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18/07/2018

Affaire Lactalis : l'autocontrôle ne suffit pas !

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Irritation à l'Elysée : une commission parlementaire constate que l'autocontrôle privé n'assure pas la sécurité publique. Preuve : Lactalis. Sans compter les truquages anti-environnementaux de l'industrie automobile... Au temps pour les libéraux :


Jusqu'à l'an dernier il ne faisait pas bon critiquer Lactalis dans les dîners : le "plus grand groupe laitier mondial" recrutait son personnel supérieur dans le meilleur monde, comme le cimentier  Lafarge. Les mettre en cause passait pour une faute de goût. En 2017 le décor est tombé.  L'ex-Lafarge est dans les affres, et Lactalis est coincé. Les enquêteurs visent le géant laitier et son influence, notamment sur les laboratoires de contrôle sanitaire.

Président de la commission parlementaire qui dépose aujourd'hui son rapport sur Lactalis, Christian Hutin déclare à Europe 1 : "Il faut faire attention qu'il n'ait pas de problème d'influence quand un laboratoire de contrôle a 90% de son chiffre d'affaires lié à une seule entreprise. Ça ne sera plus le cas si le gouvernement suit nos préconisations... L'autocontrôle [par les entreprises] n'est pas suffisant, et les contrôleurs qui sont les laboratoires doivent aussi être contrôlés."

Le rapporteur parlementaire, en accord avec le Conseil national de la consommation, conteste aussi le système actuel de "retrait" des produits contaminés. Quelle que soit la cause réelle du dysfonctionnement, Lactalis a été l'exemple de ce système défectueux : "Il n'est pas normal qu'on retrouve, trois semaines après, des produits contaminés encore en vente", souligne le député Hutin. Il préconise deux innovations : un dispositif de surveillance de l'entreprise en cas d'alerte, et la création dans chaque magasin d'un poste de responsable des questions sanitaires.

Ces deux innovations, de même que le "contrôle des contrôleurs" évoqué plus haut, seraient à la charge des pouvoirs publics. Le rapport demande par ailleurs la création d'une responsabilité pénale des industriels : "Les gens qui ne respecteront pas une forme de déontologie sur les autocontrôles, je pense qu'il faut les frapper au portefeuille", expliquait Hutin à Europe 1.

Inutile de préciser que les préconisations du rapport parlementaire ne sont pas compatibles avec l'idéologie de l'Elysée :  elles ramènent à "l'interventionnisme étatique" et au "principe de précaution qui étouffe la croissance", ne manqueront pas d'écrire les chroniqueurs libéraux de L'Opinion et du Figaro. Quant aux amis de Mme Maréchal, ils glousseront en montrant du doigt l'étiquette de Christian Hutin : il est Nouvelle gauche. On ne le recevrait pas chez soi pour le café.

 

 

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Commentaires

DOGME

> Cette fumisterie de l'autocontrôle par les entreprises est un dogme libéral.
Surveiller le respect de la santé publique fait partie des devoirs des pouvoirs publics
(bien commun).
Le libéralisme n'a rien à foutre du bien commun. Pour lui Etat = déficit, rien d'autre.
______

Écrit par : Bernard Delorme / | 22/07/2018

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