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22/11/2015

Christ, roi de l'univers

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Le sens de cette fête : 


 

 

À l'audience générale de mercredi dernier, le pape François disait : « Jésus est la porte de Dieu ». Il ajoutait : « Il nous faut du courage pour franchir cette porte... Une famille refermée sur elle-même peut meurtrir l'Evangile. N'ôtons pas le courage de frapper à la porte de l'Eglise à ceux qui souhaiteraient le faire. »

En Matthieu 27:11, Luc 23:3, Marc 15:2 [1], Pilate demande à Jésus : « Toi, tu es le roi des juifs ? ». Jésus lui répond : « toi, tu le dis » : la construction de cette phrase en grec veut presque dire « c'est toi qui le dis ». En Jean 18:37, d'ailleurs, Pilate demande : « Ainsi donc tu es roi ? » et Jésus répond : « C'est toi qui dis que je suis roi. Moi, c'est pour ceci que je suis né et venu dans le monde : pour témoigner de la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix. » La version liturgique francophone traduit : « quiconque appartient à la vérité », corrigeant ainsi une erreur récurrente : nous ne « possédons » pas la vérité, nous lui appartenons. La vérité n'est pas un tabou qui servirait à sacraliser nos petites doctrines : c'est une Personne, que nous devons suivre où Elle le veut ! (et non prendre pour étendard-prétexte, dans des « combats » où nous ferions l'inverse de ce qu'Elle attend de nous).

Ce qu'attend cette Personne, c'est d'abord que nous fassions taire nos réflexes – ceux du « vieil homme » en nous – pour l'écouter et la suivre « où nous ne voulions pas aller » (Jean 21:18).

Quand nous disons au Père : « Que ton règne vienne », cela veut dire : « Fais que nous soyons délivrés de nos péchés et de tout mal, et que nous soyons sanctifiés par la puissance de ta Parole et de ton Esprit, au point de t'obéir en toutes choses » [2]. Jésus nous libère (comme le publicain Matthieu) de notre « inertie spirituelle » [2], pour que nous puissions le suivre en rompant avec nos habitudes mentales – donc aussi matérielles, économiques, etc.

« Dieu établit son pouvoir royal dans le Christ en délivrant l'homme du malheur sous toutes ses formes et en le sanctifiant » ; notre « que ton règne vienne » demande «  que non seulement le salut du Christ s'opère et grandisse ici et maintenant » (dans toutes ses dimensions : y compris économiques et sociales, par nos mains mues selon la grâce), « mais plus encore, qu'advienne la plénitude de ce salut avec la gloire de la résurrection finale » : ce qui suppose en réalité « que nous adhérions pleinement, dès maintenant, à la volonté de Dieu de sauver tous les hommes. » [2]

 

> Pour d'autres références : voir  ici et  ici

 

PS - « Pour que nous puissions le suivre en rompant avec nos habitudes mentales – donc aussi matérielles, économiques, etc » : donc à nos rapports avec le reste de la création... « Ce qui me tient le plus à cœur c’est  la priorité évangélique du Royaume de Dieu et de sa justice. Ce qui m’intéresse c’est le regard de Jésus sur la création qui voit, avec un amour plein de respect, toutes les choses en transparence. Son regard nous demande une conversion radicale en vue de préserver la création, indépendamment du niveau et des causes de sa dégradation que d’ailleurs tout le monde connaît. » (cardinal Scola, conférence aux Bernardins, 17/11).

 

_______________ 

[1] Trad. soeur Jeanne d'Arc, édition bilingue grec-français des Belles-Lettres 1986 (rééd. français DDB 2014).

[2] Frédéric Louzeau, La prière du mendiant  (Bernardins 2013).

 

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