TROIS FOIS RIEN
> Moi aussi j'aimais bien aller à Notre-Dame allumer un cierge, marcher avec les touristes, mais aussi assister aux offices et prier. Tout cela était possible, agréable et grandiose. Seule la sonorisation était déficiente, lors des messes. On entendait mal les sermons. Les touristes restaient à l'extérieur du choeur et ne gênaient pas. Je ne partage donc pas du tout les propos de M. Pastoureau.
Mais Notre-Dame redeviendra-t-elle un jour ce qu'elle a été pour nous ? Il y a un élan politique, religieux et populaire pour qu'elle renaisse de ses cendres. Cela suffira-t-il ? On revient rarement aux choses comme elles étaient exactement. Il faut en faire son deuil, c'est difficile.
Quand Notre-Dame a brûlé, j'ai pris la chose comme une blessure qui me frappait. D'un autre côté, j'ai appris à relativiser ma "douleur" : quelques jours plus tard, je subissais moi-même un dégât des eaux dans mon appartement...
Le seul bien dont nous pouvons jouir, c'est le bien spirituel, comme le dit le Christ dans un évangile, loin de la rouille et des mites. Pour faire une cathédrale, il suffit finalement de trois morceaux de bois, de quelques chaises, d'un mur blanc : trois fois rien pour un horizon de grande spiritualité maximale !
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Écrit par : Bégand / | 20/04/2020
'LA CROIX' ?
> Logique de la part de 'La Croix'. Le catholicisme doit se faire discret, ne pas gêner les priorités de l'époque. C'est la vision libérale, aboutissement de la laïcité mal comprise.
Ludovic
[ PP à L. – Pas si vite. Pastoureau n'était que l'une des personnalités interrogées. Les autres ont répondu dans un tout autre sens. 'La Croix" est un quotidien d'informations et de confrontations, ce n'est pas le Journal Officiel de l'Eglise. ]
Réponse au commentaire
Écrit par : Ludovic / | 20/04/2020
DISRUPTION
> une fois retirées les "fantaisies de Viollet-le-Duc" ainsi que les vitraux et les œuvres qui ne sont pas d'origine, il resterait un ensemble un peu triste et mal conçu pour les expositions d'art contemporain. La maçonnerie existante risque d'autre part de brider la créativité des architectes contemporains pour la flèche, qui doit pourtant être spectaculairement disruptive. Le mieux ne serait-il pas de dégager le terrain de ces ruines surannées pour construire un musée ultra-moderne, avec une flèche dépassant les gratte-ciel de Dubaï ?
Une partie serait consacrée au Moyen-Age, avec les éléments d'époque de la cathédrale bien présentés, enfin, et bien expliqués au public (les vitraux, par exemple, pouvant être vus de près et même touchés par les aveugles). Dans la partie Viollet-le-Duc, des chimères et des gargouilles rendues vivantes par la robotique accueilleraient et guideraient le public. La partie Quasimodo, multimédiatique et multiculturelle, rendrait accessibles au plus grand monde Victor Hugo et Walt Disney, ces deux piliers de notre civilisation, et ferait appel aux meilleurs artistes contemporains : ils sont tous passionnés par le sujet. Jeff Koons a déjà offert un superbe bouquet de homards, émouvant hommage au génie français, dont la réalisation serait financée par Donald Trump et Xi Jinping.
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Écrit par : Guadet / | 20/04/2020
DES CHOIX DOULOUREUX
> Je crains que la reconstruction de Notre Dame de Paris soit une problème de plus en plus secondaire dans le monde qui vient.
Tous les organismes d’aide appellent au secours.
Le dernier en date, Emmaüs , explique qu’il pourrait ne pas se relever.
Comparer la somme qu’il lui faudrait et le coût de la reconstruction de la cathédrale interpelle.
L’après Covid ne dépend il pas des choix, mêmes douloureux , que nous faisons dés maintenant ?
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-emmaus-appelle-aux-dons-pour-la-premiere-fois-de-son-histoire_3924055.html
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Écrit par : Bernard B. / | 20/04/2020
ATTENTION AU PROCÉDÉ
> Pastoureau ne représente que lui-même.
La Croix soutient activement beaucoup de thèses contestables (unioneuropéite aiguë, la denispeironite infectieuse), mais on ne peut pas lui reprocher de simplement donner la parole à Pastoureau.
C'est le détestable procédé du Salon Beige que d'attribuer à tout journal ou site d'information (La Croix, FC, etc.) de soutenir la thèse de celui à qui on donne la parole, c'est grotesque.
Je partage cependant le point de vue sur la possibilité de prier à ND : j'ai souvent eu l'impression que le tourisme de masse me volait la cathédrale. Je n'ai jamais compris pourquoi on autorisait les touristes à déambuler pendant les offices. La visite pourrait être interdite pendant les offices. Pastoureau apporte une mauvaise réponse à une bonne question. Les Italiens prennent moins de gants, et ils ont raison. On attend tranquillement la fin de la messe ou de l'office, et on visite. Si les gens se convertissaient en masse en déambulant pendant une messe, ça se saurait. ça arrive sans doute, mais enfin ça ne justifie pas ce manque de respect constant, permanent, manque de respect qui n'est pas individuel, mais dans le fait même de visiter un bâtiment au moment même où d'autres tentent de l'habiter.
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Écrit par : Maud / | 20/04/2020
L'AVENIR DU CHANTIER
> Pas impossible que la catastrophe économique (qui sera terrible) gèle les travaux de Notre-Dame.
Mais l'argent donné par des milliers de gens et de grandes sociétés ne peut être détourné vers autre chose sans brigandage.
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Écrit par : Aline Oberdorff / | 20/04/2020
L'HONNEUR DU MONDE VIVANT
> J'ai eu la chance de visiter Paris et Notre-Dame a été ce qui m'a le plus marqué. Je n'ai pas assisté à un office mais je mettais quand même mes pas dans ceux de tous ceux venus y prier. Et dans un Paris déjà fort enlaidi, j'ai gardé le souvenir d'un endroit qui n'était pas tout-à-fait la ville, mais comme la place d'un village, avec les arbres qu'on y trouve généralement, semblant inchangée depuis des siècles avec l'église qui en est le cœur. Cela malgré les différences de proportion avec une église de village. Et quelle élégance de quelque côté que je la regardais. Sa silhouette ne paraît pas artificielle, évoquant quelque sauterelle géante. Elle est œuvre humaine et de pierre, témoignage de prouesses rendues possible par la foi mais en même temps elle rend honneur au monde vivant créé par Dieu.
Et c'est cela que l'on veut faire disparaître, pour le plus grand bonheur du dieu Fric qui promet beaucoup mais n'apporte que néant et tristesse ?
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Écrit par : Bernadette / | 20/04/2020
@ Bernard B.
> Oui, je crois qu'il y aura d'autres priorités. Quand nous sortirons du confinement, la France ne sera peut-être pas devenue à proprement parler un pays du tiers-monde (quoique.. ) mais au moins un pays (encore plus) déclassé. En tout cas sidéré. La parallèle avec mai-juin 1940, dont nous commémorons cette année le 80ème anniversaire, s'imposera, je crois.
Parallèle d'autant plus douloureux que l'on se rend compte que, comment dire... le Blitzkrieg, c'est comme le vélo. Ca ne s'oublie pas. Comme dans beaucoup d'autres domaines, outre-Rhin, on est... bon. Plus que bon :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/20/covid-19-tirer-les-lecons-de-l-exemple-allemand_6037166_3232.html
Moins de morts, des services hospitaliers qui n'ont jamais été débordés. Des dirigeants qui tiennent la route... Un confinement court et efficace. Et nous, nous étalons aux yeux du monde que nous sommes une nation à la ramasse. Grands diseux. petits faiseux. J'enrage. J'enrage. J'enrage !!!
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Écrit par : Feld / | 21/04/2020
LE PAPE ET "L'APRÈS"
> Vous me pardonnerez, ce n'est pas un commentaire mais une information :
https://acofrance.fr/Pape-Francois-penser-l-apres-avec-les-mouvements-populaires
Impeccable !
Cordialement,
A.L.
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Écrit par : Annick L. / | 21/04/2020
Pas d'accord avec Bernard B.
> L'argent donné pour la restauration de Notre-Dame, et plus généralement pour l'entretien et les restaurations du patrimoine architectural n'est pas incompatible avec le bien social. En effet, l'effondrement des entreprises de ce secteur ne ferait que causer encore un peu plus de chômage. Nous ne devons pas aimer les pauvres au point d'en produire davantage.
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Écrit par : PF. Huet | 21/04/2020
"JE PARTAGE CE POINT DE VUE"
> "C'est le détestable procédé du Salon Beige que d'attribuer à tout journal ou site d'information (La Croix, FC, etc.) de soutenir la thèse de celui à qui on donne la parole, c'est grotesque."
Je partage totalement ce point de vue.
Et il est insupportable d'entendre ces réactions réflexes contre le journal "La Croix".
Cela ne se limite pas au Salon Beige mais fait partie d'une culture assez partagée par certains cathos.
Quand sera t'on capable de dépasser ces réactions primaires et incultes ?
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Écrit par : Olivier le Pivain / | 21/04/2020
LA COHORTE
> Désacraliser Notre-Dame, ben voyons ! Ça vaut dire quoi, pour lui, être «chrétien catholique qui plus est (sic) » ?
Délibérément ou non, il rejoint la cohorte de ceux (selzéceu) qui n'ont rien de plus empressé que d'oeuvrer à voir disparaître la pratique chrétienne de notre pays (même si celle-ci ne se résume pas à la contemplation d'un bel arrangement de pierres...).
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 21/04/2020
L'ALLEMAGNE ET NOUS
> Je suis totalement stupéfait de ces comparatifs farfelus avec l'Allemagne, fondés sur des raccourcis historiques invraisemblables et des éditoriaux bas du front. Ainsi, par exemple, la destruction des services publics européens est certes de la responsabilité de chaque gouvernant et de l'Union dans son ensemble, mais elle a été violemment imposée par les hystéries de l'Allemagne en matière de rigueur budgétaire - rigueur budgétaire avec laquelle elle triche elle-même allègrement, du reste, puisqu'il suffit d'ajouter (à la manière de la France) le poids financier des retraites à l'endettement public allemand pour qu'il monte au niveau de celui de la France, comme le fait remarquer par exemple l'économiste Thomas Porcher. Ce qui n'empêche nullement un drame des retraités allemands sans commune mesure avec ce que l'on connaît en France (où la situation n'est déjà pas belle).
https://www.liberation.fr/planete/2019/12/11/retraites-pauvres-la-bombe-sociale-de-l-allemagne_1768713
Par ailleurs, c'est tout le taux de pauvreté allemand, y compris parmi les travailleurs, qui constitue un drame pour la nation. Il faudrait aussi comparer la précarité au travail, les normes comptables du chômage, l'exploitation sous forme de dumping fiscal et social de l'Europe de l'Est, la balance commerciale française (largement bénéficiaire hors zone Euro, ce qui donne long à penser) ou encore les capitulations allemandes en matière géopolitique pour commencer à se faire une idée plus convaincante des différences entre nos nations, et pour commencer à se demander qui est déclassé ou pas. Tenez, vous saviez que les Allemands, si sévères envers les budgets français, se rendent compte brusquement qu'ils sont incapables de projeter une brigade (que dis-je, une section !) à l'étranger au moment où les Américains, en retirant leur soutien logistique aux Français au Mali pour se recentrer sur la Mer de Chine, avouent qu'ils sont au mieux une grosse puissance régionale et que leur "parapluie" européen est largement fictif ? Du coup, les Allemands chouinent que le nucléaire français leur serait bien utile... Il est vrai que les doctrines d'engagement de l'Armée rouge, connues depuis la chute du mur de Berlin, reconnaissaient que le territoire national français était intouchable, alors que l'Allemagne de l'Ouest n'était pour elle qu'un terrain de jeu.
http://www.opex360.com/2020/02/03/un-elu-allemand-premier-plan-appelle-la-france-a-partager-sa-dissuasion-nucleaire/
Loin de moi l'idée de dédouaner les gouvernements français successifs de leur abandon criminel du service public. Mais établir une hiérarchie des races européennes sur le seul fondement du nombre de morts de l'épidémie (comparaisons avec la 2e Guerre mondiale à la clé !!!) me paraît totalement délirant. La France est une nation géopolitique, dotée de capacités de projection que même l'Angleterre ne possède plus, et d'un siège mérité au Conseil de sécurité. L'Allemagne est un gros concessionnaire Volkswagen. De toute façon, en 1995, l'Allemagne comptait 5 millions de moins de 14 ans de plus que la France. En 2015, la France comptait 5 millions de moins de 14 ans de plus que l'Allemagne. L'affaire est pliée.
Par ailleurs, les gouvernements successifs de la France sont coupables d'avoir laissé l'Allemagne imposer ses fantasmes d'atrophie budgétaire, mais c'est bien l'Allemagne qui les a imposés. Le vrai mal est le néo-libéralisme, et si l'on se contente des conversations de bistrot du Monde au lieu de fouiller les chiffres (eh oui, c'est du travail d'éplucher Eurostat tous les mois), on finit par croire que l'Allemagne, qui pratique la même doctrine économique et sociale, est miraculeusement épargnée par ses effets. Qui peut le croire ?
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Écrit par : Paul Arthem / | 21/04/2020
PEUT-ÊTRE
> C'est un choix sinistre, mais tout à fait logique financièrement :
Si la cathédrale est "déconsacrée", alors on peut en rendre l'entrée payante. Pourquoi personne ne chercherait donc à pousser dans ce sens pour "valoriser" (quel terme inapproprié...) cette source de profit ?
Le fait que Pastoureau soit médiatique et qu'il utilise des éléments de langage de Macron est assez inquiétant. Et peut-être que nous ne pourrons pas lutter car nous aurons d'autres priorités...
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 21/04/2020
UNE EXPÉRIENCE
> Il se trouve que c'est par une amie GJ, non croyante, que j'ai appris que Notre-Dame était en feu: elle m'a appelée alors que nous étions en camping, en pause des nouvelles du monde extérieur.
" J'ai aussitôt pensé à toi en voyant les images à la télé. Tu te souviens de ce que tu as dit à M...?" Sa voix était blanche. J'ai compris ausitôt.
En effet, ayant appris par hasard que le diocèse de.. avait demandé à la préfecture d'évacuer des familles de migrants, avant la fin de la trêve hivernale, d'une de ses prestigieuses maisons qui s'apprêtait à accueillir des étudiants d'une prépa huppée, afin de ne pas choquer les familles de ces jeunes gens, avec quelques Gilets Jaunes nous avions rejoint l'association qui venait en aide à ces familles et tentait de s'opposer à cette mise à la rue de familles avec femmes et enfants, dont un bébé tout juste né. Les enfants en âge d'être scolarisé avaient été accueillis par l'enseignement catholique, d'où des liens avec les familles de la ville, d'où l'association.
J'avais à la hâte préparé un court texte.
Comme nous revenions d'une manifestation particulièrement violente, dont l'appel national sur les réseaux avait repris les mots de l'abbé Pierre, je suis venue avec un pavé des Champs Elysées signé de mes camarades GJ, et une tuile brisée de la maison natale de Benoît-Joseph, souvenir d'un pèlerinage à Amettes.
Dans mon petit texte j'expliquais la symbolique de chacun, reprenant la citation de l'abbé Pierre diffusée sur les réseaux sociaux par les GJ :
"Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette laissant les assiettes des autres vides...avec votre bonne conscience...vous avez probablement plus de sang sur vos mains d'inconscients que n'en aura jamais le désespéré qui a pris les armes".
Puis sous le coup de la colère j'avais écrit:
"Je suis non violente, j'essaie d'être artisan de Paix. Mais je préviens ici ceux de l'Eglise qui se sont laissés corrompre par ces mondanités que dénonce le Pape François, qui préfèrent au service des pauvres la fréquentation des puissants: il ne restera pas pierre sur pierre de vos palais d'orgueil, et même des pavés de vos cours nous ferons des maisons pour tous les sans abris, ces alter Christus, et ce ne sera que justice, parce que l'Eglise appartient aux pauvres, et que vous la leur avez volée pour vous acoquiner avec le pouvoir et les puissances d'argent. Parce que vous trahissez le Christ, et que le peuple crie vers le Ciel."
Nous avions réussi à quelques uns à nous faufiler dans la bâtisse que le diocèse refusait pourtant de nous ouvrir, s'en était suivi un échange musclé et surréaliste avec le prêtre administrateur de la Maison, mon amie non-croyante avec une compassion qui a certainement plus touché l'abbé que mes propos qu'il avait comparé pourtant à ceux de Camara, qu'il étudiait alors. Au final nous avons obtenu le respect de la trêve hivernale, puis les familles se sont retrouvées à la rue, sans solution prévue par le diocèse.
Ce que je cherche à dire par cet épisode qui m'a marquée et rétrospectivement donné des suées, à la lecture qu'en suggérait cette amie de combat, (il faut que je fasse attention à ce que j'écris et dis!!), c'est que la cathédrale Notre-Dame aussi, plus encore comme lieu de culte, appartient aux pauvres. Et qu'il est temps de la rendre aux pauvres. Non pas pour en faire un hospice (il y a pour cela l'Hôtel Dieu qui à mon sens doit l'être). Mais pour en faire un lieu de pèlerinage, de neuvaines, de prière d'intercession, de guérison et de louange, où chacun puisse venir crier sa douleur comme chanter sa délivrance. Et que des prêtres y élèvent tous les jours vers le Ciel les fruits du travail, de la sueur, de la souffrance des hommes pour que le Père les consacrent et en fassent Pain de Vie, Corps du Christ répandu sur le monde par nos corps de communiants mendiants.
De quelle manière la réparer?
J'ai gardé de mes séjours berlinois le souvenir en cicatrice de l'église du Souvenir. Le silence de ce lieu de culte, au milieu du quartier bruyant de Kurfürstendamm me ramenant soudain à la tragédie du 3e Reich, pour lequel il n'y a pas de mots, mais une souffrance indicible qui continue de pleurer, là, au coeur même du symbole d'une reconstruction matérialiste, techniciste, moderniste et orgueilleuse d'un monde libre qui narguait alors de son niveau de vie l'URSS.
On se trompe je crois sur l'Allemagne si on ignore cela, ce silence qui pleure dans une église mutilée.
C'est ainsi que je comprends l'horreur actuelle des Allemands à nous voir procéder au tri des malades du COVID19: eux n'ont pas oublié. Ils sont peut-être moins bavards que nous sur le sujet: mais ils ont gardé dans la chair de leur âme la blessure de notre faute collective.
Je crois qu'il y a des cicatrices qu'il ne faut pas chercher à maquiller.
Je pense aussi à Notre-Dame de Czestochowa au visage balafré.
Notre-Dame est gravement atteinte, et par ses blessures nous voyons à présent le ciel. Je crois qu'il faut laisser cela apparent. Qu'il y a là quelque chose de prophétique. L'Eglise qu'appelle Laudato Si, Amoris Laetitia, Querida Amazonia, c'est celle qui réconcilie la terre et le ciel, les hommes et la nature, l'Eglise et les pauvres, par nos blessures mutuelles, nos misères s'embrassant.
(je n'irai pas jusqu'à dire que Viollet Le Duc aurait trouvé cela furieusement romantique, mais peut-être au fond serait-ce là la meilleure manière d'honorer ce qu'il cherchait par ses réalisations?).
La France n'est plus cette fière fille aînée de l'Eglise guidant les peuples par ses héros et sa grandeur passée, ses ouvrages de pierre et d'esprit, elle a plus lourdement que les autres chuté, parce que du haut de sa superbe.
Le projet que M. Pastoureau développe est dans les cartons depuis bien avant l'incendie, d'où les soupçons de certains autour de l'origine de celui-ci, incendie opportun qui permettait ce qu'interdisait la législation sur les monuments historiques.
Je veux voir dans ce drame au contraire l'occasion pour l'Eglise de France d'enfin chasser avec courage les vendeurs du Temple, pour que toutes les veuves du monde puissent s'y sentir honorées par le Christ lui-même, leur modeste obole, leur prière de pauvre en offrande agréable au Ciel. Et que tous les estropiés s'y mettent à danser et chanter sur le parvis, parce que l'Eglise ni or ni argent à donner, mais au nom de Jésus-Christ la guérison à proclamer.
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Écrit par : Anne Josnin / | 21/04/2020
PRIORITÉS
> Je comprends que la restauration de Notre Dame ne soit pas incompatible avec le bien social comme le fait remarquer PF Huet.
Cependant, c’est l’ordre des priorités qui interroge.
Je crains que face à l’énormité des besoins sociaux qui s’annoncent, des choix seront nécessaires .
Très attaché moi même à d’autres cathédrales, celle de Lyon par exemple, je crois savoir que dans les temps anciens, j’imagine qu’on luttait d’abord contre le fléau puis, dans un deuxième temps, en remerciements , on construisait ou consacrait un édifice.
Mais je ne suis pas historien , et d’autres plus érudits pourront confirmer ou infirmer ma vision de l’Histoire.
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Écrit par : Bernard B. / | 21/04/2020
@ Feld
> La situation en Allemagne semble indiquer qu’ils se débrouillent mieux que nous .
L’avenir dira le pourquoi de ce qui semble être leurs performances.
Pour l’instant , ce pays va vers le port du masque obligatoire ; mais comme, chez nous, les masques ne sont toujours pas disponibles en pharmacie, je crains qu’il ne nous reste plus le fameux Système D bien français.
Mieux que rien.
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Écrit par : Bernard B. / | 21/04/2020
à Anne Josnin
> Je vois ce que vous voulez dire et je le partage dans sa fibre humaine et mystique. Le spectacle de la prière de l'archevêque et des trois artistes dans la cathédrale ouverte à tous les vents était frappant. Message très fort.
Mais il y a deux détails matériels qui interdisent de renoncer aux travaux de restauration :
– on ne peut pas détourner l'argent des milliers de donateurs, petits ou gros, qui ont payé pour que Notre-Dame soit mise en sécurité et restaurée dans son état normal. (Mais pas pour que des "créatifs" de luxe viennent y ajouter leurs productions tendance et très coûteuses).
– laisser le toit béant donc ouvert aux intempéries entraînerait à brève échéance la ruine de tout l'édifice, les architectes vous le diront.
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Écrit par : Amicie Terray / | 21/04/2020
PASTOUREAU SE DÉPÊTRE
> Michel Pastoureau fait une mise au point dans le courrier des lecteurs de 'La Croix' ce soir.
Je me permets de recopier son texte ne sachant pas si c'est très légal.
« Une lettre de Michel Pastoureau
Du danger de l’antiphrase
Je ne pensais pas qu’une courte « tribune » dans La Croix (15 avril) pût susciter autant d’échos scandalisés et de réactions agressives. Je ne pensais pas non plus que ma prose fût à ce point obscure qu’il n’y ait aucun lecteur pour sentir l’ironie de mon texte ni en apprécier le persiflage. Pour donner plus de poids à mon propos, j’ai voulu manier l’antiphrase, pratiquer la dérision, faire le malin. Mal m’en a pris : je n’ai pas été compris. Sans doute deviens-je sénile… Mais mon texte a-t-il été vraiment lu ? Ou bien les indignés se sont-ils contentés de lire seulement le titre qui lui a été donné pour la version mise en ligne ? Une phrase qui n’a pas été choisie par moi et qui, isolée, signifie le contraire de ma pensée. Qu’il me soit ici permis de revenir en arrière et de clarifier celle-ci. Je ne veux évidemment pas chasser les fidèles de la cathédrale. Pour un catholique pratiquant ce serait une idée pour le moins insolite. J’ai eu recours à l’antiphrase pour mieux exprimer ma colère. Colère contre le tourisme de masse et contre son rituel imbécile : photographier tout, n’importe quoi, n’importe comment. Colère contre les autorités de tutelle qui confondent constamment culture et tourisme et qui semblent « jouer » les touristes contre les fidèles. En ce sens, imposer une date impérative pour l’achèvement des travaux – celle de l’ouverture des Jeux olympiques de 2024 ! – a valeur d’emblème. Colère enfin contre la confiscation de la cathédrale à des fins qui n’ont aucun rapport avec la foi, le culte, la prière ou le recueillement, cette confiscation étant le fait d’autorités qui le plus souvent ignorent ce que ces quatre mots recouvrent.
Michel Pastoureau »
Amicalement, J-M Poublanc
[ PP à JMP – Le danger d'être un médiatique comme Pastoureau, c'est qu'on finit par "faire le malin" (comme il l'avoue lui-même) en croyant être compris à demi-mot par le public. Il n'a réussi qu'à créer un malaise autour de ses intentions. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Jean-Marie Poublanc / | 21/04/2020
à Maud :
> Vous ne comprenez pas pourquoi on autorise en France les touristes à déambuler pendant les offices. La réponse est juridique : l'archidiocèse n'est pas chez lui à Notre-Dame, il n'est qu'affectataire, c'est-à-dire pas grand-chose ; c'est le 'proprio' qui décide, en l'occurrence l'État depuis 1905.
Or les relations entre la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France et l'archidiocèse de Paris ne sont pas particulièrement celles d'un franc compagnonnage, d'où les tensions qui ont marqué cette cohabitation par le passé et les velléités actuelles qui font grincer des dents côté catholique : j'ai récemment lu qu'une exposition à l'Hôtel-Dieu sur la restauration de Notre-Dame avait été retoquée, avec comme exemple le terme "cierge pascal" censuré par les services de l'État car... "trop catholique" (sic).
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 22/04/2020
@ Anne Josnin
> Notre-Dame n'est pas en ruine comme l'étaient beaucoup d'églises après la dernière guerre. Ne pas reconstruire la toiture ou ne pas boucher les trous dans les voûtes la fragiliserait en revanche, et la mènerait vraiment à la ruine.
Il faut savoir aussi qu'une ruine n'est pas éternelle. Elle n'est qu'un moment d'un processus menant à la disparition complète. Pour la figer dans le temps, comme quand on veut en faire un mémorial ou attirer les touristes, il faut tout un travail de protection et d'entretien, toujours considérable même s'il est invisible. Cela est encore plus vrai pour des voûtes, chefs-d'œuvre d'équilibre, qu'il serait sans doute impossible de conserver longtemps avec leurs trous.
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@ Bernard B.
Il me semble qu'il y a ailleurs assez d'argent gaspillé à des bêtises. Il est typique de l'époque qu'une église semble bien moins importante qu'un match de foot ou qu'un parc d'attraction.
Du point de vue historique, il faut savoir qu'interrompre des travaux en cours n'a jamais été une solution économique. C'est au contraire un gaspillage ruineux. Sans oublier, encore une fois, que cela pourrait entraîner la ruine définitive de Notre-Dame.
Écrit par : Guadet / | 22/04/2020
BASHING ?
> D’où la difficulté :
Donner un toit à un temple de pierre , tandis que d’autres temples , bien humains eux, n’avaient et n’auront plus de toits ?
Il y a un problème de priorité , un problème de timing , et un problème de compréhension de l’acte qui consiste à célébrer la foi à travers des œuvres artistiques.
Ne voyez vous pas le bashing anti- chrétien monter à travers les médias (cluster de Mulhouse), à travers le mépris affiché de « penseurs « comparant le fait de Croire à une déficience mentale (Comte-Sponville) ?
Nous ne sommes plus au temps où les chrétiens étaient majoritaires , où construire un monument était une occasion d’unité , où l’on savait la force des symboles.
J’espère ce miracle qui ouvrirait les yeux à ceux qui ignorent ou méprisent le Christ tout autant que les croyants.
Pour moi , l’incendie de la cathédrale était un signe.
Puisse-t’il en être tout autant de sa reconstruction , un jour.
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Écrit par : Bernard B. / | 22/04/2020
à Bernard B.
> Je ne vois pas "monter le bashing antichrétien".
– Il n'y a rien de spécialement antichrétien à constater que le gros rassemblement de la POC à Mulhouse, tenu avant que le danger du virus soit vraiment connu, a essaimé l'épidémie un peu partout. Ce qui serait antichrtien ce serait de dire qu'ils ont fait ça parce qu'ils étaient "évangéliques donc anti-médecine" et autres malveillances gratuites. Mais aucun journal ou radio n'a dit cela à ma connaissance.
– Comte-Sponville : il grince contre l'Eglise depuis cinquante ans avec des arguments datant de 1900. Ce n'est pas ce vieux disciple d'Althusser qui peut incarner quelque chose de nouveau !
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Écrit par : Martial Roget / | 22/04/2020
@ Martial Roget
> Puissiez vous avoir raison.
Un exemple de bashing parmi tant d’autre , voir commentaires de cet article
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pasteur-de-mulhouse-nous-avons-ete-des-boucs-emissaires_3926231.html
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Écrit par : Bernard B. / | 22/04/2020
à Guadet :
> Tout à fait juste. Personne aujourd’hui, en visitant la cathédrale de Strasbourg, ne se souvient qu’elle a subi le même sort que sa consoeur parisienne pendant la guerre franco-prussienne de 1870.
Même chose à Toul pendant la Seconde Guerre mondiale : l’édifice ne retrouva sa toiture en ardoise que quarante ans plus tard, devant se contenter d’un toit provisoire en tuiles rouges.
Que dire de la cathédrale de Soissons, détruite à quatre-vingts pour cent il y a tout juste un siècle ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Gervais-et-Saint-Protais_de_Soissons#/media/Fichier:Soissons,_France,_1919_panorama.jpg
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/04/2020
à Jean-Marie Poublanc :
> Merci pour cette précision.
Les explications fournies par M. Pastoureau me semblent quelque peu capillotractées : quand on parle de "solution de moindre mal" au présent de l'indicatif, on ne peut guère s'étonner de choquer le lecteur catholique.
Comme lui, je me désole du match DRAC/Archevêché qui s'est joué et continue de se jouer à Notre-Dame, avec comme supporters touristes (et fric) d'un côté, fidèles de l'autre : manier la périphrase pourtant assez peu ambiguë ("j’avoue qu’une telle mesure ne me choquerait pas outre mesure. Il ne me vient jamais à l’idée d’entrer à Notre-Dame pour prier", etc.) crée une confusion qui embrouille les uns et les autres sans réellement contribuer au débat en cours.
La cathédrale parisienne a perdu sa "forêt" : je ne souhaite pas qu'elle en retrouve une faite de milliers de perches à selfies. Exécrer Notre-Dame, ce serait remplacer Dieu par le duo Narcisse/Mammon, solution qu'en chrétien, je ne qualifierais en aucune manière de "moindre mal".
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/04/2020
JEAN DUCHESNE
> https://fr.aleteia.org/2020/04/22/abandonner-notre-dame-aux-touristes-non/
Jean Duchesne répond magistralement à Michel Pastoureau, et pas par périphrase : « on ne peut pas abandonner une cathédrale à des marchands de culture superficielle et vague sous le prétexte qu’elle est encombrée de trop de gens qui ne savent pas où ils sont. » Tout est dit.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/04/2020
à Martial Roget :
http://www.lemondedesreligions.fr/papier/2020/100/andre-comte-sponville-une-spiritualite-sans-dieu-02-03-2020-8527_257.php
André Comte-Sponville, qui vécut sa perte de la foi comme une "libération", pratique la "spiritualité sans dieu" : comment espérer quand on se dit athée ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/04/2020
ON EN A VU D'AUTRES
> A propos de reconstruction ou de restauration:On a vu en Europe bien d'autres chantiers plus vastes, et dans des conditions économiques pires, dans les périodes d'après-guerre: Reims puis Caen, Rouen etc..., dans nos régions dévastées. Et chez nos voisins proches, les villes allemandes avec leurs cathédrales. Et puis surtout, je pense à un beau pays ami, la Pologne, qui a perdu les 3/4 de son patrimoine culturel du fait de l'agression et de l'occupation germano-soviétique et qui a reconstruit ses villes historiques en plein régime communiste, églises comprises.
Le Chantier de Notre-Dame est difficile vu la taille de l'édifice, mais le coût en est très supportable en comparaison d'autres situations !
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Écrit par : PF. Huet / | 23/04/2020
SECOND DEGRÉ ?
> Michel Pastoureau revendique le second degré : ouf !
https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Michel-Pastoureau-danger-lantiphrase-2020-04-22-1201090623
Guadet
[ PP à Guadet – J'ai déjà dit ce que j'en pensais. Jean-Marie Salamito aussi...
Et même s'il était de bonne foi (ce dont on doute), revendiquer le droit d'écrire des choses incompréhensibles n'est pas vraiment une excuse. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Guadet / | 23/04/2020
CHANTIER
> Sans compter que le chantier, outre qu'il procurerait du travail à beaucoup (les ouvriers proprement dits mais aussi les hôtels et lieux de restauration dont ils auront besoin, les guides touristiques qui seraient davantage sollicités parce que des touristes qui avant se seraient contentés d'admirer l'édifice seront curieux de savoir où en sont les travaux, quelles sont les difficultés rencontrées etc) sera une occasion en or de réhabiliter le travail manuel aux yeux de la population.
Des initiatives ont déjà été faites dans ce sens, mais un chantier aussi prestigieux devrait ouvrir les yeux à davantage de personnes. Non, ce n'est pas une honte, une déchéance, d'avoir un proche, un enfant qui choisit un métier manuel.
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Écrit par : Bernadette / | 23/04/2020
@ Jean-Marie Poublanc.
> Cher Jean-Marie,
Jadis, en une certaine école dont la grandeur est d'héberger à la fois les Lettres et les Sciences, j'ai eu la chance de faire ta connaissance. Tandis que tu y développais tes talents dans des domaines bien trop abstraits pour moi, j'essayais pour ma part d'y apprendre cette chose apparemment si simple et en réalité si difficile: lire des textes. Alors, je puis te le dire en ami et en vertu de ma déjà longue expérience des documents historiques, ne te laisse pas prendre à la ruse de Michel Pastoureau. Sa tribune dans "La Croix", que des collègues et moi-même avons lue et relue, ne laisse pas la moindre place au second degré; elle est sans ambiguïté. Face à l'émotion légitime qu'il avait inconsidérément provoquée, Michel Pastoureau aurait pu, tout simplement, demander pardon. Faire amende honorable, un médiéviste sait ce que cela signifie. Et tout se serait bien terminé (à ma grande joie). Au lieu de cela, Michel Pastoureau a tenté une ficelle grosse comme un câble de marine. Il aggrave ainsi son erreur initiale, et cela me fait de la peine pour lui. Cher Jean-Marie, en ce monde si compliqué, où des intellectuels reconnus en viennent parfois à dire n'importe quoi, que le Seigneur m'accorde bientôt le consolant bonheur de te revoir!
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Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 25/04/2020
1948
> De toute façon et pour jouer au con, si l'on constate une incompatibilité entre tourisme et religion, il est plus logique de dire que puisque Notre Dame est un lieu de culte, il s'agit alors non pas de déconsacrer Notre-Dame mais de la "détouristifier".
En effet la liberté de religion et donc son exercice*, sont garantis par la Constitution et la Déclaration universelle des droits de l'homme, alors que le tourisme n'est pas un droit de l'homme.
Ce serait plutôt ça qui serait logique, mais les catholiques ne le demandent même pas.
* on rappellera en passant que la déclaration de 48 garantit le libre exercice de la religion en privé COMME EN PUBLIC, ce qui est complètement gommé par les pseudo-défenseurs de la laïcité.
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Écrit par : E Levavasseur / | 25/04/2020
IRONIE ?
> Je viens de voir un article sur 'Causeur' où l'on tente de défendre Pastoureau. Il aurait fait de l'ironie et ceux qui l'attaquent ne savent plus manier les subtilités de la langue française... Béotiens, va...
Je ne suis pas un écrivain mais j'ai beau lire et relire, je ne perçois pas une once d'ironie. je lis plutôt quelqu'un qui à l'air de se prendre au sérieux du haut de sa posture d'Historien (reconnu, certes, mais que je ne qualifierais pas de grand).
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Écrit par : VF / | 25/04/2020
à Éric Levavasseur :
> "Détouristifier" Notre-Dame : ou en tout cas réguler les flux. Stéphane Bern propose une solution à l'italienne ou à l'anglaise avec des églises payantes sauf si l'on veut y prier ; l'Église qui est en France a déjà indiqué (avec raison, me semble-t-il) qu'elle n'y était pas favorable : un touriste est un fidèle qui s'ignore.
L'idée d'un accueil souterrain est proposée, mais peu conforme à la foi chrétienne.
Que reste-t-il sur la table, mis à part le retour au statu quo ante ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 26/04/2020
@ Jean-Marie Salamito
> Ça me fait toujours plaisir de te lire sur ce blog (Au passage, merci Patrice).
J'ai posté le rétro-pédalage de M. Pastoureau histoire d'apporter un peu de grain à moudre sur le thème de ce billet, puis je suis retourné lire l'article initial et la ficelle du second degré m'a paru d'autant plus grosse que ledit article faisait partie d'un ensemble de tribunes à visées contradictoires sur l'avenir de la cathédrale.
Pour d'autres nouvelles, je vais consulter l'annuaire des anciens élèves afin de ne pas encombrer blog d'effusions hors de propos. Pardon à Patrice et aux autres lecteurs !
Amicalement
J-M
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Écrit par : Jean-Marie Poublanc / | 26/04/2020
à VF
> Si Pastoureau a vraiment voulu faire de l'ironie, alors il n'est pas doué parce que c'était mal amené, incohérent, juste bizarre.
Mais dans ce genre 'Causeur" n'est pas mal non plus.
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Écrit par : Vladimir M. / | 26/04/2020
A Vladimir:
> 'Causeur' est un média qui a choisi une posture plus que d'informer ou de réfléchir. Du moins je le perçois comme cela. Ils sont contre dès que la majorité est pour... En fait, c'est l'organe d'expression des râleurs...
Et Pastoureau n'a pas voulu faire de l'ironie. Il est trop cultivé pour rater son effet. Par contre, on dirait qu'il n'a pas le courage de ses opinions...
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Écrit par : VF / | 26/04/2020
PASTOUREAU, TRUMP...
Lui aussi, il a fait du second degré :
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/trump-assure-qu-il-etait-sarcastique-lorsqu-il-a-suggere-d-injecter-un-desinfectant-pour-lutter-contre-le-coronavirus_3934203.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe]
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Écrit par : Feld / | 26/04/2020
HUIT SIÈCLES
> Rappelons qu'il y a plus de 8 siècles que Notre-Dame ouvre largement ses portes aux fidèles comme aux touristes....
Et qu'il n'y a pas de vraie raison pour que l'on ferme ses portes aux uns ou aux autres.
(sauf à vouloir la déconsacrer, uniquement pour pouvoir rendre l'entrée payante ?).
Merci à Philippe de Visieux pour la belle expression "un touriste est un fidèle qui s'ignore".
Je crois qu'il y a un signe fort dans le fait que l'entrée y soit gratuite. Cela peut signifier : ici vous êtes tous chez vous.
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 27/04/2020
à Isabelle Meyer
> Le vrai problème est la malveillance antireligieuse (surtout anticatholique) qui devient la "culture" sous-jacente des milieux officiels, sur fond d'ignorance totale de l'histoire et du contenu des religions. Sans oublier l'emprise du lobby LGBT, rendu encore plus anticatholique par les Manifs pour tous, et traditionnellement puissant au ministère de la Culture comme en divers autres lieux.
Sans oublier non plus l'état mental d'une grande partie de l'opinion publique, qui ne voit pas pourquoi les cathédrales et basiliques seraient plus catholiques qu'autre chose. C'est l'histoire du couple de quadras visitant la basilique de Paray-le-Monial il y a dix ans déjà et disant : "c'est beau, dommage que ça soit catholique."
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Écrit par : JG Demange / | 27/04/2020
à JC Demange
> Sur l'anecdote de Paray : c'est logique que les gens ne voient pas de lien entre un très bel édifice (la beauté en soi) et l'image très laide et antipathique que les films et les séries télé donnent des catholiques à travers les âges.
Et encore moins avec "les curés" forcément tous pédophiles...
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Écrit par : Renaud Masuy / | 27/04/2020
@ JG Demange et Renaud Masuy
> C'est pour cela (entre autres raisons) que je trouve la campagne de "forcing", menée par une partie du clergé et des fidèles français pour une réouverture des lieux de culte dès le 11 mai, pour le moins maladroite.
Si une nouvelle vague épidémique déferle, il sera alors facile d'accuser les chrétiens (surtout les catholiques) et de détourner la colère populaire sur eux. Une campagne de persécution approuvée par 90 % de la population...
Feld
[ PP à Feld – Absolument. Une minorité parmi les catholiques français (dont certains prêtres) ne semblent pas vouloir comprendre qu'ils vivent au milieu d'une société profondément non-chrétienne, ni quels devoirs cette situation leur crée en termes d'apostolat.
Chez une partie de ces "cathos"-là, l'aveuglement vient d'une mentalité de club : peu soucieux de témoignage évangélique, ce qu'ils demandent à l'Eglise est un refuge hors du temps (et parfois un réseau d'entre-soi utilitaire).
Une autre partie de ces "cathos"-là, encore plus minoritaire, confond évangélisation et parade de rue : genre parano ("on a raison, les autres ont tort") ou chimérique ("la France est chrétienne et le restera"). C'est cette minorité qui alimente les campagnes de fake-news contre le pape sur les réseaux sociaux.
Les deux minorités – le club et les paranos – se retrouvent en ce printemps pour huer les évêques d'avoir accepté le confinement. Elles applaudissent l'une et l'autre, donc plus ou moins fort, M. Trump qui vocifère ce qu'eux-mêmes se contentent de tweeter-facebooker :
que toute cette affaire de virus cacherait un ou plusieurs complot(s). ]
réponse au commentaire
Écrit par : Feld / | 27/04/2020
à Feld
> Etant aveugles ils ne voient pas ce qui saute aux yeux : que dans l'affaire du confinement la vraie attitude évangélisatrice est celle des évêques, et des fidèles marchant avec l'Eglise.
Exemple : en manque d'actualités originales actuellement, France Info a mis en avant les clarisses de Lourdes en les interviewant. Elles ont donné d'excellents conseils pour vivre le confinement (elles connaissent la question), et expliqué qu'elles cousent des masques pour aider la population matériellement en plus de leurs prières de soutien.
Que de telles radios donnent une idée si favorable de religieuses catholiques, et strictement cloîtrées, prouve à quel point le pape et les évêques ont raison – et les "paranos-club" tort.
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Écrit par : PP / | 28/04/2020
À Philippe de Visieux
> On peut faire à Notre-Dame ce qui se fait déjà au Sacré-Cœur :
des bénévoles organisent un service d'ordre à la fois efficace et discret. Les touristes doivent circuler en silence autour de l'église, toute la nef est réservée à la prière et lors des offices, les touristes doivent rester dans le fond de l'église.
Si quelqu'un parle fort, le bénévole gentiment mais fermement lui demande de baisser le ton ; on doit chuchoter.
J'ai habité 3 ans Montmartre et j'étais ami avec le chapelain, j'y allais donc quasiment tous les jours et je peux certifier que ce système fonctionne et ne choque absolument personne. Au contraire les gens apprécient.
Si c'est dans le calme (le secret) que Dieu parle alors il est important de le favoriser dans les églises.
C'est un dû.
Merci d'avoir écrit "l'Église qui est en France" car j'en ai assez de l'expression tendance gallicane "l'église de France".
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Écrit par : E Levavasseur / | 28/04/2020
ÉTRANGE
> Il y a quand même quelque chose d'étrange à penser que les gens pourront se rendre dans de grands centre commerciaux, où se mélangent des gens venus de différentes communes, mais pas dans leur église paroissiale, où ils ne rencontrent que des gens qu'ils croisent habituellement dans les rues de leur commune.
Je suppose qu'ils ont eu peur de l'Ascension et de la Pentecôte, où les gens viennent plus nombreux, se rendent peut-être à la cathédrale plutôt que dans leur église paroissiale...
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Écrit par : Bernadette / | 28/04/2020
MÉPRIS ?
> Sans faire partie du "parano-club", je me demande si le chef de l'Etat et son Premier ministre, qui rouvrent les classes mais refusent jusqu'au 2 juin la messe aux fidèles, n'ont pas quelques vilaines raisons de peser sur l'échine de nos évêques. Qu'est-ce qui cloche ? Seraient-ce…
- les divergences sur le dossier Notre-Dame de Paris ?
- les signes de "rébellion" donnés par quelques évêques (fussent-ils masqués et adeptes de la distanciation à l'ordre du jour) sur ce confinement à rallonge ?
- la prise de conscience croissante, au sein du peuple chrétien confronté à la gestion chaotique de la pandémie, des méfaits du néolibéralisme/néolibertarisme ?
- l'évidence que le "nouveau monde" post-coronavirus sera, du côté catholique, plus que jamais mobilisé contre la loi de bioéthique ?
- le mécontentement des autorités ecclésiales confrontées à des difficultés économiques depuis la suppression de l'ISF et les facéties entourant la déclaration des dons aux œuvres (concrètement, en tant qu'irréductible de la déclaration papier, pour la première fois, je n'ai pas reçu le document n°2042 RICI à remplir à ce titre… mais okay, je vais l'imprimer) ?
- serait-ce encore, grâce ou diablerie, que le mépris ayant entouré longtemps ceux qui soignent le corps soit voué à se déplacer désormais sur ceux qui soignent l'âme ?
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Écrit par : Denis / | 28/04/2020
à Éric Levavasseur :
> Ce qui se fait au Sacré-Coeur semble en effet être un modèle tout à fait acceptable.
Reste à savoir comment le transposer, sachant que le nombre de touristes visitant Notre-Dame doit être sensiblement plus élevé que celui se rendant dans la basilique de Montmartre, et d'autre part que les bas-côtés et le déambulatoire du Sacré-Coeur sont plus spacieux que ceux de Notre-Dame, moins propices donc à une atmosphère digne du souk d'Alger les jours de grande affluence touristique.
Mais dans le principe, oui c'est une excellente idée !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/04/2020
à Patrice :
> https://www.youtube.com/watch?v=0daMdvaykeI
L’évêque de Nanterre ne mâche pas ses mots et se dit « choqué » par la poursuite du confinement ecclésial jusqu’au 2 juin, parlant même de « manque de respect ». Curieuses expressions, que l’on peut peut-être expliquer par le fait que Mgr Rougé connaît très bien la classe politique, agnostique dans son immense majorité : il y voit un « tropisme anticlérical en général et anticatholique en particulier chez le président de la République et chez le Premier ministre par obéissance ». On peut reprocher bien des choses à Emmanuel Macron, mais de là à affirmer que la décision de repousser au 2 juin les prochaines messes publiques serait due à son « tropisme anticatholique », c’est me semble-t-il faire preuve d’une certaine gratuité dans la critique.
Les catholiques ne sont pas privés de messes : ils sont privés de la communion physique à Jésus-Eucharistie. Nous avons en effet le privilège de pouvoir suivre deux messes quotidiennes, celle du pape le matin et celle de l’archidiocèse de Paris le soir : deux homélies, un accompagnement à deux voix (et quelles voix !) de notre vie spirituelle. En vivre, c’est déjà énorme et cela relève certainement d’une communion au Christ, non pas physique mais dans l’Esprit. Si l’on ajoute à cela le chant des vêpres et une ou deux émissions de la ‘Foi prise au mot’ tous les jours, la vie spirituelle sort tout sauf amoindrie de cette épreuve de confinement.
Mgr Rougé devrait avoir conscience que si un cluster devait s’installer dans une paroisse catholique après un déconfinement le 11 mai, modèle Église Porte ouverte à Mulhouse, les médias et les pouvoirs publics seraient pour le coup mus d’un « tropisme anticlérical » décuplé : l’exemple des Peterschmitt qui doivent se justifier médiatiquement pour éviter tout amalgame devrait inciter notre épiscopat à davantage de prudence : ceux qui n’aiment pas l’Église seraient ravis d’en faire un bouc émissaire.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/04/2020
@ PP et Philippe de Visieux
> Explication de Mgr Aupetit dans son style direct: Les politiques sont « de très bon administrateurs », mais « leur anthropologie c’est zéro ! ». « Qu’est-ce que l’homme et fondamentalement, qu’est-ce que l’humanité, ils ne savent pas du tout, c’est ça le grand vide ». Et de rappeler que l’Eglise est là pour proposer de « pouvoir recréer de l’humanité et pas seulement de la survie et de la bouffe ».
https://radionotredame.net/2020/actualite/confinement/deconfinement-la-deception-de-mgr-michel-aupetit-aller-a-la-messe-ce-nest-pas-aller-au-cinema-267995/?fbclid=IwAR0qfHgr4cG8tYs-VLoWIeBHSCsdUljD8euFJU8jsOdDDr9qpN6SrN4aDF8
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Écrit par : PF. Huet / | 29/04/2020
SAINTE-SOPHIE
> https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2020-06/sainte-sophie-istanbul-debat-patriarcat-moscou.html
Kemal Atatürk fit de Sainte-Sophie un musée, ce que la basilique est encore aujourd'hui. M. Erdogan, qui souhaite la voir redevenir une mosquée, y autorise la récitation de sourates du Coran. Réaction outrée du patriarcat de Moscou, probablement validée par M. Poutine : bras de fer turco-russe à Sainte-Sophie.
À travers cet exemple, Michel Pastoureau réalisera peut-être qu'une église chargée d'histoire, comme c'est le cas à Sainte-Sophie et à Notre-Dame, peut difficilement être désacralisée sans éveiller les passions.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/06/2020
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