18/07/2018
'FAZ' et 'Financial Times' : éloge de la France
Extraits des articles de Michaela Wiegel et Simon Kuper (Le Monde 19/07) sur la victoire des Bleus et son écho de masse :
Michaela Wiegel, Frankfurter Allgemeine Zeitung :
<< Il saute aux yeux que la France, avec sa jeune équipe de champions, incarne le renouvellement dans un esprit d'équipe, un optimisme à toute épreuve et un patriotisme revisité. [...] Nous [les Allemands] découvrons le travail de longue haleine mené par Didier Deschamps, au nom "très français" comme le critiquait l'ancien footballeur Eric Cantona ; Deschamps ne s'est pas laissé impressionner par ces attaques ni par le débat sur son supposé racisme lancé par Karim Benzema après sa non-sélection. [...] Il faut saluer le talent impassible du sélectionneur français d'avoir tenu bon sur sa conviction : pour ses joueurs, l'équipe nationale doit compter plus que tout. C'est ainsi qu'il a bâti ce bel esprit bleu-blanc-rouge, marque de fabrique de la génération 2018. Avec la France comme communauté de destin, même sur les terrains de foot, l'équipe de France devient un exemple que l'Allemagne serait bien inspirée d'étudier de près. >>
Simon Kuper, Financial Times :
<< Je viens de couvrir le triomphe des Bleus à Moscou pour mon journal. Ce que j'ai vu là-bas correspondait parfaitement à ce que j'avais perçu dans le football des gosses de banlieue. Le foot [...] montre que beaucoup de choses fonctionnent déjà très bien dans votre société, en dépit de votre pessimisme national absurdement exagéré. [...] Pour les petits Franciliens d'aujourd'hui, l'appartenance ethnique est sans doute moins importante qu'elle ne l'était pour leurs parents. La mixité a été pour eux une expérience quotidienne depuis leur première journée à la crèche. Quelles que soient leurs origines familiales, ces gosses seraient perplexes si vous leur disiez qu'ils ne sont pas français. [...] Et être français est quelque chose de bien plus formidable que ce que la plupart des Français semblent penser. >>
13:33 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : coupe du monde
Commentaires
DU BIEN
> ça fait du bien de lire ça. Surtout dans la 'FAZ' alors que les bons bourgeois des années 1990 avaient pour devise : "Vivement que les Allemands nous apprennent à être sérieux."
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Écrit par : Raphaël R. / | 22/07/2018
> "Vivement", etc : ça rappelle leur "plutôt Hitler que le Front populaire" (1936).
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Écrit par : Matteo Tilmont / | 22/07/2018
"PLUTÔT HITLER"
> "Plutôt Hitler que les Habsbourg"
E Beneš (avant Munich)
Phrase copiée sur une autre prêtée aux Byzantins sur le turban plutôt que la tiare.
"plutôt Hitler que le Front populaire" est une invention de la gauche d'après guerre pour faire oublier Munich et un certain nombre de déclarations :
-qu'en ne répliquant pas à la remilitarisation de la Rhénanie par Hitler, nous faisons preuve de caractère (Blum 1936)
- que "l'accord germano-soviétique sauve la paix"
-que les soldats de l'armée d'occupation avaient de bonnes bouilles sympathiques, et qu'il ne fallait pas écouter le fou de Londres.
-"ces supplétifs hitlériens doivent être passés par les armes" (l'Humanité de mai 1945 à propos des émeutiers de Sétif)
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Écrit par : e levavasseur / | 22/07/2018
Cher Eric,
> à la décharge de Blum, son choix de ne pas intervenir vient de l'état-major. Quand Blum l'a consulté, les "grands chefs" ont répondu qu'intervenir veut dire mobilisation générale. C'est trop lourd, trop long et que cela mettrait la France en figure d’agresseur et que cela mènerait à une guerre pour laquelle nous n'étions pas encore prêt.
Le problème de Blum, c'est qu'il se laissait convaincre par de soi-disant spécialistes d'une chose qu'il ne connaissait pas: l'armée. Il a eu le même souci pour la guerre d'Espagne. C'était un bon premier ministre mais pas un homme d'Etat.
Si certains hommes de gauche (et encore laquelle? Le PCF qui jouait la partition de Staline? La SFIO pacifiste et préoccupée par ses réformes? Les radicaux obsédés par la crise économique et leur peur de l'Eglise qui comploterait contre la République?) n'ont pas su réagir, il ne faut pas que cela cache les sympathies réelles et nombreuses de beaucoup à droite et dans les milieux d'affaires pour le fascisme dans sa version originale italienne d'abord puis dans sa version d'outre-Rhin à partir de 1937/38. C'est une réalité.
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Écrit par : VF / | 24/07/2018
ÉCONOMIQUE
> Ne nous voilons pas la face : un certain nombre de gens en France (et aux USA) pensaient que ce Hitler faisait ce qu'ils auraient rêvé de faire. D'où la suite en France : la collaboration économique massive. Qu'on n'a pas pu punir en 1945 car "il fallait bien faire redémarrer l'industrie".
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Écrit par : C. Desforges / | 24/07/2018
LA RÉSISTANCE
> C'est indubitable et je n'ai pas dit le contraire ; mais la phrase citée est fausse.
La Résistance française ne vient ni de la droite ni de la gauche mais des patriotes.
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Écrit par : e levavasseur / | 24/07/2018
@ Eric Levavasseur
> On peut ajouter à ce florilège des alliances contre nature le "Plutôt le grand Turc que les Habsbourg" prononcé en substance (je ne me souviens plus des termes exacts) par Louis XIII, qui aurait pu aussi mentionner les hordes suédoise financées par son Richelieu.
(Désolé, je suis 50% Franc-Comtois)
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/07/2018
CHOIX
> Je ne sais même pas si on connait l'origine de cette phrase ? mais effectivement, je n'en ai jamais trouvé trace dans les sources d'avant-guerre.
Pour la Résistance, il est bien connu quand on s'y intéresse vraiment que c'était un choix purement personnel de gens de tous bords qui soit ne supportaient pas les "Boches" sur les Champs, soit voulaient tuer du nazi (je pense aux réfugiés espagnols). Ou certains juifs.
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Écrit par : VF / | 24/07/2018
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