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22/04/2018

Le Bon Pasteur et "la création tout entière"

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La vision eucharistique s'étend au cosmos, disent saint Jean-Paul II, Benoît XVI et François après les Pères et les grands médiévaux :


D’un exégète :

« “C’est grâce au nom de Jésus”, dit saint Pierre dans la première lecture de ce dimanche lorsqu’il est sommé de justifier ses paroles et ses actes... Le Nom suffit. Donner un nom à quelqu’un ou à quelque chose, c’est nommer son essence, ce qui le caractérise en propre, ce qui le personnifie. Le nom, dans la Bible, est tout rempli de la présence de celui qu’il désigne. C’est l’être même. Jésus dans son nom et dans son être est Sauveur. Le nom de Jésus, c’est sa divinité. Il est le Bon Pasteur envoyé par le Père à chacun. Son amour se mesure à sa vie donnée… »

 

Comme le dit Hans Urs von Balthasar (cité ici à propos du livre de Marc Leboucher, note du 15/04) :

« ...la connaissance entre le Père et le Fils ne fait qu'un avec leur parfait abandon réciproque ; et dès lors, la connaissance entre Jésus et les siens ne fait aussi qu'un avec le parfait abandon de Jésus aux siens et pour eux. Ce qui inclut l'unité, chez le chrétien, de la connaissance et de l'abandon de sa vie à son Seigneur. »

 

L’abandon au Seigneur (qui implique, entre autres, le renoncement à nos préjugés) inclut la totalité de notre vision de la vie et de l’univers créé.

D’où l’insistance de saint Jean-Paul II, de Benoît XVI et de François à nous rappeler par exemple que notre sollicitude envers le reste de la création “jaillit”, elle aussi, “de la rencontre personnelle avec le Christ”. L’écologie intégrale fait partie de la doctrine sociale, elle-même liée à la théologie morale…

Le seul “Nom” par lequel nous sommes sauvés est celui de Jésus, dit saint Paul. Au dernier jour Jésus viendra tout récapituler en Lui : c’est le sens de la fête du Christ “Roi de l’univers” puisque, souligne la lettre aux Romains, "la création tout entière" est solidaire de nous dans l’attente de la transfiguration (la fin des temps ne sera pas la fin du monde !).

Cette solidarité entre toutes les créatures – rappelée aujourd’hui par le Magistère de l’Eglise – irrigue beaucoup de textes spirituels du christianisme, comme les écrits de sainte Hildegarde de Bingen ou le Cantique de saint François d’Assise. Solidarité reposant sur la très spéciale responsabilité de l’homme, attestée dès le début du livre de la Genèse (2:19-20) :

« L’Eternel façonna à partir de la terre tous les animaux sauvages et tous les oiseaux du ciel, puis Il les fit venir vers l’homme pour voir comment il les appellerait : Il voulait que tout être vivant porte le nom que l’homme lui donnerait. L’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux sauvages...»

Puisque le nom (chem en hébreu) c’est l’être, la diversité des noms exprime la diversité des êtres, et donner aux êtres cette diversité de noms signifie prendre la responsabilité de celle-ci. Il n’est pas exagéré de voir en Genèse 2:19-20 la consécration biblique, donc aussi chrétienne, du respect de la biodiversité : voulue par le Créateur, elle est confiée à l’homme non pour qu’il la saccage mais “pour qu’il [la] cultive et la garde” (Genèse 2:15)... Penser cela n’est pas exagéré parce que toute la Bible va dans ce sens, finalement dévoilé dans sa plénitude infinie par l’incarnation du Fils éternel et la promesse du Dernier Jour : alpha et oméga.

La mission de l’homme envers la création est l'un des effets dérivés, ainsi que l'humble reflet, de la mission du Christ envers l’homme : la création tout entière “a l’espérance d’être elle aussi libérée de l’esclavage de la corruption pour prendre part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu” (Romains 8:21). En ce sens le monde est confié à l’homme pour qu’il en ait soin et le présente à son Créateur – qui s’en est rendu Lui-même solidaire en s’incarnant dans la matière, devenant ainsi la cellule inaugurale du monde à venir. C’est ainsi que la vision eucharistique s’étend au cosmos entier, ainsi que le soulignait Benoît XVI...

 

 

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