Aube de Pâques

Le salut n'est en aucun autre que Lui :

 

<< La résurrection du Christ et celle des bienheureux, dont elle constitue le gage, est le fruit d'une victoire définitive sur la mort. Il a été de tout temps essentiel à la révélation biblique de proposer à l'homme l'espoir, non d'une immortalité désincarnée, mais d'un retour à la vie de son être qui fait de Dieu l'auteur du corps aussi bien que de l'âme ; et plus précisément à une anthropologie qui ne considère pas la liaison de l'âme et du corps comme fortuite mais comme essentielle à la nature propre de l'âme humaine. C'est ainsi que l'on comprend que la foi chrétienne primitive, ainsi que l'explique saint Paul au ch. 15 de sa première épître aux Corinthiens, soit avant tout foi en la résurrection du Christ... Tout son être humain est maintenant vivifié par la présence en lui de l'Esprit divin, irradiant jusque dans le corps sa vertu de sanctification immortalisante. Les récits des apparitions du ressuscité dans les quatre évangiles soulignent à la fois l'identité entre lui et celui qui était mort sur la croix, et la mystérieuse transformation qui doue son corps de pouvoirs extraordinaires et qui explique que les disciples aient parfois peine à le reconnaître ou croient avoir une vision. Déjà, les plus anciens récits des Actes mettent en lumière que cette résurrection, pour l'Eglise primitive, est effectivement l'attestation par excellence de la messianité de Jésus, avec l'assurance que le salut* n'est en aucun autre...

[A la fin des temps], la résurrection générale sera inséparable d'une transfiguration de tout l'univers matériel, accordé à la gloire des élus et devenu lui-même comme une manifestation transparente de la gloire divine.  >>

 

Louis Bouyer

 

 

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* Salut : l'effet de la rédemption. Celle-ci est la réconciliation de l'homme avec Dieu dans le Christ : d'où délivrance de l'esclavage du péché et de la mort, cf 2 Corinthiens 5,19. « C'est parce que l'amour de Dieu n'a jamais fait défaut à l'homme, que Dieu prend sur lui de le délivrer, en son Fils, pour le réconcilier avec lui-même ; réconciliation qui d'ailleurs sera inséparable de celle des hommes entre eux » (Louis Bouyer). Cf. Colossiens 1, 20 et 22, Ephésiens 2, 11-18.