Que fera Trump ? "des deals..."

Ses premières déclarations de "président élu" le confirment, Trump est un produit de la société de marché :

 

 

Donald Trump, pur produit de la société de marché, a opéré un basculement révélateur. Mais pas celui que croient les rêveurs néoréacs... Il a juste abattu l'ancien décor de rationalité qui entourait les campagnes présidentielles, et l'a remplacé par un décor de télé-réalité au milieu duquel il a paradé  - en déployant les séductions de l'énorme et de l'irresponsable. Remportant la victoire par ce procédé, il achève de dépolitiser le politique (processus engagé de longue date) et de le dissoudre dans le commercial.

Le 20 janvier Trump va s'asseoir dans le bureau ovale. Avec une fausse ingénuité, il explique à des journalistes que jusqu'à hier il ne savait rien de l'Obamacare, ni du Mexique, ni sans doute d'un tas d'autres choses. Il avoue du même coup qu'il s'informe par Google... Le nouveau "prez" est aussi analphabète que n'importe quel manager de Wall Street : il ne s'en cache pas, parce que ça n'a plus aucune importance. La vraie nature de Trump est de "faire des deals", comme il l'a dit à diverses reprises ;  ça n'a rien à voir avec les promesses éclatantes et terribles, faites à tue-tête depuis un an pour séduire l'un après l'autre des segments du marché électoral. Tiendra-t-il ces promesses ?  Rien n'est moins sûr.  Nommer des "righteous judges" (pro-life mais pro-guns) à la Cour suprême est une promesse qui a séduit un certain type d'électeurs, mais Trump s'était découvert pro-life  - malgré sa posture antérieure pro-choice - par nécessité de campagne, parce que l'électorat évangélique le boudait ;  on verra ce que tiendra cette promesse. Maintenant que l'élection est acquise, l'heure des deals est venue.