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20/12/2015

En marche vers l'Enfant

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  Nous convertir à sa nouveauté absolue : 


 

  

Hébreux 10,5-10. Entrant dans le monde par l'Incarnation et la Nativité, le Fils dit au Père : « je suis venu pour faire ta volonté ». Son « me voici » a été précédé du « fiat » de Marie, et préfiguré par les leçons données de la part de Dieu aux rois déviants comme Saül  (1 Samuel 15,22 : «  l'obéissance est préférable aux sacrifices, la docilité à la graisse des béliers... », ou dans la traduction plus originelle de Chouraqui : « Shémouèl dit : ''Adonaï désire-t-il des montées, des sacrifices, ou que la voix d'Adonaï soit entendue ? Voici : entendre vaut mieux que sacrifice ; être attentif, que graisse de béliers ! »).

C'est la parole du Fils selon la lettre aux Hébreux  : « Tu n'as pas voulu de sacrifices ni d'offrandes, mais tu m'as fait un corps. Alors je t'ai dit : me voici... »

La leçon est pour nous aujourd'hui. À la volonté de Dieu exprimée dans le monde par le Corps du Christ qu'est l'Eglise, n'opposons pas ce qui vient de nos ego ! N'opposons pas les réflexes (irritations ou silences) nés de préjugés de caste et du service de Mammon. Prenons au sérieux ce dernier dimanche de l'Avent dans toutes ses implications... Se faisant fils matériel de sa propre création, le Fils éternel transforme en chemin du salut notre présence humaine au monde : présence matérielle et morale, qu'Il transfigure (notamment) en ce sacerdoce de responsabilités que la dernière encyclique nomme « écologie intégrale ».*

Vivre Noël dans la foi, c'est s'ouvrir à la nouveauté absolue de l'Incarnation : « Sacrifices, offrandes, montées pour les fautes, tu n'en veux pas, tu ne les agrées pas – bien qu'ils soient offerts selon la tora –, alors il dit : ''Voici, je viens faire ton vouloir.'' Il abroge le premier pour établir le second. Par ce vouloir, nous sommes consacrés par l'offrande du corps de Iéshoua', le messie, d'un coup... » (Hébreux 10, trad. Chouraqui).

La nouveauté absolue de l'Incarnation accomplie dans la Nativité dépasse les rites antérieurs, souligne saint Jean de la Croix : « saint Paul veut induire les Hébreux à se retirer des premières manières et façons de traiter avec Dieu selon la loi de Moïse, et à jeter les yeux seulement sur le Christ » (Montée du Carmel - livre II, ch. 22). Laissons « jaillir » (Laudato Si') toutes les conséquences de notre rencontre personnelle avec le Christ, c'est-à-dire de notre conversion quotidienne. Que ce soit notre prière devant la crèche. Les Mages apporteront l'or, l'encens et la myrrhe ; disons simplement à l'Enfant : « Me voici sans restriction mentale. Instruis-moi de nouveau à chaque instant. »

 

_______________ 

* N'essayons plus d'y opposer opinions et nostalgies ! (Y compris cette forme récente de nostalgie qui consiste à annoncer des temps « totalement nouveaux » - mais imaginés comme une reconstitution du passé. Quand le vieil homme se grime en homme neuf, on n'est pas loin du pire).

 

Commentaires

JOSEPH RATZINGER, 'La grâce de Noël' (Parole et Silence, 2007) :

> "C'est ainsi, justement, que Dieu est vraiment devenu "Emmanuel", Dieu avec nous, dont ne nous sépare aucune barrière de souveraineté ni de distance. Il s'est fait si proche de nous sous les traits d'un enfant que nous avons l'audace de le tutoyer et pouvons lui dire "tu" en nous adressant directement au coeur de l'enfant.
L'enfant Jésus, l'Amour désarmé de Dieu est manifesté : Dieu vient à nous désarmé parce qu'il ne veut pas conquérir de l'extérieur mais gagner les coeurs et les transformer de l'intérieur. S'il est quelque chose qui puisse vaincre l'Homme, sa superbe, sa violence, son avidité, c'est bien la vulnérabilité de l'enfant. Dieu s'en est revêtu pour nous gagner à Lui et nous conduire à nous-mêmes.
N'oublions pas que le plus haut titre de dignité de Jésus-Christ est "le Fils", Fils de Dieu. La dignité divine s'exprime par un moi qui désigne Jésus comme l'Enfant éternel. Sa nature d'enfant est en correspondance unique avec sa divinité, qui est celle du "Fils". Ainsi, son humanité sous les traits d'un enfant nous indique la manière dont nous pouvons venir à Dieu, à la divinisation. Et sa Parole se comprend à partir de là : "Si vous ne changez pas et ne devenez comme les enfants, non, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux" (Mt 18,3).
Celui qui n'a pas compris le mystère de Noël n'a pas compris l'essentiel de la vie chrétienne. Qui ne l'a pas accueilli ne peut entrer au Royaume des Cieux. Voilà ce que François voulut rappeler d'une manière nouvelle aux chrétiens de son temps et de toutes les générations à venir."

Joyeux Noël à tous !
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Écrit par : Serge Lellouche / | 20/12/2015

SANS RESTRICTION

> OK, j’entends bien le conseil : « Me voici sans restriction mentale. Instruis-moi de nouveau à chaque instant ».
Mais comment venir sans restriction s’il n’y a pas sacrifice ? Nous sommes dans le temps de l’Avent – d’aucuns entendent aussi Lavant…
« Me voici », sacré fils, en vérité… Serge ci-dessus nous rappelle, via le pape émérite, cette parole de Matthieu 18,3 : « Si vous ne changez pas et ne devenez comme les enfants, non, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux ». Donc « me voici, enfant… »
Mais mon cœur et mon esprit sont tellement encombrés. Comment retrouver un cœur et un esprit d’enfant sans rien sacrifier ? Est-il possible d’entrer dans la joie de Noël sans déposer ses fardeaux, sans être, un tant soit peu, un serviteur souffrant ? Sans accepter d’urgents et indispensables renoncements. Oui, des sacrifices !
Au bout du chemin, cette joie de la rencontre avec… l’Enfant qui crèche en nous, je nous la souhaite… Je me la souhaite !
Joyeux Noël à tous !

Denis


[ PP à Denis
Houla ! ce n'est pas un "conseil" : c'est juste notre labeur à tous !
Labeur sacrificiel, oui. Mais en sacrifiant une part de nous-même, pas en observant on ne sait quel rite formel... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 20/12/2015

CHANTIER

> St Jean-Baptiste tout simplement:
"Il faut que je diminue pour qu'il grandisse en moi."
Vaste chantier jamais achevé.
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Écrit par : phil / | 21/12/2015

Les commentaires sont fermés.