Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2016

Les malades pauvres sacrifiés à l'idole Argent ?

prehome_cancer_0.png

Médecins du monde lance une campagne contre le prix fou des nouveaux médicaments. Résultat : ces affiches sont refusées par les pubards ! Ce qui en dit long sur notre société :


x510_visuel_2_medecins_du_monde.jpg.pagespeed.ic.icV5Ot32n8.jpg

 

Il faut aller sur le site  leprixdelavie.com 

pour s'informer et signer la pétition : 

https://leprixdelavie.medecinsdumonde.org/fr/

 

...car ce qui se passe est un symptôme de société particulièrement scandaleux ! L'ONG Médecins du monde (MdM) lance une campagne d'information contre "le prix exorbitant" des médicaments. Cette campagne d'affiches ne désigne aucune firme en particulier, mais stigmatise la marchandisation de la maladie en général. Car les nouveaux médicaments mis sur le marché sont de plus en plus chers (40 000 euros par patient pour un médicament contre la leucémie) et ne pourront être remboursés : seuls les plus riches pourront y recourir... Or ces prix sont follement disproportionnés par rapport au coût des recherches ! Explication à France Inter d'Olivier Maguet (MdM) : "Il y a une préoccupation de court terme qui est la maximisation du profit. Ces prix sont définis dans l'objectif de se goinfrer. [Telle société] en une année a fait 12 milliards de dollars de bénéfice net. Dans le même temps, [elle] a eu besoin d'un milliard pour faire de la recherche et développement. Est-ce qu'il faut 12 milliards de profits net pour pouvoir financer un milliard ? Non ! Nous dénonçons donc  une dérive systémique dans laquelle l'optique financière dans l'industrie pharmaceutique a pris le pas sur les préoccupations de santé publique." Pour MdM, "les coûts de recherche et développement sont surestimés et les montants réels restent confidentiels, et une grande partie est de toute façon financée par l'argent public à travers des bourses ou des crédits d'impôt de recherche."

Maguet ajoute : "Ce qui est le plus choquant, c'est que l'Etat a une mission de régulation de ce marché et il a failli dans cette mission. Il a laissé faire ! Nous avons demandé au gouvernement de remettre à plat le mécanisme de fixation du prix du médicament. Nous n'avons pas été entendus..."

Médecins du monde - comme la Ligue contre le cancer - juge la situation si grave qu'elle justifie un appel au grand public : puisque l'Etat fait la sourde oreille, dit Maguet, "il n'y a pas 36 000 façons de se faire entendre. Soit les armes du droit, soit utiliser l'opinion publique, la choquer, l'interpeller..."  D'où les affiches dont vous voyez ci-dessus des exemples [*], et que vous auriez dû voir apparaître ces jours-ci sur les abribus, dans les gares, dans le métro...

Que se passe-t-il alors ? A Paris et dans les autres régions, les réseaux commerciaux d'affichage urbain refusent les affiches de Médecins du monde. Motifs allégués par l'ARPP ("Autorité professionnelle de régulation [?] de la publicité") : "la référence à des maladies graves pourrait être perçue comme choquante par le public", et  attaquer ainsi les profits et le marché risquerait d'attirer des "réactions négatives de la part des représentants des industries pharmaceutiques". La décision de l'ARPP est consultable ici : http://www.lesinrocks.com/2016/06/13/actualite/a-11845050/

L'attitude des commerciaux est logique :  dans la post-démocratie contemporaine, les intérêts financiers sont les maîtres, le politique est leur serviteur et ils règnent sur la société : ne sera visible que ce qui les sert, sera proscrit ce qui les dessert.

Médecins du monde n'a pu se faire entendre de Mme Touraine. Il le pourra encore moins de la future ministre de la Santé de M. Juppé ou de M. Sarkozy, encore plus libéraux que MM. Hollande et Valls. Une amie rescapée d'un cancer rentre des Etats-Unis. Elle me dit : "le médicament que je prends est onze fois plus cher là-bas qu'ici ; si je vivais là-bas je ne pourrais pas me soigner..." Mais pour nos libéraux de tout poil (y compris catholiques : paradoxe inqualifiable), "l'Amérique est le modèle" et "l'adversaire c'est l'Etat". Etre malade va devenir un luxe.

 

_______________

[*] et aussi : "Une leucémie, c'est 20 000 % de marge brute" - "Une épidémie de grippe en décembre, c'est le bonus de fin d'année" - "... etc.

 

x510_visuel_1_medecins_du_monde.jpg.pagespeed.ic.XQA23_tJa5.jpg

 

Commentaires

> en effet ça en dit long sur notre société.
______

Écrit par : michèle / | 13/06/2016

150 000 EUROS PAR AN

> Autre exemple : un ami atteint de la maladie de Lyme (destruction du système nerveux par une bactérie), s'est entendu répondre par un médecin d'un hôpital : Monsieur, vous n'avez pas été retenu par la Sécu pour financer votre soin (dossier pas assez prioritaire), donc si vous n'avez par 150.000 euros (par an), alors nous ne pouvons rien pour vous.
Pour anecdote (si l'on peut dire), il est infirmier dans un hôpital, gagne à peine le smic, et il se trouve déjà en incapacité de faire son boulot...
Merci .... (je vous laisse finir).
Cdt,
______

Écrit par : bergil / | 13/06/2016

C'EST VOULU

> Et il y a la question du non remplacement des médecins généralistes qui partent à la retraite. On manque de plus en plus de médecins et le numérus clausus (absurdité en soi déjà) ne bouge quasiment pas (5 départs sur mon secteur de l'Allier et aucun remplacement de prévu....).
Mon beau-frère chirurgien m'explique que c'est fait exprès, entre volonté technocratique de réduire l'espérance de vie des retraités pauvres qui ne peuvent pas payer mais coûtent, et mise en place d'un système de soins à distance (par "applis" de smartphone ou ordinateurs et internet) pour classes aisées pouvant s'offrir ces "services" auprès de mutuelles qui vont les fournir bientôt.
Au fait, c'est le même programme pour l'Education nationale.
______

Écrit par : VF / | 13/06/2016

@ VF

> Je pense que, plus largement (et sans faire du complotisme à deux balles), il y volonté en haut lieu de réduire l'espérance de vie de la masse des gens. Surtout : qu'ils n'atteignent pas l'âge de la retraite ! Je vois de plus en plus de cadres quadras ou quinquas...mourir littéralement à la tâche.
Comme le dit le rédacteur de ce très intéressant article : "faire sa crise cardiaque à 40 ans, son cancer à 42 ans et son décès à 50".
http://www.economiematin.fr/news-travail-emploi-stress-maladie-esperance-vie-mort-sannat
Et quant à ceux qui y sont déjà, à la retraite - et qui ne sont pas (ou plus) des "seniors" à bons revenus susceptibles de doper la croissance - qu'il crèvent !
L'euthanasie sèche, comme on pu parler de "guillotine sèche" à la fin des années 1790.
Et parallèlement, grâce aux technologies transhumanistes (les plus élaborées, pas les puces sous-cutanées du commun esclavagisé ! ), les plus fortunés pourront littéralement se donner la vie éternelle ...en tout cas une très longue existence. C'est fou de penser que certains milliardaires d'aujourd'hui verront peut-être le XXVème siècle...
VF, tu vas encore me dire que je broie du noir (lol). Mais il faut bien reconnaître que le bras de fer titanesque qui, depuis quasiment les origines, oppose Dieu à Satan, ne tourne pas spécialement en faveur du premier. Je sais que l'on dit que Satan a été vaincu au calvaire. Oui, c'est ce qu'on dit...
______

Écrit par : Feld / | 13/06/2016

BON SENS

> L'enrichissement des firmes pharmaceutiques est un véritable scandale.Le libre accès aux soins, en baissant le prix exorbitant des médicaments est une question de bon sens.
______

Écrit par : Domec-Story Sylvie / | 14/06/2016

ALTERNATIVES

> Eh bien il est plus que temps de quitter ces "boîtes à fric" et de se tourner vers les médecines alternatives, qui en plus ont le mérite de ne pas coûter grand chose. Le seul hic : il faut un peu de réseau pour trouver des thérapeutes compétents, puisque le Conseil de l'Ordre des médecins fait tout pour les éliminer.
Mais il est parfaitement possible de guérir d'un cancer de cette manière, j'en ai plusieurs exemples dans ma famille...
______

Écrit par : Pema / | 14/06/2016

BENVENISTE

> Le Pr. Benveniste avait répondu dans les années 90 à une journaliste le questionnant sur les espoirs d'éradiquer le cancer : "ne soyez pas naïve, pourquoi éradiquer une maladie qui fait vivre plus de gens qu'elle n'en tue ! "
______

Écrit par : Philippe / | 14/06/2016

@ Feld,

> Non Feld, les milliardaires d'aujourd'hui ne verront pas le XXV° siècle : le fantasme du transhumanisme ne résistera pas au choc de l'épuisement des ressources, à commencer par le pétrole dont nous sommes au pic (ou plateau ondulé plus exactement) depuis 10 ans.
L'économie technologique et capitaliste mondiale fonctionne sous la limite d'une stabilité politique et sociale (dont nous touchons les limites).
Regarde la chute de l'empire romain au IV° siècle. En 330 (environ) l'empereur de Rome disait avoir sauvé l'empire (pour toujours ?) en cédant la province du nord de la Gaule à un chef barbare chargé de lutter contre toutes les autres tribus venant de Germanie.
Sa logique : une province sacrifiée pour sauver toutes les autres.
Résultat : cela a tenu 20 ans, puis les barbares ont joués les chaises musicales en poussant plus au sud. Un siècle plus tard, il ne reste plus rien de l'empire d'Occident.
En méditerranée, le commerce maritime a disparu en dix ans.
Recul technologique (et social) de la société : environ mille ans.
Prévoir le même recul pour nous.
Donc, si ca peut te rassurer, ceux qui coupent la branche vont se casser la gueule eux aussi. Il restera les petits paysans qui savent utiliser une bêche et planter des patates !
Les premiers seront les derniers, et les derniers premiers...
______

Écrit par : bergil / | 14/06/2016

@ Bergil:

> Hélas un effondrement comparable à celui de l'Empire d'Occident serait infiniment plus grave: le niveau technologique est beaucoup plus élevé, et pratiquement plus personne n'est capable de maitriser l'outillage de base des différents métiers sans une prothèse électrique: par exemple,qui sait aujourd'hui raboter une planche à la main?
Plus grave, les centrales nucléaires sans maintenance ne tiendraient pas longtemps...
______

Écrit par : Philippe / | 14/06/2016

A Bergil, Feld,

> Il y a aussi le pic des métaux. Ces derniers s'épuisent aussi à vitesse "V".
Et je ne suis pas trop d'accord sur cette vision d'un recul catastrophique pour mille ans après la chute de l'empire romain. C'est une vision très marquée par la Renaissance et le XIXe. Par exemple, l'esclavage va muter puis disparaitre et le souci des faibles sera très présent au Moyen Age et presque pas dans l'Antiquité. La fin de l'empire marque le passage d'une civilisation urbaine à une civilisation rurale. Le Moyen Age ne fut pas mille ans noirs et violents. il y eut des périodes lumineuses et d'autres troublées, mais comme dans l'empire si l'on y regarde bien.
Par contre, oui, le souci du nucléaire va être lourd à gérer. Mais les autres puissances vont intervenir, je pense, car ce genre de problème devient vite mondial. On a vu avec une centrale qui explose, alors 150...
Notre période est sombre, mais je parie sur la Providence et sur l'humanité. Je parie sur la prise de conscience de certains dirigeants dans le monde face à la possible chute vers l'abîme.
______

Écrit par : VF / | 14/06/2016

AFFICHES

> La réaction immédiate des internautes dépassant toutes les attentes de Médecins du Monde, dont j'ai rencontré des bénévoles hier en marge d'une NuitDebout, l'association est en train d'organiser l'envoi d'affiches pour qui souhaite découvrir ou renouer avec le bon vieux seau de colle dans le coffre. A suivre directement via leur site.
______

Écrit par : Anne Josnin / | 17/06/2016

Le Pr JOYEUX

> Dans la même ligne, la radiation du Pr Joyeux de l'ordre des médecins...
http://www.lemonde.fr/societe/reactions/2016/07/09/vaccination-henri-joyeux-radie-par-l-ordre-des-medecins_4966962_3224.html
______

Écrit par : Feld / | 10/07/2016

Les commentaires sont fermés.